Bulle
Alors valà, je l'avais promis à certains... Donc voivi un petit texte que j'ai écrit il y a un moment déjà.
C'est en fait mon premier essai de fic. Alors soyez indulgents
J'ai eu envie d'écrire ce que j'ai toujours imaginé après la fin d'Acathla. Donc, pour être dans l'ambiance, bah revoyez Buffy tuer Angel...
... En espérant que ça vous plaise
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C'est en fait mon premier essai de fic. Alors soyez indulgents
J'ai eu envie d'écrire ce que j'ai toujours imaginé après la fin d'Acathla. Donc, pour être dans l'ambiance, bah revoyez Buffy tuer Angel...
... En espérant que ça vous plaise
Citation :
"Perdue"
C’est une magnifique journée de fin de printemps. Le soleil ici, comme à son habitude, fait presque mal aux yeux. Ici tout est plus clair, plus coloré et plus "violemment" lumineux…
Les portes vitrées de la gare reflètent des éclairs de lumière aveuglants à chaque fois que quelqu’un en pousse les battants. Ce qui arrive souvent à cette heure, car il y a beaucoup de monde ce matin. De nombreux bus attendent leurs horaires de départ, tandis que d’autres débarquent leurs passagers.
Toutes les personnes souriantes qui envahissent à cet instant la gare routière de Sunnydale, semblent apprécier cette belle journée ensoleillée.
Une équipe de pom-pom girls, en tenues assorties jaune et rose, rient et plaisantent sur la façon dont elles ont écrasé, l’an dernier, l’équipe locale au concours régional, ainsi que sur leur victoire assurée de cette saison. Elles ressemblent un peu à un essaim de petites guêpes roses, survoltées et dispersées.
Autour d’elles, une foule de voyageurs s’affairent à récupérer leurs bagages, ou les mettre en soute. Certains s’embrassent pour se dire au revoir, d’autres montent dans les bus en faisant des signes d’adieu de la main à ceux qui restent. Ils ne semblent pas particulièrement tristes, ils sont juste là, souriants, attendant le départ.
C’est même étrange, cette situation si banale, cet aperçu de la vie quotidienne et facile.
Toute cette agitation humaine semble être apaisée par le vent léger qui remue doucement les feuilles des immenses palmiers qui entourent le parking, faisant naître des jeux d’ombre et de lumière sur les bus en partance …
… ainsi que sur le visage d’une jeune fille blonde assise dans l’un d’eux ; sa tête, légèrement inclinée sur le coté a fait glisser une mèche de cheveux devant son visage. Elle fixe le vide.
« Mais pourquoi ce bus ne part pas ? Démarre… roule… bouge… avance…
S’il te plait, avance.
Je ne peux plus voir cet endroit, je ne veux pas partir, je veux juste ne plus être là, je voudrais être loin… loin et surtout tout de suite…
Oh, par pitié démarre… »
Le bus ferme alors ses portes en émettant un léger sifflement, le moteur se met aussitôt en marche et son ronronnement semble lui donner vie en faisant doucement trembler les sièges et leurs occupants.
Buffy soupire, appuie délicatement son front contre la vitre du bus, ferme les yeux et se laisse envahir par la sensation apaisante de mouvement.
« Enfin… »
Le bus quitte le parking et son ombre tranquille ; peu à peu, il prend de la vitesse, Buffy redresse lentement la tête, ouvre doucement les yeux, mais ne regarde rien.
… elle quitte Sunnydale.
Dans son bureau de la bibliothèque, Giles, prostré sur sa chaise, fixe sa main qui repose sur le bureau, il a le regard vide, ailleurs…
Les évènements de la nuit traversent son esprit en flashs incessants.
Il se revoit secouru par Xander, soutenu alors qu’il quittait " l’enfer", il se souvient de la douleur, qui est diffuse mais toujours là malgré les calmants…
Il se souvient de sa peur face à Angélus, peur de ne plus pouvoir supporter la douleur…
Il se souvient de Jenny, ou du moins du jeu cruel et macabre qu’à jouer Drusilla, et de ce sentiment de honte de s’être fait ainsi berner … et d’avoir tellement aimé ça.
Mais il a surtout honte d’avoir ainsi laissé Buffy face à Angélus. Car tout ce qu’il a ressenti à l’instant de sa délivrance est le soulagement de sortir de là, de sentir la fraîcheur de l’aube puis les premiers rayons de soleil…
Mais il sait qu’il aurait du rester, faire quelque chose, être là…
Et ce sentiment le torture, bien plus qu’il ne devrait.
Perdu dans ses pensées, Giles n’entend pas Joyce Summers, qui vient de passer les portes de la bibliothèque et qui l’appelle. Elle semble épuisée, elle a les traits tirés, les yeux rougit mais son regard reflète plutôt de la colère. Elle s’avance vers la porte du bureau :
« Vous saviez tout, n’est ce pas, depuis tout ce temps vous saviez ? »
Giles sursaute, se retourne vers la porte et se lève, étonné. Il semble abasourdi de la voir ici :
« Pardon ? Mme Summers ? Bonj… Excusez moi, vous avez dit ? Je savais ?»
Joyce le regarde et reste sans voix devant le bibliothécaire, un grand pansement sur son front cache une sérieuse blessure, mais pas les nombreuses ecchymoses qui "décorent" son visage, il a des attelles maintenant à ses doigts et surtout il semble avoir pris 15 ans depuis leur dernière entrevue.
La colère de Joyce retombe, ses épaules s’affaissent alors que sa tête tombe en avant…Fixant le sol, au bord des larmes elle demande à nouveau:
« Vous saviez… Buffy, ce qu’elle est… mon Dieu, qu’est ce qu’elle est ? … »
Elle relève la tête, fixant Giles: « Qu’est ce qui se passe ? … Qu’est ce qui s’est passé !! »
Près de la fontaine du lycée, assise dans son fauteuil roulant, Willow semble être hypnotisée par les marches de l’entrée. Oz est parti lui chercher un jus de raisin, et Xander et Cordy sont repartis, pour la 10ème fois, tenter de joindre Buffy, et jusqu'à maintenant sans succès.
Willow aussi s’est replongée dans ses souvenirs de cette nuit…
Elle est pourtant si sûre que le sort a atteint Angel, comme une évidence en son for intérieur, elle en est convaincue. Cette sensation de puissance, de sagesse et de "savoir"…
Tout ça, ça ne venait pas d’elle. Elle a senti la magie en elle, le "passage de relais", elle a été l’instrument de quelque chose…Et ce langage bizarre…
Alors pourquoi est-elle aussi inquiète, pourquoi elle se sent si mal… bon OK hormis l’énorme pastèque bleue qu’est devenu son crâne…
Elle n’arrive pas à se rassurer, pourquoi Buffy n’est pas là ?
Et plus elle y pense et moins elle est sûre… Comme un affreux pressentiment, une indéfinissable évidence. Mais les souvenirs de cette nuit sont de plus en plus confus, elle a peut être rêvé, ou bien c’est la commotion qui a charpillé son cerveau…
Cordy revient, Willow l’interroge du regard, mais comprend tout de suite que le coup de fil n’a donné aucun résultat, comme les autres. Cordy fait non de la tête et s’assoit sur le rebord de la fontaine.
« Xander veut aller chez Buffy, je l’y emmène dans 2 minutes, il essaye d’appeler à l’ancien appart d’Angel. Au cas où…de toute façon, il pense que t’as encore foiré ton coup et qu’Angel est mort. »
« Merci Cordélia »
« Non mais c’est vrai ! On n’en sait rien ! Et puis de toute façon si elle répond pas c’est qu’elle veut être seule, je vois pas en quoi la harceler va changer les choses… »
« On la harcèle pas ! On veut juste savoir ou elle est, ce qu’elle fait, comment elle va, si Angel est sauf… on veut pas la harceler, mais on a BESOIN de savoir comment elle va. Et quand on saura… et bien, si elle le veut vraiment… alors… on la laissera...
… sûrement pas seule ! »
Cordélia se lève :
« Bon OK ! C’est bon ! Pas la peine de t’énerver sur moi, j’y peux rien si elle nous fait un caprice "d’élue", c’est Buffy non !? Acathla est endormi, alors on va pas se stresser. Je vais chercher Xander. »
Cordélia part en direction des arcades derrière la fontaine et croise Oz revenant avec une petite brique de jus de fruit, en train d’y mettre une paille.
Cordélia, en regardant Oz :
« Fais gaffe, son caractère s’est pas arrangé en se prenant une bibliothèque sur la tête ! »
Oz, impassible, suit Cordélia du regard, puis se retourne pour aller rejoindre Will.
Dans la bibliothèque, Joyce et Giles, sont assis devant une tasse de thé, le silence est pesant et semble installé depuis un moment déjà. Joyce fixe le contenu de sa tasse et à l’air d’y lire sa vie. Giles attrape sa tasse et grimace de douleur.
Joyce lève la tête et regarde Giles :
« Elle est partie. »
« Comment ? …Mais ou ? »
« Je ne sais pas, j’ai trouvé ça ce matin sur son lit, elle a pris quelques affaires et elle est partie »
Giles attrape la lettre que Joyce vient de poser sur la table et lit :
« Je suis désolée maman, pour hier et pour tout le reste,
Je dois partir
Je t’aime
Buffy. »
« Oh mon dieu… Mais je la pensais chez vous… je pensais qu’elle voulait un peu de tranquillité après…hum…et bien les évènements de cette nuit… Vous pensez qu’elle est allée rejoindre son père ? »
« Je l’ai appelé pour lui dire et lui demander de me prévenir immédiatement si jamais elle allait chez lui, mais il n’est pas joignable, j’ai laissé un message. Mais je ne pense pas qu’elle aille chez lui. Non, en fait j’espérais qu’elle irait chez vous… »
«Et bien, heu…j’étais à l’hôpital, et ahem …comme je vous l’ai expliqué…je suis passé au manoir …pour voir, mais, non, non je ne pense pas qu’elle soit passée chez moi non plus… »
« Je sais, j’ai fait tous les lieux auxquels j’ai pensé, et je suis passée chez vous, la porte était ouverte et il n’y avait personne… en fait je tourne dans toute la ville depuis 7h ce matin. »
Les portes de la bibliothèque s’ouvrent sur Oz poussant le fauteuil de Will toujours très inquiète :
« Giles des nouvelles de Buf… Madame Summers?! Buffy va bien ? Il est arrivé quelque chose ? »
« Oh mon Dieu, Willow, j’avais oublié…tu vas bien ? »
Willow toujours anxieuse hocha la tête en signe d’assentiment.
« Buffy est partie Willow, elle a pris ses affaires et elle est …juste partie… »
Une immense plage ensoleillée défile devant ses yeux, c’est un spectacle superbe, le miroitement du soleil sur l’océan, cette immensité brillante, cette plage dorée, cette rangée interminable de palmiers…
Les images se déroulent comme dans un cinéma, comme si elle n’était pas là, la vue est magnifique, mais elle ne la voit pas. Elle ferme les yeux.
« J’ai tellement sommeil, je suis si fatiguée…Juste dormir… »
« Mesdames et messieurs, Gare routière de Los Angeles sud, Terminus ! Veillez à ne rien laisser dans le bus et bon séjour à L.A. »
Buffy se lève lentement de son siège et attrape son sac. Elle s’apprête à descendre du bus, mais reste debout sur la dernière marche, elle jette un regard autour d’elle, figée…
« T’attends Noël ou tu veux qu’on te pousse ? Allez bouge !! »
Poussée en avant, elle se retrouve au milieu des autres passagers qui attendent l’ouverture des soutes pour prendre leurs bagages et qui la regardent l’air étonné. Jetant son sac sur son épaule, et relevant la capuche de son sweat, elle baisse la tête. Elle sort rapidement de la gare.
Il fait nuit à Sunnydale, Willow et Oz sont chez Giles, et attendent en silence qu’il raccroche le téléphone.
« Oui, bien sûr, je comprends, je… »
Giles raccroche doucement le combiné, et se retourne.
« Non, toujours rien, elle m’a raccroché au nez, elle a peur que Buffy appelle et qu’elle… »
« Elle va revenir Giles, elle est sans doute un peu « dépassée » mais elle va revenir. Elle a eu peur, mais elle va se calmer, elle va se rendre compte qu’on est là, elle va revenir… »
« Oui, tu as sans doute raison Willow… Mais il se fait tard, tu devrais rentrer et te reposer, je t’appellerai dès que j’aurai du nouveau, c’est promis. Oz, tu veux bien la raccompagner s’il te plait... Il faut que j’appelle le conseil maintenant. Je voulais attendre, mais je crois qu’il vaut mieux qu’ils sachent tout de suite. Ils pourront peut-être nous aider à la retrouver … »
« Oui bien sûr »
« Bonne nuit Giles et vous aussi reposez vous… elle va revenir… Vous m’appelez ?... »
Willow et Oz se dirigent vers la porte, mais Xander entre dans l’appartement :
« Elle est partie en bus. Un employé se souvient l’avoir vue. Je lui ai montré une photo… Mais il ne sait pas quel bus elle a pris, il était apparemment beaucoup trop occupé avec une bande de jeunes filles en minijupes qui ont manifestement eu plus d’intérêt pour lui. »
Giles enlevant ses lunettes et commençant son nettoyage rituel :
« Merci Xander, je ne pensais pas qu’elle soit encore en ville de toute façon. »
« Vous auriez pu le préciser avant que je me fasse tout Sunnydale à pied ! C’est à la fin que j’ai pensé à la gare routière moi ! »
« Bien, désolé… on ne peut rien faire de plus pour ce soir, il faut attendre… on se voit demain. Bonne nuit, soyez prudent en rentrant. »
La porte de l’appartement de Giles se referme sur Will, Xander et Oz :
Xander : « On viendrait pas de se faire mettre dehors là ? »
Oz : « techniquement… c’est possible »
Willow : « …comment ça à pied ? Et Cordélia ? »
Xander : « Disons que Cordélia trouve qu’on en fait un peu trop et surtout que J’EN FAIS un peu trop…les mots justes qu’elle a utilisés étant que j’en faisais une affaire d’état… Bref elle est rentrée chez elle après qu’on soit passé chez Buffy »
Oz : « Je te ramène Xander ? »
« Oui c’est pas du luxe merci…je sens plus mes pieds… ça va aller Willow ? »
Willow, ayant laissé son fauteuil dans le van d’Oz, vient d’avoir un léger vertige et s’est accroché au bras d’Oz.
« Oui merci, j’ai juste besoin de dormir un peu… On rentre… »
Dans l’appartement, Giles fait les 100 pas devant son canapé. Il s’approche du téléphone et soulève le combiné pour le raccrocher en soupirant avant d’avoir composé le numéro. Il se dirige vers son bar et se sert un verre de Bourbon, le verre à la main, il retourne s’asseoir dans son fauteuil. Accablé, il pose ses lunettes sur la table basse devant lui et boit une gorgée…
« Je le savais…j’aurais dû être avec toi, je n’aurais pas dû te laisser seule… »
Cela fait des heures qu’elle marche dans les rues de L.A. Il fait nuit depuis longtemps, mais elle continue de marcher au hasard.
Sa capuche bien enfoncée sur sa tête cache presque entièrement son visage.
La douleur, pourtant criante, de ses muscles lui parvient à peine, et le peu qu’elle ressent, elle ne s’en soucie pas. Elle continue d’avancer, sans savoir où.
Ses pas l’ont emmené près de la plage, et l’odeur de l’océan l’attire…
Une senteur familière de son enfance, peut être du bonheur…
Elle descend les quelques marches de béton la séparant encore du sable et s’approche lentement du bord de l’eau.
La lune est haute dans le ciel dégagé, et on peut voir que la mer est d’une rare tranquillité. Tout est si calme et silencieux…juste le bruit de ses pas dans le sable.
Elle s’arrête enfin à quelques centimètres de l’eau, et se plonge dans la contemplation du miroitement de la lune sur l’océan.
Mais, on dirait qu’arrêter le mouvement de ses jambes a permis de réactiver sa pensée. Les souvenirs reviennent, entêtés, et les images s’imposent à elle sans qu’elle ne puisse rien faire pour les stopper.
Les yeux écarquillés sur l’horreur qui se déroule dans sa tête, son visage se décompose sous la souffrance et son cœur semble éclater à l’intérieur… comme si l’épée était en train de la transpercer elle.
Alors elle se met à courir pour laisser ces images là où elle se trouvait, mais les souvenirs la suivent où qu’elle aille.
Epuisée, elle se retient à une poutre, sous une tour de sauveteur, elle se glisse dessous et se laisse tomber.
A genoux, elle secoue la tête…
« Je ne peux pas… je ne veux plus être « ça »… je ne suis pas la Tueuse… je ne suis rien…
je veux oublier…je veux oublier…je veux oublier »
Ses yeux, fixes et grands ouverts, s’emplissent alors de larmes, et tout en se couchant sur le sable, elle se laisse enfin envahir par les sanglots qui secouent son corps…
Couchée sur le coté, les jambes repliées contre sa poitrine, elle cale son sac sous sa tête et commence à se bercer… Tout en pleurant, elle ferme les yeux…
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