Bon désolée j'arrive un peu tard dans ce débat dont le sujet pourtant m'interesse particulièrement, mais je n'avais pas encore pris le temps de lire vos contributions.
Déjà c'était très agréable de lire tous vos posts, c'était argumenté, construit, plein de références et très interessant!
Merci à tom56 de t'être replongé dans tes cours de philo, ça permet de recentrer nos idées d'avoir ces différentes conceptions philosophiques et idéologiques de la religion et de la croyance.
Quelques réactions à ce que vous avez dit :
Arallu a écrit :je pense que tout le monde croit en ce sens qu'il est porté par un souffle qu'on appelle la vie, et si on n'espère pas quelque chose de la vie en général on y reste pas...Et au final est-ce qu'esperer n'est pas croire...?
tom56 a écrit :Voilà ce que j'essayais d'expliquer dans mon precedent message, selon moi, chacun d'entre nous croit en qqchose, que ce soit en soi mem, en un Dieu ou tout autre forme.....c'est ce que tu disais dans "esperer n'est ce pas croire" je pense que c'est bien cela, que l'espoir est une croyance tout simplement...
Non là pour le coup je ne suis pas du tout d'accord. En tous cas je ne vois pas les choses comme ça. Quand j'espère quelque chose, j'ai tout à fait à l'esprit que ça peut très bien ne pas se produire comme je l'aimerais et en aucun cas je n'ai une croyance en quoi que ce soit, en moi, en un dieu, en la vie, en autre chose, pour me donner satisfaction. C'est peut-être une vision trop rationnelle ou cartésienne, je sais pas...
Quant au fait d'espérer quelque chose de la vie, je pense pas qu'on puisse forcément faire le lien avec "croire" en la vie ou en autre chose... Perso, j'espère de la vie qu'elle me rende heureuse, mais je ne pense pas qu'il y ait une quelconque notion de croyance là-dedans. Peut-être ai-je mal compris ce que vous vouliez dire?
Cet amalgame entre espérer et croire me donne l'impression que l'habitude qu'ont parfois certains croyants de demander plein de choses au dieu en qui ils croient (auparavant, les paysans priaient pour la pluie, etc...) a déteint sur notre façon de penser notre monde...
tom56 a écrit :Moi c'est tout le contraire justement, meme les pires personnes, celles que je ne peut plus supporter, je les respecterais quand meme, non pas seulement parce que j'ai mon honneur mais parce que je sais que chaque etre humain, aussi mauvais soit l'humain, possede une part de bonté, c'est comme cela qu'est formé l'etre humain
Pareil, là je ne partage pas du tout ton opinion (d'ailleurs que vient faire la notion de ton "honneur" ici?
). Il y a des personnes qui commettent des choses si horribles (cruauté de toute nature, torture, viol, meurtre, humiliation, souffrances psychologiques, rien que pour le plaisir, par sadisme, par plaisir de faire souffrir; et il y en a énormément, pensez seulement à toutes les guerres qui se sont produites depuis les débuts de l'homme, sans compter toutes les souffrances quotidiennes; à chaque fois où je pense à la quantité de peine, de douleur et de souffrance qui ont été endurés, qui sont endurés et qui seront endurés par des êtres vivants j'ai tellement la nausée que je préfererais ne pas exister...) que je refuse de penser qu'il leur reste une part de bonté; quand bien même il en resterait pour certaines choses (par exemple ça me fais penser au cas des officiers nazis qui passaient leurs journées à gérer des camps de concentration et qui le soir étaient sans doute plein de bonté envers leur femme et leurs enfants!
) ça n'efface en rien leurs actes "inhumains" justement (cet adjectif ne s'est sans doute pas créé par hasard...). Ces personnes là créent en moi un tel sentiment de dégoût et d'horreur qu'en aucun cas je ne pourrais les respecter, les considérer, je ne peux que haïr la souffrance dont ils sont à l'origine.
Bon je suis HS là, je vais revenir à la religion.
Comme d'habitude sur ce sujet, je suis tout à fait d'accord avec l'opinion de Splach, et également pour moi les hommes ont créé les religions pour se rassurer. Absolument. Vous êtes plusieurs à avoir proposé des raisons à cette origine (explication des saisons et de la mort par les premiers peuples,...) et je les approuve.
D'ailleurs on pourrait fouiller dans les vieux topics du forum pour retrouver ceux sur la religion (Koril, si ça t'interesse, il y avait déjà beaucoup de choses interessantes dites à ce sujet
), je me souviens avoir déjà posté mes opinions sur la faiblesse de l'esprit humain qui a besoin de s'inventer un dieu ou des croyances pour se rassurer sur ses questions existentielles (Pourquoi tout doit se terminer par la mort? Pourquoi existe-t'il quelque chose plutôt que rien? ...) qui, par définition, n'ont pas de réponse... Je pense qu'il faut quand même une sacrée réflexion voire un sacré courage pour prendre conscience de cette faiblesse et parvenir à la surmonter avec une vision peut-être plus "scientifique" de notre monde, mais en tous cas une vision plus libre je pense... Libre car libéré de ces schémas de pensée acceptés plus ou moins inconsciemment pour éviter de penser à ces questions angoissantes, libre car ayant la possibilité de réfléchir objectivement à tout ça et d'accepter humblement que nous sommes impuissants et extrêmement fragiles.
splach a écrit :je pense, outre le fait que ce soit rassurant, que l'homme croit à la vie après la mort, la résurrection ou autre car il n'arrive pas, dans sa grande mégalomanie, à acception qu'il ne soit qu'un produit biologique. Il s'auto octroie donc une âme ou une 2ème chance, parce qu'il le vaut bien
C'est dit de façon très rigolote
et ça touche un aspect intéressant de certaines croyances : le manque d'humilité, l'anthropocentrisme,... La religion chrétienne dit bien que dieu a créé l'homme à son image, c'est très significatif je pense...
Moi ça me choque qu'on puisse se croire si supérieurs que forcément cette force surpuissante qui gouverne tout ce qui existe puisse être comme nous... Ca rejoint ce que je disais plus haut sur notre faiblesse de préférer des réponses toutes faites qui nous rassurent plutôt que d'accepter notre fragilité et notre insignifiance au niveau de l'univers (au sens large, c'est à dire "tout ce qui est"). Et oui, c'est sûr que pouvoir mourir comme ça en une seconde aléatoirement, en traversant la route ou parce qu'un fou a décidé de tester son flingue aujourd'hui, ça parait très choquant quand on se croit important et qu'on ne voit que son petit monde personnel... Mais quand on ouvre un peu les yeux avec humilité sur tout ce qui nous entoure on réalise très bien qu'on ne signifie rien, mais rien! Oui, tout à fait, juste un tas de cellules qui pensent, et qui va bientôt mourir. Alors bon, certains n'ont pas la force de cette humilité et préfèrent se dire que c'est dieu qui a choisi que "le moment est venu de le rejoindre" et que "ses voies sont impénétrables"...
En conclusion, (pareil je l'ai déjà exprimé dans d'anciens topics), moi ce qui me dérange énormément dans les religions et les croyances (et qui me rend peu tolérante envers la croyance comme Splach), c'est toutes les injustices et les souffrances (et oui, encore la souffrance...) engendrées par les dogmes et toutes les conneries décidées comme cadre à la religion. Tout l'intégrisme, l'aveuglement. Toutes les fois où la religion n'a été qu'un prétexte pour dominer ceux qu'on voulait dominer (au choix : les femmes, les croyants d'une autre religion, les gens du pays d'à côté,...). Et toutes les dérives que ça a entraîné (j'aime bien l'exemple "Tuez-les tous, dieu reconnaitra les siens!"......................................)
Alors, une spiritualité personnelle que chacun a mûri par réflexion sur le monde, je le conçois comme parfaitement normal et sain, mais une croyance aveugle dans les "vérités" assénées par les gens que ça arrange, je supporte pas.
Euh pour répondre aux autres questions, comme vous l'avez compris je suis athée, je ne crois en aucun dieu ni aucun quelquechose, bien que je suis consciente qu'il y a plein de choses qui dépassent notre entendement , et donc qu'il peut y avoir une "dimension" transcendant notre mode de pensée et à laquelle nous n'avons pas accès. Mais ça ne fait pas partie de ma vie, je n'y pense pas comme à une croyance. Ma spiritualité à moi, c'est de réfléchir sur le monde, en combinant sciences et philosophie.
Et non, je n'ai pas peur de la mort, par contre comme d'autres j'ai peur de souffrir. La mort, quand on est là elle n'est pas là, et quand elle est là on n'est plus là pour le sentir (cf le stoïcisme), alors... Pas besoin d'en avoir peur... On ne le saura pas qu'on est morts, alors autant profiter de maintenant.
Par contre, autant je n'ai pas peur de la mort, autant je ne me sens pas du tout immortelle, contrairement à Angy par exemple. Je comprends très bien que quand on est jeune on ait cette impression, et qu'elle s'estompe au fur et à mesure que les signes de vieillissement apparaissent. Cependant j'ai énormément à l'esprit qu'on peut mourir à n'importe quel moment (20 morts par jour dans un accident de voiture par exemple, c'est toujours aux autres que ça arrive, jusqu'au jour où... notre vie s'écroule...). Quand je me dis "je vais mourir" ou "les gens que j'aime vont mourir", c'est clair en moi, c'est un fait dont j'ai conscience, et qui peut arriver dans une heure ou dans 80 ans. Cette vision entraîne ma façon de concevoir la vie : chercher le bonheur dans chaque instant, profiter de tout ce que la vie nous apporte au jour le jour, ne jamais repousser quelque chose qui me rend heureuse, ne jamais dire "plus tard j'aurai le temps" sans y avoir vraiment réfléchi, bien déterminer mes priorités et ne pas gaspiller ce précieux temps (qui reste le plus rare de tous les biens...) dans des choses qui ne sont ni indispensables ni qui me rendent heureuses.
J'avais dans ma sign à une époque cette citation : "Beaucoup de gens cherchent le chemin du bonheur et ont tendance à oublier que le bonheur, c'est le chemin..."
Bon, j'ai fait pas mal de HS, j'étais inspirée, excusez-moi...
Mais ça peut entraîner d'autres débats tout aussi intéressants