EDForum

Un grain de sable professionnel vient d'enrayer la super machine qui fonctionnait à plein régime qu'est ma grande carcasse et son cerveau qui turbine à 200 à l'heure: je suis démotivée en ce moment par mon métier où l'altruisme en autre qui nous caractérise est récompensé bien trop souvent par de l'ingratitude.

Pour ceux qui ne me connaissent pas: je suis prof, et directrice d'école.

J'ai décidé de stopper net et de souffler pendant un certain temps (le docteur m'a donné 15j, c'est dire!).
Mon petit Paul sera le premier à en profiter, car je m'arrête pour lui en grande partie, pour m'occuper de lui qui ne va pas bien en ce moment à l'école (il s'énerve un peu et ne fait plus rien à l'école...). On va rester à la maison tous les deux, prendre le temps de ne plus courir, je vais le faire travailler également, car il adore apprendre avec moi. Pourquoi il n'y a que moi et Nounou qui y arrivons en fait... C'est usant à force pour des parents qui se battent tout le temps de voir qu'on ne se bat pas autant pour nous aussi, comme moi je me bats pour la plupart de mes élèves...

Bref, trève de pleurnicheries. Ce topic est là pour vous entretenir d'un sujet sérieux et intéressant je l'espère: les arrêts- maladies.
Je ne vous demande pas de juger du mien. Que quelqu'un essaie et je le transforme en crapaud baveux!
Je vous demande de me dire ce que vous pensez des arrêts maladie en général, des abus et des contraintes qu'il y a autour de ça. J'ai un mari qui ne peut pas s'arrêter souvent sauf s'il est cloué au lit car les arrêts maladies sont très mal vus dans son entreprise. J'ai vu le contraire pour d'autres gens, en particulier des collègues à moi qui prenaient 1 mois, 2 mois d'arrêt à cause d'un certain raz-le-bol... Bref, il y a autant d'arrêts maladie que de situations.
Comment gérez-vous ça dans votre quotidien professionnel ? Dîtes-moi sincèrement ce que vous pensez des gens qui en prennent. Les critiquez-vous d'emblée ? Et vous, vous est-il déjà arrivé d'en prendre par complaisance ?
_________________

Je suis prof en classe prépa et je ne m'arrête que contrainte et forcée. Dans mon boulot, je récupère de toute façon les cours que je loupe , les arrêts maladie sont juste des "reports" de travail.
J'ai du déplacé des cours deux ou trois fois en 9 ans pour cause de maladie (grippe, fièvre, clouée ou lit).
Maintenant, en cas de grave souci de santé, je m'arrêterai bien entendu et mes collègues me remplaceraient (ils seraient ravis ).

Pour ce qui est des congés, je ne porte aucun jugement envers ceux qui en prennent. Les personnes que je connais les prennent parce qu'ils en ont besoin et par pour des vacances.

Par contre, ma "morale" est : si on un travail, on le fait et j'ai un peu de mal à comprendre les congés maladie de complaisance
Enfin, je dis ça, mais lors de la mort de ma grand mère, ma mère a pris un congé maladie pour être près d'elle à l'hôpital et cela ne m'a pas choqué.

Je crois aussi que la pertinence du congé dépend aussi du métier que l'on exerce : je comprends très bien quelqu'un ayant un métier difficile (physiquement ou nerveusement) qui ressent le besoin d'un break mais beaucoup mois, celui qui a un métier "tranquille" et qui a juste la flemme ... (mas ça existe vraiment ? )
_________________

Bien sûr que ça existe Aima, je pense aux personnes qui détestent leur métier ou leur emploi, et qui n'en peuvent plus de se lever pour aller travailler à cet endroit... C'est facile de tomber dans les arrêts maladies et autres congés sans raison particulière et/ou valable dans ces cas-là
Ce n'est pas toujours par manque de sens des responsabilités ou par inconscience, mais je doute qu'on puisse qualifier ceci de flemmardise quand même... plutôt par "manque de motivation" Enfin j'en parle parce que je suis déjà restée à la maison avec une maladie imaginaire car juste à l'idée d'aller au boulot me donnait des frissons de fièvre... je ne suis pas restée longtemps à cet endroit, on s'entend que je me suis dépêchée d'en sortir

Sinon je n'ai pas d'opinion particulière sur la question, si un arrêt-maladie est justifié et souhaité... Vaut mieux prendre un peu de recul et de repos que d'atteindre l'épuisement professionnel, qui lui peut nous immobiliser pendant un long, long moment, avec des séquelles pas toujours roses
Je déplore d'ailleurs les patrons qui mettent la pression aux employés qui n'en peuvent plus, en leur disant qu'ils vont perdre leur poste, que l'entreprise va crouler, et blabla... Merde, les employés sont encore bien des humains non ? Pourquoi le travail, le travail, toujours penser seulement au travail et oublier que c'est une personne derrière qui carbure et qui carbure tellement qu'elle en vacille ? Enfin moi c'est une cause qui me tient à coeur, j'ai vu trop de personnes de mon entourage tomber après des années de course effrénée pour rester compétitifs au travail, performants à la maison... C'est sûr que certains milieux sont plus à risque que d'autres, comme le milieu scolaire par exemple À un moment où je travaillais à un projet de campagne d'informations sur l'épuisement professionnel en entreprises, j'ai rencontré une enseignante du secondaire qui avait carrément quitté le milieu après son burn-out... et pourtant elle avait toujours cru en sa vocation, mais elle n'avait pas été préparée adéquatement à la réalité du milieu et à la vie dure que les jeunes allaient lui mener, et elle est tombée après 3 ans seulement d'exercice... et une peur au ventre d'y retourner. Si c'est pas triste !

Surtout qu'on vit dans une société où tout n'est que performance, où le travail est au centre de nos vies, et où les collègues hochent la tête d'un air désapprobateur quand on revient après 2 jours de maladie C'est pas normal On ne peut même pas être malade dans certains milieux, parce que même nos égaux nous jugent
Il ne faut pas généraliser, mais c'est un "mal" très répandu et un peu tabou dans les milieux professionnels... On m'a parlé de cadres qui n'attendaient que leur collègue craque sous la pression et prenne un congé-maladie pour prendre sa place Aberrant.

Enfin bref, je ne suis certainement pas là pour juger les autres hein... Et Nell'y, je te souhaite un superbe 15 jours, repose-toi bien avec le petit Vaut mieux s'arrêter pendant qu'il est encore temps.
Je connais une personne très proche qui bosse dans un endroit qu'elle déteste, et de voir cette personne au bord des larmes à chaque fois qu'elle parle de son boulot, je lui ai conseillé de démissionner malgré les finances, malgré la recherche d'emploi qui suivra, malgré tout, parce que c'est le moral qui tient une personne en un seul morceau.
_________________

De manière très simple: si je suis en état j'y va , si je ne suis pas en état, j'y va pas .

Ca dépend de la personne et de la définition du mot "complaisance". Le "ras-le-bol" provoque parfois une asthénie tout à fait compréhensible. D'autres personnes ont la santé fragile et c'est leur droit le plus strict. Quant à savoir qui "joue sa carotte" ou non, c'est le boulot du médecin-traitant et du "médecin-contrôle". Je n'ai pas les compétences nécessaires pour en juger.

Je ne crois pas non...Au grand dam de mes potaches d'ailleurs...

Je pratique de la même façon, mais uniquement selon l'état d'avancement de la matière, de mon état de santé et des disponibilités des élèves. Faire de cette attitude une règle systématique reviendrait à nier le droit à la maladie des enseignants, terrain sur lequel je ne suis pas prête de m'engager. Les arrêts maladie doivent être gérés par le pouvoir organisateur, à eux de prévoir le remplacement des profs si besoin est.

Tout à fait d'accord sur le fond, ça devient juste gênant quand ça devient une habitude pour certaines personnes. Heureusement, ce n'est pas une généralité.
_________________

Ma situation : consultant indépendant. Congés payés, congé maladie, RTT etc : je ne connais pas.
Je m'arrange avec mes clients quand je souhaite faire une pause.

Mais ...

Ma mère travaillait à Moulinex avant d'être à la retraite. Elle travaillait à la chaîne en 3/8.
Ambiance difficile, patron qui gueule, concurence entre les filles.

Oui elle s'entendait parfois avec le médecin pour prendre des congés maladie avant que la maladie ne vienne.
Dans ces conditions de travail, je ne vois pas où est le problème. Elle profitait d'un système qui lui en faisait baver.

Après ce genre d'idée est la porte ouverte aux dérives : officiellement, je suis évidemment contre les congés de complaisance.
Mais je ne vois pas qui pourrait dire devant des personnes, dans les yeux de ma mère (on croirait entendre le chanteur Arno ) qui travaillent (presque) comme des mineurs, qu'ils auraient tort d'en profiter, dans une certaine mesure.

Bonjour, chuis toujours étudiante donc mon avis aura pô vraiment de substance mais vala ma vision de tite étudiante de première année

Bon donc du coup, je saute la première question parce que chez moi, arrêt maladie, ça signifie juste passer deux fois plus de temps pour rattraper le cour

Les gens qui en prennent ? Ben... j'ai rien contre ces gens là Qui n'a jamais pris d'arrêt maladie en plus... 'fin ils doivent être rares quand même les gens qui tombent jamais malades.
Pis toutes les maladies ne sont pas que physiques... mettons qu'un ras le bol, ça doit être pris tout autant au sérieux qu'un bras cassé... 'fin ceci dit, je vous avoue, chuis pô médecin, ni salarié donc mon avis, il joue un peu dans le vent là
Bon maintenant, il est vrai que comme tout le monde, ça m'arrache les trippes de voir le mari d'une amie de longue date de la famille prendre des congés travail à tire l'arigot juste par fainéantise... mais je pense pô que ce soit une majorité...
Les arrêts maladies, tu le fais pô tout seul, y a le médecin à côté... et un médecin qui signe un arrêt maladie pô valable, à mon avis, si ça se découvre, ça doit pô rester impuni... 'fin je pense ?
_________________