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Sigourney Weaver: «Je meurs d'envie de repartir dans l'espace» (20/10/2003)

Sigourney Weaver parle d'Alien - The director's cut qui sort mercredi avec 10 minutes d'images inédites

BRUXELLES La patience n'est pas une vertu cardinale à Hollywood. Alors que c'est en 2004 qu'on fêtera le 25e anniversaire de la sortie d' Alien, la version director's cut de ce chef-d'oeuvre de l'angoisse, réalisée par Ridley Scott, sort déjà ce mercredi, avec quelques semaines d'avance sur les bougies et le traditionnel Happy birthday.


Au programme: 10 minutes de terreur inédites, sélectionnées avec sadisme par le cinéaste parmi une centaine de boîtes de rushes. Des images qui ont marqué à jamais Sigourney Weaver.


«A l'époque, je pensais que c'était un scénario très morose et, jusqu'à ce que j'apprenne quelque chose sur le design du film, je m'imaginais l'alien comme une sorte de gelée jaunâtre qui courait après les gens et les absorbait, ou quelque chose du genre. Quand j'ai rencontré Ridley et vu le design de Michael Seymour, j'ai réalisé que je n'avais jamais vu un film qui ressemblait à ça. Ripley, du coup, m'a beaucoup plus intéressée.»


Une chance: elle l'a retrouvée trois fois dans sa filmographie, par la suite. Pour un peu, Ripley serait presque devenue une copine... «Elle n'a pas eu beaucoup de temps pour devenir une femme normale, mais je pense qu'elle est de très bonne compagnie. Elle est si honnête, tellement terre à terre et incarne, je le pense, le concept même du film: la capacité de penser en étant mise sous pression, ce qui est une grande qualité. Je ne pense pas la posséder et je trouvais super que ce soit une femme qui la possède, parce que les femmes peuvent clairement prendre soin d'elles par elles-mêmes: j'ai donc adoré ce rôle.»


Qu'elle a d'ailleurs surnommé Rambolina... «Sur le tournage du deuxième, je l'ai appelée ainsi, parce qu'il était réalisé par James Cameron. Ou peut-être était-ce sur le troisième. La raison, c'est que je suis plutôt une mauviette. Je crie quand je vois de grosses araignées ou des insectes. Dans ces moments-là, je ne ressemble pas du tout à Ripley.»


Un tournage pas de tout repos


Dans la tête de Sigourney Weaver, tous les souvenirs ne sont pas agréables. Physiquement, les sorties dans l'espace face au monstre n'étaient pas de tout repos. «Je n'avais pratiquement aucune expérience de tournage. J'apprenais donc tout le temps. Ridley n'arrêtait pas de me dire: Ne regarde pas la caméra. J'ai fini par lui rétorquer: Mais tu la mets tout le temps devant mon nez, où est-ce que je suis censée regarder? J'ai donc erré sur le plateau l'air étonné. Je pensais sincèrement qu'on avait aménagé le plateau pour nous, mais, en fait, c'était pour la caméra! Je pensais qu'ils voulaient que cela paraisse plus réel pour nous. Mais c'était dur. J'étais loin de chez moi, mes amis et le théâtre me manquaient, j'avais le mal de la maison... D'autres ont pris du bon temps, par contre, et je me suis fait de vrais amis. Je me souviens avoir passé beaucoup de temps chez Ian Holm. La transition la plus ardue était de passer de la philosophie du théâtre au film: ce sont deux genres fondamentalement différents. Mais j'aimais faire partie de cette équipe, me retrouver couverte de graisse ou de matières visqueuses... Le deuxième film, parce qu'il était réalisé par James Cameron en plein hiver, quand il gelait, était bien plus physique alors que le premier Alien était plus axé sur la claustrophobie et le suspense.»


De là à comparer les quatre réalisateurs qui se sont succédé pour la saga Alien (Ridley Scott, James Cameron, David Fincher et Jean-Pierre Jeunet), il y a un pas que Sigourney Weaver ne tient pas trop à franchir. «Ils sont tellement différents. Je pense que si la série fonctionne si bien, c'est parce que les réalisateurs en sont les vraies stars. Ils veulent tous innover tout en restant fidèles à l'humour noir. Vous savez, c'est effrayant d'incarner quatre fois la même personne. La seule raison qui m'y a poussée, c'est d'avoir chaque fois un réalisateur différent.»


Y aurait-il une cinquième fois? «On me le demande tout le temps, mais je ne suis pas dingue de l'idée que la Fox a en tête. Je ne veux pas que Ripley revienne sur Terre. J'ai le sentiment que si nous faisons cela, il faudrait que ce soit sur la planète originale. Nous y pensons, Ridley et moi. Je ne sais pas si cela arrivera un jour, mais ce serait amusant de l'incarner à nouveau et de repartir dans l'espace. C'était vraiment amusant à jouer, regardez que je meurs d'envie de repartir au loin, quelque part dans le système solaire.»
~lien~
Patrick Laurent
© La Dernière Heure 2003

Allez vous retourner voir le director's cut au ciné?

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sur terre ou sur la planette d'origine ?