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La chèvre ou le karakul.


- Il est vrai je me flatte et m'aveugle en effet, dit Sinapu Nahencor en déambulant dans les bois.
Non loin de là, sa chèvre, cessant d'abroutir, leva la tête et lui bêla :
- Si son amour au mien vous semble préférable...
- Hâlte là ! l'interrompit le karakul, cessant d'abroutir à son tour. Mêlez-vous, ma chèvre, de vos affaires !
- Et moi de mon côté je ne m'oppose pas, à ce qu'en cœur, vous ré-abroutissiez, me laissant méditer, coupa Sinapu en se posant au pied d'un grand malheureux dont les branches, d'un air las, frôlaient le sol en cadence. En considérant quel sensible tort qu'un tel arrêt me fasse, je me garderais bien de vouloir me passer des biens faits d'une terrasse.
- Ces affaires, mon ami, sont quelque peu les miennes, vu qu'en ces mots vous tenter de faire de vous son préféré ! renchérit la chèvre.
- Ce sont cinq cents écus qu'il m'en pourra coûter pour pouvoir achever de rejointoyer, continua Sinapu. Tristement je n'ai point le pécule nécessaire... Mais que puis-je donc y faire ?
- Il n'y a pas moyen de lui faire entendre raison, soupira le karakul...
- Ayant vendu mon sloughi qui surveillait mes bêtes afin de financer le début de l'affaire, je me trouve obligé moi-même de les veiller, apparta Sinapu.
- Je ne vous permets pas ce ton condescendant ! s'indigna la chèvre. Savez-vous qui je suis pour me parler ainsi ?
- Ce que je sais me suffit. Vous êtes une simple chèvre et moi, un karakul !
- Pauvre de moi... Pauvre de moi... Pauvre de moi ! Mon malheur n'a d'égal que l'ombre qui s'étale sous les branches pliées de cet arbre brimé ! se lamenta Sinapu...
- Notez, mon cher, que je suis une chèvre de noble lignée, se vanta la chèvre, qui descend en ligne droite de la famille royale !
- À d'autre, mon amie, comme moi vous le savez, que la famille royale jamais ne compta ni chèvre, ni mouton, s'esclafa le karakul. Cessez donc ces stratagèmes qui nulle part ne nous mèneront.
- L'on a point encore vu d'accomodement plus pénible à conclure, que celui qui, à moi, se présente à l'instant. Mais j'y pense, de l'un de ses deux abrutis, je pourais tirer un bon prix ! tilta Sinapu en se levant d'un bond, approchant des bêtes d'un air menaçant. Mais laquelle vendre ? Il faut choisir !
Et la chèvre et le karakul de s'exclamer en cœur :
- C'est lui qu'il faut choisir, désignant l'adversaire.
- Il est obstiné comme tout les diables ! s'insurgea la chèvre.
- Ne l'écoutez pas, elle est folle ! répliqua le karakul.
- Je suis une chèvre royale... rapella la chèvre.
- Vendez-la, vendez-la, c'est une extravagante ! rétorqua le karakul.
- Je sais prendre parti sur cette préférence et ce n'est plus mon cœur maintenant qui balance : il n'est point suspendu sans doute entre vous deux, coupa Sinapu. En effet je voudrais, le mur de mon isba orner, d'une vigne grimpante dont je mettrai les fruits en vente. Ainsi je m'en vais vous vendre tout les deux pour pouvoir acheter ce qui peuple mes vœux !
La chèvre et le karakul jurèrent mais un peu tard qu'on ne les vendrait plus !

On a eu l'aide des cousines de Lyon et d'une pièce de théatre... à vous de trouver laquelle

Et l'officiel du scrabble ! Drith

OMG ! Suis pas sûre d'avoir tout compris...
Il faisait vraiment très chaud aussi cet été...

- Karakul : n.m. : Mouton asiatique à longue toison.
- Sloughi : n.m. : Lévrier d'Afrique.
- Rejointoyer : v. : Refaire des joints de maçonnerie.
- Isba : n.f. : Habitation en bois du nord de l'Europe.
- Abroutir : v. : Brouter les jeunes pousses d'un bois.

Huhhh !

La flèche fendit l'air et épingla la mouche sur le pied de l'ogre qui hurla avec fracas : "Hhhah hue !". Defbug alluma la bougie afin de faire fuir les ténèbres qui envahissaient sa caverne. En baissant les yeux, il réalisa avec horreur qu'il avait une flèche dans le pied ! Defbug retira la flèche en grognant. "Qui a osé ?", cria-t-il. Une petite lumière s'approcha en virevoltant... "Moi, moi !", répondit-elle d'une petite voix aiguë.
L'ogre saisit la fée dans sa grande main. Celle-ci lâchant son arc qui s'écrasa lamentablement au sol, geignit : "Nooooon, ne me tuez pas !"
"Pourquoi ?", l'interrogea l'ogre.
"Je suis une fée !"
"Ça j'avais vu !"
"Si tu me libères, j'exaucerai ton voeux."
"Huhh", réfléchit l'ogre. "Manger !", s'exclama-t-il après plusieurs minutes de réflexion intense.
"Mais que veux-tu à manger ?"
"Huhhh... De la nourriture !"
"Ça je savais, mais quoi comme nourriture ?"
"Huhhh... De la chaire fraîche et tendre !"
"D'accord acquiesça la fée. "Lâche-moi !"
Et l'ogre la lâcha.
La fée ramassa son arc et sa mouche, brandit sa baguette magique, murmura trois mots et laissa place à un gros nuage de fumée. Celui-ci se dissipa peu à peu, mais rien n'apparut... Quand il fut évident, même pour un ogre, que la fée avait menti et qu'il n'aurait rien à manger, Defbug entra dans une colère noire.
"J'ai été trahi !", explosa-t-il en frappant rageusement de ses poings dans les murs de la grotte. Il frappa tant et si bien que la caverne lui tomba sur la gueule... Et c'est coincé sous les gravats, incapable de se dégager, qu'il découvrit une cage remplie d'enfants bien gras et dodus.
C'est alors que la fée réapparut et dit en haussant les épaules : "Ooopps ! Je me suis plantée de salle ! Bon ben tant pis..." Puis, elle disparut à nouveau, laissant Defbug à son triste sort...