Samael
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Un certain mystère entoure l'origine du chicon. La tradition veut que ce légume belge ait été découvert par hasard, durant la période troublée au cours de laquelle la Belgique a conquis son indépendance.
Pendant les jours troublés de la Révolution de septembre 1830, l'agriculteur schaerbeekois Jan Lammers déserte sa ferme. A son retour, il constate avec étonnement que les racines de chicorée, qu'il a laissées dans sa cave et recouvertes d'une couche de terre, ont donné des feuilles blanches. Ce qui est arrivé à Lammers arrive bientôt aux autres agriculteurs : vers 1840, il y a une surproduction de racines de chicorée, due à la mauvaise récolte des betteraves. Entassées dans des granges et des étables obscures, les racines se mettent rapidement à germer et à donner des pousses jaunâtres.
Le plus ancien précurseur du chicon actuel est décrit par un savant du 16ème siècle, Rembert Dodonée, dans son célèbre "Cruyde Boeck" (répertoire botanique), comme étant un légume apparenté à l'endive. Dans son "Dictionnaire d'Agriculture" de 1751, La Chesnaye mentionne une méthode particulière de culture de la barbe-de-capucin (chicorée sauvage), inspirée de la culture du champignon en France. Dans des caves sombres, les racines sont recouvertes de 30 centimètres de fumier, et après 25 jours, des feuilles blanches apparaissent.
De la barbe-de-capucin au savoureux chicon, il n'y a plus qu'un pas à franchir. En 1850-1851, dans les caves du Jardin botanique de Bruxelles, le cultivateur en chef Bresiers fait blanchir ou jaunir des légumes apparentés à la chicorée sauvage. Il place les racines verticalement, côte à côte, les recouvre ensuite de terre mélangée à du fumier, et les arrose. Bientôt apparaissent les premières pousses de chicon. C'en est fini de la barbe-de-capucin cultivée en cave, sans terre. Le chicon nécessite, en revanche, la pleine terre. En 1860, le père Joseph Lekeu entreprend de sélectionner les graines. L'essor du chicon peut commencer. Le nouveau légume est très rapidement apprécié par les gourmets et son succès commercial est assuré.
La chicorée sauvage au goût amer, qui, dans l'Ancien Monde, poussait le long des routes, est devenue un délicieux légume et un produit d'exportation très demandé.
Aucun autre légume ne traduit aussi subtilement la richesse et les caractéristiques du "terroir" belge. Le chicon est, indéniablement, l'or blanc de Belgique.
Le chicon est ce que nos amis Francais appelent une "Endive" (je sais pas ou ils ont ete nous pndre un nom pareil pour la racine dela chcorée) et se mange aussi bien cru (en salade) que cuit (en acompagnement d'une viande ou en ingrédient principal).
Voici une petite recette Belge:
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Recette : (4 personnes)
- huit beaux chicons
- huit tranches de jambon
- 75 grammes de gruyère râpé
- 50 grammes de beurre
- 2 cuillères à soupe de farine
- ¼ de litre de lait
- 2 œufs
- sel
- poivre
- muscade
Préparation :
- braiser les chicons avec un fond d’eau, sel, poivre et un morceau de sucre
- enrouler chaque chicon dans une tranche de jambon cuit et le placer dans un plat à gratin légèrement beurré
- Sauce béchamel : faire fondre le beurre et ajouter la farine, faire un roux bien homogène, verser le lait bouillant en mélangeant vivement avec un petit fouet, laisser cuire une dizaine de minutes, sel, poivre, muscade, retirer du feu, ajouter les œufs et le fromage râpé.
- napper les chicons de la sauce béchamel et passer au four pour gratiner à four moyen.
Astuces:
Pour avoir une préparation plus légère, remplacez la béchamel par une crème allégée.
Ce plat s'accompagne de frites bien entendu et se mange accompagné d'une simple biere belge (biensur) ou une gueuze.