Allez hop, c'est parti...En ce jour de "fête de la Communauté française" de Belgique, je vous livre mes impressions qui je le précise, n'ont aucune valeur de vérité absolue puisqu'elles sont le fruit d'une analyse bien personnelle.
Un peu d'histoire:
- 1830: création du royaume de Belgique qui va réunir le peuple flamand traditionnellement catholique et agricole au peuple wallon, un peu moins catholique et beaucoup plus "industriel".
- Il faut choisir un roi: pour des raisons politiques (déjà), on va le chercher en...Allemagne.
- En 1920: après la rédaction du traité de Versailles, la région Eupen-Malmedy rejoint la Belgique, son adhésion sera ferme et définitive en 1925.
- Guerre de 40/45: les germanophones sont enrôlés de force dans l'armée allemande, les wallons prisonniers de guerre resteront 5 ans en Allemagne tandis que les flamands rentreront tranquillement chez eux. Les nazis avient très bien compris qu'il faut diviser pour mieux régner. Première fracture.
- Fin des années 40, début des années 50: la question royale divise le pays et fait plusieurs victimes dans mon village d'origine. Les Flamands pro-Léopold III s'opposent aux Wallons qui n'ont pas admis l'atitude du roi pendant la guerre. Léopold III abdique au profit de son fils Baudouin. Le jour de la prestation de serment du nouveau roi, un homme politique sérésien, Julien Lahaut, crie "Vive la République". Il sera assassiné qq jours plus tard, son meurtre n'est toujours pas élucidé à l'heure actuelle. Deuxième fracture.
- Années 60: la "conscience flamande" se réveille et se concrétise en 68 par la "flamandisation" de l'université catholique de Louvain. Le déclin économique de la Wallonie pointe le bout de son nez et les hommes politiques flamands montent au créneau. Fourons est littéralement échangé contre Comines avec la complicité des hommes politiques wallons de l'époque. On garde Comines (commune socialiste à l'époque) en Wallonie et on largue Fourons en région flamande, parce qu'après tout, ce ne sont que des "gros cathos". La Wallonie prouve alors qu'elle est politisée avant d'être wallone, erreur qu les Flamands eux, ne reproduiront jamais.Troisième fracture.
- Années 70 jusqu'à nos jours: Le déclin wallon se poursuit, certains politiques wallons jetent le discrédit sur notre région par leurs "magouilles" incessantes. L'occasion est trop belle pour les extrémistes de tout poil, ils saisissent la balle au bond. Les partis flamands modérés n'ont plus qu'à reprendre leurs idées si ils veulent garder leur électorat. Quatrième fracture, la plus importante.
Que reprochent les Flamingants aux Wallons NDLR: le terme flamingant est choisi de façon à distinguer ces extrémistes du peuple flamand.
- Nous coûtons cher à la Flandre: ils veulent donc rompre la solidarité nationale en matière de sécu et la régionaliser. Ils ne veulent plus payer pour les chômeurs et les malades wallons, mais refusent que l'on régionalise les compétences relatives aux pensions. Pourquoi? Très simple: dans qq années ils auront besoin de la solidarité wallone pour payer leur retraite et ils le savent. Leur croissance démographique est inférieure à la nôtre.
- Les Wallons refusent de parler le flamand: faux et archifaux. Le fait est que les parents wallons se tournent en majorité vers l'anglais qui touche beaucoup plus de monde au niveau international. Certains hommes politiques flamands n'hésitent pas à dire que le Wallon n'est pas en état intellectuellement d'apprendre le néerlandais. "Niet waar", Messieurs, mais ils n'y a que vous pour ne pas comprendre que votre belle langue n'a aucune reconnaissance en dehors de nos frontières. Les Hollandais ont compris eux. Tous les cours dans l'enseignement supérieur sont dispensés en anglais.
- Les Wallons sont paresseux: la preuve, regardez leur taux de chômage actuel. Mais retournons donc en 1949: la Flandre comptait 20% de chômeurs contre 3% en Wallonie. Vos grands parents étaient-ils donc des paresseux?
Réponse à vos posts:
Anthony a écrit :Mon prof de géo en a paré lui aussi en disant que la belgique pourrait bientot imploser
Je pense comme lui. Nous sommes aè bord de l'implosion et si la barre n'est pas redressée tout de suite, on va droit dans le mur.
xn3 a écrit :nos amis belges sont souvent farceurs, en témoignent le reportage truqué sur la soi-disant partition
Ce reportage a créé un immense choc chez nous, un véritable vent de panique. Reste que si tellement de gens y ont cru, c'est parce que la fiction ne leur semblait pas si éloignée de cette éventuelle réalité.
Citation :le français qui est principalement parlé par les populations wallonnes tend à se développer en flandre.
Il ne se dévelloppe pas au contraire xn, il est étouffé dans l'oeuf. Avant, le français était IMPOSE par la bourgeoisie et l'aristocratie flamande, pas par les Wallons. Les Flamands se sont révoltés à juste titre contre le manque de considération de leur langue maternelle. Voici une des réponses imaginées par les politicars flamingants:
- Pour obtenir un logement social en Flandre, il faut désormais réussir un examen de néerlandais. Ce qui permet d'éviter à la fois d'avoir des habitants wallons et étrangers sur sa commune. A l'heure de l'Europe, on en rirait presque.
Autre résolution flamande déjà en vigueur: le protectionnisme vis à vis des travailleurs. Par exemple: un taximan wallon a le droit de déposer un client chargé en Wallonie en région flamande. Mais il n'a pas le droit de charger en sens inverse. Si tu débarques à Zaventem et que tu souhaite revenir à Liège en taxi, tu dois normalement appeller un taxi flamand. Vive la libre circulation des travailleurs.
Je signale au passage que ces deux "lois" flamandes font l'objet d'une enquête au parlement européen.
Citation :bien sûr cette divergence culturelle et linguistique n'est pas un facteur suffisant d'implosion,
Bien vu. La Flandre ne veut plus du "boulet économique" wallon. Ce qu'ils oublient de dire c'est que pendant 125 ans, la situation était inverse. La Wallonie à servi de moteur à la Flandre jusqu'en 1955. Après quelques années d'équilibre, la tendance s'est inversée et les transferts d'argent aussi. Si on veut faire les comptes de cette façon, ils nous "doivent" encore au moins 75 ans de tranferts, na.
Citation :Il nous disait comme quoi les wallons se ratacheraient à la France....
C'est une possibilité. Mais les hommes politiques wallons vont freiner des 4 fers et défendre leur fond de commerce. L'organisation de l'état français leur offrirait tout au plus 1 poste de ministre et quelques sous-préfets. Tu imagine un peu la perte de revenus. Sans compter que d'autres problèmes institutionnels seraient difficiles à régler, au niveau de l'enseignement par exemple.
Citation :PS : pour un éventuel rattachement, bien sûr peu probable, entrent en confrontation le fait que la wallonie est plutôt francophone et le fait que c'est la flandre qui est géographiquement plus proche de la France
La Wallonie est tout aussi proche hein. Ceci dit, il faut savoir que certains hurluberlus flamingants réclament le retour de la région Nord-Artois-Picardie dans leur giron, pour cause de "droit du sol".
Bon vous l'avez compris, le sujet me tient beaucoup à coeur, mais il est vaste et difficile à cerner. Pardon pour le pavé et le côté parfois passionnel du post. Je repasserai plus tard pour l"aspect "rattachement" à la France, si toutefois ça vous intéresse toujours d'en parler.
Je vais conclure en vous disant que personnellement je trouve que ce puzzle institutionnel belge relève de la fiction politique. La Belgique est mon pays, mais ne sera jamais ma patrie.
Adieu les gens...Je vais me faire tuer par Akki, Manon et Sam...Mon compte est bon
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Merci Darky... " Be yourself, no matter what they say..."-"Englishman in New-York" -Sting