splach
Maître-Mage
Inscrit le : 27 Aoû 2003
Messages : 3564
Points : 23
Localisation : Orléans
Séries favorites : Friends, How I met your Mother, Dexter, Angel
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Je m'embetais en début de semaine sans ordi, alors j'ai essayer d'écrire un tit truc pour passer le temps:), c'est un premier essai vala vala
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Citation :
Mon amour
Cela fera bientôt deux jours que l’on s’est quitté. Je te revois hier matin monter dans cette calèche. Le soleil traversait timidement de ses pâles rayons une brume légère, qui voilait l’horizon, prémice intangible du rempart commençant à se dresser entre nous. Tu portais ta robe bleue, cette robe ordinaire que tu affectionne tant. L’herbe caressait tes chevilles, déposant à ton passage, de fraîches perles de rosée. Encore enivré du goût de ton baiser d’adieu, je te vis, comme dans un rêve, t’éloigner de moi. Les chevaux prirent lentement un pas lourd, sous l’ordre du cocher ; la tête basse, la queue frôlant le sol, les oreilles repliées, l’air coupable d’être les bourreaux involontaires de notre amour. Ta main gantée sortie pour un dernier signe, hésitante, disparaissant un instant pour ressortir, lâchant à mon encontre un mouchoir de dentelle blanc finement brodé de tes initiales, et qui vola porté par la brise à quelques pas de moi. Les larmes qui commençaient à perler sur mon visage n’eurent pas le temps d’atteindre le sol, que la calèche avait déjà disparue, engloutie par le brouillard.
Je restais paralysé, mes yeux fixés sur le funeste chemin plongeant dans la forêt qui t’emmenai loin de mon cœur. Les arbres centenaires avaient perdu leur caractère rassurant et étiraient leurs branches noires entre nous, en une sombre voûte. Le vent bruissant dans leurs feuilles, chantaient quelques lugubres malédictions, qui me glacèrent le sang. Je n’aurais pas imaginé possible que ce paysage qui enchantait nos yeux lorsque nous le contemplions main dans la main, puisse me paraître tout à coup si glauque et menaçant sans la chaleur de ton corps à mes cotés. Je ne sais combien de temps s’écoula avant que je ne reprenne mes esprits, des minutes ou des heures, qui me parurent autant d’éternités. Chaque grain du sablier s’abattait sur moi comme un fardeau qui lentement m’étouffait de sa triste vérité : tu ne reviendrais pas…
Je passais le reste de la journée assis, les yeux mi-clos, serrant d’une main tremblante ton mouchoir, humant le parfum qui s’en dégageait encore, lien provisoire avec toi qui s’évaporerait lentement avec le reste de mes souvenirs.
La nuit vint. Le malaise grandit en moi lorsque je me glissai seul dans notre lit. Morphée m’oublia car je ne pus trouver le sommeil. Je ne pensais qu’a toi, je ne pense toujours qu’à toi tandis que je couche ces mots sur cette lettre, à la faible lueur d’une bougie à l’agonie. Ton absence, ce vide dans la pièce se répercute en moi, grandissant, créant un espace infini qui se rempli de ton image. Mes pensées s’enchevêtrent, me ramènent sans cesse a toi, tel un dédale de réflexion n’ayant qu’un débouché, mais dont je ne puis trouver la sortie. Je crus qu’une fois les ténèbres nocturnes d’une nuit sans fin passés, tout irait mieux. Mais la journée d’aujourd’hui fut une torture mille fois pire encore. La douleur mentale est devenue supplice physique. Tremblant, assis immobile à notre table, je ne trouve plus la force de vivre. Pourquoi ai-je si mal ? Ressens-tu la même chose que moi en cet instant ? L’amour est-il si beau, si fort, que pour mieux infliger de souffrances lorsqu’il doit s’achever ? Je ne sais si je tiendrais encore longtemps ainsi.
Mon aimée… cette nuit, j’ai demandé au soleil de déchirer l’obscurité pour écrire en lettre de feu ton prénom au milieu des étoiles, comme pour t’avoir un peu plus prêt de moi… Le sommeil commence à me gagner enfin, mais j’appréhende ces songes, ces images qui me rapprocheront de toi pour mieux te faire disparaître à mon réveil. Ces rêves, cadeaux empoisonnés d’un mirage de bonheur qui s’évapore si vite, ne laissant qu’un terne voile de tristesse et de souffrance. Je doute le supporter…mon amour…
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