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Inscrit le : 06 Juin 2003
Messages : 12130
Points : 75 81
Séries favorites : Little House on the Prairie, The Bold & The Beautiful
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Libération a écrit :
Nicolas Sarkozy soupçonnait-il, en critiquant mercredi les juges de Bobigny, qui selon lui n’auraient pas suffisamment recours à l’incarcération, que ses propos susciteraient de si vives réactions? Le président de la cour de Cassation et le premier président de la Cour d’appel de Paris sortent de leur réserve pour se dire outrés par les déclarations du ministre de l’Intérieur. Selon eux, c’est bien le principe constitutionnel de la séparation des pouvoirs qui est en danger. Des syndicats de la magistrature leur emboîtent le pas, ainsi que quelques politiques.
Après l’attaque de Nicolas Sarkozy mercredi envers les magistrats du tribunal de Bobigny, en Seine-Saint-Denis, qu’il a accusés de laxisme, la parole est à la défense. Qui ne s’en prive pas. Les critiques s’enchaînent, venues des magistrats, dont les plus hauts représentants de la justice. Les politiques ne sont pas en reste. Pour calmer le jeu, Dominique de Villepin a organisé d’urgence, jeudi après-midi, une réunion sur la prévention de la délinquance,
Villepin s’est apparemment démarqué de son ministre de l’Intérieur en soulignant «l’engagement des élus locaux, des préfets, des magistrats et des forces de l’ordre dans la lutte contre l’insécurité». «L’importance de l’enjeu exige que chacun poursuive ses efforts pour plus de sécurité dans notre pays», a-t-il dit via un communiqué à la suite d’une réunion à Matignon sur les banlieues, à laquelle participait Nicolas Sarkozy.
Il fallait bien une réunion de crise pour répondre à la révolte des magistrats suite aux propos du ministre de l’Intérieur, unanimement dénoncés jeudi par les plus hauts représentants de la Justice. Guy Canivet, premier président de la Cour de cassation, a qualifié les déclarations de «nouvelle atteinte à l’indépendance de l’autorité judiciaire». Il a demandé à être reçu par Jacques Chirac. L’Union syndicale des magistrats (USM, majoritaire) «s’est félicitée» de cette prise de position, tout en dénonçant «le silence assourdissant» du Garde des Sceaux. Emboîtant le pas de Canivet, le premier président de la Cour d’appel de Paris, Renaud Chazal de Mauriac, a également fustigé dans un texte «la stigmatisation de la justice à travers des formules chocs et réductrices», jugeant qu’elle est «manifestement injuste» et «ne peut être acceptée».
Frédéric Gabet, le bâtonnier de l’ordre des avocats du barreau de Seine-Saint-Denis a exprimé son «indignation» et son «écoeurement» dans une lettre de soutien adressée au président du tribunal de grande instance de Bobigny.
Autres soutiens de poids: celui du procureur général près la Cour de cassation, Jean-Louis Nadal qui doit se rendre jeudi à 16 heures au tribunal de Bobigny, et celui du porte-parole du gouvernement, Jean-François Copé, qui a jugé que les magistrats ont «pleinement à cœur de faire respecter la règle de droit».
Par ailleurs, une source judiciaire a indiqué à l’AFP que le Conseil supérieur de la magistrature (CSM), présidé par le chef de l’Etat, a remis la semaine dernière à Jacques Chirac un avis dénonçant les atteintes à la séparation des pouvoirs par Nicolas Sarkozy. Le ministre n’en est pas à ses premières critiques. En juin déjà, il avait reproché au tribunal pour enfants de Bobigny de n’avoir pas «prononcé une seule décision d’emprisonnement» durant les émeutes des banlieues de novembre 2005. Le CSM avait été saisi par une pétition de magistrats du tribunal pour enfants de Bobigny.
Les politiques, de gauche, voient en cette nouvelle incartade sarkozyste le moment adéquat pour critiquer le ministre. Et n’y vont pas de main morte.
Pour André Vallini, député PS de l’Isère et ancien président de la commission d’enquête sur l’affaire Outreau, comme pour Arnaud Montebourg, porte-parole de Ségolène Royal, les propos de Sarkozy ne sont ni plus ni moins qu’une violation «caractérisée de la Constitution en portant atteinte à la séparation des pouvoirs», selon le député de Saône-et-Loire.
Autre argument commun aux détracteurs du «premier flic de France»: si Sarkozy tape sur la justice, c’est pour mieux masquer ses propres échecs. Et Vallini, responsable justice du PS, de déclarer: «Sarkozy cherche à se défausser sur d’autres de l’échec total de sa politique». Le président du groupe socialiste à l’Assemblée nationale, Jean-Marc Ayrault, acquiesce: «Qu’un ministre d’Etat s’en prenne à ce point à une autre institution d’Etat c’est que ça va très mal au sommet de l’Etat. (…) Nicolas Sarkozy devrait prendre un peu de repos et un peu de recul».
Laurent Fabius a jugé jeudi sur France Inter que la politique de Sarkozy en matière de sécurité, et notamment la suppression de la police de proximité dans les quartiers difficiles, est un «échec avéré», à imputer directement au ministre. Jack Lang, candidat à l’investiture socialiste pour 2007, a réclamé le départ du ministre de l’Intérieur du gouvernement, estimant qu’il «serait aujourd’hui normal et légitime» après sa «grave mise en cause des magistrats».
François Bayrou, président de l’UDF en déplacement à Arras, conseille de son côté au gouvernement d’«éviter les rodomontades» alors qu’«il suffirait d’une étincelle pour remettre le feu aux poudres» dans les banlieues.
Les plus discrets sont les partisans du ministre de l’Intérieur. Seuls deux se sont manifestés jusqu’à présent. Le député UMP de Seine-et-Marne, Yves Jégo, a qualifié jeudi sur RTL de «corporatistes» les protestations des hauts magistrats. «Il faut avoir le courage de poser les vraies questions parce que si les hommes politiques ne les posent pas, nous aurons dans les urnes de mauvaises surprises pour la démocratie», a-t-il lancé. Autre député sarkozyste, Claude Goasguen s’est exclam: «Les institutions s’offusquent? Mais c’est un débat politique que l’on ouvre», ajoutant que Nicolas Sarkozy «veut se placer d’ores et déjà dans un débat pré-présidentiel en mettant sur la table des sujets sur lesquels, jusqu’à présent, «on manie une langue de bois constante».
Donc j'avais lu cet article et aussi les réactions qu'il avait causé dont :
Citation :
Le titre de cet article est particulièrement significatif d'une certaine façon de présenter l'actualité. Pourquoi ne pas se poser la question de savoir si les agissements de la justice ne provoquent pas un tollé chez les citoyens écoeurés de constater tous les jours son laxisme
Ou dans un autre genre :
Citation :
On peut critiquer la méthode Sarko, voire le traiter de facho (facile), Sarko a l'immense mérite par rapport à tous les politiciens démago (et d'une lâcheté insondable) d'oser aborder les problèmes de front et tacher d'y remédier comme la délinquance et l'islamisme rampant des banlieues! Oui, le pire reste a venir, les cités peuplées en majorité de population immigrée sont une véritable bombe a retardement dans le paysage politique français, il est honteux que des zones de non-droit puissent s'y développer sans que rien ne soit fait pour stopper cette course a l'abîme, et ce n'est pas en déversant du fric sur ces groupes désocialisés qu'on résoudra le problème, au contraire! Franchement si vous étiez un peu honnêtes, au lieu de taper sur Sarko, vous devriez vous féliciter qu'il y ait encore des politiciens en France qui aient le courage de s'atteler a ce problème quasi désespèré de la dérive des banlieues! Moi la France, j'y crois plus, chaque fois que j'y reviens tout ce que j'entends me déprime, c'est la démission du pouvoir, l'augmentation sans fin des impôts, la généralisation de l'assistanat et surtout le pourrissement inexorable de toute une frange de la population qui ne conçoit pas d'autre mode de subsistance que les allocations et/ou la délinquence, vous êtes contre la répression, très bien, alors que proposez vous? Qui paiera les impôts, les allocations...
Je voulais savoir si vous trouviez qu'il y avait un réel problème avec la justice ? Est-elle vraiment laxiste à vos yeux, laisse-t-elle "passer trop de choses" ou considérez-vous que les magistrats ne font qu'appliquer la loi ? Et pensez-vous qu'il soit juste qu'un ministre pointe le problème là-dessus si problème il y a ?