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Vide

« Il n'avait pas le droit ! »
La jeune fille se balançait d'avant en arrière, assise au centre de cette pièce vide aux murs gris, seule, elle pleurait...
« Pourquoi il a fait ça ? Il n'avais pas le droit, c'était chez moi ! »
Elle serrait contre elle un vieux nounours tout râpé, tenant au creux de sa main un anneau trop grand pour elle. Des souvenirs plein la tête, des jeux, des confidences, elle cherchait à comprendre...
« Pourquoi ? Personne n'avait rien demandé ! »
Un jour tout avait commencé...
Les murs peu à peu avaient perdus leurs couleurs, les meubles s'étaient ternis, puis estompés, pour disparaître finalement...
« Je n'avais pas besoin de lui... »
Heureusement, eux deux étaient encore là, eux ils l'aimaient, ils comprenaient, jamais ils ne lui feraient de mal, jamais ils ne la laisseraient, eux ils la connaissaient...
« Tout est de sa faute ! Il n'avait pas le droit ! »
Puis ils se sont estompés aussi, devenant ombres... Elle voulait croire, croire qu'ils demeuraient près d'elle. Mais ils ne comprenaient plus, ne voyaient plus sa peine, pour la première fois, ils lui firent mal...
« Ils m'ont laissée, ils l'ont suivis... »
Elle avait espéré, mais ils s'étaient effacés...
« Il m'ont laissée, trahie... pour ce que je suis... à cause de lui ! Et il ne le voit même pas ! »
Les larmes roulaient... Les murs disparurent lentement à leur tour...

13 septembre 2003

mais ça donne un peu "le bourdon"...

Doux leurre

Le noir, comme chaque soir, m'entoure soudain. Mes yeux peu à peu l'apprennent, puis vient la solitude... Le décor semble mort, froid. Blottie sous les couvertures, je me recroqueville en position fœtale ; il paraît que nous sommes nombreux à reprendre cette position primaire pour dormir. Le sommeil me guette, il s'empare de moi, très lentement ; je le laisse faire avec plaisir, trop heureuse de quitter cet univers hostile. Je passe dans cette dimension où le monde réel me parvient, transformé à ma guise alors que j'en ai pleinement conscience.
Prenant mon temps, je ressens ce vide, cherchant son point faible afin de le combattre. Infimes, les sensations commencent à me parvenir : tu es là, non loin, tu me rejoins. Impatiente que tu me touches enfin, je sombre un peu plus... Tes mains, douces, parcourant ma peau, tes lèvres, tendres, sur les miennes, dans mon cou... Je me leurre moi-même je le sais parfaitement : tu n'es pas réel, mais là où je me trouve cela n'a aucune espèce d'importance, je te sens et c'est réel, c'est la seule chose qui compte !
Tout contre moi, me parlant comme à une enfant effrayée par les ténèbres, tu me guides vers le pays des rêves...

***

Le bruit assourdissant du réveil - dont je maudis encore et encore l'existence tout en l'activant chaque soir... - me tire avec douleur de ce monde magique. Mais, têtue, je m'attarde encore un peu entre ces deux mondes, encore un peu... auprès de toi. Une dernière étreinte, une dernière caresse et me voici projetée avec violence dans leur réalité.
Telle une automate, je m'affaire, me préparant à une nouvelle journée dans ce monde, attendant le moment où, enfin, tu me rejoindras ailleurs que dans mes rêves...


30 Septembre 2003

Leur monde

Confiance en soi, culture,
Espoir, rencontre, projet...
Oser, avancer...
Rêver, donner...
Tant de choses qu'ils conseillent
Tous...
Pourquoi ? Pourquoi tout ça ?
Pour vivre !
Mais où ?
Dans ce monde d'hypocrisie
Où se mêlent les hommes...
Cruels,
Envieux,
Égoïstes...
Tous... Presque inhumains...
Se fondant dans le moule
Courant à la recherche d'un bonheur
Utopique...
Tentant plus que tout d'échapper
À l'enfer...
Ils n'ont simplement pas compris
Qu'ils y passent chaque seconde de leur vie
Que leur espoir les mène à la tristesse
Que leurs projets n'amènent que désillusions
Que rêver ne pousse qu'à se blesser...
C'est leur monde, non le mien
Ils me refusent l'innocence
Et de même l'indifférence
Pourtant seules protections...
Je n'ai rien à donner
Et rien à recevoir...
Aucun espoir, aucune attente...
Au plus profond...
Rien qu'une peur sourde...

16 Octobre 2003

Rancœur

Je te hais, toi,
Tapie au fond de moi...
À chaque occasion tu resurgies,
Me gâchant un peu plus la vie...
Mais je te hais,
Laisse-moi en paix !
Si la joie me déserte,
Va-t'en, pars avec elle !
Tu n'auras rien de moi !
Ils ne verront ni guerre, ni colère...
Tu ne provoqueras qu'indifférence,
C'est ma seule arme contre toi
Et tu le sais.
Alors laisse-moi ! Va-t'en !
Sans toi je suis vide...
Et pourtant...
À toi que je hais,
Je préfère le néant !
Va-t'en ! Laisse-moi...

31 Octobre 2003

Mais euh

On parlait pas de rancoeur récemment ?

Victoire amère

Voler au-dessus des nuages....
Voir le soleil et le bleu du ciel.
Tu me l'a offert.
Et je t'ai perdu...

Mourir ici, maintenant,
Pour toi, pour eux tous,
Mourir pour vaincre,
Mourir pour la vie...

16 Novembre 2003

L'autre côté

Une toute petite hitoire
De passage, juste un soir,
Une nuit dans tes bras
Toi et moi sous mes draps...

Pour toi tout comme pour moi
Une toute première fois
Maladroite découverte
De quelques portes ouvertes...

Caresses, légers baisers
Là, de l'autre côté
Des envies, des désirs
Peur de les assouvir...

Mais ni mots ni regards
Pour exprimer, ce soir
Les sentiments troublés
De corps laissés aller...

Une toute petite histoire
De passage, juste un soir
Mais qui pourrait savoir...
Peut-être... un autre soir...

Mya - 28.02.04

Délicieuse dépendance

Savoureux et doux comme une pêche sucrée
Comme un plat exotique, égal'ment épicé,
Un délice qui nous laisse à jamais affamés
Bien qu'une seul' bouchée suffise à rassasier.

Mais choisir d'y goûter par une main tendue
Acceptée telle qu'elle est : un cadeau, rien de plus...
Se perdre à l'éphémère qui doucement condamne

Le cœur plein d'impatience, le corps tendu et l'âme
Espérant être acteurs de son prochain banquet,
Animés pour toujours par cet instant passé...

Mya - 9 Mai 2004