Agnès
Magicienne
Inscrit le : 01 Mar 2003
Messages : 1359
Points : 20
Localisation : Marne la Vallée, tout près de chez Mickey :)
Séries favorites : BTVS, Sex & The City, Friends, Desperate Housewives, Heroes, Kaamelott
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Donc nous avons 5 participations pour le premier support (un texte de 600 mots +ou-10% avec 10 mots imposés) et 1 participation pour le deuxième support (deux textes courts qui feront à eux deux 600 mots +ou-10%, différents en style et en contenu).
Premier support :
Texte n°1
Texte n°2
Premier support :
Texte n°1
Citation :
« Miaou... » le ronronnement sourd de mon animal de compagnie me réveilla en sursaut. L'appel du matin se fait entendre : « Debout travailleur » me clame mon réveil. Je me lève sans conviction de mon lit, la tête en chou-fleur, être insomniaque ne m'aide pas à être frais le matin. C'est étrange, mon lit n'a pas l'air à sa place, et depuis quand j'ai une armoire rose en plastique dans ma chambre?
Bref, je me traine jusqu'à la cuisine, dans un tutu rose qui me gratte, je vois le chat déguster une boite de sardine dans l'évier et je demande à mon colocataire de ne plus laisser le frigo ouvert la nuit parce qu'après j'attrape froid et que je suis obligé de dormir avec le chat. La radio allumée en déjeunant un bol de riz froid et une mixture violette, j'entends vaguement les informations : selon un sondage, mettre un doigt dans sa narine droite tous les matins aide à se sentir mieux pour la journée. Je secoue la tête, je dois être encore enbué par ma trop courte nuit. Laissant le chat à la vaisselle je file sous une douche froide qui me réveille et aprés avoir cru voir le chat se brosser les dents et me souhaiter bonne journée je sors enfin dans le froid hivernal qui me glace les oreilles et bizarrement me donne chaud : « Cela doit être à cause de la synesthésie d'hier. » m'explique un passant en me montrant un nuage. Je lui rétorque que l'hygrométrie ambiante doit peut-être jouer mais que de toute façon, l'hiver et bientôt fini.
J'appelle un taxi et un chinois en pousse-pousse s'arrête devant moi en me souriant en me parlant une langue inconnue. Sans même chercher à comprendre je monte. Avant de démarrer il me demande si je n'ai pas oublié ma dignité en même temps que mon pantalon en sortant de chez moi. Etrangement, je n'ai même pas le temps de lui répondre que je suis déjà à mon travail, en caleçon sur mon siège. Je ne suis décidement pas encore reveillé ou quoi? La blonde secrétaire du deuxième étage m'apporte mon courrier en m'appelant son bel éphébe et quelques instants plus tard nous nous retrouvons dans les toilettes et j'essaie de lui expliquer que je ne peux pas coucher avec elle parce que je suis en couple. Une réunion improvisée sur la couleur des lavabos fini par mettre fin à notre débat. A la pause déjeuner, mon patron, habillé en jaune au lieu de son habituel costume gris me signale que pour assurer le développement durable de la planète je devais cesser de manger des yaourt bio.
L'aprés midi ne se passa pas non sans autres phénomènes étranges : j'ai soudainement retrouvé un pantalon et ai du chanter une mélopée debout sur mon bureau afin d'expliquer à mes collègues la monotonie de mon travail. En quittant l'immeuble, je suis passé devant la secrétaire du deuxième, entourée de paons faisant la roue : j'ai trouvé cette image particulièrement choquante et ai déposé une réclamation au chef de la sécurité afin qu'il empêche de tels débordements à l'avenir. Juste devant chez moi, un homme m'interpelle et me donne un tract en disant qu'il faut lutter contre l'entropie politique à l'aide de mégaphones géants. Effrayé, je cours pour rentrer chez moi, je claque la porte et m'enferme à double tour dans mon appartement. Le sol n'est plus très stable et des picotements se font sentir sur ma colonne vertébrale, comme si quelque chose me marchait dessus.
« Miaou... » des moustaches me chatouillent le nez et me font sortir de mon sommeil agité. Mes yeux parcourent rapidement ma chambre et un soupir de soulagement s'empare de moi. Plus jamais je ne regarde les reportages nocturnes du cable pour m'endormir... enfin, heureusement qu'on est dimanche...
Texte n°2
Citation :
Les Heures Amères
21h02. Je me réveille, chez moi, un bout de tissu dans une narine. J’ai dû saigner. Quelques secondes pour émerger. Encore cette détestable impression de ne me souvenir de rien. Je ferme les yeux, les rouvre. Plusieurs fois. Rapidement, tout redevient clair. D’abord, la vieille avec sa coiffure en chou-fleur et son chien geignard. Un coup de poignard dans sa poitrine flasque. Ensuite, le serveur qui préparait la terrasse du Café de l’Eclipse. Etouffé avec ma cravate, que je noue habituellement à mon poignet. Je me souviens aussi cet étudiant débraillé qui eut le malheur de venir m’importuner avec ses tracts en faveur de l’écologie et du développement durable. Quand je l’emmenai dans cette ruelle poisseuse, il dut réaliser que son développement, à lui, s’arrêtait là. Et cette vieille connaissance, ancien rédacteur du magazine Entropie. Un vrai paumé, celui-là. Une dose concentrée d’un poison fait-maison ingurgitée au repas mit un terme à sa carrière moribonde.
L’après-midi fut plus calme. Je m’installai à une table dans le fond d’un café. A côté de moi, deux jeunes aux allures de dandys. L’un d’eux offrait à l’autre une relecture critique des synesthésies baudelairiennes. Il me plaisait. C’est pour cela que je l’ai suivi, traversant la ville, jusque chez lui, dans son petit appartement qui sentait l’herbe et la misère. Je suis derrière lui, et il ne m’entend pas. Lorsqu’il se retourne, je plaque ma main sur sa bouche tandis que ses grands yeux noisette me regardent avec effroi et incompréhension. Une demi-seconde plus tard, il bascule par-dessus la rambarde de son minuscule balcon. Je me rappelle aussi, en quittant les lieux, le lointain hululement des sirènes. Une mélopée savoureuse qui me fit doucement ricaner.
21h46. La Salle de bains. Debout, pieds nus sur le carrelage, j’admire dans le miroir mon corps d’éphèbe finement ciselé par d’inavouées séances de musculation. Je passerais des heures dans cet état, mais je prends vite conscience que ma tenue – un boxer argent et noir Dolce & Gabbana – sied peu à cette nuit qui s’annonce délicieuse.
Je passe la tête par la fenêtre. Je tends l’oreille. Rien. J’avais cru entendre un son familier, une comptine envoûtante qui appelle à la débauche. Il n’y a que la sourde agitation d’une ville qui perd son âme dans les méandres de l’infidélité à elle-même.
Je parade dans le dressing, chantonnant un vieil air d’Iggy Pop. Je sors une douzaine de chemises, et autant de pantalons, les jette dans un coin. Je retourne dans la salle de bains, où je sniffe sur le marbre du meuble une ligne que je ne me rappelle plus avoir tracée. J’ai trouvé mon apparat du soir. Eclatant. Sublime. Je me pavane tel un paon devant un parterre de groupies imaginaires qui hurlent mon nom. La joie illumine mon visage. Me voilà prêt. Alex DeLarge et Mitzi Del Bra peuvent aller se rhabiller, et s’acheter une dignité au passage.
22h11. Je sors enfin, retardé par un coup de fil de Mika, la folle tordue qui fait trembler les charts anglais et les adolescentes en chaleur. « Tu comprends, depuis trois semaines, je suis insomniaque... La nuit m’angoisse… Une sévère envie de tout foutre en l’air… » « Le Valium est notre Sauveur, mon chou ». Sur quoi je raccroche. J’attrape ma veste et mon couvre-chef, avant de m’engouffrer dans les ténèbres. Il flotte dans l’air un parfum de bitume chaud et d’extase souveraine. Cette nuit me rend heureux. Elle m’ouvre les bras. L’accueil est triomphal. Enfin, mon règne vient…