Otaku
Voici un petit texte de ma conception pour prouver à ceux qui me connaisse plus ou moins que je peux écrire autre chose que des fics sans queue ni tête
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Citation :
Réminiscence
Il pleuvait averse. Des trombes d'eaux s'abbattaient avec véhémence sur les maisons en toits de chaumes du village. Alasdair était une petite bourgade sans histoires et sans fioritures, à l'allure très rustique. Excepté quelques solides maisons en pierre appartenant à de riches familles de marchands, la plupart de ses habitations étaient construites en bois.
Vu le temps éxécrable, il était bien normal de ne distinguer aucune activitées extérieures, surtout en cette heure avançée de la journée. Pourtant, une ombre solitaire remontait la rue principale du bourg, une jeune femme à en juger par ses vêtements trempés par la pluie.
L'inconnue avait presque atteint le bout de la rue, lorsque son chemin croisa celui d'un homme emmitouflé sous une épaisse cape de velours qui la dévisagea au passage avant de s'éloigner en clopinant. Elle ne croisa son regard que pendant une courte seconde, mais ce laps de temps fut suffisant pour évoquer en elle une sorte de flashback. Lambeau d'un lointain passé, qu'elle croyait perdu à jamais.
Elle le vit. Lui. Cet homme qu'elle ne connaissait pas et dont pourtant chaque trait du visage étaient gravés dans sa mémoire. Il était là…
La jeune femme s'arrêta net au milieu de la rue. Elle tremblait, mais cette réaction n'avait rien à voir avec la pluie froide qui lui glaçée les os. Elle était bien incapable d'expliquer la différence exacte entre un souvenir et une réminiscence. Elle se rapella toutefois, qu'un souvenir était quelque chose que l'on essaye d'éveiller en soit consciemment, alors qu'une réminiscence surgissait plus ou moins sans prévenir. Elle se souvint même, que pour ces dernières, il fallait fournir davantage d'efforts psychiques avant de comprendre les véritables raisons qui les avaient fait remonter à la surface de l'esprit.
Oui, il n'y avait plus de doutes possibles. Il était là le soir ou sa vie avait basculé dans l'horreur. Elle le revoyait encore comme si s'était hier. Souriant de toutes ses dents en levant son épée au-dessus de sa tête.
Elle mit fin à ce raisonnement aussi futile qu'inopportun pour faire volte-face et se retourner vers l'inconnu. Mais ce dernier avait disparut.
Il souriait encore lorsqu'elle avait éclaté en sanglots en voyant la tête tranchée de son père rouler sur le sol dans un bruit écoeurant.
Envolé. Lui, le pillard qui avait jadis brisé sa famille s'était évanouie comme s'il n'avait jamais existé autre part que dans son cerveau torturé.
La jeune femme resta immobile pendant de longues minutes, le souffle court et les sens en alerte. Elle scrutait avec attention chaque recoin de la rue, avec l'espoir inavoué de revoir surgir d'un porche l'ombre titubante de son ancien bourreau. Mais il n'en fut rien.
Dépitée, elle reprit sa marche solitaire en foulant en silence les pavés boueux et humide qui s'offraient à ses pieds. Puis à son tour, elle disparut…
FIN
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