Chapitre 1 : L'exhibitionnisme
Il faut noter qu'il peut y avoir aggravation si l'outrage public consiste en un acte contre nature sur une personne du même sexe (ex : actes publics d'homosexualité). Il y a trois éléments constitutifs de l'infraction : la notion d'outrage public, qui est le fait obscène, ou simplement impudique accompli publiquement. Ex. : le fait d'uriner dans la rue à proximité d'une école est répréhensible, au contraire d'uriner dans la rue avec suffisamment de précaution. Il s'agit donc de tout acte de nature à offenser la morale publique, les bonnes moeurs, créant scandale pour ceux qui en ont été les témoins. L'intention coupable n'est pas une condition du délit, l'absence de précaution suffisant. Deuxième élément est la prévention de cet outrage : il y a réparation du scandale causé par des actes impudiques en raison de leur publicité. La publicité peut découler soit du caractère du lieu (public ou privé ouvert au public), soit de la présence de témoins non prévenus dans les lieux privés. Le troisième caractère est si l'intention coupable n'est pas en cause, il est nécessaire que l'auteur de l'infraction ait eu conscience d'outrager. Les exhibitionnistes sont la quasi-totalité des sujets poursuivis pour attentat à la pudeur. Quelle définition : exhibition en public des organes génitaux. Il est pratiquement toujours masculin ; s'il est féminin, il est souvent signe de psychose. On peut ajouter à la définition, l'attentat aux moeurs, à distance, de loin (pas d'intention de violer, donc restera au loin), sans violence et sans contact physique (c'est souvent la victime qui oblige au contact physique par son comportement), mais avec publicité. Ce peut être aussi le fait de s'exhiber nu devant sa fenêtre, pour que les passants le voient. On distingue les exhibitionniste occasionnels (malades mentaux) et les exhibitionnistes d'habitude (pervers), soit exclusifs, soit poly-délinquants. Ils posent problème pour l'interprétation du passage à l'acte, ainsi que pour déterminer la responsabilité ou non : ce n'est jamais sur s'ils présentent un trouble psychiatrique.
Les malades mentaux exhibitionnistes
L’exhibitionnisme peut être un symptôme d’autres troubles :
-En premier lieu, ce peut être une séquelle d’une méningite.
-Ce peut être ensuite un résultat de l’alcoolisme, que ce soit un alcoolisme chronique, ou simplement une conduite alcoolique aigue (l’alcool ayant un effet désinhibateur des pulsions et est un catalyseur du passage à l’acte).
-Ce peut être encore un effet d’un état de dissolution de la conscience chez les épileptiques.
-Le comportement exhibitionniste peut être plus simplement symptomatique d’une déficience intellectuelle, quand celle-ci provoque une trouble massif du jugement.
-L’exhibitionnisme se retrouve aussi dans les accès maniaques des maniaco-dépressifs (maladie mentale qui fait présenter tour à tour un état hyperexcité, puis un état dépressif)
Il faut distinguer ces maladies de maladies purement physiques qui conduisent à des comportements exhibitionnistes involontaires, que l’on appellera des « faux exhibitionnistes » : ce sont en particulier les personnes plus âgées qui souffrent de troubles prostatiques (sphère uro-génito-urinaire) qui poussent à uriner sans délai, et à par conséquent se dévêtir en public et en urgence.
Il faut à présent faire une distinction claire entre les exhibitionnistes et les exhibeurs. Le premier est un homme qui exhibe ses organes génitaux, le sexe en érection, accompagné de propos orduriers et grossiers, le but état de choquer la victime, victime qui sera souvent une jeune femme. Cet acte sera parfois suivi d’une masturbation. Ce qui intéresse l’exhibitionniste et ce qui donne de la jouissance, est le fait d’être vu.
Dans certains cas, le sujet se dévêt complètement, mais cela est signe de troubles psychologiques plus sévères. Ce sera en particulier le premier signe de la schizophrénie de type dissociative (schizophrénie au sens courant : divergence complète de la pensée et de la réalité) : le fait de se montrer servira à vérifier dans le regard de l’autre que l’on est encore ce que l’on croit être, afin de se sécuriser (comme la plupart des symptômes psychiatriques, ce sont des mécanismes de défense du corps : « délirer, c’est dérailler pour ne pas crever »).
L’exhibitionnisme féminin est très rare, et est alors signe de psychose.
Il faut bien remarquer que l’exhibitionnisme n’a pratiquement jamais l’intention d’agresser sexuellement.
L’exhibeur en revanche, est un sujet dangereux : ce qui les intéresse, c’est la recherche d’enfants. Ce comportement s’inscrit dans une logique pédophile voir même pédoclastique. L’exhibeur ira presque toujours dans un lieu à proximité d’enfants. La deuxième étape est alors d’interpeller l’enfant, de le séduire, en faisant appel à la curiosité de celui-ci par le domaine sexuel (qui est intéressant pour l’enfant, du fait du côté tabou de la chose). L’étape suivante consiste à emmener l’enfant avec lui, puis de l’agresser sexuellement (attention, le terme « abuser » est une dérive angliciste, car ce terme voudrait dire que l’on peut disposer sexuellement d’un enfant en temps normal, et que dans ce cas, il s’agit d’un abus). Enfin, quand il s’agit d’un pédoclaste, l’exhibeur va tuer l’enfant ; à l’heure actuelle, avec le développement de l’identification ADN, ces sujets tendant à faire disparaître le corps.
Les conséquences de l’acte exhibitionniste sur de jeunes enfants seraient plus importantes que dans le cas d’agressions sexuelles de type homosexuel, viol ou inceste. En effet, la rencontre avec un exhibeur ou un exhibitionniste peut conduire à la découverte d’un comportement déviant de perversion sexuelle. Cela s’explique par le fait que s’il y a eu un acte, même un viol, l’enfant a juste à assumer les conséquences, alors que dans ce cas-ci, c’est l’imaginaire qui travaille, qui en garde des séquelles, et qui risque de reproduire le comportement une fois adulte.