Rowan
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Mageprincesse
Inscrit le : 02 Avr 2003
Messages : 14408
Points : 37 55
Localisation : Away
Séries favorites : Buffy, Angel, Lost, Friends, Desperate Housewives, Hex, How I met your mother, Kammelott
Mageprincesse
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Allez, pour faire plaisir à tout le monde, Buffy/Angel dans une traduction que j'ai faite il y a un moment maintenant (un an je crois...). C'est EN FRANCAIS !! Je ne vise personne...
Histoire de faire durer le suspense jusqu'à demain, voici la première partie...
Titre : Iníon
Auteur : Kerry Blackwell --> kerry@forty-two.co.nz Rowan --> La fic est en anglais à l’origine, je ne suis que la traductrice.
Kerry reste l’auteur à part entière de son œuvre, elle lui appartient.
Disclaimer : les personnages appartiennent à Joss Whedon, WB, UPN, Mutant Enemy et 20th Century Fox Film Corporation
Spoiler : pas vraiment, mais il est bon de se remémorer l’épisode I Will Remember You d’Angel, saison 1…
Notes : 2018, une jeune femme débarque à Los Angeles pour y trouver les réponses à ses questions… Ce qu’elle va découvrir va dépasser de loin ses espérances. Et si Buffy avait un secret ?
Je voudrais adresser un grand merci à Kerry pour m’avoir laisser traduire sa magnifique fic et m’avoir donnée l’autorisation de diffuser cette traduction qui n’égalera jamais son œuvre originelle. Thanks a lot Kerry for all your kindness. You’re very talented, just keep on writing !
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Histoire de faire durer le suspense jusqu'à demain, voici la première partie...
Titre : Iníon
Auteur : Kerry Blackwell --> kerry@forty-two.co.nz Rowan --> La fic est en anglais à l’origine, je ne suis que la traductrice.
Kerry reste l’auteur à part entière de son œuvre, elle lui appartient.
Disclaimer : les personnages appartiennent à Joss Whedon, WB, UPN, Mutant Enemy et 20th Century Fox Film Corporation
Spoiler : pas vraiment, mais il est bon de se remémorer l’épisode I Will Remember You d’Angel, saison 1…
Notes : 2018, une jeune femme débarque à Los Angeles pour y trouver les réponses à ses questions… Ce qu’elle va découvrir va dépasser de loin ses espérances. Et si Buffy avait un secret ?
Je voudrais adresser un grand merci à Kerry pour m’avoir laisser traduire sa magnifique fic et m’avoir donnée l’autorisation de diffuser cette traduction qui n’égalera jamais son œuvre originelle. Thanks a lot Kerry for all your kindness. You’re very talented, just keep on writing !
Citation :
-1ère partie-
Je ne pouvais détacher mon regard de la monstruosité d’acier que j’avais devant les yeux et je me demandai comment j’avais pu être aussi naïve.
Elle faisait partie d’un groupe d’habitations construites apparemment au début du siècle, jusqu’à ce que de nouveaux matériaux, meilleur marché, fassent leur apparition, apportant une réponse à la crise du logement toujours croissante. De retour chez nous, nous n’avions pu échapper à ce regain d’activité dans le domaine immobilier qui, architecturalement, avait effrayé de nombreuses grandes mégalopoles à travers le monde ; mais je me rappelle très bien avoir vu ces ensembles architecturaux pousser comme des champignons sur CNN alors que je n’étais encore qu’une enfant. Ce building ne devait guère avoir plus de six ou sept ans et il ne devait certainement pas exister à l’époque où je suis née, près de dix huit ans et demi plus tôt.
Le « bébé du nouveau millénaire », c’est comme ça que ma mère m’a toujours appelée. Personne n’a jamais su la date exacte de ma naissance mais elle remonte de toute évidence à l’an 2000 ; le foyer avait supposé le mois de septembre et c’est donc naturellement à cette date que l’on a pris l’habitude de fêter mes anniversaires, mais de la seule chose dont on était sûr, c’était de l’année. Maman m’a toujours dit qu’un jour, je serai bien contente et fière d’annoncer à mes petits-enfants que je suis née au siècle dernier, ces derniers refusant évidemment de me croire. Personnellement, je n’ai jamais été aussi persuadée qu’elle et si jamais j’ai des petits-enfants un jour, je doute que ce détail historique les passionne à ce point. De plus, tout dépend comment on se place pour fixer le point de départ du nouveau millénaire…
Je déposai mon sac à mes pieds et en sortis une carte de visite toute chiffonnée. Il n’y avait pas douze heures que je me trouvais à Los Angeles mais j’avais un sens de l’orientation assez développé. Et puis, une bonne carte électronique, aidée de quelques gadgets, m’avaient conduit au bon endroit. Malheureusement, l’adresse précise que je recherchais et que j’avais sous les yeux, n’existait vraisemblablement plus.
Je jetai encore un coup d’œil en direction de l’immense building, puis je me sentis tout à coup perdue, ne sachant plus trop quoi faire. Mon idée de départ qui se voulait excellente, semblait soudainement dérisoire et stupide et je me demandais si je n’allais pas être forcée de téléphoner en Nouvelle Zélande pour avouer à papa et maman ce que j’avais fait.
‘Bien joué Annie ! Te voilà coincée dans une grande ville, dangereuse de surcroît… Qu’est-ce que tu fais maintenant ?’ Bien sûr, je ne pouvais pas appeler chez moi mais je pouvais toujours essayer d’appeler Oncle Frank et tenter de lui expliquer pourquoi je me trouvais aux Etats-Unis une semaine avant la date originellement prévue. Et je savais pertinemment que quand maman et papa découvriraient ce que j’avais fait, ils allaient être contrariés –bien qu’ils comprendraient à coup sûr ma démarche- mais avant tout, je ne voulais pas leur faire de peine.
Je jetai un coup d’œil à ma montre, fraîchement réglée sur le fuseau horaire de LA, et je réalisais avec effroi que la nuit ne tarderait pas à tomber. C’était l’été à la maison et les jours se prolongeaient jusque tard dans la nuit. Ici, de l’autre côté du globe, c’était l’hiver et les températures plutôt douces m’avaient trompée en me faisant croire qu’il me restait encore du temps pour chercher un endroit où passer la nuit.
Tout à coup, le fait d’avoir dix huit ans ne fit pas pour autant de moi une adulte et je me mis à souhaiter être de retour dans notre ferme au milieu de la campagne, ou encore à l’aéroport attendant qu’Oncle Frank, Tante Grace et Gillian viennent me chercher, comme ils auraient dû le faire dans une semaine.
Je pris mon sac et commençais à rebrousser chemin, espérant qu’un autre bus passerait à nouveau par là, ou un taxi, ou un fiacre, ou autre chose… J’avais la chair de poule, ce picotement dans les épaules me donnait l’impression que quelque chose de mauvais se préparait, et je commençais à marcher plus vite. Je réalisais petit à petit que malgré cette image lisse et propre, LA ne devait probablement pas avoir autant changé ces vingt dernières années et certainement pas dans ce quartier.
La fille de la campagne que j’étais était consciente que LA s’apprêtait à ouvrir sa gueule pour l’engloutir complètement. Elle m’avait semblée pourtant bonne mon idée avant mon départ…Je fis une grimace amère. ‘Bien sûr’, songeai-je, ‘quel plan brillant Annalise…’ Le plan paraissait ingénieux pourtant : j’avais dit à maman et papa que je partais une semaine et j’avais dit à Oncle Frank que j’arrivais une semaine plus tard, ce qui me donnait une semaine pour essayer de trouver par moi-même la réponse à une question que je me posais. C’était un mystère et je n’y avais jamais songé avant, jusqu’à ce qu’une petite fille de cinq ans au regard bleu profond me demande : « tu ne veux pas les retrouver ? » Et finalement, j’ai réalisé que si, je le voulais même si avant, cela m’était égal.
Quand j’atteignis l’arrêt de bus, je me rendis compte que le crépuscule m’avait encerclé. Les horaires du bus, comme le reste de l’abri, étaient couverts de graffitis mais je m’efforçai de lire au travers pour voir si je devais m’attendre à voir un bus arriver dans les minutes qui venaient, mais le prochain bus n’était pas annoncé avant au moins une demi-heure. Peu disposée voire même franchement réticente à attendre assise au même endroit pendant tout ce temps, je décidai de continuer à marcher. J’étais décidée à m’arrêter au premier endroit qui m’offrirait une chambre où passer la nuit, même si l’endroit en question ne devait être qu’à moitié décent et salubre. A moins bien sûr qu’un miracle aurait appelé pour moi un taxi ou un fiacre –il y a des fiacres ici, non ?- enfin bref, peu importe comment ils les appellent, si l’un d’eux était en vue, je n’aurais qu’à le héler et lui demander de me conduire à l’hôtel le plus luxueux de la ville, même si pour ça, il me faudrait vider ma carte de crédit.
Je n’aimais pas l’endroit où je me trouvais. Tous mes sens étaient en éveil et ils me hurlaient que quelque chose était caché dans la pénombre me surveillant, m’épiant, m’espionnant, prêt à m’attaquer. Ou pire.
Mais qu’est-ce que je pouvais bien fiche aussi dans cette ruelle ? Rester en-dessous des néons de la ville devenait le mot d’ordre pour ce jour (ou cette nuit dans ce cas précis). S’aventurer dans ces coupes gorges sombres, surtout quand des bruits de coups provenaient à l’autre bout, n’était décidément pas un bon plan. Mais mon sixième sens, celui auquel maman et papa ne croyaient pas, me dicta de marcher prudemment plus profondément à travers les ténèbres, écoutant et me préparant à agir pour apporter mon aide. Le côté normal, sensé de mon cerveau, hurlait après moi me demandant ce que décidément j’étais en train de faire.
En plus, ce n’était pas comme si j’aurai pu être d’une quelconque aide. Bien sûr, j’avais à mon actif quelques années d’entraînement aux arts martiaux derrière moi ( et des leçons de ballet aussi -bizarrement, les deux me paraissaient aller très bien ensemble-). Après avoir été impliquée dans quelques bagarres au début de mes années d’école ( “ton papa et ta maman, ils parlent bizarrement“ Ha oui ? Pow !), mon père avait essayé de trouver un moyen de canaliser mon énergie et il s’était avéré que le combat et la danse avaient fait l’affaire. Mais je dois avouer que j’aurais été bien incapable de faire une quelconque pirouette pour stopper un attaquant, moi qui n’avait eu le dessus que dans une cour d’école, et j’étais bien décidée à ne pas inaugurer une telle situation.
Mais malgré toutes ces bonnes résolutions, je continuai à marcher d’un pas plutôt décidé. Les combattants ne m’ont même pas vu arriver, ils étaient bien trop occupés à se battre. Un homme dans un long manteau noir s’acharnait contre deux, deux…-trucs- ! Il faisait sombre et ils bougeaient tous si rapidement que je ne voyais pas bien ce qui se passait, mais je suis sûre d’une chose –bien que j’essayais de me convaincre du contraire- ; j’avais entrevu des crocs et des yeux rouges, et des bras plus grands que la moyenne avec d’affreuses griffes au bout des doigts.
L’homme était en mauvaise posture. Il avait l’air plutôt bon pourtant, très bon même mais il était en minorité, ce qui voulait dire que les deux méchants ennemis étaient proches de lui assener le coup de grâce. L’un des deux l’avait cloué contre un mûr pendant que l’autre s’apprêtait à rejoindre son partenaire dans le but d’étriper leur victime d’une manière particulièrement horrible.
Qu’est-ce que la petite maligne Annie a donc fait ?
Je crois qu’à cet instant, le reste de raison qui aurait encore pu m’habiter a soudainement pris la poudre d’escampette. Je lâchai mon sac, relevai la tête avec dignité et chargeai en direction du monstre le plus proche. Ils étaient tous les deux tellement absorbés par leur proie qu’ils ne m’ont pas vu venir. Je fonçai droit vers une des créatures et je la mis à terre avec un tel plaquage qu’il aurait sans aucun doute fait la fierté d’une grande star de football. Elle m’entraîna dans sa chute et je me retrouvai en dessous de plusieurs tonnes d’une créature qui ne pouvait provenir que de l’enfer – ou éventuellement de l’imagination tordue de Clive Barker*. J’entendis un craquement et un bruit sourd et étouffé, puis un exceptionnel gargouillis dégoûtant derrière moi mais j’étais tellement inquiète à l’idée de mourir d’une façon si horrible que je n’y prêtai guère davantage d’attention. Le monstre s’était saisi de ma gorge mais il s’arrêta soudainement, leva la tête et j’aperçus dans la lumière ses crocs luisants. Mais contre toute attente, il se releva et disparut dans la pénombre.
Je restai allongée là, ayant du mal à réaliser que j’étais encore en vie et que tout ce qui venait de se dérouler devant mes yeux était réel. Je sais, LA est célèbre pour ses coins glauques mais de là à voir des monstres surgir de nulle part pour essayer de vous tuer… Je me mis à penser à autre chose et je me demandai si c’était pire ou mieux, mais peut-être que j’avais foutu en l’air la soirée ciné de quelqu’un…
Peut-être que si je restai allongée ici assez longtemps, je finirai par me réveiller dans mon lit, avec une valise vide sur le sol attendant que je la remplisse avant de rendre visite à ma famille en Amérique.
« Est-ce que ça va ? »
La voix était agréable et elle avait l’air humaine ce qui me fit pousser un soupir de soulagement. De plus, elle avait un léger accent plutôt agréable également et le ton rauque dans l’intonation s’accordait parfaitement à cet accent.
*Note : Clive Barker est célèbre aux Etats-Unis pour ses livres et ses films d’horreur. Selon moi, il est pire que Stephen King dans le genre (ce n’est qu’un avis personnel). Exemples de titres de ses livres : Books of Blood, The Hellbound Heart ou The Damnation Game. Vous voyez le genre ? Côté film, si Candyman vous dit quelque chose, et bien c’est lui !
Je décidai de prendre le risque d’admettre et de me rendre à l’évidence que l’homme avait vaincu un…monstre. Je bougeai légèrement sentant déjà des bleus se former sur mon corps et j’aperçus un visage inquiet penché sur moi. Bien, un point pour le type gentil , au moins celui-là n’avait pas de crocs. Il me tendit sa main libre ( l’autre tenait une épée encore couverte de sang –enfin, j’ai supposé que c’était du sang) et après un court moment je la saisis et il m’aida à me relever.
Mon moral, déjà bien ébranlé, toucha le fond quand j’aperçus derrière lui le carnage qui régnait. Le monstre –ou peu importe ce que c’était- gisait à terre dans un bain de sang bleu et sa tête se trouvait à quelques mètres de son corps. Mon sauveur se rendit compte de l’horreur dans mes yeux et il se positionna de telle sorte que son corps boucha la vue.
« Ca va aller », me dit-il d’un ton apaisant, « il est mort, tu n’as plus rien à craindre ».
Je retrouvai finalement ma voix, elle restait encore un peu rauque et enrouée mais je ne pouvais pas m’en vouloir pour ça. « Qu’est-ce que c’était ? » Il avait une drôle d’expression et je devinai soudainement qu’il avait décidé de me mentir. « Qu’est-ce que c’était ? », demandai-je à nouveau m’efforçant de garder un regard d’acier et une voix déterminée et résolue afin de connaître la vérité.
Je ne sais pas si ma détermination y fut pour quelque chose mais il haussa les épaules et répondit à ma question. « Des démons », dit-il simplement alors que je le dévisageai avec stupéfaction. « Je ne sais pas encore de quelle espèce. Il faudra que je fasse des recherches ».
« Mais pourquoi l’autre s’est enfui ? Ce n’est pas que ça me contrarie… », ajoutai-je rapidement ne sachant toujours pas s’il me fallait le croire ou non, « Je suis d’ailleurs plutôt contente de ne pas avoir fait d’office de dîner à ce démon, mais il a quand même décampé ».
Il hocha la tête. « Je ne sais pas. Il faudra que je fasse aussi des recherches sur ce point ».
« Ok… », commençai-je lentement en le regardant avant de jeter encore un coup d’œil au démon mort, « c’est vraiment, vraiment réel, n’est-ce pas ? Pas une stupide plaisanterie faite à une touriste un peu naïve ? »
« C’est vraiment réel », me confirma-t-il avant d’ajouter soudainement, « joli accent. D’où viens-tu ? »
Je le regardai un instant, ébahie par le brusque changement de conversation avant de répondre : « Nouvelle Zélande. Mais j’ai de la famille ici. »
« Et comment est-ce que tu t’appelles ? »
Et c’est là que la morale de ma mère me revint en mémoire sur le fait de ne pas parler aux étrangers et de mettre un terme à la conversation avant qu’elle n’aille plus loin. Mais il faisait nuit et je me trouvais dans un des quartiers glauques d’une ville bizarre et cet homme venait juste de me sauver la vie en abattant un –démon-. Et puis, quelque chose en moi me disait que je pouvais avoir confiance en lui. Ca n’arrive pas très souvent mais parfois je ressens certaines choses, sans rime ni raison et quand ça m’arrive je ne me trompe jamais. Il m’avait dit la vérité, les démons existaient et je savais que j’étais en sécurité avec lui. Alors j’ai répondu à la question au lieu de m’enfuir en hurlant.
« Je m’appelle Annalise Gordon ». Il hocha la tête et je lui lançai un regard perplexe. « Et toi ? C’est quoi ton nom ? »
Il hésita un moment comme s’il avait besoin d’y réfléchir avant d’annoncer doucement : « Liam. Liam O’Connor. »
« Heureuse de faire ta connaissance Liam », lui lançai-je gaiement, « particulièrement dans de pareilles circonstances ».
Son expression s’assombrit alors et il ne parut plus complètement quelqu’un sur qui on peut se fier. « De pareilles circonstances ? », répéta-t-il, « tu veux dire surgir au milieu de cette bagarre en te faisant pratiquement tuée ? »
« J’essayais juste d’aider », dis-je faiblement, décidée à ne pas lui dire que ça n’avait pas complètement été ma décision, que j’avais juste fait ça sans réfléchir. Il était déjà vraisemblablement peu impressionné par moi et je n’aimais pas ça. Je suis dingue, je sais. Je venais juste de rencontrer ce type alors qu’est-ce que ça pouvait bien me faire ce qu’il pensait de moi. Oui mais voilà, je tenais, je ne sais pas pourquoi, à lui faire une bonne impression.
Il ouvrit la bouche avant de la refermer en faisant visiblement un immense effort. « Tu as aidé », concéda-t-il à contrecœur, « merci ». Il me regarda de la tête aux pieds comme si c’était la première fois qu’il se préoccupait de l’apparence que je pouvais bien avoir. « Tu ne fais pas partie de ces jeunes qui vagabondent dans les rues à la nuit tombée, Annalise Gordon ? Laisse-moi te ramener dans ta famille ».
« Hey », lançai-je l’air consterné. Qu’on me donne carrément une corde pour que je me pende ! « J’ai dix huit ans », ajoutai-je sur la défensive, « peut-être que tu peux juste m’indiquer un endroit décent où passer la nuit ? »
« Tu as dit que tu restais dans ta famille ».
« Non, ce n’est pas ce que j’ai dis », rectifiai-je, « J’ai dis que j’avais de la famille ici, et c’est le cas. C’est juste qu’ils ne s’attendent pas à me voir avant la semaine prochaine ».
Il me regarda à nouveau et hocha la tête. « Viens », dit-il en remontant la ruelle, prenant mon sac au passage. J’hésitai un moment mais je n’avais aucune envie de traîner ici plus longtemps avec le corps du démon mort dans les parages, et puis le type s’éloignait avec mes affaires. Je courai alors pour le suivre et je le rejoignis marchant à côté de lui.
« Où est-ce qu’on va ? »
« Chez moi », répondit-il brièvement, « tu peux y passer la nuit et on essaiera de trouver mieux demain matin. Je te promets que tu y seras en sécurité ».
« Je sais », dis-je et je le pensais réellement.
Il me jeta un regard surpris, baissa la tête et continua à marcher. Un sourire éclaira mon visage et je le suivis.
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