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[Texte] Les aventures de Vamp la Rouge

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MessagePosté le : 26 Sep 2003 22:59
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Chapitre 41 :

Citation :

Tram était allongé sur son lit et avait du mal à s’endormir. Il n’arrêtait pas de tourner et de retourner les événements des derniers jours dans sa tête. Sa vie tranquille d’apprenti voleur à Miniun lui semblait si lointaine à présent. Son coup d’éclat, suivre Vamp chez le mage, s’était révélé source d’une vie nouvelle, pleine d’aventures et de dangers. Cette nouvelle mission, alors qu’ils n’avaient même pas commencé à effectuer, celle que leur avait confiée le mage, l’inquiétait. La réaction de Vamp ne correspondait pas du tout à ce qu’il pensait être sa personnalité. À son retour de l’écurie, il l’avait surprise, montée sur une table, une Zubrow à la main en train de mimer un combat qui avait fini par une chute brutale sur le sol. Elle s’était relevée, grommelant contre la perte de sa bouteille. Il n’avait pas envie de se remémorer ce qu’il s’était passé ensuite et surtout ce qu’elle avait dit. Il se cala sur le coté droit, serrant fermement son mouchoir qui le suivait depuis son enfance, et essaya de faire le vide dans son esprit. Il allait sombrer dans un profond sommeil quand une chanson paillarde, chantée à tue tête par une voix féminine, parvint à se faufiler jusqu’à son cerveau. Il se retourna et plaça sa tête sous l’oreiller, tentant d’échapper à cette voix qui chantait faux. La chanson s’arrêta brusquement, faisant naître un soupir instinctif de soulagement chez Tram. Il allait se rendormir quand de nouveaux bruits le dérangèrent à nouveau. Quelqu’un essayait de rentrer dans sa chambre qu’il avait pourtant fermée soigneusement.
- Put** de clé ! s’exclama son visiteur avant de d’ouvrir la porte d’un coup d’épaule.
Tram ouvrit grands les yeux et découvrit Vamp, un peu flageolante, qui s’adressait à la porte dont la serrure n’avait pas résistée à l’assaut de la mercenaire.
- Ah ah ! Personne ne peut battre Vamp La Rouze !! Youhiiii ! Mais tu fus un adversaire gigne et... et... honorabe, pas comme cette salop**** de Messire, dit Vamp en regardant fixement la porte.
Elle réussit à la refermer après trois tentatives et se dirigea vers la chaise au bout du lit.
Tram la regardait, la bouche ouverte, incapable de dire un mot, ne sachant pas si il se trouvait dans un rêve, un cauchemar ou pire, la réalité. Vamp commença à enlever maladroitement son baudrier, toujours inconsciente de la présence de Tram, puis elle ôta ses bottes, s’asseyant sur le lit. Tram réagit enfin.
- Vamp ! Que fais-tu là ? lui demanda-t-il, la fixant avec des yeux ronds alors qu’elle poursuivait son déshabillage. Vamp se tourna vers lui et lui lança un regard confus.
- Mais qu’est ce que tu fais dans ma chambre ?! lui répondit-elle, d’une voix faible. Va-t-en !
Elle s’allongea sur le lit et sombra immédiatement dans un sommeil profond. Tram se dressa immédiatement, contemplant Vamp, dans une chemise qui ne dissimulait pas grand chose de ses formes sculpturales. Il secoua la tête et exténué, manquant de la force nécessaire pour transporter Vamp dans sa chambre, il s’allongea sur le bord opposé du lit et s’endormit.

Vamp sentit un rayon de soleil chatouiller sa joue droite. C’est bizarre, ma chambre est orientée vers l’Ouest, songea-t-elle, dans cet état de conscience particulière qui sépare l’état de sommeil de l’état de veille. Elle se retourna et se pelotonna contre le corps à ses coté, sa jambe reposant sur une cuisse ferme et poilue. Tiens, une jambe poilue... Cette sensation la réveilla totalement et ouvrant les yeux, elle découvrit le visage de Tram, qui dormait béatement, un sourire niais aux lèvres. Elle se redressa brutalement, avisant avec horreur qu’elle ne portait qu’une chemise. Elle bondit du lit, se dirigea vers ses vêtements et s’habilla le plus rapidement possible. Une fois vêtue, elle s’assit, se prit la tête entre les mains et ferma les yeux. « Que s’est-il passé, hier soir ? J’ai bu quelques verres mais après... » Elle rouvrit ses yeux et contempla avec horreur le corps dénudé de Tram. « Je n’ai quand même pas... Non, je m’en souviendrais... à moins que je ne veuille l’oublier... »
Tram commença à prononcer des mots indistincts et à se retourner dans le lit. Vamp décida d’avoir le cœur net. Elle pris sa dague et en plaça le tranchant sous le menton de Tram. La sensation de la lame glaciale contre sa gorge réveilla instantanément Tram. Ses yeux s’ouvrirent sur le visage furibond de Vamp aux yeux rougis par l’alcool.
- Que se passe-t-il ? lui demanda-t-il en reculant pour essayer d’échapper au tranchant de la lame.
Vamp se rapprocha.
- C’est ce que je voudrais bien savoir ! Que fais-tu dans mon lit ?
- Mais, c’est toi qui es dans ma chambre, répliqua-t-il.
Vamp leva la tête et parcouru la pièce du regard, s’apercevant enfin de son erreur.
- Tu étais saoule hier soir et tu as confondu ta chambre avec la mienne. Tu t’es endormie avant que je puisse te détromper, ajouta rapidement Tram, désireux de se disculper.
- Je me suis endormie immédiatement ? demanda-t-elle suspicieuse.
- Bien sûr, que veux-tu qu’il se soit passé... oh... s’exclama-t-il en réalisant tout d’un coup. Non, il ne s’est rien passé du tout ! Je veux dire, nous avons dormi dans le même lit mais seulement dormis... enfin... bredouilla-t-il.
Vamp rangea la dague. Elle se leva et toisa Tram, toujours enfoncé dans ses draps.
- Cette nuit n’a jamais existé, tu m’entends ! Je n’ai jamais dormi dans ce lit !
- Et bien, que fais-tu là, Vamp ?
Hunter venait d’ouvrir la porte et de découvrir Vamp et Tram, à sa grande surprise. Pris d’une soudaine impulsion, il se retourna vers la chambre de Vamp qui était située juste en face et entrevit par la porte à moitié ouverte, un lit qui n’avait pas été défait.
- Oh ! s’exclama-t-il. Je vous laisse, pardon de vous avoir déranger, ajouta-t-il avant de refermer la porte, un sourire entendu aux lèvres.
- Non, Hunter ! répliqua Vamp, trop tard.
Elle se retourna vers Tram, l’air mauvais et lui dit rapidement avant de se lancer à la poursuite d'Hunter.
- Une remarque, une seule sur cette nuit et je te transforme en eunuque, compris ?

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MessagePosté le : 26 Sep 2003 23:01
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Chapitre 42 :

Citation :
Vamp descendit rapidement les escaliers, espérant rattraper Hunter avant qu’il ne tire des conclusions complètement invraisemblables sur la nuit précédente. Elle arriva à la salle de l’auberge, le cherchant du regard lorsqu’elle aperçut une silhouette encapuchonnée qui s’approchait d’elle, en jetant des regards furtifs à gauche et à droite. Vamp s’arrêta, intriguée. L’inconnue la rejoignit et, abaissant légèrement sa capuche, révéla un joli visage qui n’était pas inconnu à notre héroïne.
- Boré ! Mais qu’est ce que vous faites là ? Non, ne me dites pas que c’est Le Messire qui vous envoie ? demanda Vamp que cette idée faisait frémir.
- Et bien, je suis ici à cause de lui, c’est vrai, dit à voix basse Boré, qui surveillait attentivement les clients de l’auberge.
- Je suis maudite ! l’interrompit Vamp. Comment conclure une journée exceptionnelle, une nuit inoubliable, si ce n’est avec cette merveilleuse nouvelle : notre nouveau guide est Bégonia !
- Chut ! murmura Boré avec force. Je suis ici incognito, ça ne se voit pas ? Mais qu’est ce que c’est que cette histoire de guide ? ajouta-t-elle en lançant à Vamp un regard plein de commisération.
La santé mentale de Vamp lui avait déjà parue chancelante lors de leur dernière « rencontre » et ces questions incompréhensibles ne faisaient que renforcer cette impression.
- Vous n’êtes pas envoyée par Le Messire pour nous guider jusqu’à Avalon ? demanda Vamp, espérant une réponse négative.
- Pas du tout ! Je cherche à échapper au Messire ! Vous m’aviez promis votre protection si je vous révélais ce que je savais. C’est le moment de tenir votre parole !
Vamp prit Boré par le bras et la guida, malgré ses protestations silencieuses, vers un coin discret de la salle.
- Que se passe-t-il ? lui demanda-t-elle, en dissimulant Boré à la vue des clients de l’auberge.
- Il a osé envoyer des hommes à mes trousses ! Pour me tuer, moi, Boré, fleur parmi les fleurs ! Ils sont dirigés par Bouh, une femme mercenaire, une vraie barbare,... qui vous ressemble un peu, tiens, dit Boré, reprenant des couleurs.
Vamp lui lança un regard noir, n’appréciant pas du tout d’être comparée à une mercenaire brutale travaillant pour Le Messire. « Il y a mercenaire et mercenaire... songeait-elle. Et le fait que je sois obligée de travailler pour ce fichu Messire n’y change rien. »
- Je veux que vous m’emmeniez à Sluthor... ou à Miniun à l’extrême rigueur, dit Boré, péremptoire. Ils ne sont pas très civilisés là bas, enfin je pourrais toujours monter ma propre affaire et leur faire découvrir de nouvelles pratiques, moins provinciales, ajouta-t-elle en se parlant en partie à elle-même.
- Quoi ?! C’est hors de question. Je dois quitter Trillith dans la matinée pour une mission dangereuse et je n’ai pas le temps de jouer à la nounou, répondit Vamp, très ferme.
Les yeux de Boré étincelèrent de rage.
- Vous avez promis de me protéger. Vous DEVEZ tenir votre promesse, siffla-t-elle entre ses dents serrées. Je ne leur ai échappée que de justesse, tout à l’heure. Si un ami ne n’avait pas prévenue...
L’inquiétude de Boré semblait sincère. Vamp s’éloigna de quelques pas et vérifia du regard la salle. Il n’y a avait là que les habitués du matin. Certains étaient là depuis le début de la nuit et commençaient à s’endormir sur les tables, aussitôt réveillés par le patron qui les mettait dehors énergiquement, d’autres venaient là à l’aube, pour boire une petite bière ou échapper à leur femme avant d’aller travailler. Rassurée, elle se retournait vers Boré quand elle se trouva face à face avec femme vêtue toute de noir aux traits exotiques qui lui était inconnue. Vamp était sûre qu’elle n’était pas dans la salle quelques secondes plus tôt. Boré s’était reculée au maximum, essayant de se dissimuler dans un recoin du mur. L’inconnue s’approcha de Vamp et lui tendit un pli cacheté. Vamp le saisit, observant soigneusement la jeune femme, impassible. Elle ouvrit la lettre :
« Chère Vamp, Aster vous conduira à Avalon. Pour mieux assurer votre sécurité, je préfère ne pas vous révéler votre destination. Aster vous indiquera la première étape de votre voyage.
Le Messire.
PS : Comme vous, ma chère, j’ai une réputation à sauvegarder, vous comprendrez donc que je ne puisse laisser la traîtrise d’une fleur rester impunie... tant qu’elle demeurera à Trillith. »
Elle ne savait pas pourquoi, mais Le Messire avait l’art de lui porter sur les nerfs. Elle rendit le pli à Aster qui attendait toujours immobile.
- Nous partirons dans deux heures.
Aster hocha la tête, toujours silencieuse et sembla se dissoudre dans la semi-obscurité qui régnait, Vamp la chercha vainement du regard, incrédule. Elle n’avait jamais assisté à un tel phénomène. Elle comprit soudainement comment Tram et Com avait pu être piégés dans la demeure de Sire Glorad. Si cette femme était capable d’apparaître et de disparaître à volonté... Boré interrompit le fil de ses pensées.
- Vous m’emmenez à Sluthor, oui ou non ? demanda Boré.
- Ah ça, ma jolie, je vous emmènerai bien avec moi mais je ne sais pas où nous allons, répondit Vamp.
- Comment ?! Est-ce que je ressemble à une fleur des champs, prête pour l’aventure ? Je vais vous gêner... Emmenez-moi dans une autre cité, même Miniun, demanda Boré, mécontente.
- Vous parlez d’or : vous allez nous gêner... Mais je n’ai pas le choix, si vous ne venez pas avec nous, vous mourrez, répondit gravement Vamp. Je ne peux pas vous laisser là, ajouta-t-elle à contrecœur.
Boré blêmit, ses craintes étant confirmées par Vamp. Elle n’avait pas d’autre alternative que de suivre Vamp et ses compagnons même si la seule idée de devoir dormir à la belle étoile, vêtue comme une paysanne la répugnait.
- Je vais prévenir vos futurs compagnons de voyage de votre présence. Ils vont être ravis, ajouta Vamp, ironique.

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MessagePosté le : 26 Sep 2003 23:02
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Chapitre 43 :

Citation :
Deux heures plus tard, toute la troupe était réunie devant l’auberge, les montures chargées, prêtes au départ. Leur matinée avait été chargée car l’arrivée de Boré avait nécessité de nombreux achats. Il avait fallu renouveler sa garde robe, peu adaptée à un voyage en cheval, et lui trouver une monture qui lui convienne ce qui se révéla difficile. Heureusement, dans sa fuite précipitée de la maison orange, Boré avait pensé à emporter une lourde bourse qui lui avait permis de régler les nombreuses dépenses, ce qui avait grandement soulagé Vamp. Vêtue sobrement d’une cotte marron et de chausses d’une couleur indéfinissable tirant sur le gris et ainsi dépourvue de ses luxueux atours habituels, Boré semblait moins arrogante. De plus, Vamp l’avait contrainte à teindre sa splendide chevelure rousse en brun afin de passer inaperçue. Boré avait longuement protesté très vigoureusement contre le sacrifice de sa couleur mais s’était inclinée devant la menace proférée par Vamp de la laisser se débrouiller seule avec les hommes du Messire. Depuis lors, elle boudait dans son coin, se lamentant intérieurement sur sa nouvelle condition et maudissant Vamp à l’origine de ces ennuis. « Si je ne l’avais pas aidée à retrouver Le Messire, je ne serais pas dans un tel pétrin. Elle devrait me remercier longuement, me respecter plutôt que de me traiter comme une gamine capricieuse et irresponsable... »
Vamp avait donné comme consigne de ne pas s’occuper de Boré et de la laisser seule. Ils avaient bien d’autres sujets de préoccupations. La nature réelle de leur nouveau guide les préoccupait, sa faculté de disparaître que leur avait décrit Vamp était une nouveauté totale. Ma’non avait emporté quelques livres d’invocation indispensables et avait recherché si cette capacité pouvait être celle d’un démon du plan inférieur. Ses rapides recherches s’étaient révélées infructueuses et ses questions posées à Samaël révélèrent qu’il n’en savait pas davantage.
L’ambiance était électrique lorsque Aster apparut, le plus naturellement du monde, montée sur un superbe hongre gris. Elle arrêta son cheval devant Vamp et lui tendit une carte de la région. Vamp s’en saisit rapidement, anxieuse de connaître leur première étape. En découvrant la position de la croix rouge, elle blêmit. Remarquant immédiatement sa réaction, Hunter lui prit la carte et lu à haute voix : « Hautefor. »
Ma’non fronça les sourcils.
- Hautefor... Ce n’est pas un ensemble de collines au Nord-Est ? demanda-t-elle.
- C’est ça. C’est à environ deux journées de cheval d’ici, répondit Hunter, l’air sombre.
- Quel est le problème ? demanda Com.
- Ce n’est pas l’endroit rêvé pour des vacances. Plusieurs bruits peu rassurants courent sur cet endroit. Quelqu’un y aurait vu des Krogars, ajouta Hunter.
- Mais ce ne sont que des animaux légendaires ! s’exclama Tram.
- Erreur, dit Vamp, sortant de son silence. Je les ai vu.
Tous les têtes, intriguées et un peu inquiètes, se tournèrent vers Vamp. Celle-ci n’avait pas l’air de plaisanter et frottait inconsciemment une cicatrice qu’elle portait au bras gauche.
- À quoi ressemblent-ils ?
- Ils ne sont pas très grands, un peu comme de gros chiens avec une fourrure noire et luisante. Ils exsudent un liquide très urticant. Habituellement, je crois qu’ils attaquent en bande de trente ou quarante individus, mâles et femelles confondus. Personne n’a pu triompher d’une harde de Krogars.
- Mais, et toi ? demanda Tram.
- Je n’ai affronté qu’une seule de ces bestioles, une mère que j’avais dérangée en plein allaitement. Je ne m’en serais pas sortie si j’avais du me battre seulement contre deux d’entre elles, répondit Vamp, frissonnant au seul souvenir de ce combat. La seule chose à espérer, c’est que nous n’en croiserons pas.
Aster fit avancer son cheval et signifia au groupe qu’il n’était plus l’heure de discuter.
- Allons-y, déclara Vamp d’un ton faussement enjoué.
Ils montèrent tous sur leurs montures. Samaël avait pris l’apparence d’un petit animal à fourrure rousse et s’était enroulé autour de cou de Ma’non, comme une pelisse.
Ils quittèrent Trillith rapidement, sans un regard en arrière, incertains du sort qui les attendait dans les collines de Hautefor.

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MessagePosté le : 26 Sep 2003 23:05
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Chapitre 44 :

Citation :
Ils n’étaient en route que depuis quelques heures lorsque Boré commença à manifester son inconfort. Elle n’avait pas l’habitude de chevaucher si longtemps et elle commençait à avoir mal à une partie charnue de son anatomie. Elle se trouvait en queue de cortège
- Quand fait-on une pause ? demanda-t-elle, éperonnant sans succès sa monture afin de rattraper Tram qui se trouvait quelques mètres devant.
Tram se retourna, surpris.
- Mais, nous ne sommes partis que depuis deux heures ! répondit-il. Nous ne nous arrêterons pas avant deux ou trois heures.
- Hein ?! Mais je n’en peux plus, se lamenta Boré. Tu peux demander à vamp de faire une pause ? S’il te plaît, ajouta-t-elle.
- Sûrement pas ! Je ne vais pas aggraver mon cas. Demande lui toi-même, lui répondit-il avec fermeté.
Boré se tut. Elle commençait à ne plus sentir ses muscles et son estomac criait famine mais la seule perspective d’affronter Vamp lui nouait les entrailles. Elle se demandait si elle n’aurait pas mieux fait d’essayer de se diriger seule vers Miniun plutôt que de suivre Vamp vers elle ne savait quelle destination dangereuse. De plus, la présence d’Aster la contraignait à se tenir constamment sur ses gardes afin de ne pas lui révéler son identité. Soudain un petit sourire naquit sur ses lèvres. Elle avait besoin d’un nouveau nom pour éviter qu’Aster ne parle d’elle au Messire ! Il fallait éviter les noms de fleurs ; peut-être qu’un nom de guerrière lui permettrait d’être prise au sérieux par Vamp.
- Tram ?
- Quoi encore ? soupira Tram.
Il fit ralentir son cheval et se plaça à coté de Boré.
- Il faut que je me trouve un nouveau nom, dit-elle avec détermination, puis voyant l’air d’incompréhension qu’affichait Tram, elle dit : pour parfaire mon déguisement, voyons ! Tu n’es pas très futé, non ? ajouta-t-elle en levant les yeux aux ciel.
Tram lui jeta un regard noir. Il en avait assez de passer pour un benêt. Il s’était habitué aux petites flèches moqueuses de Vamp mais il n’avait pas envie que Boré fasse de même.
- Je ne suis peut-être pas titulaire de licence de magie vectorielle, mais ce n’est pas moi qui suis poursuivi par les mercenaires du Messire, lui répondit-il, en regardant droit devant lui.
Boré ouvrit la bouche pour répliquer vertement puis la referma avant d’avoir prononcé une parole malheureuse. Il ne serait pas très intelligent de se mettre à dos le seul membre de l’expédition qui daignait lui parler pour le moment. Elle prit son air le plus aimable et arbora son sourire le plus charmeur.
- Excuse-moi, Tram, tu as raison, dit-elle d’un ton humble, un peu forcé. Il ne faut pas que Le Messire soupçonne ma présence, tu comprends ? Si vous m’appelez Boré devant Aster, je suis perdue. Tu ne voudrais pas qu’il m’arrive quelque chose ? ajouta-t-elle doucement, lui jetant le regard faussement innocent n°3 de la jeune fille en détresse.
Tram détourna les yeux, un peu gêné devant les larmes qu’il avait cru apercevoir dans les beaux yeux sombres de Boré. Il se trémoussa, mal à l’aise, sur sa selle.
- J’ai pensé à un nom de guerrière, susurra Boré. Comme Théra ou bien Alizée...
- Euh... Tu ne ressembles pas vraiment à un soldat, répondit Tram en détaillant du regard Boré.
- Vraiment ? répondit-elle en rougissant. Elle jeta un regard sous ses cils baissés et s’autorisa un petit sourire de satisfaction en découvrant la direction du regard de Tram. Elle n’était peut-être pas une guerrière mais elle possédait des armes tout aussi efficaces.
- Comment voudrais-tu m’appeler ?
- Je ne sais pas. Quelque chose de joli... répondit-il. Callisto ?
- C’est ravissant ! s’exclama Boré. Elle se leva légèrement et déposa un baiser sur la joue de Tram.
Celui-ci devint d’une belle couleur écarlate.
- Hum... euh, je vais prévenir les autres, répliqua-t-il avant de s’éloigner rapidement.
Boré, pardon Callisto, resta seule à une dizaine de mètres derrière Vamp et ses compagnons. Elle secoua lentement la tête, les yeux fermés, atterrée par le choix de Tram. Ce garçon n’avait aucun goût. Elle était prête à parier qu’il lui avait donné le nom de sa mère ou de sa première amie. Elle respira profondément : elle avait déjà surmonté des épreuves bien pires au cours de son existence. Elle redressa fièrement la tête, mit son buste en avant et son plus charmant sourire aux lèvres, essaya de rejoindre le reste de la troupe.

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MessagePosté le : 26 Sep 2003 23:06
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Chapitre 45 :

Citation :
Callisto (sic) réussit à rattraper Vamp qui menait la petite troupe, accompagnée d’Aster, toujours silencieuse. Vamp sourit largement en découvrant Callisto, les cheveux ébouriffés et les joues rouges, qui se tortillait inconsciemment sur sa selle.
- Callie ! s’exclama Vamp d’une voix forte. Un problème ?
- Pas du tout ! Tout va parfaitement bien, répondit « Callie » en souriant. J’aurais juste voulu savoir si nous allions nous arrêter pour manger.
- Nous ne ferons une pause qu’à la nuit tombée. Il y a un abri à plusieurs heures de route d’ici que j’ai déjà utilisé de nombreuses fois. Il est bien protégé et nous pourrons faire du feu, répondit Vamp se réjouissant intérieurement de l’air crispé que Callie tentait de dissimuler.
- Si tu as faim, prends ceci, ajouta-t-elle en lançant à la jeune femme une lamelle de viande séchée puis un morceau de pain qu’elle sortit d’une de ses sacoches.
- Merci, répondit Callie qui regardait d’un air circonspect la longue lanière brune qui ressemblait plus à du cuir tanné qu’à de la viande juteuse.
- Tu suces la viande pour l’attendrir et tu peux finalement la mâcher, dit Vamp, un sourire goguenard aux lèvres. C’est sa première campagne, ajouta-t-elle en direction d’Aster. Sa mère me l’a confiée pour que je lui fasse découvrir le métier de mercenaire.
Callie serra les dents mais n’osa rien dire. Après tout, Vamp venait de lui offrir la couverture parfaite.
- Elle est un peu simplette, murmura Vamp à Aster, mais je n’ai pas pu refuser. Ne vous étonnez pas si elle se conduit parfois bizarrement.
Vamp observait du coin de l’œil la réaction de Callie. Celle-ci avait entendu le moindre de ses mots si on en jugeait par l’éclat meurtrier de ses yeux et le grincement de ses dents. Vamp lui sourit franchement. « Tu as voulu que nous t’emmenions mais n’espère pas que je vais te rendre la vie facile » pensa-t-elle en observant Callie qui ralentissait afin de se retrouver à côté de Com. Finalement, elle commençait à bien s’amuser. La présence de cette fleur des cités allait peut-être présenter certains avantages.
Elle reporta son attention sur la route. Les champs cultivés avaient disparu laissant place à une forêt clairsemée aux arbres étiques. Leur feuillage, dans les tons gris et marron, rendait le paysage monotone et fade. Des buissons épineux recouvraient le sous bois, envahissant par moment le chemin, mal entretenu, que suivait Vamp et ses compagnons. Certains d’entre eux possédaient des milliers de minuscules épines rougeâtres qui recouvraient leurs branches tel un duvet ensanglanté. D’autres arbustes arboraient de fières épines noires, droites et longues de quelques centimètres, à l’extrémité desquelles semblait sourdre une sève résineuse. Les chevaux avaient ralenti depuis l’entrée du bois et avançaient d’un pas prudent. Fructis suivait à la trace Bastet, la pouliche de Com, et plaçait ses sabots dans les traces laissées par la jument dans la piste un peu sableuse.
Callie s’était retrouvée entre Manon et Hunter. Elle se sentait si fatiguée que ce paysage pourtant inhabituel ne l’inquiétait même pas. Sa seule pensée était dirigée vers le moment béni où elle pourrait descendre de sa monture, s’étirer dans tous les sens, se masser avec un onguent et, bonheur suprême, se baigner dans une eau fraîche et claire. Son esprit dériva ensuite vers son ancienne chambre où elle pouvait rester étendue des heures dans un bain chaud et parfumé. Elle commençait à oublier le lieu où elle se trouvait et à dodeliner de la tête lorsqu’elle émergea brutalement en entendant son nouveau nom.
- Callie ! CALLIE ! criait Ma’non.
Callie ouvrit les yeux, un peu désorientée. Elle se trouva face à Man’on, qui penchée sur sa selle maintenait la monture de la jeune femme et l’empêchait de quitter la piste.
- Quoi ?
- Maîtrise ton cheval ! Il veux aller brouter ces arbustes ! répondit Ma’non d’un ton brusque.
Callie reprit ses rênes en main et ramena sa monture de l’école buissonnière sur le droit chemin. Elle était fatiguée, ses yeux la brûlaient, sa vision commençait à être trouble. Samaël, juché sur la croupe du cheval de son invocatrice, observait attentivement la jeune femme. Décelant son épuisement, il sauta sur l’épaule de Ma’non et frotta sa truffe contre son cou. La jeune femme tourna la tête et le fixa une longue minute. Elle fit une petite grimace, fit ralentir son cheval et se plaça à côté de Callie. Se baissant légèrement, elle tira hors de ses sacoches une gourde de cuir. Elle se tourna vers Callisto qui oscillait sur sa selle et lui tendit la gourde qu’elle avait débouchée.
- Bois-en quelques gorgées. C’est une décoction de BonneMi qui te donnera un coup de fouet jusqu’à ce soir.
Callie sursauta légèrement et attrapa la gourde maladroitement.
- N’en renverse pas ! Je n’en n’ai pas beaucoup ! s’exclama Ma’non en plaçant rapidement sa main sous la gourde pour éviter qu’elle ne tombe au sol.
Callie en bu quelques gorgées. Elle eut l’impression d’avaler un liquide de feu et de glace mêlés. Elle pouvait sentir le liquide se diffuser dans tout son corps, de la pointe de ses cheveux à ses l’extrémité de ses doigts. Ses sens retrouvèrent leur acuité, elle pouvait sentir une légère brise caresser son visage, entendre le bruissement des feuilles, sentir le parfum un peu âcre des épines en décomposition qui couvraient le sol et l’odeur musquée de sa monture, discerner le vol d’un corbeau loin dans le ciel. Elle adressa un large sourire à Ma’non en lui rendant la gourde avec un peu de regret.
- Ouah ! C’est magique ! C’est plus efficace que les feuilles de lotus. Il y a des effets secondaires ? demanda Callie, déjà en train de calculer ce que cette potion pourrait lui rapporter si elle pouvait avoir accès à une source d’approvisionnement sûre. Certains de ses clients paieraient une fortune pour une gorgée de cet élixir.
- C’est une potion dangereuse. Elle bloque la douleur et affine les sens mais elle n’empêche pas le corps de se fatiguer. Dans quelques heures, tu vas t’écrouler, la prévint Ma’non. De plus, c’est une préparation très délicate à fabriquer et donc très rare, ajouta-t-elle devant le regard brillant de convoitise de Callie.
- Et bien, une fois que je me serai installée à Sluthor, nous pourrons reparler de tout ça. Je suis sûre que nous pourrons trouver un arrangement équitable pour tout le monde, répondit Callie imaginant déjà le nom qu’elle pourrait donner à cette potion.
Ma’non échangea un sourire avec Sam qui n’avait pas perdu un mot de la conversation, perché sur son épaule. « Pas de souci à se faire... Si elle croit que nous sommes partis pour une promenade de santé et qu’elle arrivera bientôt à Sluthor, elle se trompe lourdement. Enfin, ce n’est pas la peine de la détromper. Au moins, pendant qu’elle s’imagine à l’abri, nous sommes tranquilles. »

La forêt devenait de plus en plus dense au fur et à mesure qu’ils avançaient. La ramure des arbres prenait de l’ampleur, surplombant l’étroit chemin et empêchant une grande partie de la lumière de parvenir jusqu’à eux. Une ombre se dessinait parfois dans les sous-bois, émettant des grognements sourds. Vamp surveillait avec soin les abords du chemin, cherchant l’arbre caractéristique qui marquerait le début de la piste menant au refuge où elle avait prévu de faire halte pour la nuit. La nuit n’allait pas tarder à tomber et elle ne voyait toujours pas trace de l’entrée du refuge. Elle regarda d’un air inquiet les silhouettes qui apparaissaient à l’orée de la forêt, plus nombreuses avec l’obscurité. Elle ralentit un peu le pas de son cheval et alluma une lanterne magique qui diffusait une clarté pâle mais suffisante pour distinguer les arbres qui bordaient le chemin. Soudain, elle stoppa sa monture et descendit lentement, tenant toujours la lanterne devant elle. Elle s’approcha d’un grand arbre dont l’écorce rugueuse portait d’étranges taches rougeâtres. Levant la lanterne, elle l’observa avec soin. Elle se retourna avec un grand sourire vers ses camarades.
- C’est là ! Ce chêne rouge indique le début du sentier qui mène au refuge. Il faut que vous descendiez de vos chevaux. Il va falloir les guider, leur dit-elle.
Elle prit les rênes de Cerops, son hongre, et l’amena doucement avec des encouragements à côté du chêne. Celui-ci renâcla un peu. Il tourna la tête, voulant retourner sur le chemin. Vamp lui parla doucement et le fit entrer fermement dans la forêt.
- Suivez-moi !
Ils pénétrèrent lentement en file indienne dans le bois, suivant Vamp qui avançait avec précaution.
- Nous arrivons, leur dit-elle au bout d’une dizaine de minutes environ.
La forêt semblait s’éclaircir et les buissons devenir moins dense. Soudain, ils pénétrèrent dans une clairière au centre de laquelle se trouvait un immense arbre, dont le feuillage quasi horizontal en ombrageait la plus grande partie. Un petit ruisseau courrait non loin. Ils allaient s’avancer lorsqu’ils entendirent tous une chanson de marin chantée d’une voix si fausse qu’elle leur meurtrit les oreilles. Ils découvrirent alors, de l’autre côté, le chanteur « briseur de tympan » qui s’avançait vers eux. Il était vêtu d’une tunique écarlate, un peu tachée et d’un chapeau conique d’un brun fatigué qu’il enleva en découvrant leur présence.
- Regarde, Eparcyl ! Nous avons de la compagnie pour la nuit ! s’exclama-t-il en leur faisant une courbette et en balayant le sol de son chapeau, ramassant ainsi quelques brindilles qui y demeurèrent accrochées.
Vamp chercha du regard la compagne de cet individu étrange. Un petit bruit de clochettes se fit entendre et une jolie mule au pelage gris moucheté apparut. Elle portait le même chapeau que son maître, percés de deux trous qui laissaient passer ses oreilles. Une multitude de petites clochettes étaient accrochées à sa crinière, berçant son pas d’une multitude de petites notes cristallines. Vamp la contempla, un peu abasourdie, puis se retourna vers l’occupant de leur refuge.
- Vous avez une monture ravissante, lui dit-elle.
- Merci, gente dame. Mais je ne remplis aucune des règles de l’hospitalité ! Il se redressa, bomba le torse et dit d’une voix forte : Je me présente : Loïcadamus, devin, formé par la Pythie elle-même. Je parcours les sentiers obscurs de la destinée, guidant vers la lumière de pauvres âmes perdues dans la noirceur de l’inconnu.

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MessagePosté le : 26 Sep 2003 23:07
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Chapitre 46 :

Citation :
Vamp cacha un sourire. L’ordre des Pythies n’acceptait que les femmes et ne formerait jamais un homme. Mais mieux valait entrer dans son jeu. Elle avait découvert depuis longtemps qu’il fallait mieux taire un mensonge, quitte à l’utiliser au bon moment. Elle observa avec plus d’attention cet étrange devin. Il lui semblait qu’il observait un peu trop longuement ses compagnons. Malgré son air bon enfant, dû en grande partie à ses vêtements, son regard était vif et attentif aux moindres détails. Vamp se décida à lui présenter sa petite troupe.
- Noble devin, lui dit-elle en lui retournant une courbette ironique, nous ne sommes que de simples voyageurs, fatigués par leur route et avides de repos. Nous n’aurions jamais cru avoir l’honneur de rencontrer un disciple de la Pythie aussi distingué.
- De simples voyageurs... bien équipés en tout cas, répliqua Loïcadamus avec un grand sourire. Voilà qui va rassurer Eparcyl. Elle était un peu inquiète de passer la nuit ici, murmura-t-il en se penchant vers Vamp. J’ai eu beau lui faire son horoscope, elle n’était pas rassurée.
- Voila qui est étonnant, répondit Vamp, en jetant un regard un peu circonspect vers Eparcyl, qui les ignorant totalement broutait paisiblement à quelques pas de là. Nous allons nous installer près de votre feu si vous le permettez.
- Bien sûr. Si vous voulez que je lise votre destin dans les étoiles, n’hésitez pas ! répondit Loïcadamus.
Vamp répondit par un charmant sourire puis dirigea Cerops vers la rivière où elle le dessella. Elle l’étrilla avec soin puis le laissa aller à sa guise. Elle le montait depuis tellement longtemps qu’ils étaient un peu comme deux vieux compagnons, habitués aux manies de l’autre et y répondant instinctivement.
Boré s’était effondrée au pied de l’arbre. Les effets de la potion que lui avait fait boire Ma’non s’estompaient et il lui semblait qu’un poids énorme lui pesait sur ses épaules. Son épuisement était tel que ses yeux peinaient à accommoder, perdus dans le vague. Ils se fixèrent sur Eparcyl, toujours en train de brouter, la discernant à peine. Soudain, Boré se frotta les paupières et fronça les sourcils, elle avait eu l’impression que la mule la regardait avec un sourire. Elle essaya de la fixer et vit la mule lui faire un clin d’œil. Abasourdie, elle la regarda à nouveau mais celle-ci s’était éloignée, indifférente. « Par Will, Ma’non ne m’avait pas prévenue que cette potion donnait des hallucinations, pensa-t-elle. J’ai vraiment besoin de repos. » Elle s’étendit sur le sol, calant sa tête sur une racine recouverte de mousse tendre et s’endormit. Hunter et Ma’non étaient partis chasser leur dîner. Enfin, Ma’non avait tenu à accompagner Samaël qui sous sa forme démoniaque actuelle possédait un très bon flair. Com s’était occupé des chevaux dont celui de Callie, qu’elle avait abandonné près de la rivière avant de s’effondrer. Il avait ravivé le feu et discutait avec Loïcadamus. Vamp surveillait discrètement le devin, ainsi qu’Aster qui avait accompli sa part des tâches. L’agent du Messire, toujours silencieux s’était isolée, adossée au tronc, non loin de Callie. Elle avait sorti d’une bourse accrochée à sa ceinture une pierre oblongue, gris pâle et striée au milieu d’une petite bande rosée. Aster la caressait inconsciemment, la posant sur le sol, la reprenant dans la main droite. Son manège n’échappa pas à Vamp qui se demanda ce que pouvait bien être cette pierre. Elle avait observé attentivement leur guide toute la journée mais elle n’arrivait pas à la cerner. Aster était restée impassible, aucune émotion ne transparaissant sur son visage et surtout, elle n’avait toujours pas prononcer un seul mot. Vamp se posait sérieusement la question de sa surdité. Elle était démangée par l’envie de la surprendre et de lui crier « Bouh » pour voir si elle réagirait et prononcerait enfin un mot. Compte tenu de son attitude tout au long du trajet, il y avait de grandes chances pour qu’Aster ne bouge pas un cil et lui jette un regard froid. Vamp chassa cette idée qui avait de très grandes chances de la rendre ridicule. Elle reporta son attention sur le deuxième point d’interrogation de la soirée, ce soi-disant devin. Elle fronça les sourcils en découvrant Com et Loïcadamus en admiration devant la sphère-univers que Saule avait offerte à l’archer. Elle était certaine, connaissant l’étendue des pouvoirs de Saule et son sens de l’humour un peu particulier, que cette sphère était bien plus qu’une œuvre d’art. Elle s’approcha de deux hommes et tenta de distraire leur attention du cadeau de la magicienne.
- Vous possédez des objets vraiment extraordinaires, lui dit le devin, le regard brillant.
Vamp ajouta à la liste de ses préoccupations : protéger leurs objets précieux du maître de la mule.
- Ce n’est qu’une jolie sphère, rien de plus. Par contre, vous devez posséder de nombreux objets magiques pour vous aider dans vos divinations ? lui demanda Vamp, prenant un air intéressé.
- Mon art n’a besoin de nul support. Le ciel nocturne est mon seul livre et les étoiles sont mon alphabet. Voulez-vous que je vous lise votre futur ? demanda-t-il.
- Pourquoi pas, répondit Vamp. Cela lui permettrait de le distraire de la sphère de Com et puis cela pourrait se révéler... instructif.
Loïcadamus leva la tête et observa attentivement le ciel. Ses sourcils se froncèrent et il pencha la tête d’un côté puis de l’autre. Il se leva même quelques instants, reculant de quelques pas, se décalant vers la droite puis vers la gauche. Il se rassit finalement, l’air sombre.
- Le ciel est obscur, ce soir... comme ta destinée, dit-il finalement d’une voie basse.
- Comme c’est dommage, répondit Vamp.
Elle allait ajouter une remarque quand tout d’un coup, la tête de Loïcadamus se renversa brutalement en arrière. Eparcyl s’était approchée et se tenait à côté de Vamp, le regard fixé sur son maître. Celui-ci se redressa. Ses yeux avaient changé de couleur, ils étaient entièrement noirs et pailletés d’étoiles, semblables au ciel nocturne. Il fixa Vamp d’un regard vide et ouvrit la bouche.

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MessagePosté le : 26 Sep 2003 23:08
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Chapitre 47 :

Citation :
- Seule ta sœur pourra te révéler qui tu es. Si tu n’acceptes pas son don, tu mourras.
Ce n’était pas Loïcadamus qui parlait : la voix grave et sourde qui s’échappait de sa bouche semblait résonner dans la clairière comme si elle provenait d’un passé si lointain que même les montagnes n’avaient pas connu. Vamp restait immobile, interdite. Ces paroles l’avaient traversée comme un vent glacial, la laissant gelée et comme pétrifiée. Son cœur qui s’était arrêté de battre quelques secondes reprit un rythme erratique, permettant à son sang d’irriguer à nouveau ses membres et atténuant le froid qui l’avait saisie.
Le devin détourna son regard de la mercenaire et se retourna avec raideur vers Com. Son corps était tendu comme la corde d’un arc et ses gestes étaient malhabiles comme si la voix qui s’échappait de la bouche du devin ne contrôlait qu’imparfaitement son corps. Com le regardait, hypnotisé par ses yeux dont l’aspect étoilé lui rappelait la sphère offerte par Saule. Il sortit de sa transe lorsque la voix mystérieuse retentit à nouveau.
- Ton présent les sauvera mais il te changera.
Dès qu’il eut prononcé ses mots, le regard de Loïcadamus retrouva sa couleur noisette originelle. Il s’effondra sur le sol, évanoui. Com et Vamp, incapables de réagir, se regardaient, un peu perdus, ne sachant que penser de cette étrange expérience.
Eparcyl s’approcha lentement du devin et se mettant sur ses genoux, elle lui lécha tendrement le visage de sa langue râpeuse. Retrouvant enfin ses esprits, Vamp se leva et avec l’aide de Com, installa plus confortablement Loïcadamus qui semblait plongé dans un sommeil profond. Ils le placèrent près du feu, une couverture sur le corps et une sacoche sous sa tête. Inquiète de son immobilité, Vamp se pencha sur le devin, posa sa main sur son épaule et essaya de le sortir de son sommeil en le secouant légèrement. Eparcyl qui avait suivi Vamp, lui donna alors un fort coup de tête sur l’épaule. Surprise, elle la regarda et croisa le regard implorant de la mule qui semblait lui dire « laissez-le en paix ». Vamp reposa alors son regard sur le devin. Sa respiration semblait régulière et il commençait même à laisser échapper de petits ronflements. La meilleure solution était peut-être de le laisser dormir. Elle se leva et laissa passer Eparcyl qui s’allongeant sur le sol, colla son dos contre son maître. Celui-ci, toujours endormi, se tourna alors vers sa mule et passant son bras sur son encolure, enfouit son visage dans sa crinière et poussa un petit soupir de satisfaction.
Vamp s’assit de l’autre côté du feu et contemplant la mule et le devin se demanda qui ils pouvaient bien être en réalité. Eparcyl était loin d’être une mule ordinaire et sa façon de se comporter avec son maître semblait plus humaine qu’animale. Quant au devin, même si Vamp demeurait persuadée qu’il n’était qu’un charlatan, la scène à laquelle elle avait assisté continuait de la troubler profondément. Elle se tourna vers Com qui l’avait rejoint. Lui aussi était pensif, les sourcils froncés et le regard perdu dans les flammes. Elle se décida à rompre le silence.
- Tu penses que c’était lui qui parlait ?
Le regard de Com quitta comme à regrets les flammes et se posa sur Vamp. Malgré le ton faussement naturel qu’elle avait employé, il voyait bien qu’elle était aussi troublée et indécise que lui sur ce qu’ils avaient vu et entendu. Il ferma les yeux, essayant de revoir aussi précisément que possible la scène, le moment où le devin avait semblé disparaître pour être remplacé par quelque chose de complètement inconnu.
- Non, je ne crois pas. J’ai senti une présence différente, inhumaine.
Vamp soupira.
- J’ai eu l’impression que cette entité était plus vieille que le monde et qu’elle voyait tout. Tout ce que nous étions, tout ce que nous avons fait. Et surtout, tout ce que nous serons et deviendrons.
Com ne répondit pas tout de suite, entendant à nouveau les paroles du devin. Leur sens lui échappait pour le moment mais il avait le sentiment qu’il ne finirait pas sa vie comme il l’espérait, retiré dans une ferme tranquille non loin de Miniun, recevant parfois quelques vieux amis, évoquant avec nostalgie les batailles, victoires ou défaites, auxquelles il avait participé. Quant à la prédiction concernant Vamp, elle lui échappait complètement.
- Tu as une sœur ? lui demanda-t-il.
- Moi ? Non, répondit Vamp étonnée. Je n’entends rien à ce galimatias... Tu parles d’un oracle. Si on ne le comprend qu’après qu’il se soit produit, à quoi sert-il ?
Com la regarda, un sourire naissant sur ces lèvres. Il commençait à connaître Vamp. Elle ne craignait ni homme ni bête sur terre mais la magie l’effrayait car elle ne savait pas comment la gérer. En général, devant un phénomène magique ou mystérieux, elle répondait par la bravade et l’humour, cachant ainsi ses angoisses.
- Com ?
- Oui ?
- Si cela ne te dérange pas, je préférerais que nous ne parlions pas aux autres de ce qui vient de se passer.
- D’accord.

Lorsque Hunter et Ma’non revinrent de leur chasse, accompagnés de Tram qui avait ramassé des baies et du bois, ils trouvèrent Com et Vamp près du feu qui discutaient tranquillement à voix basse.

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MessagePosté le : 29 Sep 2003 19:47
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Chapitre 48 :


Citation :
La nuit était tombée depuis longtemps, il faisait froid et Com, dont s’était le tour de garde, s’était assis au plus près du feu. Une couverture sur les épaules, il fixait la lisière de la clairière, essayant de percer l’obscurité de la forêt. Des ombres de petites tailles semblaient se mouvoir dans l’ombre et de nombreux cris, feulements ou rugissements se faisaient entendre au loin. Tout semblait normal et Com relâcha inconsciemment sa vigilance. Les paroles du devin ne cessaient de tourner dans sa tête, leur sens lui demeurant caché. Com n’avait qu’une envie, les oublier mais à chaque fois qu’il essayait de les enfouir, elles revenaient dans une ronde incessante, perdant progressivement leur sens. Com secoua la tête essayant de les chasser physiquement. Il se leva fit quelques pas et essaya de se concentrer sur sa garde. Il s’approcha de Loïcadamus qui dormait toujours, ronflant régulièrement. Il le contempla quelques minutes, se demandant qui était cet homme étrange et si il se souviendrait de ce qui s’était produit à son réveil. Les paroles de l’oracle revenant le hanter, il s’éloigna du couple improbable formé par le devin et sa mule et vérifia que ses compagnons dormaient. Callie s’était effondrée dès leur arrivée et ils n’avaient pas osé la réveiller pour le repas. Ma’non, Tram et Vamp, étendus non loin du feu semblaient plongés dans un profond sommeil. Com fini son tour de la clairière et remarqua l’absence leur mystérieux guide. Pourtant, elle avait partagé leur repas, les aidant à le préparer et à finir l’installation du camp. Elle s’était installée pour dormir à l’écart du feu, près du grand chêne. Vamp se méfiait d’elle et ne lui avait pas confier de tour de garde. Com se demandait où elle avait pu aller. Compte tenu de ses dons de camouflage, il n’avait aucune chance de la retrouver si elle ne le souhaitait pas. Par acquis de conscience, il fit à nouveau l e tour de la clairière, essayant de percer l’obscurité des bois. Rien. Si elle ne revient pas avant la fin de mon tour de garde, je réveille Vamp, se promit-il.

Une fois que tous se furent endormis, sauf l’archer qui était de garde, Aster se fondit dans l’obscurité et quitta la clairière. Elle avança dans les bois, cherchant un endroit protégé, invisible de la clairière. La forêt devenait de plus en plus dense et Aster devait se frayer un chemin parmi les broussailles, certaines ornées d’épines menaçantes. Elle parvint finalement au pied d’un Strika géant dont les racines noueuses de plus d’un mètre de diamètre s’entrecroisaient, formant de petites grottes végétales. Aster sourit et s’installa dans une de ces cavités, s’assurant qu’elle était vide de toute occupation animale, hors les nombreux insectes toujours présents. Une fois installée en tailleur, elle sortie d’une de ses poches la pierre gris pâle. Elle la disposa sur le sol, entre ces jambes et pris la dague qui ornait sa ceinture. Enlevant ses gants, elle se piqua l’index avec la dague, faisant surgit quelques gouttes de sang. Se penchant vers la pierre grise, elle dessina de son sang un glyphe sur la pierre. Le tracé disparu lentement, comme absorbé. Celle-ci se mit à luire doucement, prenant une teinte opalescente. Aster ferma les yeux et posa la paume de sa main sur la pierre, se concentrant sur le rapport qu’elle allait envoyer au Messire. Celui-ci ne manquerait pas d’être intéressé par la teneur des deux oracles qu’elle avait surpris. Quand à la femme brune, soit disant fille d’une amie de Vamp, elle attendait d’en découvrir plus à son sujet avant d’en parler au Messire. Celui-ci n’aimait pas les informations fragmentaires ou hypothétiques et son déplaisir pouvait parfois se manifester d’une façon douloureuse.

Com allait réveiller Vamp lorsque Aster revint dans la clairière. Sans un mot, elle se dirigea vers la couverture qu’elle avait étendue près de l’arbre et se coucha. Com la regarda, n’osant pas lui demander où elle était passée. Il y avait très peu de chance qu’elle lui réponde, n’ayant pas ouvert la bouche depuis qu’elle guidait vers Avalon. Il poussa un soupir et reprit sa garde, laissant Vamp dormir. Je luis dirais demain matin, pensa-t-il.

L’aube approchait. L’obscurité laissait place à une pénombre blanchâtre, qui donnait à la forêt une atmosphère lugubre. La rosée rendait les couvertures moites et humides. Vamp frissonna, se frottant les bras pour lutter contre le froid. Elle rajouta des branches sur le feu mourant, espérant qu’il allait rapidement redémarrer malgré l’humidité. Une boisson chaude ferrait le plus grand bien à ses compagnons lorsqu’ils se réveilleraient, pensa-t-elle en se dirigeant vers le ruisseau pour remplir un pot qu’elle mit ensuite à chauffer sur le feu. Elle se rassit à coté des flammes qui avaient repris de la vigueur essayant de réchauffer ses mains. La fin de nuit avait été calme, aucun animal ne s’était approché de leur camp. Le regard de Vamp erra sur ses compagnons qui commençaient à bouger et à émerger de leur sommeil. Il s’arrêta sur Loïcadamus, qui dormait comme une souche, toujours blotti contre Eparcyl. Celle-ci commença à remuer et se dégagea doucement de l’étreinte du devin et se leva. Elle se dirigea vers le ruisseau d’un pas presque guilleret et, passant à côté Vamp, lui fit ce qui ressemblait à un sourire. Vamp se retourna, la suivant du regard, ne sachant toujours pas quoi pensé de cette mule. Elle se leva brusquement, décidant à mettre les choses au clair même si elle devait paraître ridicule. Parvenant près d’Eparcyl qui continua à boire sans se préoccuper d’elle, Vamp s’agenouilla.
-Eparcyl, est-ce que tu sais parler ? lui demanda-t-elle en parlant très bas. Elle ne tenait pas à être entendue de ses compagnons.
La mule cessa de boire et tourna la tête vers Vamp.

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MessagePosté le : 11 Oct 2003 09:53
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Chapitre 49 : les apparences sont parfois trompeuses :p

Citation :
N'osant plus respirer, attentive au moindre mouvement de la mule, Vamp fixait la bouche entrouverte d'Eparcyl, presque certaine que celle-ci l'avait comprise et allait lui parler. Eparcyl approcha la tête de celle de la mercenaire et, ouvrant grand la bouche, donna un grand coup de langue sur son visage. Vamp demeura interdite, la bouche entrouverte, le visage humide de bave, alors que le mule s’éloignait d’un pas guilleret, les oreilles bien droites et son chapeau légèrement incliné. Vamp s’essuya machinalement le visage avec le revers de la main et se leva lentement, essayant de reprendre contenance. Parcourant du regard la clairière, elle vérifia que cette scène humiliante n’avait eu aucun témoin humain. Elle se sentait déjà assez ridicule d’avoir pu penser que cette bête pouvait parler. Malgré tout, elle conservait des doutes sur la nature réelle d’Eparcyl, celle-ci montrait un à propos et des attitudes qui n’étaient pas normaux.
« Il faut mieux que je cesse de me poser des questions sur cette mule. » pensa-t-elle. « Nous allons parvenir à Hautefor en fin d’après-midi. J’espère que nous éviterons les krogars. »
Elle se dirigea vers le feu où l’eau bouillait depuis plusieurs minutes. Perdue dans ses pensées, elle plaça machinalement dans le pot d’eau quelques feuilles de brunettier. Pendant que les feuilles infusaient, elle fit le tour de ces compagnons et les réveilla rapidement. Com, Hunter et Ma’non qui étaient dans le demi-sommeil qui précédent l’éveil, se levèrent presque immédiatement. Vamp eut plus de difficulté à sortir Callie du sommeil profond dans lequel elle avait sombré dès leur arrivée dans la clairière. Elle dut la secouer durant une bonne minute avant que les yeux de la jeune femme ne s’entrouvrent.
- Que se passe-t-il, Aubépine ? Laisse-moi dormir, je n’ai pas de client avant ce soir, grommela-t-elle tout en se tournant, essayant d’échapper à la main de Vamp.
- Callie ! Debout, tu n’es plus chez ta mère ! s’exclama Vamp, attentive à sauvegarder la couverture de la courtisane devant Aster qui les observait.
- Hein ! répondit Callie, ouvrant les yeux et réalisant qu’elle n’était pas sa chambre décorée dans les tons abricot de Trillith, mais emmitouflée dans une couverture étendue sur le sol dur d’une clairière.
- Quelle heure est-il ? On ne voit même pas clair ! protesta-t-elle tout en se redressant.
- L'aube est là, Callie. La route est longue, lui répondit Vamp. Tu risques d'avoir les muscles un peu endoloris après la journée d'hier, ajouta-t-elle en lui tendant un pot. Voici du baume fabriqué par BonneMi, il pourra te soulager.
- Merci, répondit Callie un peu surprise par le geste de Vamp.
Elle se leva avec difficulté, ses muscles étaient noués et semblaient durs comme la pierre.
Vamp la fixait, un peu inquiète. Elle n'appréciait pas spécialement la jeune femme mais elle ne tenait pas à ce que Callie ait un accident où se blesse, ce qui les retarderait.
- Étire-toi lentement et masse-toi. Quand tes muscles se seront échauffés, viens boire un peu d'infusion de brunettier. Pense également à boire souvent dans la journée, lui conseilla Vamp.
Callie hocha la tête et s'étira consciencieusement. Elle commençait à se sentir mieux, ses muscles se dénouaient progressivement. Elle rejoignit finalement ces compagnons, rassemblés autour du feu.
- Est-ce qu'on ne devrait pas réveiller le devin ? demandait Ma'non.
Ils se retournèrent tous vers Loïcadamus, toujours profondément endormi. Eparcyl se tenait non loin de lui, broutant avec application quelques rares brins d’herbe.
Vamp se rapprocha du corps étendu sur le sol et lui secoua l’épaule mais le devin ne réagit pas. Elle renouvela sa tentative avec un peu plus de brutalité mais rien n’y fit. Vamp se releva et haussa les épaules.
- Il dort trop profondément. Pas moyen de le réveiller.
- Nous ne pouvons pas le laisser ainsi, protesta Callie.
- Nous n’avons pas le temps, répliqua Vamp. Il n’est pas seul et sa mule est une brave bête, ajouta Vamp en regardant Eparcyl droit dans les yeux, un sourire aux lèvres.
Celle-ci avait relevé la tête et regardait la petite troupe d’un air distrait tout en mâchouillant un brin d’herbe qui dépassait du coin de sa bouche. Elle s’approcha de son maître et lui donna de gentils coups de tête. Ils furent beaucoup plus efficaces car Loïcadamus commença à bouger, à se retourner, essayant d’échapper aux coups de tête de sa mule. Celle-ci poursuivit ses bourrades jusqu’à ce que le devin ouvre grands les yeux et se redresse.
- C’est bon ! Je suis réveillé ! protesta-t-il en se frottant les yeux et en baillant largement.
Il se leva et fit quelques mouvements de gymnastique.
- Ça va mieux ! Je suis en pleine forme ! dit-il en se tournant vers Vamp et ses compagnons. Quelle bonne nuit j’ai passé ! Je n’arrive pas à me souvenir de la fin de la soirée, murmura-t-il en fronçant les sourcils. Vous ne m’avez pas fait boire par hasard ? demanda-t-il à Vamp.
- Pas du tout, mais vous étiez fatigué et vous vous êtes endormi après avoir discuté avec Com et moi, répondit Vamp
- Ah oui, ça me revient ! Je vous ai prédit votre futur dans les étoiles, non ? Un mari, des enfants, une petite maison à Trillith, si je me souviens bien.
- C’est tout à fait ça ! répondit Vamp, rassurée de voir que les événements perturbants de la veille avaient été oubliés par le devin. Nous allons devoir vous quitter, ajouta-t-elle, nous avons une longue route devant nous.
- Bien sûr ! Voyons ça, répondit Loïcadamus en scrutant avec attention le ciel parcouru de nuages pourprés par le soleil levant. Hum, je vois... un trajet paisible pour vous et votre troupe. Vous pouvez partir tranquille, il ne va rien vous arriver, conclut-il un large sourire aux lèvres.
Vamp s’inclina et le remercia. Voici une prédiction facile à faire, pensait-elle, mais pourvu qu’elle se réalise !

Quelques minutes plus tard, ils étaient prêts à repartir après des adieux courtois échangés avec le devin.

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MessagePosté le : 18 Oct 2003 19:25
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Chapitre 50 : quand le temps est gris, les pensées le sont aussi


Citation :
Le temps était triste et gris. Le ciel, qui était pourtant dégagé à l’aube, s’était très rapidement couvert de menaçants nuages bas qui ne laissaient filtrer qu’une faible lumière blanchâtre. Depuis une heure, une petite pluie fine et persistante tombait, rendant le chemin glissant pour les chevaux. Elle s’insinuait dans les plis des vêtements, se frayant un chemin sous les cols des manteaux. Tram avait l’impression de sortir d’un bain sans s’être essuyé. Sa chemise, pourtant protégée par une lourde veste de cuir, était humide et lui collait désagréablement à la peau. Il avait tenté de se protéger la tête à l’aide d’un chapeau mais ses bords amples lui retombaient sur les yeux, lui cachant une grande partie de la route. S'il choisissait de lever un peu le visage pour mieux distinguer ses compagnons et guider Fructis, la pluie s’insinuait dans son cou et glissait le long de son torse. Au bout d’une heure, il en eu assez de ce jeu de cache-cache avec les gouttes d’eau et décida de laisser à son cheval la maîtrise de la route. Il courba le dos et baissa la tête, le regard perdu vers le sol. Il ne remarqua même pas que le chemin quittait la forêt pour pénétrer dans une vaste plaine légèrement vallonnée où les cailloux étaient plus nombreux que les brins d’herbe.

Il était perdu dans ses pensées, moroses et ternes comme le temps. L’excitation qu’il avait ressentie au début de ses aventures avec Vamp avait disparu depuis quelques jours. Il commençait à se demander pour quelles raisons il avait décidé de quitter Miniun. Depuis son enfance, il avait toujours aimé les histoires que racontaient les autres voleurs ou les mercenaires qu’il poursuivait dans les tavernes. Ceux-ci s’étaient habitués à ce gamin chétif qui, des étoiles plein les yeux, écoutait leurs récits avec révérence. L’admiration sans partage qu’il témoignait pour leurs faits d’armes, souvent grossis et embellis flattait l’ego de ces vieux mercenaires dont les actes de bravoures étaient loin. Les histoires magnifiées, soigneusement expurgées des détails sordides ou quotidiens, qu’il avait minutieusement récoltées avaient fait naître en lui le désir lancinant de partir à l’aventure, d’affronter des monstres fabuleux dont il serait toujours vainqueur, d’être reconnu par les autres comme un héros légendaire. Son physique un peu chétif ne l'avait pas autorisé à être admis dans la guilde des guerriers et il s’était rabattu sur le clan des voleurs. Ce n’était pas un mauvais choix. Il était plutôt agile et passait facilement inaperçu ce qui lui permis de devenir assez rapidement un bon apprenti voleur. Sa rencontre avec Vamp lui avait donné l’occasion de réaliser son rêve d’enfance et partir à l’aventure. Tram soupira longuement. La réalité, comme toujours, s’était révélée moins brillante. Personne ne s’était extasié devant ses dons de guerrier ou même de voleur. La seule fois où il aurait pu briller, lors du cambriolage du manoir de Lord Glorad, l’affaire avait capoté misérablement lorsqu’ils s’étaient laissés enfermer. Vamp ne l’avait même pas remercié pour la magnifique épée qu’il lui avait offerte. Ces sentiments pour la belle mercenaire avaient évolué depuis Miniun. Lors de leur première rencontre, elle lui avait semblé être la parfaite synthèse de tout ce qu’il recherchait. C’était une Femme et Tram avait découvert depuis déjà quelques années qu’il avait une nette préférence pour les filles. Elle était également d’une beauté sauvage, radicalement différente des jeunes filles accortes qui lui avaient accordé leurs faveurs. Elle était dangereuse, vivante et surtout, c’était une vraie guerrière qui menait la vie aventureuse dont il avait toujours ardemment rêvé. Elle lui était apparue comme une déesse de l’Aventure qu’il se devait de vénérer sans limites. Las, il avais vite découvert ce que les récits fabuleux qu’il avait soigneusement mémorisés avaient laissé de côté : l’odeur écoeurante du sang et des tripes répandues sur le sol après une bataille, la douleur des blessures, les mauvaises rencontres – il avait encore en tête les cauchemars inspirés par Doly -- l’ennui des jours de pluie, les campements inconfortables qui vous laissent moulu …
Vamp s’était révélé rapidement bien différente de l’image qu’il s’était forgé. Le souvenir de la mercenaire, saoule, chantant des chansons grivoises et dansant sur les tables d’une taverne de Trillith – et la nuit qui avait suivi – le faisait encore frissonner. Même si il était vexé par le peu d’intérêt qu’elle lui portait, il restait admiratif devant ses qualités de guerrière. Chaque combat à l’épée qu’il avait pu admirer avait été une merveille de grâce meurtrière et d’efficacité redoutable.
Le froid qui commençait à percer ses vêtements le fit brusquement frissonner, lui donnant la chair de poule. Tram releva la tête, cherchant vainement un signe d’amélioration dans le ciel. Celui-ci demeurait couvert de nuages presque noirs, si bas que l’on pouvait presque les toucher. La pluie devenait de plus en plus forte et soutenue. C’était le type de journée qui lui faisait vraiment regretter de ne pas être rester à Miniun, bien au sec à l’auberge de Dark, buvant un vin chaud près du feu. Tram laissa échapper un soupir, nostalgique. Son rêve d’aventure était comme une étoile, brillant fort dans le ciel nocturne, guidant ses pas et illuminant ses nuits mais qui brûlait les yeux comme le soleil lorsqu’on tentait de trop s’en approcher.

Pris dans un maelström de pensées, il ne s’aperçu même pas que ses compagnons avaient fait halte. Ce ne fut qu’en entendant son nom prononcé de manière insistante qu’il émergea du brouillard mental dans lequel ses réflexions moroses l’avaient plongé. Il regarda autour de lui et remarqua enfin que le paysage de plaine avait laissé la place à des collines rocheuses.

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MessagePosté le : 22 Oct 2003 19:30
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Chapitre 51 : où Tram entre en apprentissage


Citation :
- Il existe un refuge un peu loin où nous pourrons nous abriter en attendant que la pluie baisse d’intensité, lui dit Com qui s’était approché. Tram hocha la tête et descendit de son cheval. Les rênes en main, il le guida dans les rochers suivant de près Com qui le menait dans une petite vallée encaissée entre deux hautes collines abruptes. Au bout de quelques minutes, ils aperçurent dans un renfoncement un surplomb rocheux de quelques mètres de profondeur, suffisamment grand pour tous les abriter et suffisamment bas pour les protéger de la pluie et permettre de faire un petit feu. Le sol était en légère pente, recouverts de cailloux irréguliers.
Tram guida Fructis près des autres chevaux, au fond de la « caverne ». Vamp avait laissé juste à l’extérieur, non loin des montures, une petite marmite qui se remplissait rapidement d’eau, prête à servir d’abreuvoir improvisé. Tram contempla quelques secondes ses compagnons qui établissaient le campement, tous - sauf Callie qui s’était adossée à la paroi et regardait la pluie tomber – savaient exactement la tâche qu’ils devaient accomplir. Même Aster, qui les guidait depuis seulement deux jours, avait pris la responsabilité de s’occuper des chevaux, toujours en silence. Hunter avait fait provision d’un peu de bois lors de leur halte précédente. Il l’avait heureusement protégé sous une bâche sur son cheval. Même un peu humide, il permettrait d’établir un petit feu dans le foyer qu’Hunter avait préparé à l’aide de pierres plates que l’on trouvait en abondance sous l’abri. Quelques minutes plus tard, des flammes fumantes éclairèrent l’abri, réchauffant l’air environnant. Tous se rapprochèrent du foyer, leurs vêtements humides fumant légèrement sous l’effet de cette bienfaisante chaleur. La pluie, à l’extérieur de leur refuge, ne cessait pas et devenait de plus en plus forte. Parfois, une bourrasque de vent leur apportait une rafale d’air chargée de petites gouttes d’eau, faisant vaciller la flamme du feu. Ils se tenaient là, sans échanger un mot, essayant de profiter de la moindre parcelle de la maigre chaleur que leur dispensait le foyer.
Com avait sorti sa sphère de son sac et s’y perdait, comme il avait pris l’habitude de le faire depuis plus d’une semaine. Manon était adossée à un rocher et Samaël blotti contre elle, ronronnait doucement. Elle avait sorti une brosse et nettoyait lentement son pelage tout emmêlé après leur nuit dans la forêt. Hunter se tenait debout à la limite du surplomb rocheux et montait la garde. Aster était retournée près des montures et elle vérifiait les sabots de son azelan. Callie semblait frigorifiée et s’était placée si près du feu qu’elle avait pris une jolie couleur carotte. Vamp ne s’était assise que quelques minutes. Elle ne s’était résignée qu’à contre cœur à faire une halte, la pluie rendant les pierres très glissantes, dangereuses pour les chevaux. Elle était en train de dégager un petit terrain de quelques mètres, relativement plat. Elle se recula de quelques pas, satisfaite, le terrain était suffisamment plat pour lui permettre de faire de l’exercice. Elle se dirigea vers son cheval, tira deux épées un peu émoussées de sa selle et se tourna vers Tram.
-C’est le moment de t’apprendre à manier une épée, lui dit-elle.
Tram crut avoir mal entendu mais comme Vamp lui tendait une épée, lui présentant sa garde, il la saisit et se mit debout. Il soupesa l’épée, tentant de paraître professionnel mais son enthousiasme de débutant était visible à travers son grand sourire et ses yeux brillants.

Aster, adossée à son cheval, observait attentivement la leçon d’escrime qui avait commencé depuis un bon quart d’heure. Elle n’avait pas encore eu l’occasion d’observer Vamp combattre et elle commençait à comprendre ce qui fondait la réputation de la mercenaire. Elle semblait être née une épée à la main, ses mouvements étaient fluides, parfaitement équilibrés. Elle menait la vie dure à Tram, le poussant dans ses retranchements et l’abreuvant de conseils.
-Ne te crispe pas sur la poignée ! Non ! Ne relâche pas ta prise ! cria-t elle, alors que l’épée du jeune homme volait dans les airs et allait rebondir avec un bruit métallique sur de rochers un peu plus loin.
« Ce garçon n’est pas maladroit », pensait Aster tandis que Tram allait ramasser son épée. « Il est agile et il sait mettre en application les conseils qu’on lui donne ».

Tous les regards s’étaient tournés vers les combattants depuis le début de cette séance d’entraînement improvisée. Même Hunter cédait parfois à la tentation durant quelques secondes. Samaël s’était redressé et avait poser sa tête sur les genoux de Manon, qui lui grattait gentiment le derrière des oreilles tout en observant Tram avec attention. Callie et Com s’étaient eux aussi laissés prendre par le spectacle.
Hunter reprit à regret sa garde, vérifiant que les alentours étaient déserts. Son regard s’arrêta quelques instants sur Aster qui, immobile, semblait comme hypnotisée par la technique de combat de Vamp. « Elle semble fixer dans sa mémoire la moindre parade, la plus petite attaque lancée par Vamp », se dit Hunter, fronçant les sourcils. L’attention soutenue d’Aster le préoccupait. « Il faudra que j’en touche un mot à vamp », se promit-il.

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MessagePosté le : 30 Oct 2003 15:19
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Chapitre 52 : jamais tranquilles :-x

Citation :

Au bout d’une heure d’exercices ininterrompus, Vamp annonça la fin de cette première séance d’entraînement. Ils étaient tous les deux en sueur, les joues rougies par l’effort. Tram se sentait euphorique, il sentait son cœur battre vigoureusement, ses muscles échauffés prêts à courir, à sauter.
-N’oublie pas de t’étirer soigneusement ou tu vas être tout raide dans quelques heures, lui conseilla Vamp en essuyant soigneusement sa lame avec un chiffon sec. Il faut aussi que tu apprennes à prendre soin de ta lame, ajouta-t-elle en fronçant les sourcils en voyant Tram rangé l’épée sans la nettoyer.
Rougissant, Tram saisit une étoffe propre dans son sac et se mit à imiter Vamp.

La mercenaire lui sourit. Elle était satisfaite de cette séance de combat. L’idée d’entraîner le jeune voleur n’avait eu initialement comme but que de détourner ses pensées d’Avalon et des prédictions de Loïcadamus mais le garçon s’était révélé suffisamment habile pour qu’elle envisage sérieusement de le prendre sous son aile et de faire de lui un bon combattant. Une épée courte lui conviendrait très bien, pensait-elle, quelque chose de léger avec une fine lame.

La pluie avait diminué d’intensité et le plafond nuageux était moins bas et moins sombre. Ils reprirent la route, suivant la vallée pierreuse. Ils n’étaient partis que depuis quelques minutes lorsque Hunter, qui menait le convoi, s’arrêta. Il leva la main pour les faire taire et écouta attentivement le quasi silence, caractéristique de cette contrée inhospitalière. Tout semblait normal. Il patienta une ou deux minutes, scrutant les alentours, vérifiant qu’aucun animal suspect ne se dissimulait derrière les rochers. Il n’était pas rassuré, persuadé d’avoir perçu un bruit inhabituel. Cependant, comme rien ne se produisait, il donna le signal du départ et relâcha un peu la tension qui l’habitait.
Ils sortirent de la vallée, rejoignant le chemin qui montait vers les crêtes des collines. Soudain, l’attention d’Hunter fut attiré par un léger mouvement derrière un gros rocher, situé à quelques mètres sur leur droite et sur lequel la pluie avait laissée de longues traînées rougeâtres. Un grondement se fit entendre, bientôt rejoint par d’autres qui semblaient provenir de toutes les directions.
Vamp réagit immédiatement :
-Ce sont des krogars ! Placez les chevaux au centre ! Com ! Essaie de monter sur ce rocher pour pouvoir nous couvrir. Ma’non, est ce que tu peux invoquer un ou plusieurs dragonnet des ombres ?
Les grondements semblaient devenir de plus en plus sonore mais aucune bête n’était encore apparue. Chacun suivait rapidement les ordres de Vamp, se préparant au combat. Callie, tremblante, tenait les rênes des chevaux essayant de les calmer. Ma’non avait réussi à invoquer un petit dragonnet qui voletait au dessus de leurs têtes. De la taille d’un chat, il possédait de fines ailes qui ressemblaient plus à celles d’une chauve souris que d’un oiseau. Ce n’était pas un animal très impressionnant mais son souffle brûlant, semblable aux nuées ardentes qui s’échappent des volcans, pouvait se révéler une arme efficace contre une horde de krogars.
-Rappelez vous, il ne faut pas les toucher ! s’exclama Vamp alors qu’une dizaines de ces monstres sortaient de l’ombre des rochers et commençaient à les entourer lentement.
Ils attaquèrent simultanément, sautant vers la petite troupe. Celui qui avait bondit vers Tram se trouva embroché sur l’épée qui le voleur avait tendu, un peu desespérement, devant lui. Heureusement, il eut le réflexe de lâcher son arme et de reculer pour ne pas être enterré sous la créature. Celle-ci s’effondra sur le sol, une mousse sanglante aux coins de ses babines retroussées. Com lançait sans interruption ses flèches, ralentissant la course des krogars, parvenant même à en blesser mortellement un ou deux. Les bêtes les plus éloignées de la troupe de Vamp étaient maintenues à distance par le souffle brûlant du dragonnet. Samaël luttait crocs à crocs contre un krogar qui menaçait Ma’non, heureusement immunisé contre le poison qui suintait du pelage de son opposant. Hunter s’était placé sur un petit rocher et avait déjà réussi à atteindre deux des animaux avec des dagues de jets. Il allait lancer une dague en direction de la bête qui s’attaquait à Vamp lorsqu’il fût jeté au sol par un mâle gigantesque qui lui avait sauté sur le dos. Il approchait ses crocs du cou d’Hunter lorsqu’Aster surgissant derrière lui, lui coupa les jarrets. La bête hurla et tournant sa gueule ouverte vers la jeune femme, essaya de la mordre. Aster s’était déplacée et lui trancha la gorge, ses gants protégeant ses mains du contact avec la fourrure. Elle fit rouler le cadavre du monstre à coups de pieds, permettant à Hunter de se relever, un peu chancelant. Le temps qu’il secoue la tête, tentant de remettre ses idées en place, elle avait disparue.
Vamp était en mauvaise posture, elle tenait tête à deux Krogars essayant de les maintenir à distance à l’aide de coups d’épée les plus longs possible. Ceux-ci se rapprochaient insensiblement, gagnant du terrain à chaque instant. Ils l’avaient acculée près d’un rocher et ils se trouvaient protégés des flèches de Com. La situation devenait critique lorsque Aster surgit derrière les deux monstres et réussit à en blesser un mortellement, le frappant dans le cou. Vamp profita de cette couverture pour se jeter sur celui qui restait. Celui-ci bondit vers elle, cherchant à atteindre sa gorge. Vamp protégea son visage avec son avant bras, et utilisant son épée comme un couteau, l’enfonça dans la poitrine de son adversaire. Celui referma ses crocs sur le bras de Vamp tout en tombant sur le sol. Saisissant un coin de sa chemise qui était de toute façon bonne à jeter, elle protégea sa main droite afin d’ouvrir la mâchoire qui retenait son bras. Les crocs aiguisés du krogar avaient pénétré profondément dans la chair. Elle se releva lentement, s’appuyant sur un rocher voisin. Elle se trouva face à Aster qui lui tendait un morceau de tissu propre. Un peu surprise, Vamp le prit et se fit rapidement un bandage pour limiter l’hémorragie. Elle voulut remercier d’un sourire Aster mais celle-ci était déjà repartie aider Samaël et Hunter qui luttaient contre le dernier Krogar.

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MessagePosté le : 12 Nov 2003 14:45
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Chapitre 53 : Après le combat...


Citation :
Lorsque Vamp rejoint Tram et Samael, la dernière bête avait déjà été tuée et gisait sur le sol, le sang coulant d’une large morsure à la gorge et d’une blessure due à un large coup d’épée porté sur le flanc. Vamp regarda attentivement les alentours et dénombra une quinzaine de krogars gisant sur le sol, leur sang se mêlant aux ruisselets d’eau de pluie, rendant le sol pierreux très glissant. L’odeur qui se dégageait des cadavres devenait de plus en plus insoutenable. Callie qui était restée près des montures essayant de se faire la plus petite possible durant les combats, s’éloigna de quelques pas et se mit à vomir et à hoqueter. Vérifiant que Ma’non avait pris en charge la jeune femme, Vamp, aidée de Com, fit le tour des corps et vérifia qu’aucun des félins qui les avaient attaqués n’avait survécu au combat.
-Qu’allons nous faire des cadavres ? demanda Tram.
-Rien, répondit Vamp. Il vaut mieux éviter de les toucher. Il y a bien des prédateurs dans le coin qui viendront nettoyer tout ça. Ne restons pas ici.
Aster, Tram, Com et Vamp conduisirent les montures à une vingtaine de mètres du lieu des combats. L’odeur y était beaucoup plus faible et les bêtes se calmèrent progressivement. Ma’non et Callie ne tardèrent pas à les rejoindre.
-Personne n’est blessé ? demanda Vamp à la cantonade.
Hunter avait de belles ecchymoses sur le dos et la poitrine dues à l’assaut du krogar et quelques écorchures mais rien de cassé. Tous les autres avaient réussi à limiter le contact avec les félins et ne présentaient que des estafilades ou des bleus. Rassurée sur le sort de ses compagnons, Vamp observa le ciel qui se dégageait progressivement.
-Nous avons encore le temps d’arriver au village d’Haurcur, de l’autre côté des collines, avant la tombée de la nuit. J’y suis passée il y a quelques années et l’auberge était tout à fait correcte. Un repas chaud, un bon feu et une nuit dans un lit ne nous feraient pas de mal, proposa Vamp.
Les visages s’éclaircirent à l’idée de ne pas coucher à la belle étoile.
-A moins que cela ne nous éloigne trop de notre prochaine étape…, ajouta Vamp interrogative en regardant Aster.
Celle-ci sourit légèrement et hocha la tête, semblant donner sa bénédiction à la proposition de Vamp.
-Bien ! Tous en selle ! Je ne tiens pas à m’éterniser ici, quelque soit le charme du paysage, conclut ironiquement Vamp.
-Vamp ? Veux-tu que je renvoie le dragonnet ? demanda Ma’non alors que le petit démon voletait au dessus d’eux.
Vamp qui avait déjà parcouru quelques mètres, arrêta son cheval et leva les yeux vers le ciel. Ses yeux se plissèrent et elle se mordit légèrement les lèvres. Se retournant cers Ma’non, elle lui demanda :
- Combien de temps peux-tu le garder ici ?
- Quelques jours. Ce n’est pas une créature difficile à maintenir sur terre. Par contre, il faudra la nourrir de viande fraîche régulièrement.
- Gardons le. Nous ne sommes pas à l’abri de nouvelles rencontres, conclut Vamp, reprenant son chemin.

Ils étaient partis depuis près d’une heure quand Ma’non, qui s’était concentrée jusque là pour renforcer le lien entre le dragonnet et leur réalité, se rendit compte que Callie qui la suivait de peu tremblait légèrement.
- Callie ? Tout va bien ? demanda Ma’non tout en faisant ralentir son cheval pour se mettre au niveau de la jeune femme.
Celle-ci, la tête baissée, ne répondit pas. Ses mains tremblantes avaient du mal à tenir les rênes. Ma’non compris qu’elle était en état de choc après la scène de bataille. Elle sortit une petite flasque de Zubrow et la présenta à Callie.
-Bois quelques gorgées. Cela te détendra, conseilla l’invocatrice.
Callie releva la tête, les yeux brillants de larmes et saisit la gourde. Elle avala une bonne lampée d’alcool. Elle fut parcourue par un grand frisson alors que la chaleur de la Zubrow se diffusait dans tout son corps.
-Merci, répondit-elle en tendant la flasque à Ma’non. Celle-ci la rangea et se retourna vers Callie. Elle lui sourit doucement.
-Dure bataille.
-C’est toujours aussi…rapide, sanglant, terrifiant ? demanda Callie.
Ma’non hocha la tête.
-Je ne savais pas du tout quoi faire. Si une seule de ces horribles bêtes s’était jetée sur moi, je n’aurais pas su me défendre.
-C’est normal, tu n’as jamais été confrontée à ce type de violence auparavant, je suppose.
Callie laissa échapper un petit rire sec.
-Je ne suis pas une oie blanche, je connais bien la violence des hommes…mais je n’avais jamais assisté à un combat aussi… je n’avais jamais connu ça, ajouta-t-elle, le regard perdu dans le vide.
-Si tu veux, je peux essayer de t’apprendre deux ou trois techniques de combat, comme le lancer de couteau, par exemple, proposa Ma’non.
-Vraiment ? Merci, répondit Callie avec un grand sourire. Je me sens mieux, conclut-elle en reprenant fermement ses rênes en main.

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MessagePosté le : 19 Nov 2003 15:24
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Chapitre 54 : Où l'on découvre le village d'Haurcur...

Citation :
Le soir venait juste de tomber et l’air était soudainement devenu glacial lorsque Vamp et ses compagnons arrivèrent en vue du village d’Haurcur. Les collines arides avaient fait place à une plaine légèrement vallonnée, à la terre légère et à l’herbe rase. C’était une terre peu propice à la culture mais utilisée depuis des siècles pour l’élevage des moutons.
Le village se tenait sur une butte, entouré d’une palissade en bois qui semblait avoir été renforcée récemment : on pouvait distinguer des rondins dont la coupe fraîche, restait non brunie par le temps. Un petit chemin assez large pour laisser passer une carriole menait jusqu’à une large porte de bois, entrouverte.
Malgré leur impatience de se mettre à l’abri du froid nocturne et d’éventuelles mauvaises rencontres, Vamp et Hunter, qui menaient la troupe ralentirent leurs montures. Vamp avait l’impression que ce village avait quelque chose d’inhabituel mais sans pouvoir le définir clairement. Elle se tourna vers Hunter :
-Quelque chose ne va pas.
-Tu l’as remarqué ? Il n’y a aucune fumée qui s’échappe des cheminées malgré le froid. On n’entend aucun bruit, répondit Hunter qui scrutait attentivement le village à la recherche d’autres signes révélateurs.
-C’est ça ! s’exclama Vamp, soulagée. Elle se rembrunit rapidement. Tout ceci ne me dit rien qui vaille.
Elle se retourna vers Ma’non, qui attendait à quelques mètres.
- Peux-tu envoyer le dragonnet en reconnaissance au-dessus de la colline ?
Ma’non acquiesça et ordonna au petit démon de survoler le village.
Inconsciemment, l’ensemble de la petite troupe se mit en cercle, chacun était tourné vers l’extérieur, prêt à se défendre en cas de danger. Samael avait quitté Ma’non malgré ses protestations et s’était avancé jusqu'à la porte, sa truffe sensible essayant de détecter des odeurs humaines ou animales proches.
Le dragonnet revint enfin après avoir survolé le bourg, descendant à chaque tour un peu plus bas.
-Il n’a rien vu : ni animaux, ni être humains, conclut Ma’non après avoir établi un contact mental avec sa créature.
Vamp échangea un regard étonné avec Hunter.
-Le village est déserté ? Étrange, murmura-t-elle. Les raisons pouvant expliquer cet abandon étaient multiples mais aucune d’entre elles n’était rassurante. Cependant, sa curiosité piquée par ce mystère apparent fût plus forte que sa méfiance.
-Allons-y mais restons sur nos gardes. Il peut y avoir un danger. Ne nous éloignons pas des uns et des autres et au moindre signe suspect, donnez l’alarme, proposa Vamp à l’ensemble de ses compagnons rassemblés autour d’elle.
Une idée dérangeante vint soudain à l’esprit de la mercenaire. Elle se tourna vers Aster.
-Aster ! Vous ne nous dissimulez pas d’informations à propos de ce village ? demanda Vamp, suspicieuse.
Leur guide ne semblait pas vexée par ces insinuations et ouvrit les bras, les paumes des mains vers le haut en signe d’ignorance. Elle semblait aussi peu renseignée sur ce qui s’était passé à Haurcur. Vamp l’observa quelques secondes, toujours méfiante malgré l’aide que leur guide leur avait apporté lors du combat acharné contre les Krogars. Vamp n’arrivait pas à comprendre ce qui motivait Aster ou quels pouvaient être ses objectifs. Tant qu’elle n’aurait pas cerné la jeune femme, elle resterait sur la réserve.
De toute façon, qu’Aster eut ou pas connaissance de ce qui s’était passé ici, elle ne leur aurait pas communiqué, tout du moins pas sous forme verbale, pensa Vamp, sarcastique.
Elle la chassa de ses pensées et tira légèrement les rènes de sa monture, lui donnant ainsi le signal du départ. Ils longèrent lentement le chemin menant à Haurcur et parvinrent devant la porte. Vamp descendit de son cheval et fit signe à ses compagnons de se placer de chaque côté de la porte, hors de portée immédiate d’un éventuel assaillant les attendant derrière la barrière de bois. Vamp se plaça près de l’ouverture et attrapant le rebord de la porte, prenant appui sur ses talons, la tira lentement vers elle. Celle-ci se déplaça bruyamment, ses gonds de fer rouillés laissant échapper une plainte crissante qui leur donna la chair de poule. Vamp s’arrêta lorsque la porte fût ouverte au tiers. Elle attendit quelques secondes, guettant le moindre bruit dans le silence retrouvé. Comme rien ne se passait, elle pénétra dans le village, avançant de quelques pas derrière l’entrée. Rien de particulier ne se produisit. Revenant en arrière, elle attrapa les rênes de son cheval et fit un signe positif à ses compagnons. Rentrant à nouveau dans Haurcur, elle se trouva sur une petite place d’où partaient deux rues étroites. Les maisons et les échoppes qui bordaient la placette étaient noyées par la nuit. Elle se dirigea vers une boutique, faisant signe à ceux qui l’avaient suivie de rester en arrière. La porte de l’échoppe semblait fermée mais le lourd volet de bois qui protégeait habituellement la grande fenêtre non vitrée n’était pas baissé et on pouvait distinguer une table chargée d’étoffes de laine qui occupaient une large partie de la petite pièce. Un drap de laine était déplié sur une partie de la table, comme si le marchand avait été interrompu alors qu’il vantait la finesse du tissage et la solidité de l’étoffe, la faisant palper à sa cliente.
C’est vraiment étrange, pensa Vamp. Je ne connais aucun commerçant qui laisserait sa boutique ouverte à tous vents. Elle s’approcha de la porte et l’ouvrit, celle-ci n’était pas verrouillée. Elle fit quelques pas dans la pièce, avançant en silence, le bruit de ses bottes étouffé par le sol de terre battue. S’approchant des étoffes, elle posa la main sur le drap déplié, soulevant un peu de poussière. S’habituant à l’obscurité, elle découvrit un étroit passage au fond de la pièce qui menait à une arrière boutique. Vamp pénétra dans la pièce découvrant une large cheminée, une armoire massive, une table et deux bancs. Sur la table se trouvaient deux assiettes et des verres. Une marmite se trouvait sur l’âtre. Intriguée, Vamp s’approcha du foyer et souleva le couvercle de la marmite. Celle-ci semblait à demi remplie d’un ragoût figé par le froid. La jeune femme avait l’impression que les occupants de cette boutique avaient disparu juste avant de se mettre à table.
Une petite échelle menait à un grenier. Vamp la monta lentement, vérifiant la solidité de chaque barreau et parvint dans une large pièce au plafond bas et sans fenêtre. Elle distingua avec peine les contours d’un lit et d’étagères, chargées de laine et d’étoffes. Surprise, Vamp constata l’absence des habitantes naturelles : les souris. Aucun trottinement sur le sol, aucun couinement ne se faisait entendre. Cette visite n’avait pas rassuré Vamp et elle redescendit des combles, inquiète.

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MessagePosté le : 30 Nov 2003 13:27
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Chapitre 55 : le mystère s'épaissit ... et le ragoût aussi
Citation :

Elle sortit de la boutique et se trouva face à ses compagnons qui l’attendaient en silence. Hunter lui lança un regard lourd de reproche :
-Je croyais que nous ne devions pas nous séparer ?
Vamp le fit taire d’un geste. Elle n’était pas d’humeur à justifier ses actes. Elle fit un résumé de ses observations à ses compagnons.
-Vu la faible épaisseur de la couche de poussière, le village a dû être abandonné il y a moins d’une semaine, conclut-elle.
-Que fait-on ? demanda Com.
-Quelle que soit la raison pour laquelle cet endroit a été déserté, il ne semble pas y avoir de danger immédiat. Allons passer la nuit à l’auberge, comme prévu. Par contre, il faudrait mieux faire des tours de garde plus fréquents pour éviter les mauvaises surprises. Le dragonnet pourrait surveiller les environs, proposa Vamp.
Ma’non grimaça, réticente à cette idée.
-Pourquoi pas ? Mais il va avoir besoin de dormir une grande partie de la journée de demain pour compenser, fit-elle remarquer.
Vamp haussa les épaules.
-Tant pis, nous ferons sans lui demain.
La mercenaire se retourna vers la rue qui partait de la droite de la place.
-L’auberge se trouve dans cette direction, si mes souvenirs sont bons.
Hunter eut un large souvenir.
-En général, tu ne te trompes jamais sur l’emplacement ou sur la qualité des auberges…, dit-il d’un ton moqueur. Sa remarque un peu mesquine était une petite vengeance pour la reconnaissance solitaire dont Vamp l’avait écarté.
Vamp ne répondit pas mais lui lança un regard froid. Elle guida ses compagnons, les rênes de son cheval à la main, le long de la rue de droite jusqu’à une large bâtisse à deux étages dont l’enseigne de bois oscillait doucement en grinçant légèrement.
Comme tous les bâtiments de cet étrange village, l’auberge était vide et ouverte à tout vent. Un passage étroit sur sa droite menait à une arrière cour où se trouvait une modeste écurie. Une mangeoire en pierre, érodée par la pluie, se trouvait à côté d’un puit situé sur le côté droit de la cour. Vamp chargea Tram et Callie de s’occuper des chevaux. Ma’non leur laissa le dragonnet, lui enjoignant de surveiller les environs. Celui-ci alla se poser sur le toit de l’écurie mais se concentra rapidement sur les deux jeunes gens qui tentaient de faire rentrer les montures dans les stalles. Ils réussirent même à trouver un peu de foin, protégé des intempéries par un appentis de bois.
Une large porte de bois, entrebâillée, menait de l’arrière cour à la salle principale de l’auberge. Comme ils s’y attendaient, celle-ci était vide mais la grande table commune portait encore des pichets et des verres. Une cheminée imposante dominait la pièce et grâce au bois, stocké près de l’écurie, Com eût bientôt allumé un grand feu joyeux qui rendit la pièce accueillante et chaleureuse. En fouillant la cuisine, Hunter trouva une large miche de pain qui n’avait que quelques jours, du lard fumé, des haricots secs et un beau jambon. La cerise sur le gâteau était constituée d’un tonnelet de bière fraîchement brassée. Une demi heure après ces miraculeuses découvertes, un appétissant ragoût mijotait dans l’âtre, laissant échapper de savoureuses odeurs qui amenaient des sourires réjouis sur les visages.
Vamp s’était installé confortablement près du feu, le dos contre un des piliers de la cheminée, les jambes étendues sur un banc. Elle avait les yeux mi-clos et ses joues étaient rougies par la chaleur qui se dégageait de l’âtre.
-L’avantage de cette étrange situation, murmura-t-elle pour elle-même, est que nous n’aurons même pas besoin de payer pour le gîte et le couvert.
Callie qui se tenait non loin, l’entendit.
-Et si les habitants reviennent ? S’ils ne sont pas morts, ils ont été sûrement chassés contre leur gré et ce ne serait vraiment pas humain de leur voler leurs biens.
Incrédule, croyant avoir mal entendu, Vamp ouvrit un œil et regarda Callie. Celle-ci soutenait fièrement son regard.
« Bon sang ! » pensa Vamp. « Pourquoi ais-je accepté d’aider cette femme ? Il a fallu que je tombe sur une fille de joie moralisatrice ! »
-Rien ne t’empêche de leur laisser de l’argent, le tien de préférence, rétorqua finalement Vamp, moqueuse.
Pour toute réponse, Callie lui lança un regard noir et alla s’installer plus loin, près de Ma’non.
Vamp chassa l’énervante jeune femme de ses pensées et se replongea dans une douce béatitude. Sa longue expérience lui avait appris qu’il fallait profiter au maximum de tout instant de repos.
Elle tendit la main et attrapa un verre posé sur le sol. Les yeux toujours fermés, elle but à petites gorgées la bière locale, savourant son aigreur, sentant la chaleur de l’alcool se répandre dans son corps, réveillant des terminaisons nerveuses dont elle avait oublié l’existence. Elle poussa un petit soupir de satisfaction et laissa ses pensées dériver loin de ses préoccupations actuelles, s’attardant sur des souvenirs de petits bonheurs simples, un bain pris dans les sources chaudes de Yrse, un repas partagé avec BonneMi et sa famille à Trillith, une nuit inoubliable passée à Sluthor avec un maître voleur dont les mains agiles étaient restées gravées dans son esprit. Ce souvenir amena un sourire sensuel à ses lèvres et elle entrouvrit les yeux, observant les représentants de l’espèce masculine qui composaient sa petite troupe. Ses yeux s’attardèrent sur la silhouette musclée d’Hunter et elle eut un sourire appréciateur. D’après les quelques remarques qu’elle avait réussi à soutirer à Green, le rôdeur avait bien des qualités cachées. Vamp stoppa là le cours de ses pensées. Elle s’était rendue compte depuis longtemps qu’il ne fallait pas mélanger vie professionnelle et vie sentimentale. Tous ses essais antérieurs s’étaient révélés catastrophiques. En plus de perdre des amants, elle avait aussi perdu des compagnons d’aventure expérimentés sur lesquels elle pouvait compter. Elle était bien déterminée à ne pas renouveler cette erreur.

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MessagePosté le : 21 Déc 2003 20:41
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Chapitre 56 : journée tranquille ?

Citation :
Vamp se leva et se dirigea vers Aster, assise au bout de la table.
-Nous voici à Hautefor, proclama la mercenaire, les poings sur les hanches. Quelle est notre nouvelle destination surprise ? demanda-t-elle, suave.
Aster leva les yeux vers Vamp et fouillant dans sa veste, en tira un morceau de parchemin. Faussement humble, elle le tendit à Vamp, un sourire aux coins des lèvres. Vamp s'en saisit avidement et l'ouvrit rapidement. Sa bouche se pinça légèrement en lisant leur nouvelle destination. Devant le regard curieux de ses compagnons, elle prononça à voix haute :
-Bauxor.
-Ce nom ne me dit rien, murmura Hunter, cherchant vainement dans sa mémoire.
-C'est un village de pécheur, sur les rives du lac d'Yspres, répondit Vamp. C'est à trois ou quatre journées de cheval vers le nord est. Ce n'est pas le lieu rêvé pour des vacances tranquilles. Le temps est détestable et le seul passe-temps des autochtones est le concours de beuverie et les combats de jhart.
Les visages de ses compagnons se renfrognèrent à la description peu engageante de Vamp.
-Pourquoi est ce que cette mission ne nous mène pas dans des villes civilisées, au climat tempéré et à l'ambiance festive ? se lamenta Com.
Vamp lui lança un regard moqueur.
-Ca n'arrive que dans les livres à deux sous, cher Com. La bonne nouvelle est que le chemin pour rejoindre Bauxor est assez tranquille. Nous devrions pouvoir avancer assez vite et sans faire de mauvaise rencontre. Profitons bien de cette soirée au chaud et à l'abri. Il n'y a pas de refuge sur cette route, il nous faudra camper.

Le reste de la soirée passa trop rapidement. Le ragoût leur sembla être la meilleure chose qu'ils aient mangés depuis longtemps et la bière les libéra momentanément de leurs petites douleurs physiques ou mentales. C'est en chantant qu'ils montèrent se coucher, n'oubliant pas d'établir un tour de garde pour surveiller les environs.
Le soleil venait juste de se lever lorsque Com fit le tour des chambres pour réveiller ses compagnons. Vamp sauta de son lit dès qu'elle entendit les pas de Com dans le couloir et s'étira langoureusement. Elle n'avait pas aussi bien dormi depuis Miniun. Elle eut un sourire lorsque qu'elle se rendit compte que les humains n'étaient pas les seuls à avoir disparu mais qu'ils avaient été suivi par la population habituelle des chambres : punaises, cafards …
Elle descendit l'escalier menant à la grande salle en chantonnant un air en vogue.
Com avait mis l'eau à chauffer et sortit des céréales pour préparer du porridge. Elle sortit dans l'arrière cour. Les chevaux semblaient avoir profité de cette nuit à l'abri pour reprendre des forces. Après une caresse sur le museau de son fidèle étalon, Vamp leur apporta du fourrage et quelques carottes nouvelles qu'elle avait découvert au fond d'une étagère. L'aube se levait, froide et claire. Le ciel était sans nuages et la journée s'annonçait parfaite pour un voyage. Cette courte halte avait permis aux mercenaires de reprendre des forces et de se remettre de l'excitation du combat contre les krogars.

Une demi heure plus tard, ils étaient prêts à partir. Vamp avait charger Com et Hunter de faire le tour des cuisines et de récupérer toute la nourriture susceptible d'être emportée. Après un regard déjà nostalgique vers l'auberge, Vamp donna le signal du départ. Souriante, elle se tourna vers Hunter :
-Voici une auberge comme je les aime ! Gratuite et confortable …
Hunter leva les yeux au ciel. Malgré l'apparente bonhomie de Vamp et ses compagnons, il restait intrigué par la disparition des habitants du village.
Ils prirent le chemin qui longeait une colline, vers l'ouest. La route était bien dégagée et assez large pour que deux chevaux puissent avancer côte à côte. Le paysage vallonné avait fait place à une pinède dense et haute. La journée réalisait les promesses de l'aube. Le ciel était resté dégagé, si clair qu'il en paraissait blanc et l'air frais était vivifiant. La bonne humeur régnait au sein de la troupe. Callie et Tram avaient découvert qu'ils partageaient une passion pour les vieilles légendes et ils bataillaient oralement à qui raconterait la meilleure historie, prenant Ma'non comme juge.
Vamp avait choisi de faire une courte pause vers midi, près d'une petite rivière où les chevaux purent s'abreuver. Ils ne prirent pas le temps de faire un feu et mangèrent rapidement un morceau de pain et du lard grillé froid.

Le soleil était bas sur l'horizon lorsque Hunter, qui avait tenté toute la journée d'entamer une conversation avec Aster, sentit les poils de ses avant-bras se hérisser. Aussitôt, il se tendit et ralenti l'allure. Ils atteignaient l'orée de la forêt et les arbres étaient plus espacés. Le lieu ne se prêtait pas particulièrement à une attaque ou à une embuscade. Percevant le changement d'attitude du rôdeur, Vamp et Aster scrutèrent les sous bois. Ils distinguèrent des ombres humaines qui se dirigeaient vers eux. Vamp stoppa les chevaux et lança un cri d'alarme. Ils se regroupèrent rapidement et sortirent leurs armes. Au même moment, les ombres sortirent du couvert des épicéas. Ils s'agissaient d'hommes, de femmes et même de jeunes adolescents, hâves, les cheveux emmêlés, les visages sales recouverts de terre. Ils n'étaient armés de bâtons ou de branches épaisses mais avançaient sans crainte vers Vamp et ses compagnons.
-Que voulez vous ? leur demanda-t-elle vivement. Nous sommes de paisibles voyageurs.
Les hommes continuèrent leur manœuvre d'encerclement, indifférents aux exhortations de Vamp. Leurs yeux fixes semblaient perdus dans le vide. Leurs bras donnaient des coups de massue sans avoir un objectif précis. Chacun pris séparément ne présentait pas de danger mais leur nombre s'accroissait de seconde en seconde. Vamp et sa troupe fur bientôt entourée d'une bonne trentaine d'adversaires. Ceux-ci s'immobilisèrent quelques secondes avant de se jeter sur les chevaux, sans un seul cri. Aussitôt Vamp lança son cheval dans la masse et en quelques coups d'épée, commença à décimer ses opposants. Ce ne fut pas un combat glorieux, digne d'être chanté. Malgré leur grand nombre, les coups sans but portés par les hommes étaient complètement inefficaces et ils s'effondrèrent rapidement, ne cherchant nullement à s'enfuir ou à échapper aux coups d'épées ou aux flèches.
En quelques minutes, la bataille ou plutôt la boucherie fut terminée. Le sol était jonché de cadavres ou de corps grièvement blessés.
Hunter s'approcha d'une femme, plus légèrement blessée et qui continuait à brandir sa massue mécaniquement. Il essaya de lui parler afin de comprendre la raison de cette attaque. Il ne pût lui arracher un mot. Elle profita d'un court instant où il avait penché sa tête vers la sienne pour tenter d'entendre un murmure pour lui agripper le cou de ses deux mains, enfonçant ses ongles dans la peau. Hunter tenta désespérément de se dégager mais les bras de la femme étaient tétanisés. Il ne put se dégager et Vamp dut plonger son épée dans son corps pour le libérer.
Elle allait lui demander son avis quand elle entendit un cri à quelques mètres, provenant du sous bois.

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MessagePosté le : 28 Déc 2003 21:01
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Chapitre 57 : où les apparences sont trompeuses

Citation :
L’épée toujours à la main, Vamp se dirigea vers l’endroit d’où le cri semblait avoir émis. Il n’y avait pas de futaie ou de taillis pouvant enrayer sa progression et elle arriva rapidement devant un large tronc d’épicéa. Le spectacle qu’elle découvrit lui fit pousser un hurlement. Inquiets, ses compagnons se précipitèrent et s’arrêtèrent, bouche bée. Au creux des racines du pin reposait un bébé de quelques mois, couvert d’une couverture et qui manifestait sa colère par de petits vagissements.
-Par Will, un bébé ! s’écria Callie.
Vamp lui lança un regard sardonique.
-Tout le monde avait vu qu’il s’agissait d’un enfant, Callie.
Vexée, la jeune femme, les poings sur les hanches commença à s’énerver.
-Vu le glapissement que tu as poussé, nous nous attendions à une bête féroce ! Pas à un nourrisson !
-Je ne glapis pas ! répondit Vamp, outrée.
-Calmez vous Mesdames ! déclara Hunter. Nous avons des questions urgentes à régler !
Qu’allons nous faire de ce nourrisson ? Et des cadavres ?
Vamp tourna dédaigneusement le dos à son adversaire et reporta son attention sur l’enfant qui continuait qui s’était mis à pleurer. Jetant un coup d’oeil rapide à ses amis, elle se rendit compte qu’ils s’attendaient tous à ce qu’elle prenne le bébé. Elle se recula vivement et croisa fermement ses bras sur sa poitrine.
-Ne comptez pas sur moi pour m’occuper de ce môme, affirma-t-elle, campée sur sa position. Nous n’allons pas le laisser mourir ici mais il va falloir désigner un volontaire pour s’en occuper jusqu’au prochain village.
Etonné et un peu inconscient, Com posa la question qui allait mettre Vamp en furie :
-Je en comprends pas pourquoi tu ne veux pas t’en charger. Tu es une femme, non ?
L’enfer se déchaîna brutalement : Vamp fit comprendre de manière très vive ce qu’elle pensait de ses préjugés sexistes et de son machisme. Elle ne lui épargna aucune épithète infameuse. Sous la force de ses invectives, Com battit rapidement en retraite et s’excusa platement. Vamp se calma progressivement, elle se rendait compte qu’elle s’était un peu trop emportée mais au seul souvenir des paroles de Com, son sang se remettait à bouillir.

Durant cette attaque verbale, qui avait augmenté les cris du bébé, Tram avait pris les choses en main à la grande surprise de ses compagnons. Il avait délicatement maintenu l’enfant alors qu’il recherchait la cause de ses pleurs.
-Callie, peux-tu m’apporter de l’eau et une de mes chemises ? demanda-t-il en découvrant la saleté qui couvrait l’enfant.
La jeune femme revint rapidement avec de quoi nettoyer le nourrisson. Tram s’agenouilla et après avoir déchiré un morceau du tissu propre que lui avait rapporté Callie, le nettoya consciencieusement.
Il utilisa le reste du tissu pour lui fabriquer des langes. L’enfant s’était calmé et tétait avidement le doigt de Tram que celui-ci avait humecté d’eau.
-Il a sûrement faim et soif, murmura-t-il.
-J’ai récupéré une petite gourde de peau à l’auberge ce matin ainsi qu’un peu de porridge, annonça Hunter qui avait suivi les soins avec attention.
-Ce serait parfait ! répondit Tram en souriant. Il allait se lever lorsque la pensée des cadavres étendus sur le chemin lui revint à l’esprit.
-Il faut mieux que je reste ici avec lui tant que vous n’aurez pas dégagé le chemin. Ce n’est pas un spectacle pour un enfant.
Vamp qui avait terminé d’exprimer son mécontentement s’approcha.
-Hunter, as-tu une idée de l’origine de nos assaillants ?
-J’espère me tromper mais il est fort possible que ce soit les habitants disparus de Haucur, répondit-il.
-Cette possibilité m’avait effleurée, dit Vamp à voix basse. Le bébé devait être avec eux. Est-ce qu’il se comporte bizarrement ? Comme les autres villageois ?
-Pas pour l’instant, elle était juste affamée et sale, répondit Tram, protégeant instinctivement l’enfant et l’éloignant de Vamp. Elle ne pensait pas lui faire subir le même sort qu’à ses parents, tout de même ? essaya de se rassurer Tram.
-Nous ne pouvons pas laisser les cadavres sur le chemin et nous ne pouvons pas les brûler non plus. Il suffirait d’un peu de vent et nous mettrions le feu à toute la forêt. Le sol est meuble, ajouta Vamp en enfonçant son talon dans la terre. Le plus simple est de creuser une fosse commune. J’aimerais bien savoir ce qui leur est arrivé et pourquoi ils nous ont attaqués, demanda Vamp, pensive.
-Ils devaient être sous l’emprise d’un sort. Ils étaient comme possédés, conclut Hunter.
Vamp lança un regard inquiet vers le bébé qui était toujours dans les bras de Tram.
-Prévient moi au moindre comportement suspect. Nous ne savons pas si il est sous l’emprise d’une chose inconnue comme les autres, ajouta gentiment Vamp en voyant le réflexe défensif de Tram. Je ne lui ferrais pas de mal.

Une heure plus tard, les cadavres avaient été enterrés et Vamp avait disposer un bout de bois sur la tombe afin d’indiquer sa présence. Tram avait été commis au soin de l’enfant qu’il s’était empressé d’appeler Meryl, comme sa petite sœur. Il avait avoué à ses compagnons, étonnés de ses connaissances en matière de langes, de nourriture et de soin, qu’il s’était longtemps occupé de ses jeunes frères et sœurs. Cette expérience se révélait très utile car aucun autre membre de la troupe n’avait d’expérience en ce domaine. Callie s’était rapidement éloignée dès qu’elle avait entre aperçut les fesses sales de la petite avec une moue dégoûtée

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MessagePosté le : 07 Jan 2004 23:02
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Chapitre 58 : ou comment s'occuper d'un enfant...


Citation :
La nuit allait tomber lorsqu’ils repartirent. Aucun d’entre eux n’avait souhaité passer la nuit sur le lieu de ce massacre. Bien sûr, ils s’étaient seulement défendus mais la bataille s’était conclue par la mort d’une vingtaine d’êtres humains qui n’étaient pas responsables de leurs actes. Tram avait la nausée depuis qu’il avait contemplé l’entendu du carnage. Cependant, le petit bébé endormi qu’il tenait contre lui et dont il était responsable l’empêcha de s’appesantir sur ce qu’il venait de vivre. Tram ne se lassait pas de la contempler. Lavée, la petite Meryl avait révélé sa peau dorée et ses cheveux noirs comme la nuit. Elle n’avait pas dû être nourri à satiété car elle était très mince. Elle s’était assoupie peu de temps après qu’ils aient repris la route, bercée par les bras de Tram. Celui-ci avait même chantonné à voix basse ces douces mélodies, à la fois simples et hypnotiques que lui fredonnait sa mère.

La constellation d’Irina venait de se lever lorsqu’ils s’arrêtèrent enfin au pied d’une colline, à l’abri du vent. Exténué, Tram s’était rapidement endormi, Meryl dans les bras. Vamp l’avait déchargée de son tour de garde et Com avait accepté de prendre une première garde double. La nuit était calme et l’archer commençait à avoir du mal à rester éveillé. Pour passer le temps, il sortit sa sphère et contempla les reflets du feu de camp sur le verre.
Un bruit léger lui fit reposer son objet fétiche et saisir son arc. Il se leva sans bruit et fit le tour du camp, guettant le moindre mouvement suspect. Il était tout proche du rocher où Tram s’était installé lorsqu’il entendit a nouveau un petit gémissement. Se penchant sur le jeune voleur, il vit Meryl, les yeux grands ouverts et les poings serrés qui s’apprêtait à manifester son mécontentement vocalement. Les cris qu’elle poussait devenaient de plus en plus fort et Com ne savait pas quoi faire. Il ne pouvait pas la laisser réveiller toute la troupe. A contre cœur, il se pencha et attrapa Meryl, la tenant à bout de bras, comme s’il s’agissait d’un animal inconnu aux réactions imprévisibles. Elle se tu, observant d’un air curieux ce grand homme blond qui n’avait pas l’air de savoir quoi faire d’elle. « Ouf, elle s’est tu. Mais je ne vais pas rester comme ça toute la nuit. Voyons si elle recommence », se dit Com en essayant de reposer Meryl dans le giron de Tram qui demeurait profondément endormi. Le bébé se remit à geindre dès qu’il l’eut reposé. Com se précipita pour reprendre l’enfant. Il se décida à garder Meryl près de lui. S’installant près du feu, Meryl coincée sous le bras, il disposa une couverture et y déposa une Meryl qui gigotait de plaisir. Elle fixait le feu, tendant ses mains pour tenter de saisir les flammes. Roulant sur elle-même, elle parvint à se rapprocher du feu et faillit se brûler si Com ne s’était pas aperçu de son escapade. Il se précipita et la remit dans la couverture, essayant de l’y emmailloter pour l’empêcher de bouger.
Emprisonnée dans cette étoffe rêche, Meryl se mit à crier. Com ne savait plus quoi faire quand son regard se posa sur sa sphère. Peut être que le bébé serait calmé par la vision de ces univers foisonnants comme il l’était lui-même. Il la posa sur sa main et la présenta à Meryl. Ses pleurs s’arrêtèrent rapidement et elle tendit une petite menotte vers la boule chatoyante. Dès qu’elle se fut posée sur la sphère, celle-ci se mit à émettre une lumière vive, éblouissante. Des rayons bleutés sortirent de la sphère et entourèrent la main de Meryl. Très rapidement, l’enfant fut entièrement entourée de rayons qui formaient comme un filet. Tétanisé, Com n’arrivait pas à faire un seul geste pour séparer le bébé de la sphère. Meryl qui riait aux éclats, la main toujours posée sur la sphère commença à s’élever dans les airs sous le regard éberlué de Com. Sortant de sa transe, celui-ci plaça sa main libre sur la sphère pour essayer de la retirer du contact de Meryl. Au moment où le contact s’effectua, toute la lumière de la sphère se concentra en un fin rayon qui transperça la poitrine de Com. Son corps s’arqua et il hurla de douleur tandis que Meryl retombant brutalement sur la couverture joignait ses cris aux siens.
Leurs compagnons s’éveillèrent en sursaut et se précipitèrent vers le feu. Vamp venait d’atteindre Com lorsque la sphère s’éteignit, libérant l’archer de son emprise. Il s’effondra sur le sol, évanoui.
-Que se passe-t-il ? demanda Tram, qui berçant Meryl, essayait de calmer ses pleurs.
-Je n’ai pas la moindre idée, répondit Vamp en ramassant la sphère qui avait roulé non loin, mais je suis sûre que cet objet y est pour quelque chose.
-Comment va-t-il ? questionna Hunter.
-Sa respiration est régulière. Il est profondément endormi. Je vais finir la garde de cette nuit, de toute façon, je crois que je ne parviendrai pas à me rendormir... surtout si elle continue à crier comme ça, répondit Vamp en fixant Meryl.
Tram lança un regard féroce à la mercenaire.
-Ce n’est pas de sa faute ! Ce n’est qu’un bébé. Elle va se calmer, ajouta-t-il en berçant doucement Meryl dont les pleurs diminuaient d’intensité.
-Je l’espère, répondit Vamp. Retournez dormir, la route sera longue jusqu’à Bauxor.

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chapitre 59 : où l'on ne comprend rien :-x
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Meryl s’était finalement endormie, permettant aux compagnons de Vamp de replonger dans le sommeil. Vamp avait installé Com, toujours inconscient, près du feu et surveillait de temps en temps sa respiration. Il n’y avait aucune modification de son état, il était toujours plongé dans un étrange sommeil, les muscles noués et durs comme de la pierre. Malgré son calme apparent, la mercenaire était très inquiète. Elle n’avait jamais assisté à un tel spectacle. Elle n’avait pas voulu questionner Manon à ce sujet. L’invocatrice semblait épuisée et Vamp se demandait si le maintien du dragonnet était une bonne idée. Celui-ci avait exigé beaucoup d’énergie mentale de la part de Manon alors qu’il ne leur avait pas fourni une grande aide depuis l’attaque des krogars. Vamp prit la décision de renvoyer la créature au petit matin. Manon pourrait ainsi récupérer rapidement et Faith seule savait quelles créatures étranges ils allaient devoir combattre avant d’atteindre Avalon. Plus ils se rapprochaient de sa sœur de lait, plus Vamp sentait sa nervosité augmenter. Elle n’avait pas revu la magicienne depuis plusieurs années et leur dernière rencontre avait été tout sauf chaleureuse. Vamp avait essayé de suivre sa trace, se renseignant, dès qu’elle le pouvait sur les visées d’Avalon. Elle avait vite appris que celle-ci s’était installée dans un lieu à l’écart, caché et bien protégé, mais qu’elle continuait d’entretenir des relations avec plusieurs puissants magiciens et sorciers et à la réputation douteuse. Vamp soupira. Essayer de ramener la jeune femme avec eux à Trillith allait s’avérer quasi impossible. Aucun de ses compagnons ne pouvaient rivaliser avec elle, surtout si elle avait continué de développer ses pouvoirs. Ses pensées se dirigèrent vers l’archer. Vamp se demanda ce qui lui était vraiment arrivé. Serait-il possible qu’Avalon soit responsable de cette magie ? Vamp essaya d’analyser calmement la situation. La magicienne ne pouvait pas être au courant de leur approche. La disparition des habitants de Haurcur et la magie émise par la sphère ne pouvaient être des manifestations du pouvoir d’Avalon. Ils étaient encore loin de son refuge, se rassura Vamp. A moins que… Aster ne soit en fait au service d’Avalon, chargée de la renseigner sur leur progression et de les gêner. Non, réfléchit Vamp, la mercenaire les avait aidé efficacement lors de la bataille contre les krogars ou lors du combat de l’après midi. A moins que justement, tout ceci ne soit qu’un masque destiné à leur faire baisser leur garde. Vamp commençait à avoir une migraine, toutes les possibilités tournoyaient dans sa tête, toutes plus farfelues les unes que les autres. Je ferais mieux de me concentrer sur la journée de demain et sur Com, s’admonesta-t-elle avant de reprendre la garde qu’elle avait un peu négligée, prise dans ses réflexions intenses, un peu inhabituelles.

Le réveil s’effectua sous une bruine persistance qui augurait mal de la journée. Le bois humide délivrait plus de fumée que de chaleur, ne leur permettant pas de faire chauffer un gruau. Le plus inquiétant était l’état toujours catatonique de Com.
Vamp avait annoncé à Manon qu’elle pouvait renvoyer le dragonnet dans sa dimension infernale. Préoccupée par l’absence de réactions de Com, elle se décida à la questionner.
-Manon ? Comme tu es invocatrice, je me demandais si tu n’aurais pas une idée sur la magie qui a provoqué l’évanouissement de Com.
-Humf, combien de fois faudra-t-il que j’explique que l’invocation de démons n’a rien à voir avec de la magie ! répondit Manon avec véhémence. C’est comme si tu confondais la chromodynamique démoniaque avec la magnétohydromagie !!!
-Euh, j’avoue que justement que je ne vois pas bien la différence, avoua Vamp, contrite.
Manon leva les yeux au ciel.
-Vous, les guerriers, vous feriez bien de lire un peu de temps en temps. Si vous ne savez même pas ce que sont les différents arts sombres, comment voulez vous vous en protéger ?
-Ben justement, je comptais sur toi pour m’expliquer ce qui s’est passé hier soir, demanda humblement Vamp.
-Je ne sais pas, avoua Manon. Je n’ai jamais assisté à un spectacle pareil auparavant. Il nous manque un mage expérimenté.
-Il faudra faire sans, répondit fermement Vamp. A moins que nous ne rencontrions la perle rare à Bauxor, il faudra nous en passer.
-Mais pourtant, il nous faudra de l’aide pour maîtriser Avalon, tu sais très bien que nous ne sommes pas à la hauteur, ajouta Manon à voix basse, vérifiant du regard que tous leurs compagnons étaient suffisamment loin pour ne pas entendre leur conversation.
Vamp soupira intérieurement et essaya de paraître assurée.
-Nous trouverons un moyen, j’en suis sûre, répondit-elle en souriant. J’ai déjà quelques idées.
-Vraiment ? demanda l’invocatrice.
-Je t’assure, répondit Vamp en souriant. J’aurai bien quelques pistes une fois que nous serons sur place, ajouta-t-elle en pensée. Il le faudra bien …

Les deux femmes se rapprochèrent de Com. Vamp se pencha et posa la main sur son épaule, essayant de le secouer légèrement pour le réveiller. Elle fronça les sourcils et entreprit de lui tâter les bras et les jambes.
-Qu’y a-t-il ? demanda l’invocatrice qui s’était penchée à ses côtés.
-Ses muscles sont beaucoup moins tendus qu’hier soir, il est complètement relâché. Tu crois que c’est bon signe ? demanda Vamp, anxieuse.
-Je pense. La magie qui l’a plongé dans le sommeil doit commencer à s’évacuer, répondit Manon, en vérifiant les yeux de Com. Ses pupilles ne sont plus dilatées.
A ce moment là, Com commença à tressauter, tout doucement au début, puis de plus en plus fort. Son corps était parcouru de mouvements frénétiques qui partaient de sa tête et se propageaient jusqu’aux pieds.
- Que se passe-t-il ! s’écria Vamp en essayant vainement de tenir les bras de Com plaqués au sol.
- Sa tête ! s’exclama Manon. Aide moi à la tenir ! Il va se blesser.
Vamp se saisit d’une couverture voisine et la plaça sous la tête de Com qui ne cessait de remuer, heurtant le sol avec force. Il s’était blessé légèrement et du sang coulait de son cuir chevelu. Il avait les yeux grands ouverts, écarquillés, qui ne semblaient rien voir du monde environnant. Hunter était venu les aider et s’était en partie allongé sur les jambes de l’archer. La force de ses mouvements était telle qu’Hunter fût soulevé et bringuebalé comme un fétu de paille.
Soudain, Le corps de Com se relâcha brutalement, sa tête tomba sur le côté.
Vamp lâcha lentement les épaules de l’archer, surveillant attentivement ses réactions. Il semblait tranquille, le souffle régulier.

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MessagePosté le : 22 Jan 2004 23:48
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Chapitre 60 : où l'on découvre Com ... sous un nouveau jour

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Ils reprirent la route en début de matinée. Ce nouvel incident avait provoqué de vives discussions sur les causes hypothétiques de ce sommeil peu ordinaire. Vamp s’était rapidement lassée de ces « peut-être », « et si », « il faudrait éventuellement »…
Ils étaient ainsi repartis pour Bauxor, Com toujours inconscient avait été pris en charge par Vamp qui l’avait placé sur son cheval, habitué aux lourdes charges. Elle le maintenait fermement, le bras gauche l’enserrant à la taille et l’empêchant ainsi de glisser au sol, tandis que sa main droite tenait les rênes.
Com se trouvait dans cet état indéfini qui sépare la veille du sommeil. Toujours endormi, il percevait faiblement le monde extérieur. Il sentait contre son dos le doux contact d’une poitrine féminine à travers le cuir de sa veste. Sa main droite effleura le pelage un peu rêche de sa monture, « je suis à cheval » pensa-t-il. Le mouvement régulier de la monture faisait dodeliner sa tête. La tournant légèrement, il la cala contre une épaule, sentant alors un souffle chaud venir caresser sa joue, se glissant par son col de chemise et le faisant doucement frissonner. Com poussa un léger soupir de contentement et bougea légèrement sa main droite qui reposait sur une cuisse musclée. Inconsciemment, il commença à la caresser doucement et se lova plus confortablement contre le corps qui le soutenait, souhaitant maintenir cet état de semi conscience si agréable le plus longtemps possible. Sa main droite montait plus haut, se portant sur le bas d’une hanche lorsqu’une voix basse mais irritée le sortit définitivement de son demi-sommeil.
-Si tu n’ôtes pas ta main immédiatement Com, tu vas perdre une partie inestimable de ton anatomie masculine.
Un peu désorienté, Com ouvrit les yeux et se trouva face au visage de Vamp, qui les sourcils froncés ne semblait pas d’humeur joviale. Il retira immédiatement sa main, comme si la peau de Vamp le brûlait et se redressant, quitta, avec un peu de regret, le doux contact de la poitrine de Vamp.
-Désolé, murmura-t-il en rougissant. Je rêvais.
Vamp sourit ironiquement.
-Je vais prendre ça comme un compliment. Ca va ? demanda-t-elle, un peu inquiète en observant son regard encore confus.
-Quoi ? Euh, oui, enfin, je crois, répondit Com alors que le souvenir de la soirée d’hier lui revenait en tête. Que s’est-il passé ? J’ai voulu ôter la sphère de la main de Meryl et puis… je ne me souviens de rien.
Vamp leva la tête et vérifia la position du soleil dans le ciel. Ils étaient en route depuis plusieurs heures et le retour à la conscience de Com valait bien une pause. Elle se retourna et fit signe à ses compagnons de se diriger vers un petit bosquet à quelques mètres du chemin. Ceux-ci se hâtèrent en apercevant Com bien réveillé qui leur faisait un petit geste de salut.
-On va faire le point sur les événements d’hier tout en mangeant rapidement, dit Vamp à Com.
-Il hocha la tête et descendit de cheval. Ses premiers pas furent un peu hésitants mais parvenu à un arbre situé tout près, il avait retrouvé sa démarche souple habituelle. Il s’assit au pied de l’arbre, le dos calé contre son tronc. Il fut rapidement entouré de toute la bande, heureuse de le voir en forme. Même Aster semblait se réjouir de son réveil. Bien sûr, ce sentiment de joie extrême ne se manifesta que par une amorce de sourire au coin gauche de ses lèvres et par une lueur dans ses yeux mais personne ne s’y trompa.
Pendant qu’ils lui faisaient un compte rendu détaillé de la nuit, Samael s’approcha de Com et lui huma profondément le cou. Alors que Com essayait de le chasser affectueusement sous la raison fallacieuse que sa truffe était en train de le chatouiller, il reprit de plus belle et lécha même d’un grand cou de langue la figure de Com.
-Beurk !!! Je sais que tu es heureux de me voir, Sam mais évite de me lécher.
Le démon familier lança un regard blessé à Com et alla rejoindre Manon d’une démarche dédaigneuse. Arrivée près d’elle, il frotta sa tête contre ses jambes. L’invocatrice se baissa et pris le cou de son démon préféré dans ses bras. Celui-ci dû réussir à capter toute son attention car elle s’immobilisa rapidement, le fixant intensément.
Elle se retourna vers ses camarades qui se réjouissaient de la bonne mine de Com. Les événements de la veille demeuraient mystérieux mais ne semblaient pas porter à conséquences. Manon toussa, souhaitant attirer leur attention.
-Ne nous réjouissons pas trop vite. Com a changé, affirma-t-elle.
-Quoi ! s’écria le principal intéressé.
-Samael est formel : ton odeur a changé.
-Ben, je n’ai pas pris de bain depuis un certain temps, avoua Com.
Ma’non leva les yeux au ciel.
-Ton odeur de base, voyons. Celle qui te caractérise. Elle a été modifiée et…
-Quoi ? demanda Vamp devant l’hésitation de Manon.
-Il sent la magie, conclut gênée, Manon.
-C’est normal, non ? Il a été soumis à de la magie hier soir, demanda Vamp.
Ma’non hocha la tête.
-Non, Sam est formel, il est pénétré de magie. Elle fait partie de lui.
Com blêmit et lança un regard désespéré à Manon.
-On peut l’enlever, non ? Enfin, je ne suis pas un mage ou un sorcier. Je suis juste un archer.
-Je ne sais pas, répondit franchement la jeune femme. Nous pourrons peut-être en apprendre d’avantage à Bauxor. Enfin, je l’espère, ajouta-t-elle d’une voix quasi inaudible.

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