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La renarde

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MessagePosté le : 12 Fév 2004 22:02
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Il s'agit d'une série de textes que j'ai prévu d'écrire sur le personnage d'une Vampire.
Le premier texte (que je reposte ici) est "mesure pour mesure"

Mesure pour Mesure (1697)

Citation :

La cave voûtée était plongée dans l’obscurité. Vidée de ses barriques de vin, elle n’était plus meublée que d’un beau fauteuil et d’un secrétaire marqueté dont la présence semblait incongrue. Deux chaînes scellées dans le plafond bas retenaient par les poignets une femme, inconsciente. Sa tête reposait sur son bras droit que les chaînes, trop courtes maintenaient en l’air. Sa coiffure élaborée s’était effondrée, laissant échapper de longues mèches de cheveux bruns qui retombaient sur un visage poudré. Un filet de sang provenant d’une blessure à la tempe avait séché, laissant une traînée sombre sur la joue. Son corps reposait à moitié sur le sol couvert d’une fine couche de sable fin.
Les seuls bruits perceptibles provenaient des souris qui trottinaient rapidement le long des murs.
La porte de chêne qui se trouvait à une des extrémités de la pièce, toute en longueur, s’ouvrit en grinçant. Un homme d’âge mur, presque un vieillard, vêtu avec l’élégance d’un courtisan habitué aux fastes de la cour, entra, un chandelier à la main.
Il s’approcha lentement du secrétaire, se tenant le plus loin possible de la prisonnière. La flamme des bougies dispensait une lumière tremblante, faisant naître des reflets noisette dans la chevelure de la jeune femme. S’asseyant dans le fauteuil, il sortit d’un tiroir du secrétaire un grand registre, relié de cuir qu’il se mit à parcourir rapidement. Il jetait de temps en temps un coup d’œil vers la femme, vérifiant qu’elle était toujours évanouie. Au fur et à mesure de sa lecture, son visage fin se contracta et ses lèvres se serrèrent.
Soudain, un mouvement de la prisonnière le fit sursauter. Son corps se tendit et il fixa sans ciller ses mouvements hésitants.
Elle leva lentement la tête et essayant de porter sa main à sa tempe réalisa qu’elle était entravée. Son regard se précisa et elle parcourut du regard la cave et son occupant. Son visage blafard traduisit l’étonnement et l’incompréhension. Elle essaya de se relever, sans y parvenir, et resta agenouillée sur le sol.
L’homme resta silencieux, observant ses réactions avec l’attention et la retenue d’un entomologiste devant un insecte rare et dangereux.
Son regard croisa celui de sa prisonnière et il fût malgré lui captivé. Son visage était commun, sans traits caractéristiques mais elle possédait des yeux couleur d’ambre, qui, telle la résine pouvaient piéger ceux qui n’y prenaient pas garde. Secouant légèrement la tête, elle sembla prendre conscience de sa situation et implora son gardien.
-M. de Fontenelle ! Que se passe-t-il ?
L’homme ne lui répondit pas et se contenta de la fixer, toujours tendu, la main crispée sur le bord du fauteuil.
- Répondez moi ! Pourquoi me retenez vous ? Je ne comprends rien … supplia la jeune femme, les yeux implorants et les lèvres tremblantes, essayant de garder le regard de Fontenelle captif.
Pendant quelques secondes, les traits de son adversaire se détendirent, son corps se leva légèrement et elle cru qu’il allait la libérer. Ce ne fut qu’un faux espoir. Il se rassit et la fixa d’un regard sévère.
-Allons, Madame. Vous êtes une excellente comédienne mais n’insultez pas mon intelligence. Je sais qui vous êtes, conclut-il d’une voix basse et profonde.
Elle le fixa d’un air étonné.
-Bien entendu, nous avons été présentés par Mme Lambert dans son salon, il y a quelques semaines, dit-elle d’un ton rassurant comme si elle s’adressait à un enfant malade.
Fontenelle laissa échapper un sourire moqueur.
-Ce n’était pas notre première rencontre, madame. Il n’est pas surprenant que vous ne vous en souveniez pas, ce n’était pas dans des circonstances mondaines.
-Je ne vois pas de quoi vous voulez parler, je vous assure monsieur, répondit la jeune femme. Ne pourriez vous pas me détacher ? Ces fers me blessent, ajouta-t-elle, implorante.
-Sûrement pas, je ne prendrai aucun risque.
Il s’enfonça dans son fauteuil, son regard se perdant dans la pénombre de la cave.
-C’était en 1684, il y a plus de quinze ans déjà… J’étais venu rendre une dernière visite à mon oncle Pierre Corneille avant sa mort. J’étais arrivé très tard dans la nuit et j’étais allé directement à sa chambre, sans m’être annoncé. J’allais ouvrir la porte lorsque j’entendis un faible cri. Je me contentai de l’entrebâiller et je fus témoin d’un étrange spectacle.
Il s’arrêta quelques secondes, revivant cet instant tragique qui avait changé le cours de sa vie.
-Mon oncle gisait étendu, un bras hors du lit, la tête penchée.
Il regarda intensément la jeune femme qui l’écoutait incrédule.
-Vous étiez là, madame. Penchée sur lui, vos lèvres sur sa gorge offerte. Du sang coulait de votre bouche. Son sang ! s’exclama-t-il en serrant les poings et en se levant à moitié.
Il se rassit, haletant doucement. Il ferma les yeux quelques secondes et reprit son souffle.
-Je n’ai pas bougé, tétanisé par cet affreux spectacle. Vous vous êtes relevée et je vous ai alors vu distinctement à la lueur des bougies disposées dans toute la chambre. Je n’oublierai jamais la vision de votre pâle visage, dont les seules couleurs étaient vos lèvres sanglantes et vos yeux de feu. J’allais me précipiter dans la chambre lorsque vous avez disparu par la fenêtre. Mon seul souci fut mon oncle. Las ! Il était bien mort et gisait livide, la marque fraîche de vos dents sur son cou.
Fontenelle posa un regard vengeur sur la jeune femme.
-Voilà, Madame, les circonstances de notre première rencontre.
La jeune femme semblait interdite. Elle attendit quelques secondes, essayant de rassembler ses esprits après cette histoire extraordinaire.
-Etes vous sûr de ne pas avoir rêvé ? Vous êtes un homme de science, inaccessible à la crédulité populaire.
Devant l’absence de réaction de son geôlier, elle tenta une nouvelle approche.
-Voyons, regardez moi attentivement. La femme que vous avez vue, il y a quinze ans, a vieilli et doit être à l’automne de sa vie. Je n’ai que vingt ans à peine. Je ne peux pas être cette femme mystérieuse, conclut-elle avec force, tirant sur ses chaînes.
Fontenelle ne répondit pas. Il tendit la main et saisit son registre qu’il ouvrit à la première page. Il se mit à lire d’une voix monocorde.
-En 1641, le duc de Sully décède. D’après les témoignages que j’ai pu recueillir, une femme était présente lors de ses derniers instants. Il s’agissait d’une lointaine cousine, Artemisia de Montpeyroux. Une des servantes m’a parlé d’une étrange marque que le défunt portait au cou. 1650, Descartes meurt à Stockholm. Une jeune veuve de ses amies l’aide durant son agonie. Elle se prénommait Artémisia Griffert et possédait de surprenants yeux d’ambre. 1662, Blaise Pascal s’éteint, assisté dans ces derniers instants par Artemisia de Montfaucon, veuve d’un janséniste.
Fontenelle leva les yeux de son registre et posa un regard moqueur sur sa captive.
-Dois-je poursuivre, Artémisia de Drascin ? C’est bien sous ce nom que Mme Lambert vous a présenté, n’est ce pas ? La liste est encore longue jusqu’à la mort de mon oncle. Dieu seul sait le nombre exact de vos crimes ! s’exclama Fontenelle, refermant le registre d’un coup sec. Qui êtes vous ? Comment avez-vous fait pour vivre si longtemps ? demanda-t-il d’un ton pressant.
Artemisia le jaugea du regard. Son expression, auparavant anxieuse, se modifia. Elle se redressa légèrement et Fontenelle vit la jeune veuve timide et apeurée se transformer en femme assurée et fière.
-Je dois avouer, cher Fontenelle que votre réputation de grand esprit n’est pas usurpée ! Vous avez là un document très intéressant même s’il comporte de nombreuses lacunes.
Elle eut un petit rire de gorge.
-Je dois vous avouer que vous êtes le premier à me découvrir depuis …, elle s’arrêta quelques secondes pour réfléchir, mais oui, depuis Abélard !
Fontenelle ne pu cacher son ébahissement.
-Abélard ! Pierre Abélard ? bredouilla-t-il.
-Bien sûr ! Vous ne croyiez pas que vous aviez couvert la liste de mes rencontres ?
-Qu’êtes vous ? demanda Fontenelle d’une voix faible.
La jeune femme se leva lentement en attrapant ses chaînes. Elle se tint, droite et orgueilleuse devant l’homme, éberlué.
-Dieu seul le sait, mon cher. Je n’ai jamais rencontré d’être qui me soit semblable. J’aime à penser que je suis unique. Pourquoi tremblez vous ? Vous êtes en sécurité. C’est moi qui suis enchaînée, incapable de me libérer et vous qui êtes assis confortablement, libre de vos mouvements, une arme près de vous, dit-elle en observant le pistolet qui était posé sur le secrétaire.
-Mon dieu ! s’exclama Fontenelle.
Elle eut un sourire moqueur.
-Profitez en, Fontenelle. Dieu ne vous enverra pas tous les ans un représentant de mon espèce. Pour récompenser vos efforts et votre sagacité, je vais répondre sincèrement à vos questions.
-Quels autres choix avez-vous ? demanda-t-il, reprenant confiance. Comme elle l’avait fait remarquer, il était maître du jeu.
Elle eut un sourire mystérieux.
-Mais aucun, mon ami, aucun.
Fontenelle respira profondément, essayant de retrouver ses esprits. Il ouvrit le registre à une page vierge et prenant une plume, traça d’une main un peu tremblante Artémisia de Drascin. Il regarda vers la jeune femme qui l’observait, insondable.
-Quel âge avez-vous ?
-Voyons, mon ami ! Ce n’est pas là une question qu’un gentilhomme pose à une dame de qualité ! s’exclama-t-elle, joueuse.
Devant l’absence de réaction du philosophe, Artémisia fit la moue.
-J’ai toujours eu du mal à calculer mon âge. Je suis née il y a longtemps, trop longtemps peut être, soupira-t-elle.
-Soyez plus précise, madame, répondit Fontenelle, cinglant.
-Voyons, je crois que c’était vers 650.
Fontenelle sursauta, stupéfait.
-Ce n’est pas possible ! Comment pourriez vous avoir plus de mille ans !
-Oui, je sais, je ne les fais pas, répondit Artémisia, goguenarde. Je ne sais pas pourquoi j’ai vécu si longtemps sans changer.
-Je ne vous crois pas, répondit-il.
Elle éclata de rire.
-Relâchez moi donc immédiatement ! Si je suis une impossibilité que votre esprit cartésien refuse d’accepter, vous ne pouvez pas me retenir.
Fontenelle la fixa longuement, ne sachant plus que croire. Il se décida à écrire sur le vélin : naissance en 650.
-Ne croyez pas que je vais croire tout ce que vous me direz. Il y a sûrement des moyens de vérifier vos dires.
-Comme il vous plaira, répondit-elle.
-Reconnaissez vous avoir tué ?
-Oui, mais votre liste n’est pas exhaustive, mon ami. La liste serait trop longue pour que je vous la donne et j’ai du d’ailleurs oublier la plupart de mes victimes.
-Mais pourquoi ? Pourquoi des hommes de science, de lettres ?
Artémisia souris gentiment.
-De la même façon que vous avez besoin de nourriture pour vivre, j’ai besoin de sang pour exister. J’ai besoin de leur esprit, j’ai besoin de leur force, de leurs émotions. Je ne suis rattachée au monde que par ceux que je tue. Durant le moment si court où leur cœur s’arrête, tout ce qu’ils sont, tout ce qu’ils ont ressenti, tout ce qu’ils savent me nourrit, me permet de continuer à exister. Leurs émotions me font sentir, leurs expériences m’enrichissent, leurs connaissances me font découvrir de nouveaux univers et leur sang, ô leur sang, me donne la vie. J’ai vite découvert que je suis une créature des ténèbres et il me faut la lumière de leurs âmes pour continuer à vivre.
-Vous êtes un démon ! s’écria, horrifié, Fontenelle.
-C’est ce que j’aimerais savoir… et je pense que vous êtes l’homme qui peut m’y aider, répondit doucement Artémisia.
Fontenelle, sonné par ce qu’il venait d’entendre avait fermé les yeux, sentant la fatigue s’abattre sur son corps usé. La jeune femme profita de ses instants de tranquillité pour attraper une des épingles qui retenait sa chevelure. Ses mains habiles ouvrirent rapidement les vieux fers qui la retenaient prisonnière.
Lorsque Fontenelle ouvrit les yeux, elle se tenait devant lui, le pistolet à la main.
-Tutut… Voyons mon cher, il ne faut pas me laisser sans surveillance, ironisa-t-elle.
Fontenelle blêmit et tenta de se lever. Artémisia le rassit d’une main de fer sur son fauteuil. Elle approcha ses lèvres de son visage et savoura la peur qui transparaissait dans ses yeux.
-Je ne vais pas vous tuer, mon ami. Vous m’intriguez et encore plus important, vous m’amusez. Votre tentative d’emprisonnement a réveillé en moi le goût du jeu. Je n’avais pas eu autant de plaisir depuis, voyons, … oui ! la Renaissance ! De plus, vous disposez d’assez d’intelligence pour réussir là où j’ai échoué : découvrir qui je suis vraiment. Je vais donc vous laisser en vie et je vais même vous faire un cadeau.
Elle se pencha et le mordit doucement à la gorge. Elle prit quelques gorgées de son sang et poussa un petit soupir de plaisir. Reculant, elle ajouta :
-J’ai découvert il y a longtemps que si je ne bois que quelques gouttes de sang d’un humain, celui-ci acquiert une longévité plus grande. Voici un autre mystère dont vous pourrez chercher la réponse.
Elle le lâcha et recula lentement, le pistolet pointé vers le vieil homme.
-Je reviendrai vous voir dans quelques années. Je vous raconterai mes aventures et vous me ferez part de vos recherches. Cela va vous plaire, vous verrez, conclut-elle en disparaissant derrière la porte. Celle-ci se ferma avec bruit, laissant Fontenelle effondré sur son fauteuil, la main sur sa gorge.

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MessagePosté le : 12 Fév 2004 22:03
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MessagePosté le : 12 Fév 2004 22:07
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2ème texte, antérieur à mesure pour mesure.

Attention, le début du texte est un peu argotique et ordurier (glossaire en fin de texte)

Petite mort (1684)


Citation :
Il faisait froid. Si froid que même les filles de joies qui aimaient arpenter les quais de Seine s’étaient résignées à laisser leur commerce et s’étaient réfugiées dans les estaminets proches. Pourtant, deux tire-goussets bravaient la froidure de la nuit, dissimulés à l’entrée d’une ruelle. Leurs vêtements élimés ne les protégeaient guère et ils tapaient des pieds en cadence pour essayer de les réchauffer.

Le plus grand des deux, dont les cheveux blonds sales étaient noués par un ruban, se pencha vers son compagnon et lui murmura à voix basse :
-T’es sûr du coup, Trompemort ?
-Sûr ! Morbleu, c’est la Jeanne qui a tiré les vers du nez de Philippin.
-Foutre ! Je vois rien venir ! L’est où, ton bourgeois ? Si il ne se ramène pas, je vais me réchauffer le braquemart au « Chat Rouge », s’impatienta le ruffian.
Trompemort hocha les épaules.
-Chaud ou froid, ça ne changera rien pour l’Angèle. Tant que ta bourse est plate comme la vieille Marie, tu ne lui verras pas les tétons. Tiens-toi calme, Rouscailleur. C’te vieux bourgeois, l’est réglé comme une horloge. Il va voir sa gueuse toutes les semaines et revient toujours vers la minuit, les couilles vides comme celles d’un pendu.
-Qu’il se magne ! Faut pas tant de temps pour river la ribaude surtout pour un vieux vit, ricana Rouscailleur.
Trompemort le fit taire d’un geste. Des bruits de pas se firent entendre, encore lointains. Les deux hommes sortirent la tête de la ruelle pour observer la rue, faiblement éclairée par des lanternes publiques.
-Ce n’est pas lui, affirma Trompemort, déçu.
-Lui ou pas lui, il a un manteau qui serait beaucoup mieux sur mes épaules, répliqua Rouscailleur en sortant un grand couteau de sa ceinture. Un bon coup de surin et il est à nous, ajouta-t-il.

Le bruit des pas devenait de plus en plus sonore et une ombre commença à se profiler à l’entrée de la ruelle. Rouscailleur bondit, le couteau en avant, prêt à le plonger dans le ventre de sa victime quand celle-ci se tourna et lui saisit le poignet avec force, faisant tomber son couteau au sol. Le temps d’une inspiration, il se retrouva, le bras droit tordu dans le dos, un stylet sur la gorge, faisant face à Trompemort qui, tétanisé, ne savait quoi faire. Son regard quitta celui surpris de Rouscailleur, et aperçut, malgré la capuche qui dissimulait le visage de leur assaillant, des yeux ambrés qui l’observaient.
-Voila une attaque qui manquait de réussite, ironisa une voix féminine.
Trompemort blêmit
-La Renarde, murmura-t-il, reculant instinctivement.
Un petit rire cristallin s’échappa de la capuche. Reprenant ses esprits et rassuré par le sexe de son agresseur, Rouscailleur tenta d’attraper de sa main libre le bras qui tenait la lame sur sa gorge. Mal lui en prit, la jeune femme lui cassa le bras droit et enfonça de quelques millimètres la lame dans la peau, faisant couler le sang. Il gémit et jura.
-Lâche moi, saleté de ribaude !
-Ne sais-tu pas qui je suis ? demanda la voix féminine, tout en enfonçant davantage la lame. Je pensais pourtant que ma réputation m’avait précédée à la cour du grand Coesre.
Trompemort, qui entendait les gémissements de Rouscailleur et voyait le sang qui coulait abondamment de sa gorge tâcher sa chemise, se rapprocha et répondit humblement.
-Madame, la cour des miracles connaît vos exploits et sait le marché que vous avez passé avec le grand Coesre. Mon compagnon, Rouscailleur, a plus de gueule que d’entendement et n’a jamais fait attention aux avertissements de ses aînés. S’il avait plus d’esprit, il n’aurait jamais osé sortir son surin contre vous, plaida Trompemort, qui voyait que son camarade s’était évanoui
-Vous ne manquez pas de courage de plaider ainsi pour sa vie alors que je pourrais vous tuer d’un geste. Cela me sied. Je vais le laisser en vie. Mais qu’il ne recroise pas mon chemin ou je me montrerai moins magnanime, conclut la Renarde, lâchant Rouscailleur qui s’effondra sur le sol.
Trompemort s’inclina profondément. Lorsqu’il se releva, la jeune femme avait disparu, ne laissant comme preuve de son passage qu’un parfum d’épices.


Artémisia reprit rapidement son chemin. Ce charmant intermède l’avait mise en appétit et elle s’était retenue pour ne pas lécher le sang du ruffian qui avait osé l’attaquer. Il faudrait peut-être que je renouvelle plus régulièrement mes visites au grand Coesre, pensa-t-elle. Depuis la disparition de la cour des miracles, ceux qui ignorent mes pouvoirs sont plus nombreux. Espérons que cette petite démonstration leur rafraîchira les esprits, conclut-elle tout en avançant discrètement rue Saint Antoine. Elle hâta le pas, impatiente d’arriver à destination. Cela faisait plus de trois semaines qu’elle ne s’était pas nourrie et elle ressentait avec force dans ses tripes l’appel de la chasse.

Elle quitta la rue Saint Antoine et s’engagea sans hésitation dans les entrelacs de ruelles qui formaient le quartier du marais. Elle s’arrêta au pied d’un mur de pierres de taille, haut de huit pieds et l’escalada sans peine. Parvenue à son sommet, elle s’arrêta quelques instants et découvrit un petit jardin à la française aux buis soigneusement taillés et aux parterres rectangulaires. Trois allées, tirées au cordeau, menaient à un large escalier de pierre d’une dizaine de degrés qui s’arrêtait sur une terrasse ornée d’orangers en pots. Artémisia eut un petit sourire : M. de Corneille va trop souvent à Versailles, songea-t-elle devant cette tentative de copie manifeste des magnifiques jardins de M. Le Notre.
Elle descendit gracilement de son perchoir et se dirigea vers la terrasse, longeant le mur est, partiellement dissimulée par les haies de buis. La demeure semblait endormie. Une faible lueur s’échappait des rideaux qui ornaient la porte-fenêtre centrale. Sans bruit, la jeune femme se dirigea vers cette ouverture et adressa un petit merci ironique à l’occupant de ces lieux qui lui avait fait la grâce de bien vouloir finir ses jours dans une chambre d’accès si aisé.

Absolument immobile, elle observa l’intérieur de la chambre à travers l’interstice des rideaux et écouta avec attention les bruits qui en provenaient. Elle ne perçut que la respiration sifflante et irrégulière d’un homme à l’agonie. Satisfaite de son rapide examen des lieux, elle tourna la poignée, déverrouillée, et entra avec précaution dans la pièce. Il s’agissait d’une grande chambre, luxueusement meublée. Un beau lit à baldaquin aux montants sculptés et recouvert de brocarts dorés occupait le mur de droite. Dans la cheminée surmontée d’un portrait de bonne facture du maître des lieux, brûlait un feu agonisant qui ne suffisait pas à réchauffer la pièce. Un brasero avait été ajouté près du lit mais ses braises rougeoyantes ne dispensaient qu’une faible chaleur. L’attention d’Artemisia se concentra sur l’homme étendu sur le lit. Il s’agissait d’un vieillard au cheveu rare et au nez fort, parvenu au terme de sa vie. La jeune femme se dirigea vers lui et s’assit doucement, prenant garde à ne pas éveiller le malade. Sa tête était légèrement tournée vers le côté gauche, offrant à Artémisia la vision de son cou frêle aux veines saillantes.
Elle se pencha et demeura quelques secondes immobile, humant avec délice l’air vicié par la maladie et l’odeur acre de la transpiration. Ouvrant légèrement la bouche, elle planta doucement ses fines dents tranchantes à la base du cou du vieillard. Aussitôt, du sang envahit sa bouche et elle se mit à l’aspirer lentement, attentive à ne pas réveiller le vieillard qui gémissait sourdement mais demeurait toujours inconscient. L’odeur âcre et métallique du sang chaud lui faisait tourner la tête tel un aphrodisiaque puissant. Elle sentait le liquide couler dans sa gorge et se répandre lentement dans tout son corps, faisant se hérisser les poils de ses avant-bras. Tout son être vibrait en cadence avec le rythme lent des battements de cœur de sa victime. A chaque cycle, des frissons de plaisir d’intensité croissante la parcouraient de la tête aux pieds, nouant et dénouant ses muscles. Une chaleur bienfaisante l’envahissait graduellement, la faisant gémir. La fréquence des battements de cœur du vieillard diminuait lentement.

Artémisia s’interrompit, frémissante, avide de profiter pleinement des minutes qui sonneraient le glas du vieillard. Boire le sang était une expérience intense qui la menait au bord de la jouissance. Un ronronnement satisfait s’échappa de sa gorge à la pensée de ce qui allait suivre et elle se lécha inconsciemment les lèvres. Son teint pâle avait pris la carnation rosée d’un nourrisson bien nourri. Elle inspira profondément, cherchant à calmer les battements précipités de son propre cœur et se concentra pour recevoir pleinement ce don de vie qu’allait lui offrir bien malgré lui l’homme étendu sur le lit. Elle se pencha et baisa tendrement ses lèvres parcheminées et murmura un « merci » quasi inaudible.
Le regard brillant comme du cuivre en fusion, elle planta profondément et avec avidité ses crocs dans sa gorge. Elle plaça sa main sous sa tête et la souleva légèrement afin d’avoir une meilleure prise et aspira avidement, comme si elle souhaitait absorber tout le sang restant en une seule lampée. L’homme cria, la douleur intense le ramenant à la conscience pour un instant très bref. Son cœur ralentit rapidement et s’arrêta.

Au moment exact de la mort de sa victime, Artémisia fut submergée par un raz de marée de sensations, d’émotions où elle se plongea avec délectation. En quelques millisecondes, elle revécut la vie de Pierre Corneille : les bruits, les odeurs, les sons, les goûts se mêlant, formant un kaléidoscope de couleurs et de sons. Elle fut happée par le tourbillon des événements, souvent minuscules et anecdotiques, parfois graves et essentiels qui avaient construit, jour après jour, la personnalité de cet auteur inspiré. Elle connut ses angoisses les plus secrètes, ses pensées les plus intimes, ces petits riens qu’il n’avait jamais partagés : le rire heureux de sa mère quand il lui avait fait entendre ses premiers poèmes, la chair tendre et rosée de sa première amante, ce moment de bonheur suprême lorsqu’une de ses pièces, faite de sueur et de labeur intense, était acclamée par le public. Elle sentit dans sa chair ses extases amoureuses, ses triomphes, ses moments de gloire, ses énervements soudains dûs à des détails anodins, ses chicaneries parfois mesquines, sa jalousie dévorante à l’égard de Racine, son sentiment de supériorité envers son jeune frère. Elle absorba tout, acceptant tout en bloc : les plaisirs comme les souffrances, les victoires comme les défaites, les bontés comme les vilenies, tout ce qui compose la vie d’un être humain, pensant, vivant, agissant.

Ce bref instant où elle était autre, où la vie d’un inconnu devenait sienne était le seul moment où Artémisia se sentait vraiment elle-même, vivante, connectée au monde. Chaque vie prise, chaque âme absorbée, digérée, la reliait au monde extérieur, comme des fils d’araignée composant une toile solide. Las, cet instant de plénitude infinie était si bref. Ce qu’elle volait à la mort ne durait que le temps du dernier soupir.
Artémisia sortit lentement de la transe dans laquelle l’avait plongée cette douce mort. Elle reposa doucement le corps inerte, vidé de sa substance qui avait été Pierre Corneille. Ses sens reprenaient leur place, et elle sentit une présence étrangère, dont l’odeur âcre de sueur et les battements accélérés de son cœur révélait la peur.
Elle était toujours plus fragile, moins rapide après une petite mort. Elle se précipita vers la fenêtre et la franchit rapidement. Son observateur s’était dirigé vers le cadavre, lui laissant le temps de s’évanouir dans le jardin.



Petit glossaire des termes argotiques employés :

braquemart, vit : sexe masculin.
gueuse, ribaude : fille facile (peu flatteur)
surin : poignard
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Dernière édition par AiMa le 12 Fév 2004 22:23; édité 1 fois
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MessagePosté le : 12 Fév 2004 22:18
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c'est bieeeeeeeeeeeeeen !
j'aime beaucoup :smile:

juste un truc, tu devrais aérer un peu ton texte.

mais sinon, c'est :top:
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MessagePosté le : 12 Fév 2004 22:24
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Vivi juste un peu d'aération :razz:

Mais sinon, j'adore :eek:

AiMa, pourquoi t'envoies pas à Gallimard? :razz:

:bisou:
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MessagePosté le : 12 Fév 2004 22:24
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merci Green :bisou:

J'ai mis un peu d'espace :smile:
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MessagePosté le : 12 Fév 2004 22:25
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ah vi, c'est mieux :smile:
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MessagePosté le : 12 Fév 2004 22:25
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vamp a écrit :
Mais sinon, j'adore :eek:

AiMa, pourquoi t'envoies pas à Gallimard? :razz:

:oops: tu vas me faire rougir :razz:

merci Vamp :bisou:
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MessagePosté le : 12 Fév 2004 22:29
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Citation :
Attention, le début du texte est un peu argotique et ordurier

Oui :razz:

Mais j'aurais dit gouailleur :lol:
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MessagePosté le : 12 Fév 2004 22:30
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C'est vraiment génial Aima, vive toi ! et :+1: avec Vamp !
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MessagePosté le : 12 Fév 2004 22:42
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Franchement chapeau, c'est super :venere:
et le début est un vrai délice, bravo :clap: :top:
:bisou:
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MessagePosté le : 12 Fév 2004 22:49
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merci :oops:
:bisou: Tawi, Splach ...

Ava : gouilleur !! c'est tout à fait ça :razz:
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MessagePosté le : 12 Fév 2004 22:50
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simplement :clap:
J'adore me plonger dans tes histoires AiMa :evil:
Et je suis ravie de connaître l'histoire d'Artémisia :D
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MessagePosté le : 16 Fév 2004 12:41
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:jump3: :clap: :clap: :clap: :jump3:
:tourni:
C'est tout :o
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MessagePosté le : 16 Fév 2004 12:53
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Merci à tous :smile: ....
Je vias essayer d'écrire une histoire par mois environ ...
mais je dois faire des recherches avant ...
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MessagePosté le : 16 Fév 2004 13:23
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Rho, c'est vrai, j'ai lu, mais j'ai oublié de poster mon avis :oops:
J'adore littéralement ! Je te t'admire :venere:
T'es trop douée pour rendre l'atmosphère qu'elle soit celle des bas-fond ou celle de la haute société, pour adapter le parlé des personnages...
Et puis :eek: Je suis épatée (et c'est pas la première fois) par tout ce que tu sais :razz:
Une par mois ça fera pas beaucoup... Mais ça vaut le coup d'attendre, moi j'dis :o

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MessagePosté le : 16 Fév 2004 13:49
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excellent aima j'aime beaucoups le style, le sujet, l'histoire ! :clap: :clap: :clap:
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MessagePosté le : 16 Fév 2004 23:20
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arkania a écrit :
Une par mois ça fera pas beaucoup... Mais ça vaut le coup d'attendre, moi j'dis :o[/color]

:+100000etc: :razz:
C'est vrai, bravo pur le travail de recherche :clap: à moins que tu aies su tout ça depuis longtemps :tourni:
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MessagePosté le : 16 Fév 2004 23:28
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Bon comme d'hab, je vais imprimer avant de lire...:rolleyes: Avis demain
J'ajoute juste une petite traduction argotique à l'intention des belges.
AigueMarine a écrit :

Petit glossaire des termes argotiques employés :

braquemart: zope (en Flandres), cramique (à Verviers), tutûte (à Liège)
gueuse: ine wasse (guêpe), ine pellète (p**e), une "poutatâââât" (à Lièche uniquement)
surin: une lame hein ti malin... :rolleyes:

Ouais, je sais tout le monde s'en fout mais j'avais envie, na... :langue:
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Merci Darky... " Be yourself, no matter what they say..."-"Englishman in New-York" -Sting
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MessagePosté le : 17 Fév 2004 09:03
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nan, m'en fous pas moua mimine :bisou:
ça m'intéresse :p :lol:
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