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[Texte] Leane, le spin-off©

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Lia_Rochs Sexe : Féminin
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MessagePosté le : 29 Mar 2005 08:14
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Le Barnhill’s Buffet
1er Septembre 2002



La petite clochette à l’entrée du Barnhill’s Buffet se mit à carillonner pour la 3e fois depuis le début de la matinée. Encore un habitué. C’était d’ailleurs ces mêmes habitués qui constituaient la majeure partie de la clientèle de cet établissement. Le matin, on pouvait croiser des retraités qui venaient prendre leur café et doughnuts; au déjeuner, des employés des entreprises les plus proches; et le soir essentiellement des familles du voisinage. Parfois, on voyait arriver quelques touristes, mais c’était assez exceptionnel. Bien qu’Huntsville posséda quelques jolis musées et un grand centre de loisirs, la rue dans laquelle était située le modeste restaurant était très éloignée du pôle touristique de la ville.

Le client qui venait de pousser la porte était Monsieur Carr, bien connu des serveuses pour ses habitudes réglées comme du papier à musique. Il arrivait à 11h15 très précise, faisait un peu la conversation avec sa serveuse préférée, puis commandait du café, accompagné d’une part d’Apple Cake (une légère entorse « exceptionnelle » à son régime). Il enchaînait ensuite avec une petite cigarette qu’il ne fumait qu’à moitié, il lisait la page faits divers du quotidien, faisait ses mots croisés en demandant quelques solutions aux serveuses qui passaient, ainsi qu’à quelques autres habitués, puis quittait le restaurant discrètement, alors que les premiers signes du rush du déjeuner s’annonçaient.
Les serveuses du Barnhill’s respectaient ces gestes immuables. Elles savaient que si l’une d’elles empêchait le vieil homme de répéter ses habitudes, il serait contrarié… et un habitué contrarié, c’était contraire aux règles de l’établissement. Aussi, dès qu’elle vit arriver Monsieur Carr, la petite brune derrière le comptoir, se précipita à sa rencontre pour l’installer à sa place habituelle.

-Bonjour Monsieur Carr ! Comment allez-vous ?
-Ça peut aller, merci. On vient de m’installer un nouvel appareil auditif, mais je n’arrive pas à le régler ! J’entends très mal ! Et vous, Leane ? Comment va votre petite famille ?
-Ça va, ça va, sauf que depuis hier soir, Lily nous fait un caprice : elle nous réclame un chien. Ce sera dur de lui refuser ! Je sens que Mark et moi allons finir par craquer ! répondit Leane en élevant la voix.
-Je vous conseille plutôt de prendre un hamster, parce qu’un chien, ça demande trop d’entretien.
-Hum…Vous devez avoir raison, cela demande réflexion, dit-elle en prenant un air faussement sérieux.
-Vous feriez bien d’y réfléchir ! Leane, apportez-moi mon café et tiens, aujourd’hui je vais faire une petite entorse exceptionnelle à mon régime… J’aimerais bien une part de cet Apple cake qui a l’air délicieux !

Après l'avoir servi, elle rejoignit sa collègue derrière le comptoir et se remit à rêvasser. Cela faisait maintenant 3 ans que Mark Reed avait poussé la porte vitrée du Barnhill’s Buffet pour la première fois. Le jeune assistant-marketing du centre de loisir d’Huntsville s’était vu conseiller ce petit restaurant sans prétention et peu onéreux pour le déjeuner, et vu l’état de ses finances, il n’avait pas hésité.
Lorsqu’il avait franchi le seuil, son regard s’était porté immédiatement sur la jeune femme brune aux grands yeux verts. D’une nature timide, il n’avait pas osé se déclarer rapidement, aussi pendant plusieurs semaines, le jeune homme était venu manger chaque jour, à la même table, pour pouvoir échanger quelques mots avec l’objet de son adoration. Des banalités sur la pluie et le beau temps pour commencer, puis ils en étaient venus à parler de leur travail respectif, des clients du restaurant, et progressivement, ils avaient commencé à se parler de choses plus personnelles. Naturellement sociable et à l’écoute, Leane appréciait discuter avec les clients, néanmoins, elle reconnaissait un plaisir certain à passer un peu plus de temps en compagnie du séduisant Mr Reed. Elle se surprenait à attendre son arrivée chaque midi, et elle reconnaissait même la sonnerie de la cloche lorsque c’était lui qui poussait la porte.

Un beau jour, la jeune femme avait pris son courage à deux mains et lui avait proposé de l’attendre à la fin de son service, il avait accepté immédiatement, trop heureux que ce soit elle qui prenne les devants. La journée était passée très lentement aux yeux de Leane. Et s’il ne venait pas ? Et si se voir en dehors du travail était une erreur ? Les minutes paraissaient durer des heures et une angoisse d’adolescente étreignait son cœur. Bien qu’elle n’ait que 18 ans, elle n’était pas une jeune fille insouciante. Lorsque ses parents étaient morts lors d’un terrible accident de voiture deux ans auparavant, elle avait dû mûrir d’un coup, et apprendre à se prendre en charge. Aussi, les rencontres avec d’autres jeunes de son âge avaient été « mises en suspens » pour un temps indéterminé et ce rendez-vous avec ce jeune homme était en quelque sorte… une grande première pour elle.

Mais comme prévu, le jeune homme l’avait attendue. Ils étaient d’abord allés se promener sur l’avenue commerçante puis ils étaient partis prendre un verre dans un bar branché du centre. Leur compatibilité était évidente. Au fur et à mesure de la soirée, Leane avait vu apparaître des points et des goûts communs, une philosophie de la vie assez similaire, des petites différences qui les rapprochaient encore plus. Au cours de la nuit, leurs rapports étaient devenus plus intimes, plus complices, comme s’ils se connaissaient depuis toujours. Ce soir là, il leur avait paru évident que leur avenir serait lié d’une façon ou d’une autre. Et le temps leur avait donné raison. Après ce premier rendez-vous, les sorties s’étaient succédées, les gestes s’étaient enhardis, les mains s’étaient frôlées, caressées et un jour s’étaient attrapées pour ne plus se lâcher. Quelques mois plus tard, Leane et Mark s’étaient mariés, et le 5 mars 2001 leur petite fille naissait. Lily. Son petit rayon de soleil.

La clochette de l’entrée sortit Leane de ses pensées. Elle regarda la grosse horloge années 50 sur le mur qui indiquait 11h30. « Allez, s’encouragea-t-elle, plus quelques heures avant de les retrouver ! »


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MessagePosté le : 29 Mar 2005 08:15
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La mission
5 septembre 2002



La pièce était sombre, la seule lampe allumée était un petit abat jour près du canapé qui diffusait sa lumière sur un périmètre limité. Sur le mur, outre les étagères emplies de vieux livres poussiéreux aux couvertures de cuivre, on pouvait voir une carte du monde marquée de quelques points rouges ; Cleveland, Londres, Sunnydale, Los Angeles, Paris, Xin Tian, New York et beaucoup d’autres… Pas un bruit hormis les frottements des pages tournées, et la respiration calme d’un homme profondément plongé dans sa lecture.
La sonnerie d’un vieux téléphone vint perturber sa concentration. L’homme se leva précipitamment et courut décrocher le téléphone. La voix autoritaire à l’accent britannique qui résonna à travers le combiné lui glaça le sang.
-Allo, Mr Chase, ici Quentin Travers.
-Bonjour Mr Travers, j’imagine que vous ne m’appelez pas pour prendre de mes nouvelles, répondit Gordon Chase dans un soupir.
-Effectivement, désolé de vous déranger dans votre retraite, mais nous avons une mission pour vous.
-Une mission ? Mais enfin…Vous savez parfaitement que je suis « sorti du circuit » depuis …
La voix de Chase se brisa brusquement. Il lui était impossible, même des années plus tard, d’évoquer ce souvenir tragique. Sans tact, Travers se chargea de le faire à sa place :
-Oui, je me souviens Gordon, vous étiez attaché à votre protégée. Ce fut une terrible perte pour vous, j’en conviens, mais il est temps de sortir de ce deuil inutile. Vous êtes lié au conseil, et que vous le vouliez ou non, vous devez accepter cette mission.
-Trish Parker était bien plus qu’une simple « mission » pour moi. Vous ne savez pas ce qu’implique la formation d’une tueuse, répliqua violemment Gordon, lorsqu’elle est morte il y a 9 ans, je me suis juré de ne plus jamais m’occuper de potentielle. De plus, nous avions conclu un marché : Je m’occupais de la paperasse et vous me laissiez en paix !
-Les temps changent… lui répondit sèchement Travers. Et les circonstances sont trop graves pour qu’on puisse se permettre de jouer les grands sentimentaux.
-Mais enfin, pourquoi n’envoyez-vous pas un de vos nouveaux agents ? Lui demanda l’homme en ignorant la pique.
-Vous êtes le seul observateur du conseil qui ait eu l’occasion de travailler avec une tueuse, et cette mission nécessite un homme avec votre expérience.
-Et Bernard Crowley ? ou Roger Zabuto par exemple ? Ils ont également pris en charge la formation de Tueuses ! Pourquoi ne les appelez-vous pas ?
Au silence qui suivit cette question, le cœur de Chase se serra. A l’époque où il avait été formé pour devenir observateur, il avait eu l’occasion de croiser Crowley à plusieurs reprises et cet homme l’avait littéralement impressionné. Ses connaissances en démonologie étaient immenses et sa sagesse encore plus grande. Le conseil avait énormément d’estime et de respect pour cet homme, et le formateur de Chase ne cessait de parler de lui en terme d’exemple car la tueuse qu’il avait formée avait été l’une des plus douées de ces dernières années. En ce temps là, le rêve de tout observateur était de se voir confier une potentielle qui devienne un jour une tueuse aussi forte que la légendaire Nikki Wood. Chase ne faisait pas exception à la règle, mais c’était avant de croiser le chemin de la délicate Trish. Sa douce Trish assassinée à peine 3 ans après son appel.
Crowley était une légende vivante pour lui, mais également un ami. Car lorsque sa protégée s’était faite tuer, le premier geste de Chase avait été de se tourner vers l’observateur. Parmi ses connaissances, il savait que lui seul pouvait comprendre la peine immense, la souffrance qu’il avait ressenti à la mort de Trish. Lui seul pouvait comprendre car lui aussi avait perdu sa tueuse sans pouvoir rien faire pour la sauver.

La voix de Travers, un peu moins assurée qu’auparavant, retentit enfin à travers le combiné :
-Nous avons tenté de les joindre… En vain. Il semble que Bernard Crowley et Roger Zabuto aient disparus sans laisser de trace. Mais ils ne sont pas les seuls. Plusieurs agents, dont d’anciens observateurs de tueuses comme vous, ont également disparu. Pour vous dire la vérité, vous êtes le seul ancien observateur de tueuse vivant…
Cette nouvelle lui fit l’effet d’un coup violent. Bernard Crowley… mort ? Il ne pouvait pas y croire. Et tous ces observateurs disparus ?
-Comment est-ce possible ? murmura Chase malgré lui. Il se passe réellement quelque chose de grave, vous devez tout me dire !
-En effet. Nous traversons une période que je qualifierai, sans trop m’avancer, d’apocalyptique. Bien entendu, nous avions déjà vécu auparavant des situations critiques. Mais cette fois-ci, notre ennemi est inconnu et il est probablement le plus puissant de tous. De plus, il semblerait qu’il ait déclaré la guerre au conseil.
-Dans quel but ? Pourquoi ne s’attaque-t-il pas à la tueuse active à Sunnydale, comme le font les démons habituels ?
-Nous n’avons pas affaire à n’importe qui. Notre ennemi est très bien organisé, apparemment. Il a envoyé des assassins aux quatre coins du monde, et son but est clair : il a décidé d’en finir avec la lignée des Tueuses et des Observateurs.

Ainsi, ce jour terrible était arrivé. Soudain tout lui revint, la vieille femme, la prédiction… Trish…
C’était en 1989, et à l’époque, la jeune fille était encore une potentielle. Cela faisait plusieurs mois qu’ils s’entraînaient jour après jour, après les heures de cours de la jeune fille, et cet emploi du temps commençait à lui peser. Un soir, elle avait éclaté en sanglot.

-Ecoute Gordon, je n’en peux plus. Je suis épuisée, et je ne comprends pas à quoi me servent tous ces entraînements, ces lectures de livres sur des démons !
-Mais voyons, il faut que tu te prépares ! Tu le sais bien, Si jamais tu…
-Justement, « Si jamais » ce n’est pas une certitude ! Rien n’indique que je serai appelée un jour. Peut-être que la tueuse active ne va pas mourir de sitôt. Ou alors, même si elle meurt, il n’est écrit nul part que je serai la prochaine !
-… Tu as sans doute raison, mais on ne sait jamais. Il faut te préparer au cas où, lui avait-il répondu de façon péremptoire
-J’en ai assez moi. Je n’ai pas la force d’une tueuse. Pour l’instant, je ne suis qu’une fille comme les autres et je VEUX vivre comme les autres. Je n’ai que 16 ans, je voudrais aller au cinéma, voir mes amis, sortir avec ce garçon que je vois au lycée… Au lieu de ça, je m’entraîne à me battre, j’apprend des trucs sur des démons que je ne verrai peut-être jamais. A quoi bon ? Et si je ne suis jamais appelée ? J’aurai perdu mon adolescence pour rien, ajouta-t-elle d’une petite voix.
Rien dans la formation de Chase ne l’avait préparé à ça. On ne lui avait parlé que d’autorité, de cours de démonologie, de tae-kwen do, ou encore de maîtrise de l’épée. Jamais personne n’avait abordé la psychologie des adolescentes de 16 ans. Touché par sa fragilité, il lui promit de trouver une réponse à sa question, et jusque là, elle était dispensée d’entraînement et de cours. Au bout de plusieurs jours de réflexion et de recherches infructueuses, en désespoir de cause, il emmena Trish chez une voyante réputée de la ville. « Tu ne te moquerais pas un peu de moi ? » lui avait-elle demandé d’un air suspicieux, « si tu as passé 5 jours à réfléchir pour finalement m’emmener chez une voyante banale, j’aurais pu y penser toute seule » avait-elle ajouté pour le taquiner.
-Oui, excuse moi, cela n’a rien de spécialement extraordinaire, j’en conviens… Mais figure-toi qu’en matière d’avenir, nous sommes plutôt démunis. La voyance, même pour les sorcières du conseil, est une chose incontrôlable. On ne peut être sûr de rien en ce qui concerne le futur, et surtout on ne peut pas recevoir une prédiction à la demande… Je suis navré, je n’ai que cette solution à te proposer. Si tu veux qu’on s’en aille, je comprendrai.
Mais elle s’était mise à rire et avait répondu qu’elle avait toujours eu envie d’une consultation de voyance. « Bah, c’est toujours mieux que rien » avait-elle ajouté en souriant.
Ils étaient donc entrés dans cette salle d’attente enfumée d’encens, aux abats-jours à la dentelle jaunie, des murs couverts d’une tapisserie vieillie. Bref, un vrai cliché de voyante de bas étage. Alors qu’ils regardaient ce décor d’un air sceptique, la vieille femme avait ouvert la porte de son « salon de voyance ». Elle aussi, avait tout l’air d’un cliché ambulant : plusieurs épaisseurs de jupe, châle, grosses lunettes. Pourquoi fallait-il donc qu’une voyante soit nécessairement mal-voyante ! Elle avait fait entrer Trish puis avait refermé la porte derrière elle, avec un air mystérieux. Au bout d’une heure, la jeune fille était ressortie de la salle, le sourire aux lèvres et les yeux pétillants. « Bonne tentative, l’idée de la voyante, mais un peu loupé tout de même » avait-elle dit en se mettant à rire doucement.
-Que t’a-t-elle dit ?
-Que j’ai un homme dans mon entourage qui a de très forts sentiments pour moi, mais qu’il ne va pas me l’avouer avant un bon moment . Que je vais me disputer avec ma meilleure amie, que j’aurai une vie intense et exaltante… Ah oui, et que je vais probablement être riche. Bref, le baratin d’une fausse voyante !
Mais alors qu’ils s’apprêtaient à partir, la vieille femme avait ouvert la porte et lui avait proposé de rentrer dans son « salon de voyance ». Par curiosité, Gordon était entré. Qu’allait-elle pouvoir inventer comme idiotie ?
-Oh monsieur, je vois que vous avez un charisme très fort… Seriez-vous acteur ? non.. pardon, vous êtes sûrement un homme d’église. Je sens de fortes vibrations religieuses !
En entendant ça, l’observateur n’avait pas pu s’empêcher de s’esclaffer, et la vieille femme, devenant rouge de colère, s’était mise à lui crier qu’il émettait des ondes négatives qui l’empêchaient de voir l’avenir. Mais pendant cette scène particulièrement comique, s’était alors produit un événement étonnant. La voyante lui avait pris subitement la main et s’était arrêtée de parler. Elle avait posé sur lui un regard profond, puis d’une voix d’outre-tombe, elle avait déclamé :

Lorsque le plus grand ennemi s’éveillera
Le conseil des observateurs disparaîtra
La lignée des potentielles sera effacée
Toutes les règles seront bouleversées

L’élue ressuscitée son champion choisira
Par son sacrifice, contre l’ennemi vaincra
Le mal premier semblera éliminé
Mais il ne sera que mieux dissimulé

L’élue ressuscitée, de voie se trompera
Abusée par l’apparence, elle sera
Viendra alors une nouvelle élue cachée
Qui pourra rétablir le chaos provoqué

Dans la haine et la vengeance, elle se battra
Les combattants isolés, elle aidera
Une nouvelle armée du bien sera créée
Contre l’élue ressuscitée sera dressée

Cette guerre, aucun sang couler ne fera
Si à l’amour, l’élue cachée se pliera
Son cœur, sans tarder, il faudra écouter
Et l’élue ressuscitée, sa voie retrouver

Mais si l’élue cachée, son cœur n’écoute pas
L’élue ressuscitée, sa voie ne retrouve pas
La terre, au chaos et l’enfer sera livrée
Alors l’humanité cessera d’exister

A ces mots, le regard de la vieille femme s’était illuminé, puis comme si elle réalisait où elle était, elle avait lâché précipitamment la main de Chase, et lui avait dit d’un air confus, et cette fois-ci de sa voix aigrelette habituelle : « Pardonnez-moi, je ne sais plus où j’en étais… J’ai eu une petite absence ! Que vous arrive-t-il ? Vous êtes tout pâle ! » En effet, il était pâle car ce mauvais poème digne de Yoda l’avait terriblement effrayé, même s’il n’en avait pas compris le sens. Il avait prétexté un malaise, et en avait profité pour quitter le salon. Jamais il n’en avait parlé à sa protégée. Cette prédiction étrange était restée son secret, il avait tenté de la comprendre, l’analyser, mais exceptée la première partie qui semblait plutôt claire, le reste était totalement obscur. Des années plus tard, il se souvenait encore mot pour mot de ce poème. Mais alors que son supérieur lui parlait de ce nouvel ennemi, la prédiction devenait plus actuelle, et de ce fait, encore plus effrayante. La voix autoritaire de Travers le sortit de ses terribles pensées :
-Chase ? Comprenez-vous ce qui se passe ?
-Oui, Mr Travers, je crois que je cerne le problème. J’imagine que les observateurs ne sont pas les seuls à être touchés. L’ennemi s’attaque également à toutes les potentielles à travers le monde, n’est-ce pas ?
-Je vois que vous saisissez parfaitement la situation. Je dois cependant vous préciser une chose. Il semblerait que la potentielle que vous devez former est particulièrement importante. Les sorcières du conseil ont ressenti des ondes psychiques très puissantes venant d’elle. Elles pensent qu’elle a de très fortes chances d’être la prochaine tueuse, si Faith Lehane ou Buffy Summers venaient à mourir.
Cette potentielle… serait elle cette fameuse … élue cachée ?
-Bien… où puis-je trouver cette jeune fille ?
-Nous n’avons pu déceler que peu d’informations, hélas. Nous savons uniquement qu’elle réside à Huntsville, Alabama, qu’elle a 21 ans, que son prénom est Leane et qu’elle est plutôt petite, les cheveux châtains foncés. L’une de nos sorcières a eu un flash plutôt précis : la potentielle se trouvait dans un café et parlait à un vieux Monsieur ; un certain Mr Carr. Elle semblait y travailler.
-En effet, ce sont des indices assez minces…
-Il faudra faire avec de toutes façons. C’est une mission très urgente, elle est probablement déjà en danger de mort.
-J’en ai parfaitement conscience. Bien , Mr Travers, je pars dès ce soir !

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MessagePosté le : 29 Mar 2005 08:16
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Call 911
10 septembre 2002


---------------
-911, service d’urgence Alabama, j’écoute !
-Au secours, je suis au 1352 Redstone Road à Huntsville, il se passe quelque chose chez mes voisins, venez vite!
-Calmez-vous madame, expliquez-moi ce qui se passe.
-Ce sont mes voisins, j’entends des hurlements chez eux. J’ai l’impression qu’il se passe quelque chose d’affreux.
-Leur arrive-t-il souvent de se disputer ?
-Non, je les connais bien, et là, ça n’a rien à voir. J’ai vu 3 moines entrer chez eux
-Des moines ?? Ai-je bien entendu madame ?
-Oui, des hommes dans des sortes de robe de moine, ils sont arrivés, il y a 10 minutes. J’ai vu des mouvements dans la maison. Comme si on courait. Et à l’instant il y a eu un cri horrible.
-J’envoie une équipe pour voir ce qui se passe, ce n’est peut être pas aussi dramatique que vous l’imaginez. Combien sont-ils en théorie ?
-2 adultes et un bébé d’un an et demi… Enfin… en général ! En ce moment, je crois que Mark est seul avec le bébé…
-Madame ? Vous êtes toujours là ?
-… Oh mon dieu, C’est Leane, elle vient de garer sa voiture. Elle va vers la maison. Je ne sais pas quoi faire, je dois aller la prévenir, non ?
-Ne bougez pas, une voiture va arriver dans un instant.

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Encore une sale journée, pensa Manuel Riviero. Elle avait mal commencé et il sentait que cela n’allait pas s’arranger avec cette nouvelle mission.

Pour commencer, dès le réveil, son frère l’avait appelé pour lui annoncer que sa voiture était en morceaux. « Mais t’inquiètes pas Manuel, je prendrai soin de ta caisse !! Je te l’emprunte juste pour la soirée ! » lui avait dit son cher petit frère la veille… Tu parles ! Il se fichait de la façon dont Rico s’y prendrait mais il lui rembourserait la voiture. Il avait donc dû prendre le bus pour se rendre à son travail, au service des urgences de la ville, et forcément, il était arrivé en retard. Et pour conclure, son chef de service lui avait donné un avertissement. Avait-il offensé son ange gardien pour qu’on le punisse ainsi ?
Au cours de la journée, le jeune ambulancier dût se rendre à l’évidence, quelqu’un devait réellement l’avoir maudit. Non seulement, les missions n’étaient pas franchement grisantes, mais en plus, il avait dû se changer, après qu’un enfant lui avait vomi dessus. Après cette désagréable mésaventure, il avait enchaîné les missions sans même prendre de pause déjeuner. Vers 17h, alors qu’ils venaient d’entrer dans la salle de repos pour prendre un café, leur beepers avaient sonné une fois de plus. Mais cette fois-ci, sans qu’ils le sachent encore, cette sonnerie allait changer la vie des deux ambulanciers. Rien de ce qu’ils avaient vu auparavant, n’aurait pu les préparer à ce qu’ils verraient dans moins d’une demi-heure.

Quelle étrange mission avait pensé Manuel, durant le trajet. L’opératrice ne leur avait donné aucune description du problème, ils connaissaient uniquement l’adresse et savaient qu’il y avait probablement deux adultes et un enfant dans la maison. La femme qui avait appelé était tellement paniquée qu’elle n’avait pu en dire plus.
-Si tu veux mon avis, ce n’est qu’une scène de ménage et on va avoir l’air fin en débarquant, déclara Bosco, la femme devait être un peu timbrée. Elle a même parlé de moines.
-Oui, t’as peut être raison, répondit Manuel avec espoir, et puis ça m’arrangerait, je dois aller chercher ma fille chez mon ex dans une heure. Si je suis en retard, elle va encore me prendre la tête.
-Ah les nanas… Elles se plaignent quand on a cinq minutes de retard, par contre, si elles arrivent une heure après l’heure de rendez-vous, c’est normal.
-Et oui, apparemment, toutes les mêmes ! Tiens, je crois qu’on est dans la bonne rue.

A peine eût-il prononcé cette phrase, qu’une sourde angoisse le saisit. Il sût instinctivement, que quelque chose n’allait pas. Les vitres d’une des fenêtres de la façade étaient brisées et les morceaux étaient éparpillés sur la pelouse ainsi que des débris de chaise. Les lumières étaient allumées, mais pas un bruit ne sortait de la maison.
Sans un mot, Bosco sortit de la voiture, son matériel à la main. Riviero prit une grande inspiration pour se donner du courage et sortit à son tour. Il vit son collègue entrer dans la maison précipitamment.
« Hello, il y a quelqu’un ? » appela-t-il depuis le jardin. Puis à son tour, il passa la porte, et buta contre Bosco prostré dans l’entrée.
-Pas la peine d’appeler, dit-il d’une voix blanche, personne ne pourra te répondre.
Manuel le regarda sans comprendre puis remarqua le regard de son collègue fixé vers un point précis de la pièce. Lorsqu’il tourna la tête à son tour, il ne put s’empêcher d’hoqueter d’horreur.
Au centre de la pièce, gisait le corps étendu d’un homme baignant dans une mare de sang, la gorge entièrement tranchée. Un peu plus loin, une femme, le visage tuméfié, des plaies ouvertes sur l’abdomen, était allongée sur un tapis ensanglanté.
A première vue, il n’y avait plus rien à faire pour eux, leur seule tâche était d’appeler les flics qui eux, se chargeraient de faire venir un légiste.
Des pleurs lointains d’enfant les tirèrent de leur contemplation morbide.
-Je vais chercher l’enfant, pendant ce temps, appelle le commissariat, annonça Bosco.

Mais Manuel ne s’exécuta pas immédiatement, une intuition étrange le poussa vers la femme. Elle semblait presque dormir. Sous les bleus qui défiguraient son visage, on pouvait aisément deviner qu’elle avait été très belle. Son bras gauche reposait près de sa tête dans une position inconfortable. Elle devait probablement avoir l’épaule brisée.
-Hé, Manuel, c’est incroyable, le bébé n’a rien du tout ! lui cria Bosco de l’autre bout de la maison.
-‘doit avoir une bonne étoile, lui marmonna-t-il pendant qu’il continuait l’inspection de cette femme.
Son ventre avait été percé violemment à deux reprises, lui laissant deux plaies profondes qui avaient rougi son pull à l’origine blanc. Mais alors qu’il inspectait vaguement son ventre, il crut déceler autre chose… Pris de stupeur, il s’approcha encore un peu plus et passa sa main au dessus de la bouche de la jeune femme.
Il s’exclama soudain :
« Bosco ! La femme ! Elle respire encore ! »

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4echapitre

Citation :
Huntsville
15 Septembre 2002



Depuis qu’il était parti de chez lui pour rejoindre Huntsville, il n’avait cessé de réfléchir à la façon dont il se présenterait à la jeune femme. Lui expliquerait-il immédiatement sa fonction ? Lui annoncerait-il à quel point elle était spéciale et ce qu’elle deviendrait si jamais elle était choisie un jour ?
Son enquête lui avait appris qu’elle était mariée et qu’elle avait un enfant. Est-ce que cela pourrait empêcher la jeune femme de remplir sa mission ? Nikki Wood avait elle même eu un petit garçon, mais pour elle sa mission avait été la plus importante. Cependant, Crowley l’avait formée très jeune et elle connaissait les enjeux de ses devoirs d’élue.

Mais pour Leane, c’était différent. Elle avait 21 ans, plus âgée que la majorité des potentielles élues et elle n’avait probablement jamais été initiée au monde des ténèbres. Peut-être même n’en avait-elle absolument pas conscience. Comment allait-elle réagir lorsque Chase viendrait chambouler sa vie ?
De plus, ce problème tragique de potentielles tuées à travers le monde lui compliquait la tâche. Il devait mettre à l’abri, non seulement une jeune fille apeurée, mais aussi sa famille. Le conseil interdisait aux observateurs, aux tueuses et aux potentielles de mettre les civils au courant, mais il se doutait que cette règle pouvait être transgressée dans un cas aussi particulier. Cependant, la question la plus importante était : Comment allait-il faire pour les protéger ? Après tout, il avait vieilli depuis sa dernière mission… Et on ne pouvait pas dire qu’il avait été efficace pour protéger Trish. Et pourtant, il se sentait tellement prêt à l’époque. Physiquement, il était au top de sa forme, très entraîné, habitué au maniement des armes, mais tout cela n’avait pas suffit à empêcher le drame.

C’était une nuit comme beaucoup d’autres. Comme à son habitude, sa tueuse était partie patrouiller seule dans un cimetière de Bath, l’actuelle bouche de l’enfer active. De son côté, Chase était resté chez lui à lire une œuvre quelconque sur les démons du moyen-âge. Trish ayant pour habitude de passer le voir à la fin de sa patrouille, l’observateur l’attendait sagement. Mais durant la nuit, une sombre angoisse s’éveilla en lui. N’écoutant que son intuition, il attrapa quelques armes, et courut jusqu’au cimetière. Lorsqu’il arriva, Trish était vaillamment en train de se défendre contre trois démons Morzekhs, mais sa force paraissait faiblir, et elle avait l’air épuisée. Alors qu’il courait vers elle, il réalisa que les démons l’avaient déjà blessée, plusieurs plaies profondes et saignantes barraient son ventre et sa poitrine, et elle semblait avoir le bras gauche cassé. Malgré tout, elle tenait encore debout. Sa douce Trish, sa brave petite tueuse. Sans attendre, saisi par une rage folle, il se jeta dans la mêlée, comme un gladiateur dans une arène, l’épée brandie. Deux des trois créatures se retournèrent pour se défendre, mais la dernière resta concentrée sur sa cible. La colère et la peur se propageaient dans son sang, démultipliant les forces de Chase. En moins d’une minute, il réussit à trancher la gorge du démon le plus proche de lui. Sans s’éterniser sur cette petite victoire, il lança immédiatement son épée contre l’autre créature, qui malheureusement s’avérait plus coriace. Il ne ressentait plus la douleur, beaucoup plus tard, il réaliserait qu’il avait été durement touché à divers endroits, mais pour l’instant, plus rien n’avait d’importance.

Pendant ce temps, Trish avait été acculée contre un mausolée, elle n’avait plus de repli, ne pouvait plus s’échapper. Dans un grand cri, elle plongea son épée dans la poitrine du démon en espérant qu’il serait tué sur le champ.
Chase et son adversaire tournèrent la tête immédiatement, attirés par le cri puissant, et il assista, impuissant, à la mort de sa bien-aimée. Le démon dans un dernier geste, saisit la tête de Trish entre ses énormes pattes griffues et l’arracha dans un dernier effort, avant de s’écrouler, mort, sur elle. Il n’avait rien pu faire. Tout s’était passé en moins d’une seconde. C’était trop affreux, ce ne pouvait pas être vrai. Mais alors qu’il regardait les deux corps ensanglantés, un violent coup d’épée dans le ventre sortit douloureusement Chase de son état de choc. Avant de réellement prendre conscience que sa tueuse était belle et bien morte, il lui fallait tuer le dernier démon vivant.
Le combat se déroulait comme dans un rêve étrange au ralenti. Mais au bout d’un quart d’heure, ou de deux heures, il n’avait aucune notion du temps écoulé, il eu le dessus sur le monstre. Sans prendre le temps de réfléchir, il s’avança vers le corps sans vie de sa protégée. Le sang de Trish mêlé à celui de la créature qui l’avait tuée, leurs deux corps collés l’un à l’autre dans une monstrueuse étreinte. Tournant la tête pour échapper à cette vision de cauchemar, il avait aperçu la tête de Trish un peu plus loin, ses cheveux étalés sur l’herbe du cimetière. Apercevoir une petite araignée grimper sur la joue blême de sa bien-aimée fut un choc supplémentaire, c’était bien plus que ce qu’il pouvait supporter. Il poussa un cri de désespoir et tomba à genoux, assommé par la douleur. Trish était morte, et bien qu’il sache que quelque part dans le monde, une tueuse s’éveillait, pour prendre sa suite, Chase était inconsolable. La jeune femme n’était pas seulement une tueuse à ses yeux, pas simplement une élève à laquelle il s’était attaché. Elle était bien plus que ça, car elle était devenue au fil du temps sa bien-aimée, sa maîtresse, sa partenaire de cœur.


Perdu dans ses morbides pensées, il n’avait pas prêté attention à la devanture du restaurant qu’il recherchait. Réalisant un peu plus loin qu’il l’avait dépassé, il revint sur ses pas et poussa la porte du « Barnhill’s Buffet »
« Concentre-toi Gordon ! se morigéna-t-il, la mission est ce qui compte… ce n’est pas le moment de ressasser le passé »
Cherchant des yeux les serveuses présentes, il compta deux jeunes femmes qui avaient l’âge d’être la potentielle. Une petite blonde potelée parlait avec un client au fond de la salle et une autre, grande et mince, l’observait d’un œil curieux derrière le comptoir.

Il savait que son apparence pouvait paraître singulière aux yeux des gens. Son visage portait les marques de quelques rudes combats aux côtés de Trish : un nez cassé et une entaille profonde sur la joue gauche cachée sous sa barbe naissante. Ses cheveux longs attachés en queue lui valaient également quelques regards désapprobateurs de la part des personnes âgées. De plus, sa veste en cuir usé et sa moto complétaient son air de « voyou à l’ancienne ». Aussi, les impressions des gens à son sujet étaient assez partagées : soit on le regardait avec une certaine méfiance, soit, au contraire, son look de « mauvais garçon » attirait les jeunes femmes en mal de sensations. Dans un sens ou dans l’autre, ces résultats divergents le satisfaisaient.

Dans le cas présent, il semblait que son physique avait séduit la serveuse derrière le comptoir, aussi s’approcha-t-il du bar d’un pas décontracté. Il put ainsi lire le petit badge qu’arborait la jeune femme « Marylin pour vous servir »
-Bonjour Monsieur, que désirez-vous ? lui demanda-t-elle d’un air aguicheur.
-Bonjour mademoiselle, je cherche une jeune femme…
-Cela pourrait être moi ? le coupa-t-elle tout en lui faisant un clin d’œil plein de sous-entendus.
-Malheureusement non, répondit-il en souriant, je recherche la nièce d’un vieil ami, il m’a dit qu’elle travaillait ici. Leane Blair, la connaissez-vous ?
A l’évocation de Leane, le sourire de Marylin s’effaça aussitôt. La gorge de Gordon se serra, serait-il arrivé trop tard… une fois de plus ?
-Oh ! Mon pauvre monsieur… C’est affreux, vous devez venir de loin car ici, tout le monde est au courant ! Les journaux en ont parlé pendant 3 jours. Il est arrivé un drame.
Baissant la voix et prenant un air de conspiratrice, elle ajouta : « On a retrouvé Leane et son mari chez eux, baignant dans leur sang. Dieu soit loué, elle a survécu, mais elle est encore dans le coma. Par miracle, leur bébé a été totalement épargné. Les tueurs n’ont pas eu le temps d’aller jusqu’à sa chambre. »
-Les tueurs ? Vous avez des informations sur eux ?
-Oui, apparemment, on parle de moines tueurs ! Toute la ville est en émoi et se terre sitôt la nuit venue…

Ainsi ce qu’il redoutait tant était arrivé. Désormais, le plus important était de savoir si ceux qui l’avaient attaqué pour la tuer étaient au courant qu’ils avaient échoué . Il espérait que non, car s’ils le savaient, son coma ne les arrêteraient pas, et ils réitèreraient leur attaque très bientôt.
-Où puis-je la trouver ?
Marylin lui indiqua sur un plan où se situait l’hôpital général et le rassura sur le sort de la petite fille, qui était chez la voisine de Leane.

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MessagePosté le : 29 Mar 2005 08:19
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5e chapitre

Citation :
Hôpital général
25 septembre 2002



Des ombres dansent derrière ses yeux. Des voix lointaines résonnent. Elle ne comprend plus les mots. Plus rien n’a de sens.
Noir. Le noir a envahi sa vie. Sans larmes, elle pleure. Elle pleure, mais ne sait plus vraiment pourquoi. La souffrance a arraché son cœur.

-Elle est réveillée, dit une voix féminine près d’elle.

Oui, peut-être est-elle réveillée, mais elle ne veut pas ouvrir les yeux. Non, pas encore. Si elle les ouvre, elle devra faire face à la réalité, se souvenir. Revivre ce qui l’a plongé dans le noir. Revivre tout simplement.
Non, ce noir est bien trop confortable.

-Leane, je sais que vous m’entendez, déclara une voix masculine à l’accent anglais, vous n’êtes pas obligée d’ouvrir les yeux. Je voudrais juste que vous m’écoutiez. Je m’appelle Gordon Chase, et je suis là pour veiller sur vous. Sachez que je suis désolé de ce qui vous est arrivé, mais je dois vous apprendre quelque chose que vous ignorez sûrement. Lily est vivante et se porte très bien. Il est temps que vous reveniez à la vie car votre fille compte sur vous.

Lily… Elle serait donc vivante ? Mais par quel miracle ? Il était impossible qu’elle soit vivante! A moins que… Sans le vouloir, elle revécut le drame.

Ce jour-là, elle avait terminé un peu plus tard. Marylin était arrivée en retard pour le service du soir, et Leane avait dû la remplacer jusqu’à son arrivée. C’était une journée particulière, car c’était l’anniversaire de Mark. Aussi, la jeune femme avait hâte de rentrer chez elle. Sur le chemin de la maison, elle regardait régulièrement, sur le siège près d’elle, le petit paquet enrubanné qui tressautait au gré des mouvements de la voiture. Elle espérait que le cadeau lui plairait, cela faisait longtemps qu’il lui parlait de cette chanteuse, et cet album avait de bonnes critiques. Elle chantonnait sur le trajet, un petit air qu’elle avait entendu durant la journée. Elle était heureuse… Si seulement elle avait su.

Une étrange impression la saisit alors qu’elle se garait devant la maison. Les lumières du salon à travers les fenêtres de la façade projetaient sur la pelouse des raies lumineuses. Une ombre traversa l’une des fenêtres, trop rapidement pour que Leane discerna à qui appartenait la silhouette. Alors qu’elle claquait la porte de sa voiture, une pensée fugace la surprit. Le silence était étonnant. Plus elle approchait de la maison, plus ce silence la mettait mal à l’aise. Certes, elle ne s’attendait pas à un accueil en fanfare, mais d’ordinaire, lorsqu’elle rentrait à cette heure-là, ce n’était pas si calme : un concert enchanteur de gazouillis et la voix grave de son mari emplissaient le salon. Mais après tout, peut être que sa fille dormait…

Elle ne put se rassurer plus longtemps. Alors qu’elle s’approchait de la porte d’entrée, elle s’aperçut avec un frisson qu’elle était légèrement entrouverte. Il n’était pas pensable que son époux laisse une porte ouverte, qui plus est celle de l’entrée. L’angoisse qui la prit à la gorge, l’asphyxiait… Et ce fichu silence.
Délicatement, elle poussa la porte, en prenant soin de ne pas faire de bruit. De l’entrée, on ne voyait que le couloir qui menait vers les chambres, ainsi que la salle à manger. La porte du salon était presque fermée. Impossible de savoir si quelqu’un s’y cachait. Après avoir fermé la porte derrière elle, machinalement, elle s’avança dans le couloir. Toujours pas un bruit. Si c’était une blague de Mark, elle allait lui faire la tête pendant un bon moment. Leane se dirigea vers la porte du salon. Bien qu’elle s’en veuille, elle était effrayée. Il ne devait pas y avoir de raison d’avoir peur, le quartier était sûr. Et son mari savait se défendre…
Elle poussa la porte du salon et resta plantée sur le seuil, tétanisée. Au beau milieu du salon, sur le tapis gisait Mark. Le sang qui s’écoulait de sa gorge tranchée avait fait une petite mare sur le sol. Le choc était trop violent pour qu’elle comprenne réellement. Elle s’avança vers lui en tremblant. Mais alors qu’elle allait se pencher vers lui, un violent coup lui percuta la tête par l’arrière. La personne qui venait de la frapper, ne s’attendait sûrement pas à ce qu’elle se baisse au dernier moment, aussi le coup porté n’avait pas eu l’impact voulu. Leane se retourna immédiatement, électrisée par l’attaque et fit face à trois… mais qu’est-ce que c’était que ça ? Avant même qu’elle comprenne ce qu’elle affrontait, deux d’entre eux tentèrent de l’attraper tandis que le dernier sortait un couteau énorme de sa ceinture. Elle se débattit pour se libérer puis se mit à courir vainement, ils étaient trop rapide. Bien qu’ils n’aient pas d’yeux, les « hommes à robe de moine » la rattrapèrent presque aussitôt, la rouant de coup au visage pour l’assommer. Ils étaient trop fort pour elle, avant qu’elle ne s’effondre à genoux, chacun l’attrapa par un bras et la soutinrent. Elle fit un ultime effort pour lever la tête. Sa dernière vision fut celle de ce moine étrange qui s’avançait vers elle, le couteau brandi. Les paupières de ses yeux avaient l’air cousue et les coutures représentaient des signes mystiques. Elle s’évanouit au premier coup porté.


La jeune femme poussa un cri dans son sommeil, et Gordon courut à son chevet. Cela faisait plusieurs jours qu’il veillait près d’elle, attendant impatiemment qu’elle se réveille.
D’après les infirmières, son coma était terminé depuis quelques heures, mais elle restait dans un état catatonique. Elles s’étonnaient malgré tout, que Leane ne soit pas morte, après les coups qu’elle avait reçu. Une étrange ferveur religieuse les avait gagnées lorsque les ambulanciers leur avaient amené la jeune femme. Pour les infirmières, c’était un miracle si elle avait pu survivre.
Cela avait été assez simple pour Chase de faire comprendre au personnel de l’hôpital pourquoi il devait absolument rester près d’elle jour et nuit. Il s’était fait passé pour un de ses oncles, et au bout de trois jours, les infirmières et différents docteurs s’étaient habitués à le voir hanter les couloirs et la chambre de la femme endormie. Puis peu à peu, il avait gagné la confiance de certaines des femmes, et s’était fait raconter les détails de l’affaire : l’appel du 911, la découverte des ambulanciers, et l’enquête de la police qui avait conclu à un gang de cambrioleurs organisés déguisés en moines qui s’était fait surprendre par Mark puis par Leane. On n’avait bien évidemment pas vu trace par la suite de ce prétendu gang, mais cela avait suffi à classer l’affaire. Huntsville était une petite ville et tout le monde avait envie d’oublier bien vite cette sale histoire.
Il s’était également attendu à recevoir une visite, moins agréable, de ces fameux moines tueurs. Mais il semblait qu’ils avaient abandonné leur cible. Leur but était peut-être de la rendre inutile, et dans ce cas, sa mort n’était pas si importante. Le coma était tout aussi efficace.

Mais ces journées interminables d’attente et d’angoisse se terminaient enfin. Leane ouvrit soudain les yeux, et lui lança un regard acéré. Chase ne put s’empêcher de frissonner, pour une comateuse catatonique, elle était extrêmement vive.
-C’est donc vous Gordon Chase, lui dit-elle d’un ton qui n’appelait pas de réponse, où est ma fille ? »
Alors qu’elle posait cette question, elle tenta de se lever, mais l’effort qu’elle produisit réveilla ses douleurs. Elle grimaça brièvement, mais poursuivit son effort pour se redresser.
-Restez tranquille, vos plaies ne sont pas encore toutes cicatrisées. On vous a recousu le ventre, mais il ne faut pas que vous bougiez trop, ou l’hémorragie risque de recommencer.
-Je me suis assez reposée pour les années qui viennent. A présent, je veux voir ma fille, où est-elle ?
-Chez votre voisine, c’est elle qui l’a prise en charge depuis … ce qui est arrivé. Mais, vous savez, il est quatre heures du…
Il n’eut pas le temps de finir sa phrase
-Appelez-la, et dites-lui d’emmener ma fille. Il faut que je la voie.
Il s’exécuta immédiatement. Quel caractère, pensa-t-il alors qu’il composait le numéro de Mrs Ackman, jamais Trish, ne lui avait parlé ainsi, même lorsqu’ils se disputaient. Jamais elle n’avait été le moins du monde autoritaire.
Son coup de téléphone passé, il revint dans sa chambre. Lorsqu’il passa la porte, à nouveau, ce regard vert clair, acéré, vif, posé sur lui le fit trembler légèrement. Elle avait réussi à s’asseoir sur son lit ce qui témoignait d’une force physique déjà impressionnante.
-Mrs Ackman et votre fille seront là dans moins d’une heure.
-Bon… et maintenant, je veux savoir exactement qui vous êtes et surtout ce QUE vous êtes !
Cela le fit sourire malgré lui. Et dire qu’il s’était cassé la tête pour savoir comment aborder un tel sujet. Elle n’était pas aussi naïve qu’il l’avait imaginé. Il fallait tout lui raconter.

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MessagePosté le : 29 Mar 2005 08:21
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6e chapitre

Citation :
L’histoire des Tueuses
26 septembre 2002



Chase s’assit près d’elle. Il n’était pas inquiet, il savait parfaitement par où commencer. Il avait eu le temps d’y réfléchir depuis le temps qu’il attendait ce moment. Sans compter toutes ces années, après la mort de Trish, passées à compulser les archives du Conseil, à traduire des œuvres sans âge, à écrire des manuels pour les futurs observateurs. La théorie, c’est ce qu’il maîtrisait le plus ces dernières années.
-Qu’est-ce qui vous fait sourire ainsi ? lui dit-elle d’un ton peu amène
-Pardonnez-moi, si je souris ainsi c’est parce que vous m’étonnez agréablement. Je ne m’attendais pas à ce que vous soyez aussi vive d’esprit, lui répondit-il doucement, tout en réalisant qu’il disait vrai.
-Les flatteries ne font rien avancer, venez-en au fait. Etre vive d’esprit ne m’a pas empêchée de perdre mon mari.

Il se sentit soudain terriblement coupable. Depuis le début, il avait omis ce « détail ». Il avait été tellement soulagé de la retrouver en vie, qu’il avait occulté la mort de son époux. Il connaissait pourtant parfaitement la douleur que la mort d’un être cher provoquait.
-Je vous présente mes excuses, je ne voulais pas vous blesser. J’en viendrais donc au fait sans tarder : Si l’on vous a attaqué, ce n’était pas sans raison. Vos agresseurs ont un plan : Eliminer la lignée des Tueuses. Il faut que vous le sachiez : vous êtes quelqu’un de « spécial ». Vous êtes une Elue.
-Une élue ?
-Ou du moins, une potentielle élue.
-Quel est ce charabia mystique ? J’espère que vous n’êtes pas un adepte d’une secte quelconque, je n’adhère pas à ce genre de conneries pseudo-religieuses.
Il ne put s’empêcher de sourire, s’il connaissait son discours par cœur, il n’avait pas prévu une telle véhémence et de tels mots de la part de la jeune femme.
-non, rassurez-vous, je n’adhère à aucune secte, et je suis même parfaitement agnostique. Je vais vous poser quelques questions, et nous verrons ensemble ensuite, si je dois vous convaincre ou non.
-Bien, je vous écoute…
-Avez-vous déjà remarqué que votre force est supérieure à la moyenne ? Avez-vous cassé des objets sans le vouloir, juste parce que vous n’aviez pas mesuré votre force ? Cela vous est-il déjà arrivé de rattraper spontanément des choses qui allaient tomber, juste par instinct ?
Leane fouillait dans ses souvenirs. Certes, c’était toujours elle qu’on appelait pour ouvrir le pot de confiture récalcitrant, elle également qui cassait des poignées de porte sans le faire exprès, elle encore à qui l’on disait « Aïe » lorsqu’elle serrait la main de certains hommes… bien que sur ce point, elle avait toujours pensé à une blague. Quoiqu’il en soit, elle ne voulait pas lui accorder trop vite sa confiance. Aussi répondit-elle d’un air peu convaincu :
-Oui, mais cela ne veut rien dire. Et on m’a toujours appelée la maladroite…
-Faites-vous des cauchemars depuis toute petite, où apparaissent des monstres, des démons, des vampires ?
-Oui, bien entendu, mais tous les enfants font ce genre de rêve !
-Laissez-moi poursuivre, je vous en prie. Dans ces rêves, y a-t-il régulièrement une jeune femme qui se bat contre ces monstres ?
-

Visiblement, il avait visé juste cette fois-ci. Chase la vit froncer les sourcils, et son regard s’adoucir.
-… Oui, effectivement. A la différence près qu’il n’y a pas qu’une jeune femme. J’en ai vu plusieurs. Elle changeait selon les périodes. Elles n’étaient jamais les mêmes. Sauf… ces dernières années.
-J’imagine que cela fait plus de six ans que vous voyez la même jeune femme dans vos rêves, ainsi qu’une autre depuis plus de 3 ans.
-… En effet
-La première jeune femme est plutôt petite, mince et blonde, n’est-ce pas ? Et la deuxième, brune et plus pulpeuse ?
-Effectivement, dit-elle d’un ton circonspect, comment connaissez-vous mes rêves.
-La jeune femme blonde s’appelle Buffy Summers, et la deuxième, Faith Lehane. Ce sont les Tueuses actives. Vous rêvez d’elles car vous êtes liée à elles, grâce à votre statut de potentielle élue.
-Je ne comprends pas… Quel est cette histoire de tueuse ?
-Sachez depuis la nuit des temps, les démons, les créatures des ténèbres, les vampires existent, ainsi que les sorciers noirs, les zombies… Il y a de cela bien des années, en Afrique, des sorciers prirent une décision pour protéger les humains de ces créatures du mal. Ils choisirent la femme la plus puissante de leur tribu et grâce à des sortilèges inconnus, ils la dotèrent d’une force surpuissante. Seule Elle fut capable de débarrasser le village des démons qui l’assaillaient. A sa mort, quelques temps plus tard, son pouvoir se transmit à une autre femme. Et ainsi de suite. A chaque génération, il y a une Elue. Seule, elle se bat contre les forces des ténèbres. Nous avons découvert par la suite, qu’avant d’être une Tueuse, une jeune fille était d’abord une potentielle. Et être une potentielle, c’est déjà être élue. Cela veut dire qu’elle fait partie des filles les plus fortes, les plus puissantes, les plus aptes à devenir une future Elue. Tu en fais partie.
-Une chose m’échappe… Vous venez de dire : Elue, une par génération, Seule, tout ça. Alors si j’ai bien compris, il n’est censé n’y avoir qu’une seule Tueuse. Hors, dans mes… cauchemars, j’en vois deux simultanément.
-Oui, vous avez raison. C’est un concours de circonstances plutôt exceptionnelles. Buffy Summers, la jeune femme blonde, a eu un « incident » avec un maître vampire. Ce qui a entraîné une mort de quelques secondes. Ce fut court, mais suffisant pour activer une autre Tueuse, ailleurs dans le monde. Une certaine Kendra. Quand cette jeune femme a été tuée, une nouvelle Tueuse, Faith, s’est réveillée.

Leane avait l’air de tout encaisser. Alors que Chase parlait de Tueuse, de mort en pagaille, de démons, la jeune femme était restée stoïque. Aucune expression ne pouvait se lire sur son visage. L’observateur ne savait pas vraiment s’il devait s’en réjouir ou s’en inquiéter…

-Ok… et vous dans l’histoire ?
-Et bien, pour ma part, je suis un observateur. C’est également une sorte d’appel, un don. On Naît observateur, on ne le devient pas. Nous descendons de ces sorciers d’Afrique qui ont créé la Tueuse. Peu après, ils ont décidé de donner la même sorte d’hérédité, à leur descendant. Après leur mort, des hommes formèrent une assemblée - ce qu’on appelle actuellement le Conseil – afin de protéger et guider la Tueuse dans sa mission.
-Vous êtes donc mon observateur… Mais, je ne suis pas une Tueuse !
-C’est juste, pas encore. Mais il est préférable pour une potentielle d’avoir un observateur pour guide.
-Mais enfin, et si je ne deviens jamais une Tueuse ?

Chase devint livide. Ces mots… Leane venait de prononcer les mêmes que ceux de Trish, lorsqu’elle était encore potentielle. Mais il ne devait pas se laisser envahir par son émotion, aussi, se recomposa-t-il rapidement une expression neutre.
-A vrai dire, il existe une sorte de « limite d’âge »… Passé cet âge, nous savons qu’il est impossible que la potentielle devienne tueuse.
-Et quand se situe cette fameuse limite ?
-Vingt-deux ans. C’est du moins ce que le conseil a déterminé après de longues analyses basées sur l’histoire.
Leane restait silencieuse. Son visage se transformait peu à peu. Elle semblait soudain torturée, perdue. Un instant plus tard, elle éclata en sanglot. L’observateur la regarda, surpris. Il ne s’attendait pas à cette réaction. Et il ne la connaissait pas assez pour la prendre dans ses bras et la consoler. Croyant connaître la raison de son chagrin, il tenta discrètement de lui dire que rien n’était sûr. Peut-être ne serait-elle pas une future tueuse, mais il ne faudrait qu’un an pour être fixée.
Elle leva vers lui ces yeux embués de larmes, et lui lança vertement :
- Que je devienne ou non Tueuse, cela ne change rien. Mark est mort par ma faute. C’est moi qu’ils voulaient tuer… Pas lui !

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7e chapitre

Citation :
Huntsville, Motel
20 octobre 2002



Cela faisait quelques jours qu’ils s’étaient installés dans ce motel à quelques kilomètres de chez eux. Elle n’avait pas pu revenir dans leur maison. Impossible de remettre même un pied dans le lieu où elle avait perdu Mark pour toujours. A l’évocation même de son nom, elle le revoyait encore, gisant, baignant dans son sang. Elle en rêvait la nuit, se réveillait les yeux rougis par les larmes. Elle avait donc demandé à sa voisine, cette chère Mrs Ackman d’aller chez elle pour lui rapporter des vêtements et quelques objets pour Lily et elle, puis avait mis en vente la maison et tout ce qu’elle contenait. Elle ne voulait pas avoir à se remémorer Mark, à chaque fois qu’elle verrait un meuble qui aurait eu un rapport avec lui. Autant tout vendre et se reconstruire une vie.
C’est ce qu’elle avait fait, lorsqu’elle avait perdu ses parents. Elle avait seize ans alors et on l’avait placée aux services sociaux. Un éducateur lui avait demandé peu de temps après le drame, ce qu’elle comptait faire de la maison, ainsi que de toutes les affaires de ses parents. D’un ton sans appel, elle lui avait répondu de tout mettre en vente. Il l’avait regardée bizarrement, probablement effaré par sa dureté, mais avait tout de même fait ce qu’elle lui avait demandé. Elle s’était reconstruit une vie progressivement, douloureusement, elle était passée par dessus le deuil pour vivre et non survivre. C’était une battante, depuis toujours. Puis elle avait rencontré Mark, et avec lui s’était formée une nouvelle famille. Mais à nouveau, elle perdait tout ce qu’elle avait construit. Non, pas exactement tout. Il lui restait sa fille. Si elle avait aussi perdu Lily, elle se serait laissée mourir. Mais pour sa fille, elle devait se battre. Elle était devenue sa raison de vivre. Reconstruire une vie pour Lily.
C’est également pour elle, que Leane s’était arrêtée de pleurer, le jour où Gordon Chase lui avait annoncé qui elle était réellement. Même si elle avait voulu donner bonne figure pendant toute son explication, lui montrer qu’elle était forte, à la fin de son exposé, lorsqu’elle avait dû réaliser que Mark était bien mort et surtout à cause d’elle, elle s’était effondrée. Et son rayon de soleil était entrée dans la pièce. Elle ne pouvait pas être faible devant sa fille, ne pouvait pas être malheureuse devant elle. Elle s’était donc aussitôt recomposée un visage souriant, aimant et l’avait prise dans ses bras. Cette petite avait perdu son père, elle ne fallait pas non plus que sa mère la délaisse.


Quelques jours plus tard, elle avait enfin pu quitter l’hôpital. Chase avait pris soin de leur trouver ce motel correct dans lequel, elles s’étaient installées immédiatement Lily et elle. Encore une fois, grâce à l’observateur qui s’était occupé de jouer les messagers, elle avait démissionné de son emploi au « Barnhill’s Buffet ». Elle ne voulait plus aucun lien avec son ancienne vie. Ses anciennes collègues qui l’auraient regardée avec un air compatissant, ses clients. Elle était donc en « vacances »… enfin théoriquement. Gordon Chase ne l’entendait pas de cette oreille.
Depuis que sa forme était revenue, il lui avait donné quantité de livres à lire, et le soir, ils devaient en discuter. Mais quels livres étranges. De sa vie, elle n’aurait jamais pu deviner qu’il existait de telles œuvres. Tout cela lui rappelait d’êtranges contes de fées… ou plus précisément de monstres. Mais surtout, ces cauchemars prenaient soudain un aspect plus réel qui l’effrayait. Elle ne savait pas si elle devait croire ou non tout que lui avait raconté Chase. Bien entendu, elle se rappelait parfaitement ces horribles moines aux yeux cousus, mais ils restaient « humains ». Elle ne pouvait imaginer que les monstres de ces cauchemars soient « réels » ! Et les vampires ? Elle qui avait toujours détesté ça au cinéma. La jeune femme ne comprenait pas cette passion que vouaient certaines personnes à Dracula, Lestat ou autre Nosferatu. Les vampires de ses rêves étaient bien moins « romantiques » et surtout beaucoup plus effrayants.

Et Gordon… Avrai dire, elle ne savait trop qu’en penser. Plus elle le connaissait, plus elle réalisait à quel point son apparence reflétait sa personnalité, énigmatique et torturée. Au départ, elle l’avait trouvé assez inquiétant, ses cicatrices sur le visage, son nez cassé et surtout son regard dur et mystérieux. Puis avec le temps, elle s’était habituée à son physique, et désormais, elle lui trouvait même du charme. Souvent, elle le surprenait en train de la dévisager, mais son regard était vide et terriblement triste. Puis, quand il s’apercevait qu’elle le regardait, une ombre passait rapidement dans ses yeux, et il détournait la tête sans un mot. Elle n’avait jamais osé lui demander quelle était son histoire, il semblait bien trop sauvage.
Un loup solitaire, voilà ce que semblait être Gordon. Et de surcroît, un loup qui avait l’air d’avoir souffert autant qu’elle.
Etrangement, une routine se mit en place très rapidement. Comme il logeait dans le même motel, dès le matin, ils avaient pris l’habitude de se retrouver pour le petit déjeuner. C’est à ce moment là, qu’il lui confiait un nouveau livre à lire, et qu’il se chargeait de s’occuper de Lily. D’ailleurs, sur ce point, elle devait avouer que pour un homme qui n’avait jamais fréquenté de bébé, il était plutôt doué. Le contact entre eux était tout de suite passé, et parfois, un serrement de cœur la saisissait lorsqu’elle les regardait jouer ensemble. Mark lui aussi, adorait jouer avec Lily…
A midi, ils se retrouvaient pour manger, et si elle avait terminé, Gordon lui donnait un nouveau livre. Puis chacun partait de son côté, elle avec sa petite qui faisait la sieste toute l’après-midi, et lui …Leane ne savait trop où. Et enfin, le soir, ils se retrouvaient chez Leane pour faire le point.
C’était un mode de vie auquel la jeune femme s’était rapidement acclimatée. Elle qui désirait changer de vie, elle avait réussi. De plus, toutes ces lectures dont elle n’avait pas l’habitude lui changeaient les idées. Elle ne pouvait pas tricher, car chaque soir, l’observateur lui posait des questions très précises sur ses lectures : « Quel est le point commun entre un Démon Ghora et un Démon Bleu ? » ou encore « Comment reconnaît-on un œuf de Bézoar ? et comment tuer un Bézoar ? ». Elle devait donc lire attentivement ses livres pour ne pas avoir à les relire par la suite. Toutefois, ces petites interrogations l’amusaient assez. Et elle devait avouer qu’elle n’imaginait pas que ce ne fut pas fictif.

Ce soir-là cependant, différa des autres soirs. Lorsque Gordon entra chez elle, il apportait avec lui, un sac de sport avec d’étranges bosses. Lily se jeta dans ses bras pour le saluer, mais il ne prêta pas autant attention à elle qu’habituellement. Leane le trouvait perturbé, inquiet.
-Que vous arrive-t-il ? Je vous trouve… bizarre, ne put s’empêcher de lui dire la jeune femme, sitôt qu’il fut assis.
-Oui, pardonnez-moi, j’ai quelque chose en tête. Ce soir, nous emmènerons la petite chez Mrs Ackman. Je dois vous emmener quelque part.
Un peu plus tard dans la soirée, Chase gara la voiture de Leane près du plus grand cimetière de la ville. Il n’avait pas décroché un mot de tout le trajet, et bien qu’elle soit désormais habituée, la potentielle trouvait cela un peu inquiétant. Après être rentré dans le cimetière, l’observateur se décida enfin à parler.
-Je sais Leane, que vous ne croyez pas tout ce que je vous ai dit…
-Mais, je lis tout ce que vous me demandez de lire !
-Je le sais. Mais c’est juste pour vous occuper. Vous ne croyez pas un traître mot de ce dont on parle le soir, pendant les bilans.
-
-C’est pourquoi, j’ai pris la décision de vous montrer quelque chose qui devrait vous faire changer d’avis. Vous êtes trop insouciante des risques et
-Comment ? le coupa-t-elle rageusement, vous osez dire que je suis insouciante ? J’ai perdu mon mari, j’ai renoncé à mon ancienne vie. Je vis dans un motel pourri avec ma fille, et je passe mon temps à lire ces bouquins pour vous faire plaisir …
-Pour me faire plaisir ! C’est bien ça. Oui, vous avez perdu votre mari, mais vous n’arrivez pas à réaliser que c’est dû à un phénomène surnaturel. Vous vous cachez derrière vos certitudes. Il est temps d’affronter la réalité. Votre réalité. Vous appartenez à un monde qui n’est pas celui des gens ordinaires !
Il n’avait pas tort. Elle ne faisait que se cacher de la vie depuis son retour de l’hôpital. Elle si indépendante autrefois, s’était confiée au bon vouloir d’un homme, dont elle ne connaissait rien. Elle faisait semblant de croire à ces monstres, pour ne pas avoir à faire face à la réalité. Ce n’était pas une vie. Uniquement de la survie.
Il était temps qu’elle fasse un choix : soit tout ça n’était que croyances infondées et elle partait avec sa fille pour reprendre une vie normale. Soit, tout ça était bien réel… et elle assumerait sa mission en conséquence.
-Très bien, alors prouvez-moi ce que vous avancez. Je veux voir un vampire.
-J’ai lu dans le journal ce matin, qu’un homme qui avait été retrouvé mort avec des plaies dans le cou , a été enterré ce matin, un peu plus loin.

Arrivés devant la tombe en question, Chase posa le sac de sport qu’il n’avait pas quitté depuis deux heures, et l’ouvrit. Il détenait un véritable arsenal de guerre …de films de vampires. Leane n’avait jamais vu autant de vieux objets : arbalète, épée, couteau, des crucifix, des pieux et même quelques flacons d’eau bénite. Soudain, elle prit conscience que tout cela était peut être vraiment réel. L’observateur lui tendit un pieu. « L’arme officielle d’une Tueuse » lui dit-il. Elle saisit l’arme de façon instinctive, ressentant soudain une impression de déjà-vu. Probablement à cause de ses fichus cauchemars. Chase prit également un pieu, puis alla poser son sac un peu plus loin. « Et maintenant, on attend que monsieur daigne se réveiller » soupira-t-il.
-Passionnante, la vie d’une tueuse, ironisa Leane.

Cependant, ils n’eurent pas à attendre trop longtemps. Quelques minutes plus tard, une main surgit de la tombe fraîchement fermée. La potentielle serrait très fort son pieu dans sa main, trop effrayée pour faire un seul pas en arrière. Ainsi, c’était donc possible !
-Préparez-vous, lui cria Chase, il va sortir, ne vous inquiétez pas, je suis derrière vous !
Elle n’eut pas le temps de répondre, le vampire était déjà sorti et sautait sur elle. La jeune femme tomba à la renverse, emportant la créature avec elle. Et voilà qu’elle était allongée, le vampire couché sur elle, son affreux front ridé lui rappelait celle d’une chauve-souris, sa bouche grande ouverte sur ses dents pointues. Il s’apprétait à la mordre. Terrifiée, elle se mit à hurler. Soudain le poids sur elle disparut, ne laissant à la place qu’un nuage de cendre. Penché vers elle, le pieu en avant, Chase lui sourit.
-Alors, et maintenant vous me croyez ? lui dit-il en lui tendant la main.

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MessagePosté le : 29 Mar 2005 08:24
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8e chapitre

Citation :
Banlieue d’Huntsville
25 novembre 2002



« Allez, plus d’énergie dans ton bras droit ! C’est bien, continue, Leane! » l’encouragea-t-il tout en tenant plus fermement le punching-ball. Chase était impressionné par la force physique de cette jeune femme. Il ne se souvenait pas avoir remarqué une telle énergie chez Trish alors qu’elle n’était qu’une potentielle. Peut-être cette différence venait-elle aussi de leur âge et de leur vécu. Sa tueuse était alors une jeune adolescente sans problèmes mais Leane était une jeune mère de 21 ans qui avait perdu successivement ses parents, puis son mari.
L’observateur était également abasourdi par sa force de caractère: excepté ce jour à l’hôpital où il l’avait vue pleurer, depuis, il ne l’avait plus jamais surprise en train de verser une larme. Bien qu’il sache pertinemment qu’elle souffrait de la perte de son époux, elle ne s’était plus jamais plainte et elle s’était efforcée d’être souriante devant sa fille. Plus il la côtoyait, plus il réalisait à quel point son apparente dureté dissimulait au contraire une sensibilité et une grande douceur qui transparaissaient dans son regard lorsqu’elle s’occupait de Lily.

Mais elle avait encore autre chose en elle. Quelque chose d’un peu effrayant aux yeux de Chase. Leane avait gardé au fond d’elle-même une violence et une rage immense, qui remontaient à la surface à chaque séance d’entraînement au combat. Alors qu’elle frappait à grands coups sur le punching-ball, son regard s’assombrissait, ses dents se serraient rageusement, et il avait l’impression qu’elle assouvissait un besoin profondément ancré en elle. Cette soirée au cimetière avait réveillé une violence en elle qui dormait jusqu’à ce jour. Chaque coup donné en entraînement n’était pas seulement un défoulement physique, c’était une affirmation de sa personnalité cachée. Lorsqu’elle se battait, elle ne se battait pas uniquement pour sa vie, ou celle de sa fille. Elle se battait parce qu’elle était faite pour ça.

La petite voix de Lily s’éleva depuis la pièce attenante. Apparemment, elle venait de se réveiller et elle semblait avoir faim. Leane cessa aussitôt les coups, et se précipita vers la chambre de sa fille. Tout en la regardant partir, Chase se félicita d’avoir choisi de louer cette petite maison à quelques miles d’Huntsville. Cette habitation modeste mais confortable qu’ils occupaient depuis plus d’un mois était perdue au milieu de plantations, à l’abri des regards indiscrets. Elle leur avait permit de s’organiser une routine faite d’entraînements et de cours, et rythmée par les besoins de Lily. Ils n’avaient plus besoin de baby-sitter, car désormais ils pouvaient garder un œil sur elle tout en continuant leurs activités.
Toutefois, il songeait souvent à l’avenir. Ils s’étaient installés dans cette demeure de façon provisoire, et un jour, il faudrait bien en parler: cette vie étrange ne pouvait pas durer indéfiniment. Bien que Leane ne manque pas d’argent grâce à la vente de sa maison, un jour ou l’autre, il faudrait qu’elle reprenne une vie « normale ». Cependant, Gordon ne savait toujours pas qui souhaitait la mort des potentielles et des observateurs, et il n’avait absolument pas de nouvelles de Sunnydale, le lieu de résidence de la Tueuse actuelle. Et malheureusement, ils ne pouvaient rien faire tant que l’on n’avait pas plus d’informations.

Alors qu’il songeait à tous ces problèmes, son portable se mit à sonner. Cette ligne était privée et il n’y avait qu’une seule personne qui avait le numéro. Aussi, il décrocha et dit sans attendre :
-Bonjour monsieur Travers, pour une fois je suis plutôt content de vous avoir au téléphone.
-Bonjour Monsieur Chase, répondit Travers sans s’émouvoir une seconde, j’ai des informations importantes à vous communiquer. Mais avant toutes choses, comment se passe votre mission ?
-Leane est très volontaire et appliquée. Je lui donne des leçons élémentaires de démonologie. Elle a également étudié le manuel de la Tueuse. Parallèlement à ses cours théoriques, elle s’entraîne plusieurs heures par jour à l’épée, l’arbalète et aux diverses techniques de combat à mains nues.
-Ma question peut vous sembler curieuse, mais… Avez-vous remarqué quelque chose de particulier chez elle ?
Oui, il y avait bien une chose effectivement, mais pour l’instant, ce n’était qu’une vague supposition… Cette chaleur étrange qui se dégageait d’elle parfois... Cependant, il choisit de cacher ce qu’il avait remarqué. Il n’était sûr de rien, alors pourquoi donner de faux espoirs à Travers ?
-Je la trouve exceptionnellement douée. De plus, elle est très inventive. Je vous avouerais que même pour une potentielle, sa force physique est particulièrement remarquable.
-D’après nos sorcières, cette jeune femme se démarque des autres potentielles dans un domaine bien spécifique, mais elles n’ont pas su déterminer lequel. Vous me tiendrez au courant, si vous remarquez quelque chose !
-Bien Monsieur. Et maintenant, j’aimerais savoir si vous avez du nouveau sur toute cette affaire.
-Comme nous l’avions pressenti dès le début, cette affaire est bien plus grave que tout ce que nous avons affronté auparavant. C’est le mal originel que nous combattons aujourd’hui. Il a levé une armée de bringers, des sortes de moines démoniaques, et tente d’ouvrir la bouche de l’enfer une fois pour toutes.
-Et où en est Buffy Summers ?
- Je viens de l’avoir au téléphone. Elle cherchait son observateur Rupert Giles, de qui nous n’avons pas de nouvelles. Elle m’a semblée un peu perdue et je dois reconnaître que cela m’inquiète.
-Que comptez-vous faire ?
-Nous préparons une action d’ici quelques heures, nous partirons tous sur la bouche de l’enfer. Il faut apporter nos forces à celle de la Tueuse.
-Et moi, que dois-je faire ? Dois-je conduire Leane à Sunnydale ?
-Surtout pas ! Protégez-là, même si vous devez le payer de votre vie, elle ne doit surtout pas s’approcher de la bouche de l’enfer. Vous devez bien imaginer qu’elle y serait en danger plus que partout ailleurs, or si les potentielles meurent avant les Tueuses, il n’y aura plus personne pour les remplacer.
-Je comprends, je ferai tout mon possible pour veiller sur elle.
-Je dois encore vous dire quelque chose, Chase… Vous êtes une des seules personnes que nous arrivons encore à joindre. Nous avons perdu contact avec pratiquement tous nos agents dans le monde. Il est possible que…
Travers perdit de l’assurance. Il sembla plus fragile lorsqu’il prononça ces derniers mots : « Il est possible que nous ne nous sortions pas vivants de cette bataille. Aussi, si nous disparaissions, je vous confie cette mission : celle de reconstruire le conseil. Mes espoirs reposent sur vous et votre potentielle, Chase… »

Quelques heures plus tard, à Londres, le siège du Conseil explosait.

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MessagePosté le : 29 Mar 2005 08:25
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9e chapitre

Citation :
Cimetière
5 février 2003



La nuit était beaucoup plus froide qu’elle ne l’avait imaginé, elle aurait dû mettre un pull plus épais. Afin de se réchauffer, la potentielle se mit à marcher un peu plus vite. Depuis quelques temps, ses balades nocturnes dans le cimetière d’Huntsville devenaient de plus en plus fréquentes. Elle prenait goût à sortir seule et arpenter les longues allées vertes. Parfois, elle avait la chance de tomber sur un vampire, et pouvait se défouler convenablement. Bien qu’elle ne soit qu’une potentielle, elle se sentait de taille à en affronter. Et bien entendu, elle n’avait pas jugé bon de demander son avis à Chase. Lorsqu’elle sortait, elle annonçait : « Je vais voir une amie » ou encore « Je vais au ciné, veux-tu garder la petite ? » de toutes façons, il fallait bien quelqu’un pour veiller sur Lily. S’il avait connu ses projets lorsqu’elle quittait la maison, il serait devenu fou d’inquiétude et l’aurait ligotée sur une chaise. Mais Leane aimait bien trop sa liberté, et elle sentait qu’elle avait besoin de se décharger de toute la rage qu’elle avait engrangée depuis le meurtre de Mark. Et pour ça, rien de mieux que tuer ces saletés de vampires. Apprendre à les chasser, avait été le plus beau cadeau que Chase lui avait fait. De plus, Huntsville n’était pas spécialement réputée pour son activité démoniaque, et il était rare de croiser des créatures plus dangereuses qu’un vampire tout juste engendré. Aussi Leane pensait qu’il n’y avait rien de bien dangereux dans cette activité secrète.

Il était une heure du matin et elle n’allait pas tarder à rentrer, la « chasse » ayant été infructueuse ce soir. Alors qu’elle descendait rapidement le petit chemin terreux vers la sortie, elle entendit un léger grattement quelques mètres derrière elle. La jeune femme se retourna vivement et se dirigea à pas de loup vers la source du bruit. Apparemment, cela venait d’une tombe fraîchement comblée, le vampire devait probablement être en train de casser son cercueil. Elle avait donc plus d’une minute devant elle, pour se préparer à l’accueillir à sa façon. Elle sortit son pieu de sa ceinture et le tint bien en évidence. Mais elle fut soudain assaillie violemment par sa gauche. Elle tomba à à la renverse, mais se releva aussitôt en bondissant. Son adversaire la contourna rapidement et tenta de l’attraper, mais souple comme une anguille, elle se dégagea rapidement. Elle tint plus fermement son pieu et fit face au vampire qui venait de l’attaquer. Il était grand et brun, plutôt jeune, et il devait probablement avoir été engendré dans les années 60 vu son accoutrement. En tout cas, il semblait apprécier cet affrontement. Il s’était redressé et la regardait à présent avec un air de défi, un petit sourire provocateur au coin des lèvres.
« Alors petite fille, on joue à la Tueuse ? » lui dit-il sensuellement.
Leane ne prit pas le temps de répondre, elle se jeta sur lui le pieu en avant, mais il l’évita aisément tout en riant .
« Voyons, voyons, quel manque de politesse ! » dit-il d’un air suffisant « on ne t’a jamais appris à te présenter avant d’attaquer ? » ajouta le vampire en riant en plus belle.
Leane ne répondait pas, elle tentait de garder son calme tout en observant le moindre de ses gestes. Comment cette créature osait-elle lui parler ainsi ? Jamais elle n’avait combattu de vampire qui ne l’avait traitée avec autant de mépris. D’ordinaire, la créature l’attaquait, Leane se défendait puis finissait par la tuer. Pas de parlotte inutile et ça lui convenait parfaitement. Le vampire lui tournait autour en se pavanant, son vilain sourire méprisant accroché à ses lèvres. Soudain, il se jeta à nouveau sur elle, mais Leane avait senti venir son geste et leva son pieu promptement. Il se planta dans la poitrine du vampire, mais hélàs, manqua son cœur de peu.
Il grimaça, puis s’écarta d’elle, le pieu toujours planté dans son corps. Il rit et la provoqua à nouveau : « Non mais quelle nulle ! Tu n’as pas honte ? Quand on ne sait pas où se situe le cœur, on évite de se battre contre un vampire, tu ne crois pas, petite ? »
Blanche de rage, elle serrait les poings jusqu’au sang, le fixant avec haine. Une étrange chaleur s’éleva peu à peu autour d’eux. Le vampire leva un sourcil, surpris, et lui lança un regard interrogateur… « Mais dis-moi, tu m’as l’air de posséder un pouvoir assez original » murmura-t-il. Plus Leane le fixait haineusement, plus la chaleur augmentait, et les vêtements de son adversaire commençèrent à fumer légèrement. La panique gagna le regard de la créature qui n’osait plus faire un geste.

Un coup violent dans le dos surprit la jeune femme, et le froid de février revint aussitôt. Elle se retourna vivement et fit face au nouveau vampire qui était enfin sorti de sa tombe. Par instinct, elle lui lança un puissant coup de poing au visage afin de l’abrutir et se mit à courir à toute jambe en direction de la sortie du cimetière. Elle pouvait rivaliser contre un vampire à peine engendré, mais deux vampires dont un plus âgé, c’était beaucoup trop pour elle. Elle devait maintenant compter sur sa rapidité pour s’en sortir vivante. Derrière elle, elle entendait le martèlement des pas de course, ils n’étaient pas loin d’elle. Elle courait aussi vite qu’elle le pouvait. Déjà elle pouvait voir le grillage de la sortie, et sa voiture rassurante qui l’attendait juste derrière. Tout en détalant, elle réussit à attraper ses clés et ouvrit de loin. Enfin, arrivée devant la voiture, elle se jeta dedans et ferma précipitamment la porte. Les vampires arrivèrent quelques secondes plus tard et le plus jeune commença à frapper violemment sa vitre. Il n’eut pas le temps d’en faire plus : alors qu’elle démarrait en trombe, elle entendit le plus vieux lui crier : « Tu ne t’en tireras pas comme ça petite fille, je te retrouverai ! Et plus vite que tu ne le crois… »

Alors qu’elle roulait rapidement vers la maison, elle ne put s’empêcher de trembler. Elle avait eu de la chance de s’en sortir cette fois-ci, mais elle n’aurait peut-être pas autant de chance la prochaine fois. Il fallait qu’elle soit plus prudente dorénavant. Et diable, que s’était-il passé exactement lorsque la chaleur leur était tombée dessus… ?

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MessagePosté le : 29 Mar 2005 08:26
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10e chapitre

Citation :

Huntsville, maison
7 février 2003



Le calme régnait dans la maison, chacun lisait un livre de son côté, et la petite Lily dormait profondément depuis déjà deux bonnes heures. Ni Leane, ni Chase n’avaient ouvert la bouche depuis le coucher de la petite. Têtus comme des mules, chacun était resté sur sa position depuis qu’elle était rentrée en panique du cimetière, deux soirs plus tôt.

L’observateur était passé par toutes les couleurs : Blanc de peur – « Oh Leane ! Que t’est-il arrivée !!! » - Puis Rouge de colère lorsqu’il avait compris qu’elle même avait cherché les ennuis.
-Mais enfin, tu es inconsciente ? Et s’il t’était arrivé quelque chose ?
-Tu vois bien que je suis vivante, c’est le principal, et puis ne t’en fais pas, j’ai compris la leçon, je vais arrêter un moment…
-Mais là n’est pas le problème, Leane ! Tu m’as menti, comment veux-tu que je te fasse confiance !
-Je connais parfaitement mes torts, mais toi il faudrait que tu saches ce que tu veux !
-Comment ça ? avait-il hurlé, outré.
-Tu déboules dans ma vie, tu me balances que tu es mon observateur, que je suis une potentielle élue. Je fais tout pour m’y accoutumer, je m’entraîne nuit et jour, et je vais même pousser la conscience professionnelle jusqu’à patrouiller comme une Tueuse et ….
-Mais TU n’es PAS une Tueuse ! cria-t-il , Livide d’inquiétude. « Tant que tu n’es pas une Tueuse, tu n’en as pas encore la force, ni la santé, ni le pouvoir. Tu risques de mourir n’importe quand !
-Et bien tant pis ! rétorqua-t-elle sans réfléchir.
-On m’a confié ta vie, il ne faut pas que tu meures…Et surtout, tu ferais de ta fille, une orpheline… Tu y as pensé ?
-… Entre perdre ses deux parents, et avoir une mère Tueuse potentielle qui n’a même pas su protéger son père, je me demande vraiment quel est le mieux… dit-elle d’une petite voix mal assurée.
Chase resta abasourdi devant sa dernière déclaration. Il avait tellement cru qu’elle allait mieux. Or, c’était tout le contraire. Plus elle avait pénétré le monde des Tueuses, plus son équilibre avait été chamboulé. Désormais, ce qu’elle cherchait à tout prix était de se punir d’avoir causé, par sa simple existence, la mort de son mari.
Elle n’attendit pas de réponses de lui ce soir là et partit directement s’enfermer dans sa chambre. Elle le laissa là, dans le salon, hébété par cette révélation. Cette nuit-là, il avait beaucoup réfléchi. Comment faire comprendre à Leane que risquer de se faire tuer à chaque sortie n’était vraiment pas un acte digne d’elle ? Comment lui redonner le goût de la vie, si même sa fille ne lui suffisait plus ? Mais le plus urgent était de régler le problème du vampire. Qui était-il ? Et quand referait-il surface ?
Dans un premier temps, il décida de faire des recherches grâce à la maigre description de lui qu’avait fait Leane, ainsi que les quelques archives sur les vampires connus qu’il possédait. Dans un deuxième temps, il prit sur lui de ne plus adresser la parole à Leane, tant qu’elle n’aurait présenté ses excuses pour ses mensonges et la frayeur qu’elle lui avait causé.

Mais deux jours plus tard, la jeune femme n’avait toujours pas cédé. Elle lui avait dit la veille, que si elle reconnaissait avoir menti, elle n’en éprouvait cependant aucun remords. Pour elle, c’était en partie la faute de son observateur qui lui avait mis trop de pressions et qui surtout ne croyait pas assez en elle. « Deux gamins dans une cour de récré », pensa-t-il en souriant tandis qu’il l’observait, plongée dans un livre sur les vampires. « Je suis le plus vieux d’entre nous… Il faudrait que j’arrête ce petit jeu stupide ! » Aussi, il ouvrit la bouche et dit : « Je suis navré ! »
« Je suis désolée » souffla-t-elle en même temps que lui. Ils se regardèrent, surpris, puis sourirent.
« Pardonne - moi, Leane … j’y ai été un peu fort l’autre soir !
-Non, C’est moi Gordon. Ecoute, tu avais tout à fait raison. J’y pense depuis l’autre soir. J’ai été totalement inconsciente, et j’ai surestimé mes forces. Je n’aurais jamais dû aller patrouiller seule, et surtout, te mentir comme je l’ai fait.
Chase lui sourit gentiment.
-Ecoute Leane, tu avais raison aussi, je te mets trop de pression depuis le départ, et je n’ai pas assez pris en compte ton état émotionnel. Tu m’en vois vraiment désolé. Mais tu m’as fait tellement peur…
-Oui, je m’en suis rendue compte trop tard. Mais ce que tu m’as dit m’a surtout fait réaliser quelle idiote égoïste j’avais été. Dans cette histoire, j’ai complètement oublié ma fille. Trop centrée sur ma petite personne, je n’ai pas vu que Lily risquait de perdre sa mère aussi. Je te promets qu’à l’avenir…

Trois coups à la porte stoppèrent sur le champ leurs « émouvantes retrouvailles » et firent place à un silence glacé. Chase se leva et se dirigea prudemment vers la porte d’entrée. Ils n’avaient jamais donné à personne l’adresse de cette maison et à 22 heures, il était un peu tard pour qu’un lointain voisin vienne leur demander du sucre.

On refrappa à nouveau trois coups secs à la porte. Et la voix d’un homme qui semblait souffrir terriblement se fit entendre : « Eh ho ! Il y a quelqu’un ? J’ai vu de la lumière, il y a quelqu’un ? »
Pourquoi n’avaient-ils pas investi dans une porte avec une lucarne ! Impossible de voir à qui appartenait cette voix !
-Est-ce que cette voix te dit quelque chose ? chuchota Chase à Leane qui l’avait rejoint discrètement.
-Non, je ne crois pas, en même temps, je n’ai entendu que la voix du vampire « années 60 » !
La voix derrière la porte retentit à nouveau : « Il y a quelqu’un? J’ai eu un accident de voiture, je suis blessé, j’ai besoin d’un téléphone ! » Puis l’homme retapa à la porte plus violemment.
-Et si c’était vrai ? dit soudain l’observateur pris de doutes.
-Non, mais c’est pas vrai ? Tu n’as jamais vu de films d’horreur ou quoi ?! s’exclama Leane en se frappant le front du plat de la main.
« Ouvrez-moi, je vous en prie, je crois que je fais une hémorragie »
-Bon écoute, ouvrons-lui, si c’est un vampire, de toutes façons, il ne pourra pas rentrer chez nous, sans qu’on l’ait invité auparavant… Et si ce n’est pas un piège, nous n’allons pas laisser un homme mourir sur notre porche tout de même !
-Je te laisse faire, mais souviens-toi de ce que j’avais dit.
Chase ouvrit donc la porte prudemment et fit face au vampire des années 60 qui le considérait d’un air goguenard, avec à ses côtés, son acolyte plus jeune, fier de sa prestation vocale.
-Vous n’avez jamais vu de films d’horreur ou quoi ? leur dit le plus vieux d’un ton méprisant.
-Exactement, ce que je lui disais à l’instant, grommela Leane à part elle.
-Très bien, et maintenant qu’on a ouvert la porte, que comptez-vous faire ? Vous moquez de nous jusqu’à ce que mort s’en suive ? demanda l’observateur d’un air blasé.
-C’était une idée remarquable, mais j’en ai eu une meilleure… Je crois que vous allez la trouver à votre goût !
A cet instant, un bruit de verre brisé résonna en provenance de la chambre de Lily. Le hurlement apeuré de la petite fille retentit presque aussitôt, et il n’en fallut pas plus à Leane pour qu’elle se mette à courir vers la chambre aussi vite qu’elle le put. Mais lorsqu’elle arriva, il était déjà trop tard. La vitre était en mille morceaux et le petit lit était vide.
La jeune femme bondit jusqu’à la fenêtre pour tenter d’apercevoir le ravisseur de sa fille, mais elle ne vit rien bouger hormis le vent qui faisait frémir les plantations et une chouette qui s’envola quelques mètres plus loin.

Effondrée, elle tomba à genoux.

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Lia_Rochs Sexe : Féminin
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MessagePosté le : 29 Mar 2005 08:27
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11e chapitre

Citation :
Explications
7 février 2003



Chase pénétra dans la chambre de Lily en courant et trouva sa potentielle à genoux, complètement prostrée. On avait enlevé la petite et ils n'avaient rien pu faire. Il se précipita vers Leane afin de la réconforter.
- Je te promets qu'on la retrouvera. Je ne laisserai pas ton enfant en leur possession.
- Mais comment veux-tu qu'on la retrouve... Une fois de plus, je n'ai pas été capable de protéger ma famille, dit-elle d'une petite voix, avant de se mettre à sangloter.
- Je n'accepterai pas que tu te laisses aller, Leane. Tu es plus forte que ça. Et en plus cette fois-ci tu n'es pas seule!
- Je ne vois vraiment pas ce que ça change. Nous ne savons même pas où ils sont partis, lui rétorqua-t-elle.
- Réfléchis deux minutes. Pourquoi ce vampire a-t-il voulu se montrer ? Il aurait pu tout aussi bien envoyer quelqu'un pour enlever Lily dès le départ, sans se montrer à la porte.
- .... Oui et alors?
- Je crois qu'il t'a lancé un défi. Il veut se battre contre toi et pour être sûr que tu viennes, il a volé ta fille.
A ces mots, la colère déforma les traits de la jeune femme... et une légère chaleur se dégagea d'elle.
- Il a vraiment eu tort de s'attaquer à Lily. Il va le regretter, je le promets! Murmura-t-elle entre ses dents.

Alors qu'il regardait les débris de verre à leur pied, il découvrit une chose très particulière. , Il se pencha pour la ramasser et un violent frisson le parcourut. Il fut alors assailli par un souvenir violent. "Les morzheks entourent Trish, son sang coule de plusieurs plaies. L'un d’eux se retourne et voit l'homme qui arrive en courant vers eux. Il semble donner un ordre aux deux autres créatures près de lui. Leur épaisse fourrure noire de jais luit dans l'obscurité... » Chase tenait entre ses mains des lambeaux de fourrure noire facilement reconnaissable. Ainsi, un morzehk était derrière l'enlèvement. Cela expliquait une partie du mystère. En effet, un vampire ne pouvait entrer dans une demeure s'il n'avait pas été invité auparavant. Les morzheks étaient connus pour être des démons mercenaires, aussi il était évident que celui-ci travaillait pour le vampire.
Pendant que l'observateur continuait d'inspecter la chambre d'enfant, Leane était repartie vers la porte d'entrée.
- Chase, il a laissé une carte, lui cria-t-elle, il s'appelle Angus De Wilde! Et il nous donne rendez-vous demain soir...
Il n'entendit pas la suite. Angus De Wilde... ce nom semblait venir d'outre-tombe. Ainsi, cette pitoyable créature était encore vivante. Soudain, tout prenait un nouveau sens. Il était temps d'avouer certaines choses à sa potentielle.
- Viens dans le salon, j'ai à te parler.

Un peu plus tard, attablés devant une tasse de thé, Chase se mit à raconter son histoire. Comment il était devenu observateur, comment il avait rencontré Trish, sa formation de potentielle, ses années de Tueuse... et enfin les évènements qui avaient précédé sa mort.

" Quelques semaines avant sa mort, elle est arrivée chez moi un soir, couverte de bleus. Elle avait l'air très perturbée. Je lui ai aussitôt demandé ce qui n'allait pas.
- J'ai un nouvel ennemi, me dit-elle, et il a l'air coriace.
Je l'ai aussitôt priée de m'indiquer quel démon il était, convaincu qu'un simple vampire n'avait pas pu lui faire autant de mal... Et pourtant, elle me répondit d'une petite voix:
- Un clan de vampire. Leur chef est d'ailleurs plutôt bavard. Il m'a fait la conversation pendant que je me battais avec ses acolytes. Il m'a dit qu'il s'appelait Angus de Wilde et qu'il était mon épée de Damoclé .. ou clès, je ne sais plus...
- De Wilde... Cela ne me dit rien. Que t'a-t-il dit d'autre ?
- Il ne cessait de parler d'un certain Spike qui était apparemment son idole. Il disait que ce Spike était un modèle pour lui et ses congénères. Il l'appelle également William le sanguinaire, le pourfendeur de Tueuses!
Spike... l'assassin de Nikki Wood. Un des plus dangereux vampires dont j'avais entendu parlé. Avec Angelus, Drusilla et Darla, ils avaient formé un terrible clan qui avait sévi pendant plus d'un siècle.
- J'imagine qu'il veut te tuer pour relever le défi de Spike? supposais-je
- Oui, apparemment. J'ai raison de m'inquiéter ?
- Je ne sais pas trop, mais il faudra te préparer au pire. Si nous ne savons pas qui il est réellement, nous savons au moins quel est son but ultime. Tant que tu ne l'auras pas tué, il ne s'arrêtera pas.
Et les jours étaient passés. De Wilde avait tenté plusieurs fois de l'attaquer, mais chaque fois, Trish avait su se défendre. Même si elle ne réussissait jamais à le tuer, au moins restait-elle en vie. Jusqu'à cette fameuse nuit... Le vampire s'était lassé de ce petit jeu. Certes, il voulait marcher dans les pas du célèbre William le sanguinaire, mais il n'avait pas le même goût pour le combat à mains nue. Il choisit donc d'envoyer des mercenaires pour l'assassiner. Des démons Morzheks. Cela faisait plusieurs nuits, que Trish n'avait pas essuyé d'attaque et nous avions pensé, à tort, que De Wilde s'était lassé... et les démons avaient profité de notre négligence."

Chase revint péniblement vers le présent. Evoquer le passé était toujours pour lui une épreuve difficile.
- Il semblerait que De Wilde utilise à nouveau les mêmes mercenaires pour s'en prendre à toi. Ce que j'ai du mal à comprendre c'est pourquoi toi!
- La première chose qu'il m'a dite était : "Alors, on joue à la tueuse?" Sur le moment, je t'avouerais que je n'avais pas vraiment percuté. J'étais plus occupée à essayer de le planter.
- Venant de lui, je trouve ça étrange qu'il désire s'attaquer à une potentielle... Il est plutôt du genre snob. Réaliser un plan aussi machiavélique juste pour être sûr de se battre contre toi, je trouve ça louche. S'est-il passé quelque chose de particulier lors de votre affrontement?
Cette chaleur étrange qui s'était élevée dans le cimetière... Non, ça devait être son imagination. Elle fit un signe de dénégation.
- Non, je ne vois pas. Peut-être s'est-il senti insulté qu'une simple potentielle lui résiste.
- Bon, nous savons qu'il nous attend la nuit prochaine. Sachant quel pleutre il peut être, j'imagine qu'il sera très bien entouré. Allons nous reposer quelques heures, demain, nous mettrons au point un plan pour récupérer ta fille.

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MessagePosté le : 29 Mar 2005 08:29
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12e chapitre

Citation :
Règlements de comptes
8 février 2003


Ils avaient passé la journée à s'entraîner et pourtant, alors qu'ils s'apprêtaient à rejoindre le lieu de rendez-vous, Leane aurait souhaité avoir encore quelques heures devant elle pour répéter leur plan et retravailler certains enchaînements. Mais il était l'heure d'affronter le ravisseur de sa fille. Qu'elle soit prête ou non, elle se battrait comme une lionne, jusqu'à la mort s'il le fallait.

La porte en bois sculptée grinça désagréablement lorsque Chase la poussa et un silence glaçant les saisit alors qu'ils pénétraient dans cette vieille maison abandonnée aux abords de la ville. Pour se donner plus de contenance, Leane agrippa plus fermement son épée. L'observateur, pour sa part, prépara son arbalète. Ils avancèrent prudemment, tout en regardant tout autour d'eux. Soudain la voix arrogante d'Angus de Wilde s'éleva un peu plus loin devant eux.
" Et bien, je vous attends, leur dit-il, continuez tout droit..."
Après s'être échangé un regard d'encouragement, la jeune femme et son observateur avancèrent d'un pas décidé jusqu'au bout du couloir et poussèrent la porte qui les séparait encore du vampire.

Il se tenait au milieu de la pièce, vêtu d'un étrange costume en tweed. A ses côtés, le vampire de l'autre nuit, et derrière eux, un terrible démon Morzhek se tenait prêt à attaquer au moindre signal de son maître. Chase n'attendit pas un instant et décocha un trait vers De Wilde. Mais celui-ci sentant le coup venir, attrapa son acolyte et le plaça devant lui à la vitesse de l'éclair. Le vampire "nouveau-né" disparut dans un nuage de cendres, tandis qu'Angus De Wilde soupirait :
" Voyons voyons... Quelle manque de courtoisie! Puis s'adressant à Leane, il ajouta: je comprends mieux pourquoi tu es aussi impolie. Ton observateur ne connaît pas les bonnes manières, comment aurait-il pu te les enseigner?
- Où est ma fille, sale pourriture? Qu'avez-vous fait d'elle? Lui cria la jeune femme, sans relever ses piques.
- Quelle impatience! Vous ne désirez pas savoir pourquoi j'ai daigné vous rencontrer?
L'observateur prit la parole plus calmement : "dites-nous d'abord si l'enfant est toujours en vie !"
- Très bien, je vois que vous vous calmez un peu. Oui, l'enfant est vivante, d'ailleurs elle est... Délicieuse à croquer, si vous me permettez l'expression.
- Si vous avez touché à un de ses cheveux, je vous transforme en charpie, menaça Leane
- S'il vous plait! Je suis autrement plus "civilisé" que vous. Je ne dévore pas les bébés, c'est bon pour les créatures de bas étages. Je voulais juste vous rencontrer. Vous emprunter votre fille était inévitable si je voulais être sûr que vous viendriez!
- Mais enfin! Pourquoi vouloir rencontrer Leane ? S’exclama Chase.
- Elle possède un pouvoir bien particulier et je n'ai jamais rien vu de tel, d’ailleurs… Il semblerait que sa fille en ait hérité »ajouta-t-il d’un air mystérieux. « Et je dois vous avouer mon violon d’Ingres : affronter et tuer tous les humains qui possèdent une force ou un don peu communs. Mais j’y pense, vous devez être au courant ? C'était vous l'observateur de la Tueuse Trish Parker, n'est-ce pas? Je vous ai vu pleurer le soir de sa mort. Quel réjouissant spectacle! Ma première victoire! »
A l’évocation de Trish, Gordon pâlit brusquement, et il arma à nouveau son arbalète, bien décidé à ne pas manquer sa cible cette fois-ci. Le rire sardonique d’Angus résonna dans la pièce : « Je vois que vous n’avez pas encore fait votre deuil, allons allons ! Vous avez maintenant une nouvelle élève pourtant. D’ailleurs cela m’étonne qu’elle ne soit pas encore dans votre lit celle-ci ! »
Tout en levant impassiblement son arbalète vers le vampire, Gordon lui répondit : « J’ai cherché durant ces neufs années à venger la mort de ma Tueuse, mais vous étiez trop lâche pour rester en Angleterre. Quel bonheur de vous retrouver enfin ! » Et sans attendre, il tira. Mais hélas, l’ignoble De Wilde évita une fois de plus le carreau et d’un geste envoya son mercenaire sur la potentielle et l’observateur. Ce dernier lâcha son arbalète et attrapa le pieu accroché à sa ceinture. « Je m’occupe de De Wilde, j’ai un compte à régler avec lui ! » souffla Chase précipitamment « Rappelle-toi ce que je t’ai dit sur les Morzheks ! »

Commença alors une lutte acharnée entre Chase et le vampire. Toutes ses années de souffrances étaient désormais derrière l’observateur, il se battait pour Trish, pour les années que De Wilde lui avait volées… leur avait volées. Seule comptait cette vengeance qu’il pouvait enfin assouvir. Plus rien n’avait d’importance à présent. Il voulait prendre son temps, ne pas gâcher son plaisir, le vampire devait payer le mal qu’il avait causé. Rageusement, il enchaînait les coups, encaissait sans broncher ceux de son ennemi. Progressivement, il sentit qu’il prenait le dessus sur le vampire. L’excitation qui s’empara de lui alors qu’il sentait la victoire proche lui fit perdre sa concentration et De Wilde en profita pour lui envoyer un coup plus puissant qui fit basculer l’observateur. Il resta attendu un instant sur le sol, assommé par la chute brutale.
« Tu ne fais plus le malin, on dirait ! » Ricana De Wilde qui se pencha pour empoigner le cou de Chase et soulever l’observateur au dessus du sol. L’homme était suspendu en l’air par le cou, asphyxié.
« Mon pauvre, j’ai presque de la peine pour toi ! Tu désirais tellement te venger, tu as failli m’av… »
Mais De Wilde ne put jamais terminer sa phrase et disparut dans un nuage de cendre. Chase qui tenait son pieu fermement retomba brutalement au sol après avoir accompli ce dernier geste qui l’avait sauvé.
Il n’eut pas le temps de savourer l’instant, le cri du démon Morzheks derrière lui le sortit de sa torpeur. Il courut rejoindre sa potentielle qui se battait vaillamment contre son adversaire. Elle venait à l’instant de lui planter une épée dans l’estomac. Ce n’était pas suffisant pour le tuer, mais cela l’avait au moins ralenti.

« Te voilà enfin, lui cria Leane, tu vas pouvoir m’aider ! Je ne tiens presque plus… »
Malgré ses dires, la jeune femme avait l’air au contraire bien plus alerte que le démon. Il semblait avoir été blessé à de nombreux endroits, alors que la potentielle avait juste l’air un peu essoufflé. Chase était impressionné par la force dont elle faisait preuve une fois de plus. Après avoir attrapé une épée, il s’immisça dans le combat. A eux deux, il se termina assez rapidement et le Morzhek ne fut bientôt plus qu’un monceau de chair fumante.
« Je crois qu’on s’est laissé un peu emporter dans le feu de l’action » constata Chase. N’entendant aucune réponse de Leane, il se tourna vers elle. La jeune femme était pâle et semblait préoccupée.
- Nous les avons tués, mais nous ne savons pas si Lily est encore en vie et où elle peut être… murmura-t-elle.
- Séparons nous et fouillons la maison, elle n’est pas si grande que ça. Ne crains rien. Je suis sûr qu’elle est encore vivante, lui répondit-il avec assurance, en espérant qu’il disait vrai.

Ils partirent donc chacun de leur côté, Leane partit à l’étage et Chase explora le rez-de-chaussée. Il ne tarda pas à tomber sur ce qui servait de chambre à Angus. La pièce contenait quelques meubles ainsi que d’immenses rideaux noirs aux fenêtres, mais vue la décoration très limitée, Gordon conclut que le vampire ne s’était pas installé ici depuis très longtemps. Un petit livre et quelques papiers étalés sur un bureau attirèrent soudain son regard. Il s’avança alors dans la pièce, poussé par sa curiosité. Les papiers étaient en réalité des lettres que le vampire avait reçues assez récemment. Chase les fourra dans sa sacoche sans y jeter un regard. Il était intrigué avant tout par le petit livre à la couverture de cuir. Une étude sommaire lui indiqua qu’il s’agissait en réalité du journal qu’Angus De Wilde avait commencé en 1965. L’observateur s’empressa de ranger le cahier avec les lettres. Alors qu’il fouillait les tiroirs du bureau, il entendit la voix moqueuse de Leane derrière lui.
- Quelques paperasses et monsieur l’observateur oublie totalement l’objet de sa recherche ! »
Chase se retourna vivement vers elle, embarrassé, mais il constata avec soulagement qu’elle se tenait sur le seuil de la porte avec sa fille dans ses bras. Des larmes de joie faisaient briller les yeux de la jeune femme.
- Où était-elle ? Comment va-t-elle ? demanda Gordon précipitamment.
- Je l’ai retrouvée dans une pièce qui devait servir de chambre il y a quelques années. Il y restait un vieux matelas sur lequel Lily dormait. Je l’ai examinée soigneusement, mais il semblerait que les vampires ne l’aient pas mordue. C’est un vrai miracle !
Cette nouvelle, bien qu’elle fut heureuse, intrigua l’observateur. Comment des vampires, dont le seul plaisir était de faire le mal, pouvaient-ils laisser en vie un bébé sans défense ?
- Et toi qu'as-tu trouvé ? lui demanda la jeune femme.
- Angus De Wilde était un vampire plutôt cultivé, semble-t-il, il nous a laissé quelques correspondances et un journal personnel.
- Tu manques de lecture ? le taquina-t-elle
- Non, pas vraiment, mais la présence de ce vampire à Huntsville est plutôt préoccupante. Je me demande vraiment ce qu’il est venu faire ici… marmonna l’observateur.
- Nous répondrons à ta question plus tard. Rentrons, Lily est épuisée.

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MessagePosté le : 29 Mar 2005 08:31
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13e chapitre

Citation :
Journal d’Angus de Wilde


Amsterdam, 10 mai 1965
Bientôt cinq ans que j’ai rejoint le mal, abandonnant des cadavres derrière moi nuit après nuit. Quelle jouissance ! Lors de ma vie mortelle, je ne me doutais pas qu’un tel plaisir existe sur Terre.[…]
Mais depuis quelques nuits, je suis inquiet. Au bar, des vampires m’ont parlé d’un groupe d’hommes et de femmes qui nous chassait impitoyablement. Il semblerait que plusieurs d’entre nous aient disparu ces dernières nuits. Quelle misère, moi qui déteste me battre ! Et en plus, à quoi cela sert il lorsqu’on peut se nourrir tranquillement sur une délicieuse jeune fille sans défense ?
Non, je crois qu’il vaut mieux que je quitte cette ville. De toutes façons, je n’aimais plus trop son architecture, et les habitants n’ont pas si bon goût que ça. Tout de même, je me demande bien qui sont ces gens qui osent s’attaquer à nous ? Je laisse cette question à d’autres. Je n’en ai rien à faire après tout. La question la plus importante est : et maintenant, où vais-je bien pouvoir m’installer ?


[…]

Rome, 25 septembre 1970
L’Immortel, l’Immortel, il n’y en a que pour lui ici. Cet espèce de vampire pluri-centenaire qui se prend pour le centre du monde et qui ne laisse pas les jeunes comme moi s’installer dans cette ville. Non mais pour qui se prend-il ? Et ça grimpe l’Everest ! Et ça écrit des livres ! Et ça séduit toutes les créatures humaines, vampires ou démones ! Pendant ce temps-là, je suis obligé de traîner dans des bars glauques avec des démons complètement ivres et je n’ai même pas le droit de rentrer dans les « blood-party » tout ça parce que je suis « trop jeune »!! Ca fait tout de même 10 ans que j’ai été engendré, j’en connais d’autres qui ne sont pas arrivés à ce stade, alors on me doit un minimum de respect !

C’est décidé, demain soit j’attaque l’Immortel, soit.. je quitte la ville. De toutes façons, je n’aime pas Rome. Tout le monde parle Italien et je ne comprends rien à cette langue. Et puis l’Immortel se garde les meilleures proies et ne laisse que les vieilles peaux aux autres. Décidément, je déteste cette ville !


[…]

Londres, 5 janvier 1972
Depuis quelques jours, je m’interrogeais, la quasi-absence d’activité démoniaque dans cette ville me paraissait suspecte. Au bar dans lequel je vais tous les soirs, un vampire m’a donné un début de réponse. Il m’a expliqué que dans cette ville siégeait un étrange groupe. On l’appelle le « Conseil des Observateurs ».
« Mais ils observent quoi ? » lui ai-je demandé aussitôt. « Nos ennemies jurées » m’a t il répondu avec un air tellement effrayé qu’il m’en a fait froid dans le dos.
- Qui sont-ils ?
- Elles ! Me corrigea-t-il aussitôt. Ce sont des femmes. Ou plutôt Une femme !
Une femme, sur ce coup là, j’ai cru qu’il plaisantait. Je me suis mis à rire, en lui disant que ces idioties ne prenaient pas avec moi. Mais il gardait cette même tête d’abruti apeuré.
- Tu veux dire que tu ne connais pas l’existence de la Tueuse de vampires?
- C’est quoi ça encore ? Une légende pour faire peur aux vampires qui ne se brossent pas les dents après avoir dévoré un humain ? ai-je demandé, encore persuadé qu’il se moquait de moi.
- A chaque génération, une Tueuse s’éveille. Elle seule, grâce à une force surhumaine peut se dresser contre nous. Les observateurs sont là pour la guider et former les futures tueuses. De la graine de vermine, celles-là aussi. Même si elles n’ont pas la force de la Tueuse élue, elles sont quand même sacrément dégourdies. Et… je t’avouerais que les observateurs bien entraînés sont assez effrayants aussi.
Tout ce qu’il m’a révélé m’a fait beaucoup réfléchir cette nuit. A vrai dire, je ne me sens pas vraiment rassuré d’être dans la ville qui abrite des centaines d’observateurs et je ne sais combien de tueuses potentielles…

Finalement, je crois que je suis plutôt nomade. C’est ce qui me caractérise le plus. Je vais déménager une fois de plus, mais cette fois-ci, je vais éviter les capitales, c’est bien trop mal fréquenté !

[...]

Southampton, 19 août 1977
La nouvelle court partout en ce moment. Un vampire a réussi à tuer une Tueuse ! Et apparemment, ce ne serait pas sa première fois. Ce vampire s’appelle Spike. Les copains du bar m’en ont fait le portrait tout à l’heure. C’est tout à fait le genre de type à qui je voudrais ressembler ! Apparemment, il faisait parti de l’illustre gang d’Angelus. Ces deux types et leurs femmes, deux délicieuses créatures sanguinaires Darla et Drusilla, ont semé la terreur pendant quelques dizaines d’années… jusqu’au jour où ce malheureux Angelus (qui était pourtant un modèle pour beaucoup d’entre nous) a été maudit par des saloperies de Gypsies.
Heureusement, ça n’a pas empêché Spike de continuer les massacres et il s’est donné un défi plutôt intéressant : Celui d’assassiner les Tueuses. Il a réussi en 1900 en Chine et vient de réitérer l’exploit à New York. Quel démon, ça me laisse rêveur. Moi aussi, j’aimerais qu’on parle de moi dans le monde des ténèbres. J’aimerais faire quelque chose qui me distingue des autres. J’en ai marre de faire parti de ces trouillards qui se terrent dans les égouts en tremblant à l’évocation de la Tueuse. Au contraire, J’aimerais que les humains tremblent en entendant mon nom, que les démons et les vampires le prononcent avec admiration. Comme lorsqu’ils parlent de Spike, de Darla, de Drusilla… Ou même d’Angelus avant cette histoire de malédiction…
C’est décidé à partir de demain, je m’entraîne à me battre… Et je me renseigne sur le tarif des mercenaires, on ne sait jamais…

[…]

Bath, 8 février 1993
On m’avait dit que les Tueuses étaient fortes. Mais on avait omis de me dire qu’elles pouvaient être très jolies aussi. Après des mois de recherche pour savoir où elle se trouvait, après avoir monté un gang de vampires idiots, soumis, mais suffisamment forts pour se battre, je me suis offert le plaisir de l’espionner. Ma proie.
Quand je l’aurais tuée, tout le monde parlera de moi avec respect et admiration. Mais pour l’instant, l’épier est un vrai délice. D’ailleurs, je ne suis pas le seul à la trouver à mon goût. On dirait que son observateur pense la même chose que moi. Après les patrouilles de la jeune fille, ils se retrouvent chez lui et c’est parti pour la nuit. J’en serais presque choqué, si je n’étais pas un vampire bien entendu ! Dommage qu’elle soit une Tueuse. Si elle avait été une fille normale, j’en aurais bien fait mon quatre heures.
Pour en revenir à ma « mission », mes prochaines nuits seront consacrées à l’analyse de sa technique. Quand je me sentirai prêt, nous attaquerons.


Bath, 15 février 1993
Ce soir, nous avons affronté Trish. Quelle peste. Je retire tout ce que j’ai pu dire sur elle auparavant. Non seulement elle est insolente, mais en plus, elle s’est permis d’occire quatre de mes acolytes… Bon, ce ne sont que mes laquais, mais tout de même. Quel manque de correction ! La prochaine fois, elle ne s’en sortira pas aussi bien.

[…]

Bath, 20 Mars 1993
… Nouvelle attaque… Nouvel échec. Cela commence à devenir agaçant. Tant pis, si je ne la tue pas de mes mains. Si mes attaques continuent à échouer, on va finir par se moquer de moi partout. Je dois trouver une solution très rapidement. Ce soir, un ami démon m’a parlé des mercenaires Morzheks. Pas cher et plutôt fidèle, ce démon est aussi très résistant… Il faut que j’y réfléchisse.

[...]

Bath, 12 Avril 1993
C’est fait ! La Tueuse est morte. Bon, tout ne s’est pas passé tout à fait comme je l’ai prévu, étant donné que son observateur est arrivé et qu’il l’a aidé à tuer mes mercenaires. Heureusement, il n’a pas pu empêcher sa mort qui fût particulièrement sanglante pour mon plus grand bonheur. Et finalement, cela m’arrange bien que les mercenaires soient morts. Je n’aurai rien à payer !
Bon, par contre, l’amant de la Tueuse, son observateur est plutôt en colère. Ne sachant pas trop ce qu’il me prépare, je ferais mieux de quitter cette ville. Peut-être est-il capable d’appeler ses collègues, la nouvelle Tueuse et les potentielles pour se venger de moi ?
Malgré tout, mon rêve est réalisé, je suis le nouvel « Ennemi n°1 » des Tueuses, celui dont le nom éclipsera celui de Spike.


[…]

Vienne, 25 mai 1993
Quelle terrible déception ! Ici personne n’a entendu parler de mes exploits à Bath. Tout le monde sait que la Tueuse est morte, mais le monde des ténèbres s’accorde à en donner le mérite à ces saletés de démons Morzheks.
Pire, lorsque je leur dis que c’était moi son plus grand ennemi, personne ne me croit…
Il faut encore que je trouve quelque chose pour me distinguer…


[…]

Paris, 5 novembre 2002
Je sens le Mal Premier qui s’éveille. Je le sens qui m’appelle vers la Bouche de l’Enfer. Quelque chose d’énorme se prépare. Une véritable apocalypse approche et cette fois-ci, c’est lui qui en est l’auteur. Tous les démons et vampires sont invités à la fête. Cette fois-ci, je crois bien que c’est l’occasion ou jamais de me distinguer. Demain, je partirai pour les USA, j’y monterai peut-être un nouveau gang. Nous sèmerons le chaos sur notre chemin. Et je m’attaquerai en priorité aux ennemis principaux de mon Maître : les observateurs et les potentielles. J’espère me faire remarquer ! Peut-être même me donnera-t-il un rôle important dans cette nouvelle guerre ?

[…]

Huntsville, 5 février 2003
Ce soir, j’ai fait une rencontre plutôt intrigante. Alors que j’attendais tranquillement l’éveil de mon futur disciple, j’ai surpris une jeune potentielle qui « patrouillait » ! Et elle n’était même pas une Tueuse ! Quelle petite présomptueuse… Je me suis amusé avec elle un moment, mais rapidement quelque chose de très étrange s’est produit. Alors qu’elle me fixait méchamment, une chaleur terrible s’est dégagée de son corps, et j’ai presque senti grésiller mes cheveux. Fort heureusement, mon disciple a choisi ce moment délicat pour lui sauter dessus et la déconcentrer.
Quoi qu’il en soit, elle semble posséder un don encore incontrôlé de pyrokinésie. Aurait-elle des origines démones ? En tout cas, cela est très intéressant. Je vais la mettre sur ma liste de victime, cela fera sûrement plaisir au Mal Premier…


[…]

Huntsville, 8 février 2003
[…]
Impossible de mordre le rejeton de la potentielle. Nous avons essayé Lucas et moi, mais chaque fois que nous nous approchons d’elle avec le désir de la mordre, elle se met à pousser des cris stridents et la même chaleur que celle de sa mère se dégage d’elle. Je pense même que le phénomène est plus fort que la dernière fois dans le cimetière. Les cheveux de Lucas se sont enflammés alors qu’il s’approchait d’elle. Je ne peux pas prendre le temps d’étudier ce cas. Dans moins d’une heure, nous tuons sa mère et l’observateur. Je m’occuperai du bébé plus tard. Mais malgré tout… Il y a quelque chose de louche dans leur héritage génétique. Cela m’étonnerait qu’elles soient entièrement humaines ces deux là.

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14e chapitre


Citation :
Nouvelle arrivée
15 février 2003



Depuis la lecture du journal d’Angus De Wilde qui s’était révélé finalement assez instructif, surtout concernant Leane, Chase s’était demandé à plusieurs reprises comment aborder le sujet de ce don étrange dont elle et Lily avaient fait preuve durant les pénibles évènements de ces derniers jours. Et si le vampire avait eu raison ? Si cette faculté de dégager cette chaleur suspecte était un signe d’un quelconque héritage démoniaque ? Il fallait qu’il fasse des recherches sur les possibles explications de ce phénomène. Il devait éviter d’angoisser la jeune femme pour rien de concret. Surtout pas après le choc qu’avait provoqué l’enlèvement de Lily.

Un autre point l’avait fortement intrigué. Parmi les lettres du vampire, Chase avait trouvé une correspondance régulière avec un démon vivant à Sunnydale. La lettre la plus récente datait du 1er février. Le correspondant de De Wilde lui racontait une aventure récente au bar de Willy, un lieu très fréquenté par les démons. Apparemment, la Tueuse avait débarqué en plein milieu du bar, accompagnée de jeunes potentielles dont elle faisait la formation. Mais le pire aux yeux de ce démon était la reconversion de Spike. Cela faisait déjà 3 ans environ qu’il était passé dans le camp de la Tueuse. Mais il avait fait encore pire que trahir le monde des ténèbres : il était allé délibérément chercher son âme par amour pour Buffy Summers. D’après le correspondant du vampire, c’était une abomination et plusieurs puissants démons de la ville avaient lancé des mises à prix pour voir tomber la tête du vampire blond ainsi que celle d’Anyanka, ancien démon de la vengeance qui elle aussi s’était rangée du côté de la Tueuse.
Il semblait que dans cette ville, chacun devait choisir clairement son camp : soit celui du Mal Premier qui garantissait une « non-vie » heureuse et sanglante. Soit celui de la Tueuse, ce qui évidemment était extrêmement mal vu aux yeux des démons.

Chase comprenait également, en lisant entre les lignes, que les habitants quittaient petit à petit cette ville maudite et ceux qui restaient, devenaient fous. Mais l’information la plus importante était évidemment que des potentielles avaient rejoint Buffy Summers afin d’être formées ou plus probablement, d’être protégées. La deuxième information de taille était que l’assassin de Nikki Wood s’était repenti…
A ce sujet, l’observateur ne savait que penser. A vrai dire, il n’avait jamais trop étudié cette histoire d’âme. En quoi cela changeait-il un vampire qu’il récupère son âme ou pas ? Cela n’effaçait pas ses crimes ! Certes, il gagnait désormais une conscience et discernait le bien du mal. Certes, il éprouvait fatalement des remords quant à ses actes passés, mais cela changeait-il le passé ? Spike avec une âme, il aurait été curieux de voir ça. Toutefois par les temps qui courraient, il était appréciable qu’un combattant de sa valeur se soit rangé du côté de la Tueuse.

Alors qu’il était plongé dans ses livres, la sonnette de la porte résonna dans la petite maison. Leane qui donnait à manger à Lily, à côté de lui, jeta un regard inquiet à son observateur. La dernière fois qu’on avait sonné à la porte, les conséquences avaient été désastreuses. Mais Chase se voulut rassurant, et répondit par un regard serein et détendu. D’un pas décontracté, il se dirigea vers la porte d’entrée, et l’ouvrit.

La femme sur le pas de la porte qui le regardait avec un sourire lumineux paraissait avoir la quarantaine, avait les cheveux blonds cendrés coupés au carré, des yeux d’un bleu glacé, et une bouche pleine et charnue. Elle portait un tailleur gris strict mais féminin. A ses pieds, était posée une mallette en cuir noir.
- Bonjour Gordon ! Je suis heureuse de te revoir !
Chase était interdit. Il la regardait comme si elle sortait d’un lointain souvenir…
- J’ai changé tant que ça ? S’enquit la femme d’une voix douce.
- Evelyn ! Que fais-tu ici ? Comment nous as-tu retrouvés ? Murmura l’homme qui n’en croyait pas ses yeux.
- Quel chaleureux accueil, Gordon ! Toi, tu n’as pas changé en tout cas ! Trancha Evelyn en riant.
- Pardonne-moi, Evelyn ! Je suis vraiment mal élevé, entre donc ! Lui dit Chase d’un air embarrassé, tout en s’écartant de la porte pour la laisser passer.

Leane, qui jusque là était restée spectatrice de cette scène étrange, se leva Lily sur sa hanche, pour accueillir la femme. Celle-ci pénétrait à présent dans le salon et fit face à la jeune femme et son enfant. Elle s’arrêta net, un air de surprise passa rapidement dans ses yeux, mais bien vite, elle sourit aimablement à Leane.
- Evelyn, je te présente Leane Blair la potentielle que je forme depuis quelques mois, et sa fille Lily, annonça l’observateur.
- Bonjour mademoiselle, pardonnez mon désarroi : je savais que Gordon formait une jeune femme, mais j’ignorais que vous aviez un enfant ! S’excusa la femme, réellement navrée.
- Bonjour …Ne vous en faites pas, ce n’est rien, fit Leane d’un ton réservé.
- Leane, je te présente Evelyn Gershman, je la connais depuis mon adolescence ! Elle est une légende au sein du Conseil, la dernière fois que je l’ai vue, elle était en charge d’une potentielle en Angleterre… Mais d’ailleurs, qu’as-tu fait ensuite ?
- Je peux te poser la même question, Gordon ! Répondit-elle en riant, toi aussi tu as « disparu » ! Mais je ne suis pas là pour ça.
A ces mots, le visage à l’origine souriant de l’ancienne potentielle, se durcit.
- Il s’est passé quelque chose d’affreux, annonça-t-elle en baissant les yeux.


Un peu plus tard, après avoir couché Lily, les adultes s’installèrent à la table du salon pour parler. Attablés devant une tasse de thé, Leane et Chase étaient maintenant attentifs à ce que leur révèlerait Evelyn.
« Tout d’abord, je tiens à vous apprendre une terrible nouvelle : Le conseil n’est plus. Le Siège a explosé il y a quelques mois, tuant tous les membres qui s’y trouvaient. D’un autre côté, la majorité des agents en extérieur ont été portés disparus ou trouvés morts. Les policiers qui se sont chargés de l’enquête ont conclu à un attentat, mais n’ont jamais trouvé les coupables. Les notaires se sont chargés de faire un suivi des dossiers administratifs, pour voir à qui reviendrait l’argent du Conseil. Ils ont trouvé un document dûment signé par Quentin Travers, daté du jour de l’explosion, attestant que s’il arrivait le moindre malheur à l’organisation, toi, Gordon, tu serais l’héritier du capital du Conseil, à condition que tu acceptes de le recréer et de le diriger. »
Chase semblait accablé par la nouvelle. Pâle comme la mort, il n’osait plus dire un mot. Aussi Leane posa à Evelyn une question qui la taraudait :
- Comment avez vous appris tout ça ? Et comment saviez-vous où nous trouver ?
- Je peux comprendre que vous ayez des doutes à mon sujet. En effet, la période est trouble et il faut se méfier. Mais je vous assure qu’il n’y a rien d’anormal à tout ça. Laissez moi vous expliquer :
Depuis près d’un an, je prenais une sorte de « retraite » à Florence. Après avoir été formatrice d’observateurs en France pendant pas mal d’années, j’en avais assez… et pour tout vous dire, j’ai eu un léger désaccord avec M. Travers quant à la façon de diriger ma formation. Il m’a accusée d’insurrection envers le Conseil et m’a « gentiment » poussée vers une retraite anticipée. Il y a quelques semaines, j’ai vu arriver chez moi des avocats qui avaient trouvé mon nom et adresse dans leurs dossiers administratifs, et qui m’ont demandé si je savais où tu te trouvais Gordon. J’ai bien évidemment voulu savoir pourquoi, et ils m’ont annoncé que cela ne me concernait pas. Je leur ai alors fait croire que je savais où tu vivais mais que je serais la seule personne à qui tu accepterais de parler. Etrangement, ils n’ont pas voulu en savoir plus. Ils m’ont laissé les documents et m’ont chargée de te les transmettre. Apparemment, ils étaient très heureux d’abandonner cette affaire obscure qui les menait surtout vers des cadavres d’agents et de jeunes filles.
Pour vous trouver, ce fut finalement assez simple. J’ai fait un petit sort de localisation et me voilà. Je vous avoue que j’ai été rassurée d’apprendre que vous n’étiez pas morts. Pendant quelques temps, j’ai cru que j’étais la seule survivante ! »

Durant le monologue de son amie, Chase avait repris quelque peu ses esprits. Aussi, il lui demanda :
- Et maintenant que tu nous as retrouvés que comptes-tu faire ?
- J’aimerais t’aider à reconstruire le conseil, lui répondit-elle d’un air décidé, puis elle ajouta d’une petite voix : « J’aimerais donc rester avec vous si cela ne vous dérange pas trop… Je ne suis pas trop rassurée avec ces envoyés du Mal Premier qui courent les rues, et on n’est jamais aussi fort que lorsque l’on est plusieurs, vous ne croyez pas ? »



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MessagePosté le : 29 Mar 2005 08:34
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15e chapitre

Citation :
Huntsville
20 février 2003




Le coup était parti trop vite pour que Leane puisse le stopper. A moitié assommée, elle tomba à la renverse dans la boue froide du cimetière. « Et voilà, encore un pantalon crade, cette saloperie va me le payer ! » pensa la jeune fille en se relevant prestement. Le vampire n’attendit pas qu’elle se relève, et lui lança un nouveau coup de pied que la potentielle évita cette fois-ci.
- Ah non, tu ne m’auras pas deux fois ! le menaça Leane. Rageusement, elle sortit son pieu de sa ceinture et le pointa en avant.
- Concentre-toi davantage, tu aurais pu prévenir cette attaque ! lui cria Chase qui se tenait à quelques mètres.
- Plus facile à dire qu’à faire, marmonna la jeune fille, tout en évitant les coups de poings de la femelle vampire.
Subitement, Leane se jeta sur son adversaire, et se mit à enchaîner furieusement quelques coups violents. Un moment plus tard, elle finit par prendre le dessus. Dans un dernier mouvement, rapide comme l’éclair, Leane enfonça son pieu dans le torse du vampire qui disparût dans une explosion de poussière. Alors que la jeune femme était en train de s’épousseter, l’observateur s’approcha d’elle en applaudissant.
- Bravo, c’était un très beau combat ! lui dit-il réellement impressionné.
- Merci… Mais je ne m’attendais pas à ce qu’elle soit aussi forte ! Elle venait juste de sortir de sa tombe !
- Si elle était sportive lorsqu’elle était humaine, ça peut tout à fait s’expliquer… mais tu sais, la plus étonnante des deux, c’est toi. Je ne te l’ai jamais dit, je crois, mais je n’ai jamais vu de potentielle aussi forte. C’est proprement hallucinant.
- Tu m’as bien entraînée, il faut croire, répliqua-t-elle en souriant.

Tout en répondant à son sourire, Chase s’interrogeait. Il n’avait pas encore parlé du journal d’Angus et des suppositions que le vampire avait émises au sujet de Leane et sa fille. La force peu commune que possédait la jeune femme allait dans le sens de l’hypothèse du sang de démon, et l’observateur craignait sa réaction lorsqu’il lui évoquerait ses doutes.
- Tu es bien silencieux, quelque chose te tracasse ?
- Il se fait tard, si tu veux nous pouvons rentrer, tu as bien combattu !
- Depuis qu’Evelyn est avec nous et veille sur Lily, je me sens plus rassurée. J’aimerais continuer à patrouiller, si tu n’es pas trop fatigué bien sûr ! insista-t-elle pour le provoquer.
- Fatigué ? Tu me prends pour un vieux croulant ou quoi ? Continuons, alors…
Ils se mirent à marcher tranquillement le long des chemins herbeux du cimetière. Leane semblait préoccupée.
Quelques minutes plus tard, elle se tourna vers son observateur.
- Dis… tu ne m’as jamais réellement parlé d’Evelyn. Rassure-toi, je l’aime bien… Sinon, je ne laisserais pas ma fille avec elle…
- Mais ?
- Je ne sais pas, il y a quelque chose de mystérieux en elle. Tu m’as dit que tu la connaissais adolescent, vous avez eu une histoire ensemble ?
Chase se mit à rire.
- Evelyn et moi ? Non, je dois admettre que c’est une très jolie femme, mais il y a effectivement quelque chose que tu dois savoir. Premièrement, elle est une ancienne potentielle qui n’a jamais été appelée. Et Deuxièmement, elle n’a pas l’âge que tu sembles lui donner. C’est elle qui m’a formé au métier d’observateur.
- Comment ? Mais, c’est impossible, tu m’as dit qu’on t’a formé à l’adolescence… Comment est-ce possible, elle ne peut pas avoir plus de 40 ans ?
- En fait, si mes calculs sont bons, elle a environ soixante ans. Mais je te l’accorde, elle fait beaucoup moins, ajouta-t-il en souriant.
La potentielle était muette de saisissement.
- Je dois t’apprendre quelque chose sur ta condition. Il semblerait que les élues « vieillissent » beaucoup moins vite que nous autres, pauvres et banals humains. Potentielle ou Tueuse, vous partagez toute cette caractéristique. C’est un piètre avantage si l’on considère la vie terriblement risquée que vous menez lorsque vous êtes élues.
Après un long silence, Leane sourit.
- Bon, c’est une bonne nouvelle après tout, si je ne suis pas élue, je pourrais voir grandir ma fille, et probablement avoir la chance de connaître mes futurs petits-enfants ! Je serais même sûrement une grand-mère canon… plaisanta-t-elle.
- Le plus important à savoir est qu’Evelyn est une femme très sage et qui possède une force qu’elle sait utiliser. Qu’elle se joigne à nous et la meilleure chose qui pouvait nous arriver. Elle sera d’une très grande aide pour la reconstruction du Conseil.
- A ce propos, comment comptes-tu t’y prendre ?
- Nous y réfléchissons depuis qu’Evelyn est arrivée. Il faut d’abord que nous fassions des recherches pour savoir si des agents dans le monde sont encore vivants. Et nous devons retrouver les potentielles qui ont été épargnées par le Mal Premier. Nous changerons également quelques règles que nous jugeons trop conservatrices et archaïques.
Ils échangèrent des idées à ce sujet, pendant encore une heure. N’ayant décelé aucune activité maléfique, ils prirent le chemin du retour.



Quelque part à quelques kilomètres du cimetière, une ombre filait silencieusement dans la nuit, longeant les murs sales d’une ruelle. Une dizaine de mètres plus loin, elle s’arrêta et se tourna vers le mur. Après avoir fait un geste mystérieux de la main, une porte en bois sombre apparût. L’étrange silhouette entra dans la boutique de magie, le secret le mieux gardé d’Huntsville.
Le vendeur, un petit homme très âgé, était en train de ranger des livres sur une étagère lorsqu’il entendit la porte claquer. Sursautant, il se retourna prestement et vit une silhouette de grande taille sous une cape noire, le visage dissimulé par une large capuche.
- Bonsoir, permettez-moi de vous demander de soulever votre capuche. J’aime voir la tête de mes clients !
- Bonsoir, Miles. Tu as beaucoup vieilli depuis la dernière fois, mais tu es toujours le même, dit l’homme tout en découvrant son visage. Il avait une peau couleur de cuivre, et des yeux d’un vert luminescent, ses traits étaient si fins qu’ils le rendaient presque androgyne.
- Hartis ! Quelle surprise, toi par contre, tu n’as pas changé en vingt ans. Qu’est-ce qui t’amène ici ?
- C’est assez personnel. Ce soir, je me contenterais de t’acheter quelques produits. Donne-moi tout ce qu’il faut pour un vulgaire sort de localisation.
- Tu sais, je connais pas mal de gens dans cette ville, je pourrais t’aider ! Tu ne veux pas me dire qui tu recherches ?
- Une jeune fille… Elle s’appelle Leane Blair.

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MessagePosté le : 29 Mar 2005 08:35
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16e chapitre

Citation :
Dîner
22 février 2003



Les journées passaient et Chase ne trouvait pas le courage de parler de ce qui le préoccupait. Il ne savait pas comment aborder le sujet avec elle, et il se demandait même si elle avait conscience de son don. Certains jours, il se demandait si au contraire elle le connaissait et faisait tout pour le cacher. De plus, il avait d’autres choses à penser et son emploi du temps était très chargé: le jour, il faisait des recherches avec Evelyn et le soir, il partait en patrouille avec sa protégée. Bien entendu, il aurait pu en parler durant les rondes au cimetière lorsqu’il n’y avait pas trop d’activité mais Leane semblait se remettre doucement de l’enlèvement de Lily. Chase ne voulait pas l’assommer d’hypothèses inquiétantes.
Pourtant, plus le temps passait plus il réalisait à quel point sa potentielle était différente de toutes celles qu’il avait connu. Tout d’abord par cette force impressionnante dont elle faisait preuve mais également à cause de cette chaleur qui se dégageait d’elle par moment. Lors des patrouilles, au moment des combats, il avait ressenti à nouveau son aura « enflammée ».

Ce soir, alors qu’ils étaient tranquillement en train de dîner tous les trois et que la petite dormait paisiblement, il dirigea subtilement la conversation vers des souvenirs familiaux. Il raconta quelques anecdotes amusantes à propos de ses parents puis demanda à Leane :
- Et toi ? Tu es tellement mystérieuse… comment étaient tes parents ? Comment s’est passé ton enfance ?
- Il n’y a pas grand chose à en dire. Je n’ai pas eu une enfance à problèmes…répondit-elle avec prudence
Toujours cette réticence à parler d’elle-même… Malgré tout, Chase décida de la pousser un peu plus.
- Tu dois sûrement avoir des choses à raconter ! Que faisaient tes parents ?
- Mon père tenait une boutique de déco à Huntsville qui ne marchait pas trop mal. Cela nous permettait de vivre plutôt aisément. Ma mère était femme au foyer. Elle s’est beaucoup occupée de moi lorsque j’étais enfant… C’étaient des gens biens.
- Tu sais, au Conseil on avait noté que les potentielles le sont souvent de mères en filles, alors peut-être…
- Cela m’étonnerait franchement, coupa Leane, ma mère était douce, très discrète, je dirais même un peu effacée. En fait, j’avais toujours l’impression qu’elle était un peu ailleurs. Parfois, elle avait des moments d’absences et si je lui parlais à ce moment là, elle ne m’entendait absolument pas. Elle était aussi assez …trouillarde. Il lui arrivait souvent de sursauter pour un rien. Elle avait par moment l’air paniquée…
- Peut-être cela venait-il de sa famille. Tu la connais ?
- Non, d’après ma mère, elle était orpheline et ne connaissait pas sa famille…
- Et ton père ?
- C’est terrible à dire, mais … je m’entendais davantage avec lui. C’était un bon vivant, généreux. Il avait toujours le sourire, toujours à faire des blagues. Il était énergique, cultivé… C’était un père génial, ajouta-t-elle tristement.

Un silence embarrassé s’installa à la table. Chase n’osait pas reprendre la parole et Leane semblait plongée dans ses souvenirs. Mais Evelyn qui avait suivi l’échange avec attention, intervint soudain.
- Pardonne moi Leane de vouloir réveiller ta mémoire, mais une chose m’intrigue… Tu semblais avoir des problèmes relationnels avec ta mère. T’es tu jamais demandé, avec le recul, d’où ils provenaient ?
- Non, depuis le jour de leur mort, j’ai voulu apprendre à vivre sans eux. Je ne voulais pas m’enfoncer dans le chagrin et je me suis forcée à ne plus « penser » à eux. Oh, bien sûr, c’est impossible ! Ils sont toujours dans mon cœur… Mais, je n’ai jamais cherché à m’enfoncer dans mes souvenirs, c’était trop…dur.
- Mais puisque nous en parlons aujourd’hui. Ne voudrais-tu pas essayer de comprendre ?
Chase s’alarma, il estimait qu’Evelyn dépassait les limites fixées par Leane. Mais étrangement, la jeune femme ne semblait pas être trop perturbée. Elle répondit calmement à l’ancienne observatrice.
- Je crois que je lui en ai voulu de m’avoir fait peur, enfant. Je me souviens des histoires de monstres qu’elle me racontait… Elle les racontait avec tellement de cœur que j’y croyais totalement. D’ailleurs, je lui ai mis longtemps sur le dos les cauchemars terribles que je faisais chaque nuit. Aujourd’hui je sais qu’ils étaient dû à ma condition de Potentielle, mais à l’époque je l’ignorais et je rendais ma mère responsable de mes frayeurs. J’avais en horreur ces crises d’angoisses. J’étais terrorisée à chaque fois qu’elle commençait à sursauter et regarder partout autour d’elle comme si elle attendait qu’un monstre lui saute dessus…

Au fur et à mesure qu’elle racontait ses souvenirs, Leane prenait conscience du parallèle étrange qui s’établissait petit à petit. Sa mère lui parlait de monstres et tremblait d’en voir un l’attaquer, et aujourd’hui, Leane les combattait.
Evelyn, doucement, lui posa une nouvelle question :
- Je vois que tu établis des liens. Peux-tu répéter avec autant d’assurance que ta mère n’était pas une Potentielle ? Ou bien avait-elle d’autres dons ?
- Je comprends où tu voulais en venir… Effectivement, maintenant je vois les choses autrement. Malgré tout, même si elle peut sembler étrange, je suis intimement convaincue que ma mère n’était pas une potentielle. Toutefois… Elle avait quelque chose de différent.
- Peux-tu nous raconter des souvenirs précis ?
Leane fronça les sourcils. Il semblait que quelque chose la perturbait terriblement. Quelques minutes plus tard, elle répondit enfin d’une petite voix :
- Je ne comprends pas ce qu’il se passe… Je n’ai que des impressions globales. Je suis incapable de me souvenir de la moindre anecdote la concernant! Je suis incapable de vous décrire physiquement ma mère…
Evelyn comprenant sa douleur, la rassura immédiatement :
- Ne t’en fais pas Leane. Je connais des méthodes d’hypnoses régressives. Nous pourrons faire une séance demain après midi, si tu le désires. En attendant, ne penses plus à tout ça ! Parlons donc d’autres choses ! Dis-moi Leane, que dirais-tu de nous faire une après-midi shopping bientôt ? Je n’ai pas pris beaucoup de vêtements en venant vous voir et je suis sûre que je trouverai mon bonheur dans les boutiques d’Huntsville.

Le repas se termina dans une ambiance sereine, les femmes devisant gaiement entre elles, imaginant leurs futurs achats. Mais Chase, malgré son visage souriant, était préoccupé par les révélations de Leane. Le mystère au sujet de sa famille s’épaississait encore un peu plus, et il avait hâte d’entendre les révélations qui ne manqueraient pas de se faire lors de la séance d’hypnose.

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MessagePosté le : 29 Mar 2005 08:36
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17e chapitre

Citation :
Hypnose
23 février 2003



Pendant la matinée, Evelyn avait préparé soigneusement le salon pour installer une atmosphère paisible et rassurante et lorsque Leane y entra, elle se sentit étonnamment bien. Des parfums d’encens embaumaient délicieusement la pièce plongée dans une semi-obscurité grâce aux lourds rideaux fermés et aux dizaines de bougies allumées un peu partout. Au centre de la pièce, l’observatrice avait placé le fauteuil le plus confortable ainsi qu’une petite table sur laquelle étaient posés des cristaux de différentes couleurs. Guidée par Evelyn la jeune femme s’installa confortablement dans le fauteuil.
- A partir de maintenant, tu vas n’écouter que ma voix. Tu vas oublier le monde qui t’entoure. Rien ne te perturbera. Il n’y aura que ma voix qui te guidera dans ce voyage dans le passé. Je ne te demande qu’une chose : Te détendre, faire le vide en toi et me faire confiance.
Leane se laissa porter par la voix douce et chaude de l’observatrice. A la demande de cette dernière, elle se mit à fixer le cristal bleu sombre qu’Evelyn tenait devant la jeune femme. Petit à petit son corps devint plus lourd, presque insensible, ses yeux se fermèrent et elle tomba en état de transe.

- Tu pourras décrire tout ce que tu vois au fur et à mesure. Nous commençons par l’année 1990, tu as neuf ans.
Il fait nuit, je suis dans mon lit, sous la couette, et j’essaye de me boucher les oreilles. J’ai peur.
Pourquoi as-tu peur Leane ?
J’entends mes parents se disputer en bas. Ils essayent de parler tout bas, mais même leurs chuchotements ressemblent à des cris. Je suis sûre que c’est à cause de cet homme étrange qui est venu à la maison il y a quelques jours, quand ni Papa, ni moi n’étions là. Je suis trop curieuse… Je sais que je ne dois pas faire ça, mais je meurs d’envie de descendre. Je sors de mon lit doucement et je rejoins doucement l’escalier sur la pointe des pieds. Oups, le plancher vient de craquer. Mes parents n’ont rien entendu apparemment. Je descends doucement l’escalier. Ils sont dans la cuisine, mais la porte est ouverte. Je m’assoie sur une des marches, un peu en hauteur. D’ici, je vois ce qu’il se passe et j’entends mieux. Maman fait semblant de faire la vaisselle mais je sais que c’est pour se donner une contenance. Papa lui, est en train de faire les cents pas.
- Je ne comprends pas Myra ! Qu’il ait osé venir te voir dans NOTRE maison, déjà, j’ai du mal à le digérer ! Mais que toi tu me demandes de lui pardonner ? Et PIRE ! Tu me proposes d’inviter ce MONSTRE à dîner ? Mais tu perds la tête ma pauvre !
- Comment peux-tu le traiter de monstre ! Il est de mon sang, je te le rappelle, il a veillé sur moi pendant plusieurs années !
- Il a voulu nous séparer ! J’ai l’impression que tu l’oublies trop vite. Et Dieu sait ce qu’il aurait été capable de me faire si tu ne l’en avais pas empêché !
- Il n’a rien fait du tout ! Il nous a laissé tranquille ! Pourquoi ne peux-tu pas lui pardonner ! C’était il y a tant d’années …
- Le temps ne fait rien, je ne veux plus jamais revoir ce…cette créature chez moi. Je ne veux plus que tu le voies non plus !
- Je le verrai si je veux !
Les assiettes dans l’évier viennent d’exploser… Je ne comprend pas ce qui s’est passé ! Oh, maman vient de tourner la tête vers moi. Je crois qu’elle m’a vue. Il ne vaut mieux pas que je reste ici.

Leane, maintenant, que tu es dans ton passé, je laisse à ton subconscient le choix des souvenirs marquants.
A présent où es-tu ?
Je suis dans le couloir, il faut que j’aille me brosser les dents.
Quel âge as-tu ?
J’ai sept ans. Maman m’a acheté une nouvelle brosse à dent, je veux l’essayer. Je vais dans la salle de bain. Je pousse la porte. « Oh pardon, maman ! » Elle est déjà dedans, penchée vers la glace. Elle se met ses lentilles de couleurs. Je ne comprends pas pourquoi elle met des lentilles de couleurs… Je ne vois jamais ses vrais yeux. Mais là à l’instant, pour la première fois, je les ai aperçu. Elle a tourné son regard rapidement vers moi quand je l’ai surprise. Elle a vite posé ses lentilles, mais j’ai quand même eu le temps de les voir. Ses magnifiques yeux verts luminescents. Je ne sais pas pourquoi, mais ils m’ont fait penser à quelque chose de dangereux…A la kryptonite verte du dessin animé de Superman que je regarde tout le temps avec Papa.
Je me suis mise à trembler et maman a l’air triste. Je crois qu’elle a compris qu’elle me faisait peur.

Leane, nous allons voyager encore un peu. A présent que vois-tu ?
Je suis dans ma chambre.
Quel âge as-tu ?
J’ai trois ans. Je suis très fâchée.
Pourquoi es-tu fâchée ?
Maman ne veut pas que je joue. Elle me dit d’aller me coucher. Je pleure. Mais elle ne veut rien entendre. Alors je tape du pied, et je commence à crier. J’ai envie de tout casser, comme ça, maman sera bien embêtée. Je hurle fort ! Pendant que je hurle, la chaleur monte, monte dans ma chambre. Aïe, maman m’a donné une énorme gifle. Je suis tombée par terre. Ma joue me fait tellement mal, que j’ai arrêté de crier.
Par contre maintenant, c’est maman qui hurle :
- Ne refais plus jamais ça Leane ! Si tu refais une colère comme ça, la maison peut prendre feu. Tu sais pourquoi ! Tu sais de quoi je parle !
Je comprends de quoi elle parle, c’est ce que fait maman parfois pour allumer le barbecue et que papa la regarde pas. Elle allume pas le feu comme lui, elle a pas besoin d’allumettes, elle passe juste sa main au dessus. Un jour j’ai voulu faire pareil, mais ça n’a pas marché. Moi, c’est quand je m’énerve que tout se met à brûler. Cette année, à la petite classe, un garçon m’a donné un coup de poing. J’ai crié très fort, et j’ai fermé les yeux. Quand je les ai rouvert, ses cheveux étaient en feux. Ma maman a été très fâchée contre moi.
Il faut toujours que je surveille mes colères. Si je m’énerve, maman me dispute. Et je n’aime pas ça.

Et que fait ton père ? Est-il fâché contre toi aussi ?
Non, il ne sait pas. C’est un secret entre maman et moi. C’est comme les histoires qu’elle me raconte le soir avant de dormir. C’est notre secret. Le secret du feu. Il n’y a que Maman, moi et son ami qui connaissons le pouvoir du feu. Papa lui ne sait pas faire le Feu.C’est bien Leane. Tu peux te réveiller maintenant. Tu te souviendras de tout ce qui s’est passé.

Lorsque la jeune femme ouvrit ses yeux, elle était en larmes. Tous les souvenirs qu’elle avait enfoui malgré elle avaient ressurgi, dénaturant tout ce qu’elle avait gardé en mémoire. Non, son père n’était pas un homme aussi formidable qu’elle le croyait. Et sa mère… malgré ces flash-back, paraissait encore plus mystérieuse qu’auparavant. Qui était elle réellement ?


A quelques kilomètres de là, dans la chambre d’un motel décrépi, Hartis venait de terminer son sort de localisation. Sur la petite carte achetée au garage du coin, un petit point rouge scintillait. La nouvelle demeure de Leane.

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MessagePosté le : 29 Mar 2005 08:38
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18e chapitre

Citation :
Luttes
27 février 2003



Cela faisait plusieurs jours que Leane sentait une présence étrange non loin d’elle. Elle ne savait pas vraiment comment l’interpréter et où elle se trouvait, mais elle était bien là. Toutefois, elle n’avait parlé à personne de cette impression alarmante car leur première préoccupation était de découvrir d’où venait réellement Myra, sa mère et ce qu’elle était exactement. En effet, ils avaient désormais compris qu’elle ne pouvait pas être humaine, ou du moins pas entièrement. Ces yeux étranges, ce don et elle avait parlé à son mari d’une « créature » de son « sang ». Leane avait mis peu de temps pour digérer ce choc. Apprendre à 22 ans que sa mère était peut-être un démon ou du moins une créature non humaine aurait pu assommer n’importe qui mais Leane n’était pas une personne comme les autres. Les épreuves de sa vie l’avaient endurcie et ils l’avaient compris durant l’hypnose, sa mère l’avait éduquée pour contrôler le plus possible ses émotions.
Aussi très rapidement, les observateurs et Leane s’étaient plongés dans les livres pour tenter de retrouver qui était réellement Myra. Cependant, les recherches pour l’instant s’avéraient vaines. Dans aucun de leurs livres, ils n’avaient trouvé de créatures ressemblant à des humains, possédant des yeux verts luminescents et ayant des pouvoirs sur le feu.
Pour se défouler la nuit venue, la potentielle et Chase partaient patrouiller de longues heures dans le cimetière, pendant qu’Evelyn veillait sur Lily.

Ce soir-là toutefois, une menace plus importante que les faibles vampires qu’ils avaient combattus ces derniers jours les attendait. Ils marchaient depuis une demi-heure dans la pénombre lorsqu’ils surprirent trois démons gluants, visqueux et surtout immenses qui visiblement tenaient une sorte de « réunion secrète ». Ils eurent tout juste le temps de se cacher prestement derrière l’entrée d’une crypte.
- Ils sont trop nombreux pour nous, nous n’arriverons jamais à les battre tous les trois, murmura Leane.
- Le mieux serait d’attendre qu’ils se séparent et on les prendra un par un, suggéra Chase.
Ils restèrent tapis dans l’ombre, entre le mur du tombeau et les arbres qui ornaient abondamment le cimetière. De cet endroit, ils pouvaient aisément entendre la conversation des démons et les surveiller discrètement. Alors qu’ils espionnaient les créatures visqueuses non loin d’eux, Leane ressentit à nouveau la présence. Or cette fois-ci la sensation était plus intense que les jours précédents. Elle jeta un rapide coup d’œil derrière elle mais ne vit rien bouger. « Je dois devenir parano… » se morigéna-t-elle tout en se concentrant à nouveau sur la réunion démoniaque.

Quelques instants plus tard, les démons partirent chacun de leur côté et l’un d’eux passa à quelques mètres de Leane et Chase. Ces derniers attendirent encore une minute et après avoir échangé un rapide regard, se précipitèrent à sa poursuite, l’épée à la main. Ils ne tardèrent pas à rattraper le démon qui était presque arrivé à la sortie au nord du cimetière. La surprise et la rapidité de l’attaque leur donna un petit avantage au début du combat mais il fut hélas de courte durée. Le monstre était terriblement agile et contrait avec facilité les coups de l’observateur et de sa protégée. Il ne tarda pas à blesser gravement Chase d’un coup de griffes acérées et celui ci tomba à terre, la gorge en sang. Leane luttait vaillamment mais elle sentait que cette fois-ci, le combat était au dessus de ses forces. Un coup d’épée chanceux trancha l’épaule gauche du démon, toutefois le coup ne l’arrêta pas. Il s’approchait toujours un peu plus de la jeune fille et elle avait de plus en plus de mal pour parer ses attaques.
Alors que tout semblait perdu, une silhouette dissimulée sous une cape sombre se dressa soudainement entre le démon et Leane qui tomba à la renverse. Brusquement, le démon s’enflamma en poussant un hurlement de douleur. Il mourut en un instant dévoré par les flammes.
La silhouette se retourna vers Leane et lui tendit la main. Totalement hébétée par ce qu’il venait de se produire, elle mit quelques secondes avant de comprendre et enfin saisit la main de son sauveur qui l’aida à se relever.
- Nous devons tout de suite aider votre équipier, il a l’air salement blessé, suggéra l’homme tout en se précipitant vers Chase. Le pauvre observateur était en effet dans un piteux état, une griffe avait déchiré une partie de sa gorge et il saignait abondamment. Déchirant prestement une large bande dans sa cape, l’étranger s’en servit comme un pansement de fortune pour éviter que Chase perde trop de sang.
- Ne vous inquiétez pas, apparemment la griffe n’a pas atteint son artère. Il survivra ! Je vais le porter jusqu’à votre voiture, nous devons l’emmener immédiatement à l’hôpital !
Sans chercher à se poser plus de questions, Leane courut vers la voiture suivie de près par l’étranger qui soutenait Chase. Ils l’allongèrent précautionneusement sur le siège arrière et montèrent à sa suite.

Quelques minutes plus tard, ils arrivèrent aux urgences.
- Je porte votre ami jusqu’à la salle d’attente, mais je vous attendrai dehors. Je ne pense pas faire une très bonne impression avec cette cape et je n’aime pas attirer l’attention sur moi, prévint l’étranger.
Chase fut rapidement pris en charge, après avoir rempli quelques papiers et vu le médecin qui s’occuperait de l’observateur, Leane sortit de l’hôpital pour retrouver leur mystérieux sauveur.
Il se tenait près de la voiture, sa taille impressionnante, son visage dissimulé sous une large capuche, sa cape noire… En le regardant, Leane ne put s’empêcher de frissonner.
- Il est temps que je me présente, dit l’homme en ôtant sa capuche, je m’appelle Hartis et j’étais un ami de votre mère. Je vous cherche depuis quelques jours déjà. Navré d’arriver en de telles circonstances.
Ce visage… Il ressemblait tellement à celui de Myra. Il avait les mêmes yeux verts luminescents, la texture de la peau était la même hormis le fait que celle de cet homme était beaucoup plus cuivrée. Il avait les mêmes traits fins que ceux de sa mère. En fait, il aurait pu facilement passer pour son frère.
- On peut dire au contraire que vous êtes arrivé au bon moment. Sans vous, Gordon et moi, nous serions morts. Merci pour votre aide, lui dit doucement Leane, la gorge serrée par l’émotion.
- C’est tout à fait normal, je ne pouvais pas laisser la fille de Myra en si mauvaise posture !
- Ecoutez, je suis un peu embarrassée… Je ne voudrais pas paraître impolie mais je dois aller au chevet de Gordon… et appeler l’amie qui veille sur ma fille. Elle doit être terriblement inquiète…
- Faites, faites, ne vous en inquiétez pas pour moi. Je repasserai vous voir quand tout ira mieux. Et ne vous en faites pas pour les démons du cimetière. Je m’en occuperai.
- Il faut vraiment que nous parlions ensemble, j’ai beaucoup de choses à vous demander… Vous reviendrez me voir ? C’est sûr ?
- Bien sûr ! Je ne vais pas disparaître dans la nature, j’ai trop de choses à rattraper ! Ne vous en faites pas pour moi. Filez plutôt au chevet de votre amie.

Alors que Leane rejoignait l’entrée de l’hôpital, elle se retourna une dernière fois pour faire un signe de la main à l’ancien ami de sa mère, mais celui-ci avait déjà disparu.

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