Affichage :
EDForum Index du Forum

EDForum

Forum généraliste spécialisé dans les séries TV
[Texte] Les aventures de Vamp la Rouge

Poster un nouveau sujet Répondre au sujet

Rechercher dans ce sujet :
Messages
AiMa Sexe : Féminin
Modératrice
Mageprincesse
Modératrice
Mageprincesse

Inscrit le : 17 Mar 2003
Messages : 14075
Points : 71 Concours jeux - 16e place 120 Concours graphiques - 12e place
Localisation : in the tardis
Séries favorites : Dr Who for the moment
MessagePosté le : 02 Oct 2004 13:45
Masquer ce messageAfficher ce message
Répondre en citantAjouter à liste des messages à citerRetirer de la liste des messages à citer
chapitre 81 : où Sam s'en mèle

Citation :
Pendant quelques instants, la jeune magicienne crut qu’elle allait mourir. Elle n’avait pas envie de se défendre si l’alternative était de continuer à se trouver sous la domination d’Avalon. La parcelle d’individualité qui lui restait ne souhaitait que deux choses : la liberté ou la mort. Cependant, elle savait également que si la sorcière la croyait vraiment coupable de trahison, elle ne se contenterait pas de la tuer. Avalon débordait d’imagination lorsqu’il s’agissait de torturer lentement une âme et Tawi avait assisté à assez de ses cessions créatives pour redouter ce sort. Mieux valait obéir et se soumettre pour le moment, quitte à observer plus attentivement Vamp et ses compagnons. Si jamais ils découvraient un moyen de neutraliser Avalon, elle pourrait leur offrir son aide en échange de la destruction du sort d’obéissance auquel elle était contrainte.
Avalon avait observé avec plaisir la frayeur qui avait saisi sa servante. Elle avait peu de doutes sur son innocence et savait que Tawi n’observait jamais MissO, redoutant toujours d’attirer son attention. Elle patienta quelques secondes supplémentaires, inhalant profondément ce doux parfum de peur et de soumission qui émanait de Tawi.
-Je déciderai de ta punition plus tard, lui murmura-t-elle doucement. Ne me déçois pas à nouveau ! Je veux que tu surveilles avec soin Callie et tu me rapportes tous les détails possibles. Fais la parler et tâche de trouver un moyen de la neutraliser sans que ses compagnons n’aient de soupçons.
Tawi acquiesça, essayant de dissimuler son soulagement.

Dès qu’Avalon et Tawi eurent disparu de la salle où ils se trouvaient, Sam se leva, quittant sa position habituelle aux pieds de Ma’non. Depuis leur arrivée, utilisant la forme d’un gros chat des bois, assez courant en ces contrées, il avait essayé de cacher son origine démoniaque à Avalon en se comportant comme le gros félin qu’il était sensé être. Ma’non s’était étonnée mentalement de la prudence que manifestait son familier malgré l’accueil chaleureux de leur hôtesse mais l’avait acceptée sans discuter. Elle avait appris depuis longtemps que les démons percevaient différemment le monde qui les entourait et ne réagissaient pas comme les humains. L’invocatrice sentait que Sam ne lui disait pas tout mais elle lui faisait confiance.
Ainsi, elle ne lui posa aucune question lorsque se levant rapidement, il parcouru la pièce, longeant tous les murs, tous ses sens en éveil. Elle le vit s’arrêter près d’une jolie tapisserie dans les tons verts et jaunes qui semblait relater la légende d’Arthur, un choix logique pour une sorcière s’appelant Avalon, se dit Ma’non en souriant.
Pour Sam, cette tapisserie était en fait constituée d’une lourde tenture noire. Celle-ci ne parvenait pas à dissimuler les effluves magiques qui semblaient sourdre du mur dissimulé par le tissu. Vérifiant qu’Avalon et sa servante n’avaient toujours pas réapparu, il glissa sa truffe entre la tenture et le mur, découvrant une porte. Il ferma les yeux et se concentra sur ses sens magiques. Hum, la porte était solidement protégée et il ne voyait aucun moyen de l’ouvrir.
Pensif, il revint vers Ma’non, s’enroula autour de ses jambes et lapa lentement de l’eau qu’elle avait répandue dans une assiette sur le sol, tout en réfléchissant à des moyens possibles d’ouvrir cette porte. A ce moment, Tawi revint dans la salle et s’approcha de Callie avec laquelle elle essaya d’engager une discussion. Sam essaya de contacter mentalement Callie pour lui rappeler la prudence, mais la présence de la servante magicienne semblait interférer avec sa tentative de contact. Il ne parvint pas à établir une connexion avec la jeune femme. Inquiet, il remarqua que Tawi ne quittait pas du regard Callie et accordait aux réponses de la jeune femme une attention disproportionnée compte tenu de leur banalité. Inquiet, il se demanda ce qu’avait pu bien faire la jeune femme pour éveiller les soupçons de la magicienne et surtout si Avalon était au courant. Il tourna la tête vers la sorcière qui se tenait non loin de là, et découvrit qu’elle aussi scrutait discrètement les moindres gestes de Callie. Il la maudit en silence. Il n’aurait jamais du compter sur sa discrétion, désormais l’attention d’Avalon et Tawi était concentrée sur ses moindres faits et gestes. Peut-être puis-je profiter de cette maladresse de Callie, se mit à réfléchir Sam. Je ne crois pas qu’Avalon ait des doutes sur ma nature, d’autant plus maintenant que son attention est détournée vers l’ancienne fleur. Je devrais avoir le champ libre pour explorer ce donjon, et pour essayer d’ouvrir cette porte dissimulée. Finalement, Callie m’est peut-être finalement plus utile comme diversion. Elle n’aurait fait que me gêner, ainsi dépourvue de pouvoirs magiques …ou de talents tout court.

_________________
:o la physique, c'est poétique :o
Revenir en haut Aller en bas
Hors ligne | Profil | MP | E-mail
AiMa Sexe : Féminin
Modératrice
Mageprincesse
Modératrice
Mageprincesse

Inscrit le : 17 Mar 2003
Messages : 14075
Points : 71 Concours jeux - 16e place 120 Concours graphiques - 12e place
Localisation : in the tardis
Séries favorites : Dr Who for the moment
MessagePosté le : 08 Oct 2004 21:18
Masquer ce messageAfficher ce message
Répondre en citantAjouter à liste des messages à citerRetirer de la liste des messages à citer
chapitre 82 : il est loin le temps où les illusions marchaient si bien :-x

Citation :
Dès que Vamp vit Avalon revenir dans la salle, elle se dirigea vers elle, bien décidée à poursuivre leur conversation. Parvenue à la table, elle fut arrêtée par Com qui tenait Meryl dans ses bras.
-Vamp ? Je te peux te parler quelques instants ?
-Tu peux attendre quelques instants ? répondit Vamp anxieuse de rejoindre la sorcière.
Malgré l’apparente mauvaise volonté de la mercenaire, Com lui plaça Meryl dans les bras sans lui laisser le temps de protester. Vamp resta figée, n’osant plus bouger de peur de laisser tomber ce bébé dont elle ne savait que faire. Elle jeta un regard noir à celui qui l’avait mise dans une telle situation. Com répondit à son air réprobateur par un grand sourire. Il s’approcha et plaça un de ses doigts dans la main de Meryl qui le saisit immédiatement, le faisant osciller tel un hochet. Il jeta un regard discret vers la salle, vérifiant d’un coup d’œil qu’Avalon et Tawi ne leur prêtaient pas attention. Bizarre, se dit-il, elles semblent observer avec beaucoup de soin Callie …
Se retournant vers Vamp, qui n’osait se dégager de peur de faire naître les rugissements stridents de Meryl, il lui chuchota.
-Fais mine de t’intéresser au bébé. J’ai des choses importantes à te confier, loin de toutes oreilles indiscrètes.
Intriguée par cette formulation sibylline, Vamp se baissa et se força à faire des risettes à Meryl qui lui retourna un joli sourire d’où s’échappait une bulle de salive.
Com reprit la parole, la voix si basse qu’elle en était quasi inaudible.
-Je dois d’abord t’avouer que je t’ai dissimulé certains faits sur Meryl. Il enchaîna rapidement, ne laissant pas à Vamp le temps de réagir. Je partage un lien spécial avec elle depuis la nuit dans la forêt, avoua-t-il. Nous pouvons communiquer mentalement l’un avec l’autre. Comme tu t’en doutes, Meryl n’est pas un simple bébé. Elle dispose de pouvoirs magiques.
Il s’arrêta quelques instants pour donner à Vamp le temps d’assimiler toutes ces révélations. La mercenaire lui répondit, également à voix basse.
-Nous reparlerons du fait que tu m’ais caché ces informations plus tard. Que t’a révélé Meryl sur Avalon ?
Com lui jeta un regard étonné.
-Comment as-tu deviné que … il s’interrompit devant l’air moqueur de Vamp. Hier soir, lors de notre conversation mentale, Meryl m’a demandé de lui décrire Avalon et tout ce que j’avais vu depuis notre rencontre avec Tawi. Tu ne devineras jamais ce qu’elle m’a répondu.
-Oh, je commence à avoir une idée ou deux …, répondit-elle. Voyons, je parierai sur un enchantement d’illusion. Meryl a du t’avouer qu’elle ne voyait pas Avalon de la même manière que toi. Je suppose également que cette jolie demeure n’est qu’un trou immonde, obscur et nauséabond, conclut-elle tristement. Même si elle avait bien eu des doutes devant cette nouvelle Avalon, elle avait eu l’espoir non formulé que cette transformation fut réelle et que leur relation d’enfance pu renaître un jour.
L’air ébahi de Com lui confirma la validité de son hypothèse.
-Est-ce que Meryl t’a donné d’autres informations sur l’enchantement utilisé ?
-Selon elle, il s’agit un sort puissant, très coûteux en énergie. Elle est certaine qu’Avalon utilise une source de puissance magique, un objet ancien ou un artefact …. Si nous parvenions à déterminer sa nature et à le désactiver, l’enchantement s’arrêterait instantanément.
Vamp ne répondit pas, l’air pensif.
-Je ne suis pas certaine que ce soit notre principal objectif. Après tout, cette illusion n’est complètement effective que si nous ignorons son existence. Notre but n’est pas de lutter contre les sorts d’Avalon, Dieu seul sait combien elle en a en réserve, mais d’arriver à la ramener à Trillith avant cinq jours. Je n’ai pas l’impression qu’elle ait choisi cet enchantement pour se protéger, elle avait sûrement d’autres possibilités, bien plus définitives. Non, elle essaye de paraître sous un jour agréable, comme une enfant qui câline ses parents pour en obtenir une faveur.
-Tu crois qu’elle veut te demander ton aide ? demanda Com, surpris.
-Oh non, même sous une fausse apparence, Avalon ne demandera jamais rien, surtout pas à moi. Son enchantement doit faire partie d’un plan plus large qui doit nous entraîner à l’aider sans qu’elle n’en ait jamais exprimé le souhait.
-Je vois ce que tu veux dire, réfléchit Com. Cependant, je ne pense pas que la recherche de cette source de pouvoir soit inutile. Elle la range sûrement avec d’autres objets magiques, précieux pour elle. Nous pourrions peut-être obtenir ainsi un moyen de pression.
-Pourquoi pas …, répondit Vamp. Son regard se porta sur Meryl qu’elle tenait toujours fermement dans ses bras et qui n’avait pas bougé durant toute leur conversation. Crois-tu que Meryl pourrait nous aider ?
-Je ne sais pas, répondit honnêtement Com. Elle ne m’a pas révélé exactement qui elle était ou l’étendue de ses pouvoirs sous cette forme. Je vais en parler avec elle. Est-ce que nous prévenons les autres qu’il s’agit d’une illusion ?
-Non, répondit Vamp. Je ne tiens pas à éveiller les soupçons d’Avalon et je suis persuadée qu’aucun de nos compagnons ne saurait jouer la comédie. Je vais essayer de lui parler et la laisser me guider. Autant lui faire croire que je suis convaincue de sa transformation et prête à lui donner un coup de main, conclut-elle en remettant Meryl dans les bras de Com.

_________________
:o la physique, c'est poétique :o
Revenir en haut Aller en bas
Hors ligne | Profil | MP | E-mail
AiMa Sexe : Féminin
Modératrice
Mageprincesse
Modératrice
Mageprincesse

Inscrit le : 17 Mar 2003
Messages : 14075
Points : 71 Concours jeux - 16e place 120 Concours graphiques - 12e place
Localisation : in the tardis
Séries favorites : Dr Who for the moment
MessagePosté le : 20 Oct 2004 11:05
Masquer ce messageAfficher ce message
Répondre en citantAjouter à liste des messages à citerRetirer de la liste des messages à citer
chapitre 83 : une conversation infructeuse ?

Citation :
Avalon s’était isolée dans un renfoncement de la pièce, rapidement rejointe par MissO, qui feulait doucement aux pieds de sa maîtresse. Elle avait vérifié que sa servante suivait bien ses ordres. Depuis quelques jours, en fait depuis l’arrivée de Vamp, elle trouvait que le comportement de Tawi à son égard avait subtilement évolué. Elle semblait légèrement plus rebelle, répondant avec quelques millisecondes de retard aux questions d’Avalon et le feu de ses yeux n’avait jamais été si brillant. Avalon commençait à se demander si ses charmes n’avaient pas été soumis à une attaque magique, passée inaperçue, et qui les auraient affaiblis. Si le sort de soumission auquel était soumise sa servante avait diminué d’intensité, elle pourrait le vérifier sur la pierre de pouvoir qui alimentait cet enchantement. Elle aurait pu le relier à sa force vitale mais le lien se serait relâché en cas de maladie ou de blessure, mobilisant l’énergie d’Avalon. Par sécurité, elle avait préféré l’assujettir à un joli jade parfaitement translucide. Au moindre signe d’indépendance de Tawi, le jade s’opacifierait. Je pourrais le vérifier dès maintenant si ces imbéciles ne demeuraient pas plantés dans cette salle, maugréa Avalon. Elle les observa quelques minutes, se demandant si Callie était bien la seule à ne pas être affectée par le sort. Elle ne pouvait ni sonder leurs pensées, tout du moins pas tant qu’elle n’aurait pas réussi à mettre la main sur l’EcarlatE, ni leur envoyer MissO pour les tester tous. La panthère avait réussi à découvrir par hasard la supercherie de Callie mais il semblerait pour le moins étrange qu’elle se mette à sauter dans les bras de tous les compagnons de Vamp. Avalon regrettait de l’avoir présentée comme une enfant sauvage et peu sociable.
Elle fut interrompue par Vamp qui approchait. La sorcière eu un rictus, heureusement transformé par l’illusion en un charmant sourire, peu enthousiasmée à l’idée d’entendre à nouveau des lieux communs ou des remarques soporifiques sur sa maison, sa fille ou sa bonne santé.
Vamp la surprit en l’abordant de manière tout à fait différente. Elle ne s’appesantit pas sur les formules de politesse mais aborda avec aplomb la raison de leur venue.
-Tu dois te demander pourquoi j’ai cherché à te rencontrer alors que tu as tout fait pour t’isoler du monde, déclara Vamp, rassurée par le fait que la sorcière maléfique n’avait pas changé d’un iota. Elle avait été désarçonnée par la jeune femme inconnue aux robes à volants mais se sentait tout à fait sûre d’elle maintenant qu’elle connaissait la vérité.
-En effet, répondit Avalon. Quelque soit la raison de ta venue, je suis ravie de te voir et de pouvoir mieux connaître tes compagnons.
-Merci. Nous avons été envoyés par un homme de Trillith, dont tu as peut-être entendu parler. Le Messire, dit Vamp avec emphase, attentive aux moindres réactions d’Avalon.
Celle-ci ne manifesta aucune émotion particulière, mise à part une certaine surprise.
- Le Messire ? J’ai beau être éloignée de tout, je perçois encore les échos du monde et je sais que ce personnage a une sinistre réputation. Certains de ses envoyés ont réussi à parvenir jusqu’ici, en molestant ma servante et en me menaçant. Je ne leur ai pas cédé, leur comportement infâme confirmant les rumeurs sur les méthodes de cet homme, répondit Avalon d’un ton méprisant. Je suis fort étonnée que tu aies changé à ce point et que tu aies accepté de travailler pour ce bandit criminel.
Le regard de Vamp se durcit et elle se raidit.
-Contrairement à d’autres, je n’ai pas changé. J’ai beau être mercenaire, je ne cautionne pas les meurtriers, maîtres chanteurs ou kidnappeurs d’enfants. Elle respira profondément, tachant de se calmer. S’emporter ne servirait qu’à s’aliéner Avalon alors qu’elle devait au contraire l’amadouer.
-Comme tu aurais dû t’en douter, mes compagnons et moi avons été forcés par Le Messire à remplir une mission : revenir à Trillith en ta compagnie.
-Mais pourquoi ? lui demanda Avalon, intriguée. Même ses tortures les plus raffinées n’avaient pas réussi à extirper aux hommes du Messire la raison de leur venue. Ils s’étaient montrés particulièrement résistants à la douleur ou totalement ignorants.
-Je n’en n’ai aucune idée. Je n’entretiens aucune relation avec cet homme et ses menaces n’incluaient pas le détail de ses motifs, répondit sèchement Vamp.
-Pourquoi devrais-je donc te suivre ? demanda Avalon, froidement.
-Je ne sais pas ! répliqua Vamp, frustrée par cette mission qu’elle n’accomplissait que contrainte et forcée. Peut-être parce que je te le demande ! Si je ne te ramène pas à lui, des êtres chers vont le payer de leur vie !
Avalon resta silencieuse quelques instants.
-Je suis navrée, Vamp. Mais je ne peux pas aller à Trillith pour y rencontrer cet homme juste parce qu’il exige ma présence.
-Très bien, répondit Vamp d’une voix lasse. Je te demande juste d’y réfléchir cette nuit. Nous pourrons en reparler demain matin.
-Je n’aurai pas changé d’avis, la prévint Avalon.
-Nous verrons, conclut Vamp avant de s’éloigner, réfléchissant aux moyens de faire plier la sorcière.

_________________
:o la physique, c'est poétique :o
Revenir en haut Aller en bas
Hors ligne | Profil | MP | E-mail
AiMa Sexe : Féminin
Modératrice
Mageprincesse
Modératrice
Mageprincesse

Inscrit le : 17 Mar 2003
Messages : 14075
Points : 71 Concours jeux - 16e place 120 Concours graphiques - 12e place
Localisation : in the tardis
Séries favorites : Dr Who for the moment
MessagePosté le : 02 Nov 2004 02:01
Masquer ce messageAfficher ce message
Répondre en citantAjouter à liste des messages à citerRetirer de la liste des messages à citer
chapitre 84 : rencontre nocturne

Citation :
Avalon évita Vamp et sa troupe le reste de la journée, peu désireuse de devoir à nouveau parler à la mercenaire. Elle avait décidé de laisser Vamp essayer de la persuader, sachant que le temps jouait en sa faveur. Plus elle attendrait, plus Vamp serait contrainte d’accepter ses conditions, aussi exigeantes soient-elles. Pour le moment, elle allait surveiller de près cette Callie. Tawi et MissO ne l’avait pas quittée d’une semelle, sa servante lui avait fait visiter la maison et les environs, toujours accompagnée de la panthère. Quel plaisir de voir la jeune femme tressaillir à chaque fois que sa fille l’approchait. Elle tentait de dissimuler sa peur, toujours persuadée que Tawi la pensait ensorcelée.
Sam n’avait pas réussi à la prévenir. Aucune communication mentale ne pouvait être établie tant que Tawi restait à proximité. Il avait alors essayé de revenir vers cette porte dissimulée mais Avalon n’avait pas quitté la salle de la journée, assise dans un fauteuil à contempler par la fenêtre les errances de Callie et les réflexions intenses de Vamp.
Le repas du soir avait été rapide et la salle s’était vidée, chacun retournant à sa chambre. Sam avait suivi Ma’non. Il comptait revenir dans la salle plus tard dans la nuit, en espérant qu’elle serait alors vide. Il ne comptait pas informer Callie de cette virée nocturne, échaudé par ses maladresses.
Sam n’était pas le seul à avoir des projets pour la nuit. Aster, qui partageait la chambre de Ma’non et Sam avait remarqué son absence, la nuit précédente. Elle avait réussi à s’isoler durant la journée et à envoyer un message au Messire afin d’obtenir des instructions complémentaires sur la conduite à tenir. La réponse n’avait pas tardé. Elle devait observer de près Avalon et fournir toute l’aide nécessaire à Vamp dans le but de ramener la sorcière. Vamp avait déjà réussi à s’introduire dans son repaire, une tâche qu’aucun des hommes du Messire n’était parvenu à accomplir. Pour le moment, allongée sur son lit et feignant le sommeil à la perfection, les petits ronflements en prime, elle attendait que tout le monde dorme ou bien que le démon familier réitère ses entreprises nocturnes.

Minuit était passé et n’entendant aucun bruit, Sam se redressa lentement, quitta la chambre et longea silencieusement le couloir. Il s’arrêta devant la porte de la salle, humant l’air à la présence d’odeurs révélatrices. Tout semblait tranquille. Il s’avança lentement, prenant soin de longer les murs les moins éclairés par la lueur de la lune. Il se trouvait à quelques mètres de la tenture dissimulant la porte mystérieuse lorsqu’il entendit des sons quasi inaudibles, qui évoquaient le glissement d’un tissu sur le sol. Il se tapit dans l’ombre, ses yeux perçants fouillant l’obscurité à la recherche de l’intrus. Ce fut l’odeur légèrement musquée provenant de l’extrémité de la pièce qui lui apprit que la panthère errait à proximité. Il pouvait s’occuper de la féline mais sa maîtresse avait de grande chance de se trouver dans les parages, elle aussi. Il n’était pas assez fou pour croire qu’il pouvait maîtriser Avalon. Choisissant la prudence, il recula à petit pas, les yeux –ou plutôt le nez- toujours fixés vers l’ombre qui languide. Il était parvenu au seuil de la porte lorsque son arrière train buta sur un obstacle, humain. Sam se retourna avec vélocité, décidé à bondir sur son adversaire pour l’empêcher d’appeler du renfort et attirer MissO. Il se retrouva face à une épée prête à le découper en deux, tenue par une Vamp en alerte. Heureusement, la mercenaire réussit à dévier son coup en reconnaissant le démon. Sam contrôla son bond et dépassa Vamp en silence, se retournant pour l’inviter du regard à le suivre. Vamp rengaina son épée se laissa guider vers une minuscule pièce. Dès qu’ils furent ainsi à l’abri, Sam établit un lien mental avec Vamp. Il ne savait pas s’il devait lui parler de l’illusion placée par Avalon, ne sachant pas si la mercenaire le croirait sans preuve tangible.

_________________
:o la physique, c'est poétique :o
Revenir en haut Aller en bas
Hors ligne | Profil | MP | E-mail
AiMa Sexe : Féminin
Modératrice
Mageprincesse
Modératrice
Mageprincesse

Inscrit le : 17 Mar 2003
Messages : 14075
Points : 71 Concours jeux - 16e place 120 Concours graphiques - 12e place
Localisation : in the tardis
Séries favorites : Dr Who for the moment
MessagePosté le : 01 Déc 2004 09:44
Masquer ce messageAfficher ce message
Répondre en citantAjouter à liste des messages à citerRetirer de la liste des messages à citer
chapitre 85 : bon annif VAmp :smile:

Citation :
-Que faisais-tu à l’entrée de la salle ? lui demanda-t-il.
-Ce serait plutôt à moi de te poser la question, répondit Vamp. Je pensais que tu étais avec Ma’non, en train de profiter du confort de ta chambre. Tu as laissé Aster sans surveillance ? Je m’en méfie …
-Elle dormait à poings fermés et la bouche ouverte. D’ailleurs, elle ronfle, protesta Sam. La prochaine fois, donne nous une chambre sans colocataires.
Vamp le regarda en grimaçant.
-Penses-tu que ce soit le moment de te plaindre de tes camarades de chambre ? Si ce que j’ai appris est vrai, tu pourrais déposer des réclamations sur le confort de cette demeure…
-Dis-moi que tu es également immunisée contre l’enchantement d’illusion d’Avalon ! s’exclama Sam, espérant une réponse positive lui évitant d’avoir à convaincre la mercenaire.
-Non, mais je sais qu’il existe. Com est également au courant, ajouta-t-elle devant le point d’interrogation mental envoyé par Sam. Tu n’es pas soumis à l’illusion ?
-Non, en tant que démon, je suis protégé de la plupart des sorts et j’ai également découvert que Callie n’était pas affectée. Cependant, je n’ai pas réussi à comprendre pourquoi.
-C’est étrange, en effet, répondit Vamp. Elle se rappela soudainement que Tawi n’avait pas quitté la jeune femme de la journée et qu’Avalon avait paru intéressée par les renseignements qu’elle lui avait fourni sur sa soi-disant fille d’ami. Rassure moi, Avalon ne se doute de rien ?
-Je n’en suis pas si sûr, avoua Sam. J’ai l’impression que Callie lui a mis la puce à l’oreille mais je n’ai pas réussi à lui parler. Je ne pense pas qu’elles me soupçonnent. J’ai pu ce matin faire un tour dans la grande salle et j’y ai découvert une porte dissimulée et fortement protégée.
-Avalon avait l’habitude d’entreposer ses livres et ses objets magiques dans une pièce isolée. Si nous parvenions à y pénétrer, nous pourrions sûrement mettre la main sur un livre ou … une pierre de pouvoir ! s’exclama Vamp. Je viens de me souvenir qu’elle a toujours eu une grande affinité avec le minéral et avant que nos chemins ne se séparent, elle avait commencé à recueillir de vieilles pierres dont elle utilisait les pouvoirs.
-Un sort d’illusion aussi puissant a sûrement nécessité une source d’énergie extérieure. Si nous pouvions mettre la main dessus… réfléchit Sam.
-Je ne suis pas vraiment préoccupée par cet enchantement, répondit Vamp. Le plus important est de trouver un moyen de convaincre Avalon de nous suivre à Trillith. Je peux vivre avec la vision d’une sorcière maléfique en froufrous roses, conclut-elle mais je ne peux pas échouer dans cette mission.
-Nous pourrions essayer de franchir cette porte. Cependant la salle n’était pas vide tout à l’heure.
-J’ai remarqué que MissO était là. Est-elle vraiment une petite fille ?
-Oh non ! Il s’agit d’une magnifique panthère noire aux crocs acérés. Cependant, Avalon bêtifie devant elle comme si il s’agissait d’une adorable enfant aux joues roses et aux dents de lait.
Vamp frémit à la pensée nombreuses fois où elle s’était approchée de ce qu’elle prenait pour une jolie fillette.
-Mais je peux la distraire sous ma forme féline. Une jeune panthère en pleine santé adore jouer. Je pourrais sûrement l’entraîner hors de la salle, ajouta Sam.
-Oui mais ça ne résoud pas le problème de la porte. Je ne la vois pas à cause de l’illusion et même si je la percevais, je ne pourrais pas l’ouvrir, répondit Vamp à voix haute, perdue dans ses pensées.
-Hum, il est vrai que tu ne disposes d’aucun pouvoir magique.
Au moment précis où Vamp finissait sa phrase, la porte s’entrouvrit. Aussitôt, Vamp se mit en position d’attaque, un poignard à la main, la faible taille de la pièce interdisant l’usage de l’épée. Sam fléchit ses pattes arrière prêt à bondir sur un possible adversaire. La porte tourna lentement sur ses gonds, comme poussée de l’extérieur. La lumière qui baignait le couloir était suffisante pour permettre de distinguer une silhouette immobile qui les fixait, hors de portée de leurs armes. Elle ne semblait pas menaçante mais Vamp ne baissa pas sa garde et s’approcha d’elle lentement, guettant le moindre mouvement. Au bout de quelques pas, elle reconnut Aster. Bon sang !, grommela Vamp. Que fait-elle là !
Comme si elle avait perçu son agacement, Aster courba la tête en direction de la mercenaire, en signe d’offrande. Puis se relevant, elle regarda Sam droit dans les yeux. Celui-ci comprit que leur guide souhaitait communiquer avec eux. Il établit un lien mental entre Aster, Vamp et lui-même et fit signe aux deux femmes de le rejoindre dans la petite pièce qu’il venait de quitter. Ses couloirs étaient de vrais lieux de rencontre la nuit, mieux valait rester discret. Aster le suivit immédiatement alors que Vamp demeurait quelques instants devant la porte, énervée par la soudaine apparition d’Aster. Il ne manquerait plus que Callie pour que la fête soit complète, pensa-t-elle avant de se résoudre à rejoindre ses compagnons.
Elle laissa Sam entamer la conversation, vérifiant qu’il ne confie aucun renseignement important à l’agent du Messire, qui leur était d’ailleurs maintenant inutile puisqu’ils avaient atteint la demeure d’Avalon. Aster suivait les pensées de Vamp, clairement inscrites sur son visage et se hâta de proposer son aide avant que la mercenaire ne se décide à la chasser de la pièce et peut-être de leur troupe. Le Messire avait ordonné à sa messagère de rester en compagnie de Vamp jusqu’à leur retour à Trillith et de la surveiller avec soin pour éviter qu’elle ne s’allie avec Avalon contre lui.
Sam regarda Vamp, toujours silencieuse pour la prier de participer à leur conversation et accepter l’offre d’Aster. Il sentait que la jeune femme n’était pas seulement une guerrière habile et il était certain qu’elle devait disposer de pouvoirs qui pourraient leur être utiles. Vamp se résigna à faire appel aux talents d’Aster, tout en se promettant de la surveiller de près. En mettant leurs connaissances en commun, ils parvinrent à un plan, simple mais susceptible de réussir. De toute façon, Vamp savait que même le plus parfait des plans était soumis aux impondérables et au final, les plus simples étaient également les plus adaptables.


_________________
:o la physique, c'est poétique :o
Revenir en haut Aller en bas
Hors ligne | Profil | MP | E-mail
AiMa Sexe : Féminin
Modératrice
Mageprincesse
Modératrice
Mageprincesse

Inscrit le : 17 Mar 2003
Messages : 14075
Points : 71 Concours jeux - 16e place 120 Concours graphiques - 12e place
Localisation : in the tardis
Séries favorites : Dr Who for the moment
MessagePosté le : 23 Déc 2004 13:15
Masquer ce messageAfficher ce message
Répondre en citantAjouter à liste des messages à citerRetirer de la liste des messages à citer
chapitre 86 : Bon anniversaire Ava :o

Citation :
Sam se dirigea vers la grande salle, exsudant les parfums les plus doux pour une jeune panthère nubile. Dès qu’il entra dans la pièce, MissO leva la tête et huma avec délice l’odeur musquée du démon. Elle se redressa lentement, faisant rouler ses muscles longs sous sa peau soyeuse. Son regard se fixa sur Sam et elle feula sensuellement tout en avançant vers lui. Le démon se déplaça lentement, restant à distance constante de la panthère et la guida ainsi vers l’extrémité opposée de la porte où étaient dissimulées Aster et Vamp.
Les deux femmes assistèrent, fascinées, à la danse de séduction de MissO. Heureusement que Ma’non est absente, pensa Vamp en souriant, elle n’aurait pas apprécié de voir une jolie féline tourner autour de Sam et … lui mordiller le cou ! Le spectacle était d’autant plus étrange que Vamp avait toujours sous les yeux la vision d’une charmante petite fille aux boucles blondes. Charmante et étrange, qui gémissait doucement tout en se frottant lascivement contre Sam, stoïque.
L’essentiel était que la mission de diversion du démon ait parfaitement réussie. Vamp et Aster longèrent discrètement les murs jusqu’à atteindre la tenture qui dissimulait la porte que leur avait indiquée Samael. D’un mouvement de tête, Vamp indiqua à Aster de se glisser sous le lourd tissu. Aster obéit et se retrouva plaquée conte la pierre. Elle posa ses mains sur le mur et le parcouru lentement, en quête d’un mécanisme pouvant permettre son ouverture. Sa recherche fut infructueuse, le mur était parfaitement lisse, sans interstice sensible. La jeune femme n’avait vérifié la possibilité d’une ouverture actionnée par un mécanisme que pour éliminer définitivement cette hypothèse. Avalon était une sorcière habituée à manipuler les énergies magiques, il aurait été étonnant qu’elle ait choisi un type de fermeture non magique. Aster se concentra et se colla contre la porte, les bras et les jambes en croix. Elle ferma les yeux et suivant les leçons de son ancien maître, essaya de percevoir les réseaux d’énergie qui l’entourait. Elle sourit en découvrant que les lignes de magie, généralement désorganisées et erratiques, étaient organisées ici de manière très régulière, suivant des formes géométriques complexes. Elle suivit les lignes les plus épaisses et les plus intenses qui se croisaient toutes en un nexus unique, sur la droite du mur. Aster déplaça sa main pour la poser sur ce nœud de magie pure. Les poils de son bras se dressèrent et elle frissonna lors du contact. Elle avait rarement rencontré des figures magiques aussi complexes et aussi brûlantes. Elle respira profondément, concentrant toute sa sensibilité dans sa main droite, impatiente de trouver la clé correspondant à cette serrure. La signature du nœud ne correspondait à aucun des modèles classiques qu’elle avait étudiés auparavant. La forme étoilée pouvait rappeler la clé élémentaire phiale mais elle possédait d’autres niveaux de structures dont Aster n’avait jamais entendu parler. Le contact avec une telle concentration de magie lui devenait douloureux et elle retira sa main. Elle n’avait pas les compétences nécessaires pour ouvrir ce passage.
Elle rejoint Vamp et hocha négativement la tête pour lui signifier son échec.
Vamp serra les poings. Malgré sa défiance envers leur guide, elle avait espéré que ses pouvoirs particuliers lui auraient permis d’ouvrir cette porte. En tout cas, cela confirmait l’importance que devait revêtir cette pièce pour Avalon. La sorcière ne se serait pas amusée à protéger aussi fortement une chambre quelconque.
Vamp vérifia rapidement du regard que l’attention de MissO était toujours détournée par Sam. Le démon avait réussi pour le moment à maintenir sa relation avec la panthère à des jeux anodins. Mais il lançait de temps en temps des regards de plus en plus insistants à Vamp, la panthère le poussant dans ses retranchements. Vamp allait lui faire signe de se dégager et de quitter, en douceur MissO lorsqu’elle entendit des bruits de pas dans le couloir qui menait vers eux. Aussitôt, elle poussa Aster vers la tenture et essaya de se dissimuler au mieux dans cet espace étroit. Les bruits de pas croissaient en intensité et se rapprochaient dangereusement. Vamp retint son souffle. Il lui semblait qu’elles s’étaient dissimulées dans le pire endroit possible. Ses craintes furent confirmées lorsqu’elle entendit la voix d’Avalon juste devant la tenture.
D’un geste de la main, la sorcière fit disparaître la tenture, révélant Vamp et Aster.
-Par la Déesse, Vamp ! Que fais-tu là ? s’exclama Avalon feignant la surprise. Mes alarmes magiques se sont toutes déclenchées et j’ai cru qu’un intrus avait pénétré ici.
D’un ton outragé, la sorcière se lança dans une tirade enflammée :
-Est-ce ainsi que tu me remercies de mon hospitalité ! Comme les années t’ont changé, toi qui était respectueuse des enseignements de nos mères adoptives.
Vamp leva les yeux au ciel, s’approcha de la sorcière et lui saisit les bras.
-Arrête de jouer si mal l’innocente, Avalon. Crois-tu que j’ignore qui tu es en réalité et que ton apparence actuelle n’est qu’une illusion que tu as imaginée pour une sordide raison !
-Le jeu est fini ? l’interrompit Avalon avec une moue boudeuse. Que c’est dommage, j’ai pris tant de plaisir à te manipuler.

_________________
:o la physique, c'est poétique :o
Revenir en haut Aller en bas
Hors ligne | Profil | MP | E-mail
AiMa Sexe : Féminin
Modératrice
Mageprincesse
Modératrice
Mageprincesse

Inscrit le : 17 Mar 2003
Messages : 14075
Points : 71 Concours jeux - 16e place 120 Concours graphiques - 12e place
Localisation : in the tardis
Séries favorites : Dr Who for the moment
MessagePosté le : 31 Déc 2004 10:54
Masquer ce messageAfficher ce message
Répondre en citantAjouter à liste des messages à citerRetirer de la liste des messages à citer
chapitre 87 : retournement :tourni:

Citation :
Elle se dégagea d’un geste brusque.
-Puisque tu sembles avoir réussi à percer mon illusion, je suppose qu’il serait complètement inutile de la laisser en place.
Vamp ricana discrètement. Elle ne s’était pas attendue à une victoire si facile. Avalon remarqua son sourire de triomphe. Rira bien qui rira la dernière, pensa-t-elle. Ne crois pas que tu vas pouvoir m’imposer ta volonté. D’un geste de la main, elle immobilisa Vamp et sa compagne contre le mur. La tenture quitta les anneaux qui la maintenaient fixée et ondula jusqu’au deux jeunes femmes. Elle s’étira lentement sous les yeux effarés de la mercenaire jusqu’à devenir une longue corde noire et luisante qui enserra aussitôt les poignets, les chevilles et la taille des deux femmes. La main droite d’Avalon se leva vers le plafond, guidant l’extrémité de la corde vers un anneau. Elle s’y entoura solidement, entraînant ses deux proies avec elle. Vamp et Aster essayèrent de se tortiller pour se libérer de leurs liens, plus elles se débattaient, plus la corde se resserrait sur leur chair tendre, les meurtrissant. Avalon assistait à leur lutte inutile, charmée par ce spectacle enchanteur. Elle respira profondément l’air empli de la défaite de la mercenaire.
La sorcière s’approcha de Vamp et s’amusa à lui chatouiller le menton. Le regard flamboyant de colère de la mercenaire ne parut pas l’effrayer.
-Débats-toi, jeune génisse. Comme j’aimerais voir ma corde serrer tes poignets jusqu’au sang, contempler un filet vermillon couler le long de ta paume, puis devenir gouttes écarlates au bout de tes doigts. Le son mélodieux de leur chute sur le sol serait une musique si douce à mes oreilles. Débats-toi … Ce sera mon cadeau d’anniversaire, susurra Avalon. Il compensera tout ceux que tu as oublié de m’offrir, les années passées.
Vamp explosa en une série de jurons et de menaces que la bienséance m’interdit de rapporter. Sachez toutefois, que la vigueur et la verdeur de son langage auraient rendu jaloux plus d’un marin de baleinier. Ces vociférations ne semblèrent pas troubler Avalon qui ouvrit la porte de son cabinet secret, révélant la pièce où elle conservait ses précieuses pierres.
Elle prit la roche qui lui permettait de nourrir son illusion et la sortit de la pièce. Toute entière consumée par ce sentiment euphorisant de victoire, Avalon laissa la porte ouverte, souhaitant narguer Vamp jusqu’à que celle-ci reconnaisse sa défaite.
Vamp avait profité de cet instant où Avalon les avait quittées du regard pour communiquer avec Sam.
Nos augustes lecteurs n’ont bien évidemment pas oublié que MissO et Sam étaient engagés dans ce que nous pourrions appeler pudiquement des préliminaires amoureux. Dès l’entrée de sa maîtresse dans la pièce, Sam s’était efforcé de distraire encore davantage la panthère, la menant sur la berge de la folie en lui refusant toujours l’ultime libération. Le regard implorant que lui lança Vamp était explicite et Sam se mit sur le dos de la panthère, ses crocs puissants lui mordillant la nuque. MissO feulait si fort que Sam s’étonnait qu’Avalon ne perçoive pas l’état d’excitation de sa fifille.
Dès qu’Avalon eut quitté son cabinet et lever le charme d’illusion, le démon planta ses crocs profondément dans le cou dégagé de MissO, faisant couler son sang. Percevant aussitôt la souffrance de sa panthère, Avalon se retourna et découvrit un spectacle d’horreur. Sa magnifique compagne féline était couchée, la tête offerte et la nuque saisie dans l’étau implacable de la mâchoire de Sam. Il était étendu sur elle et empêchait le moindre mouvement.
-Ne tente rien, prévint Vamp. Au moindre geste de ta part, Sam lui brise la nuque.
En entendant ces mots, Avalon se retourna violemment et saisit la mâchoire de Vamp dans sa main droite. Au même moment, elle sentit l’appel mental de MissO qui hurlait de souffrance, les crocs de Sam s’étaient enfoncés d’un bon centimètre dans sa gorge tendre. Avalon ferma les yeux, et essaya de se dominer. Elle relâcha Vamp mais ne pu s’empêcher de la fixer avec haine.
-Tu es descendue bien bas, siffla-t-elle, pour oser t’attaquer à une pauvre bête innocente, à ma seule amie chère. Dis à ton démon, ajouta-t-elle méprisante, de relâcher MissO !
-Me crois-tu stupide ou impressionnée par tes pouvoirs ? Sam ne lâchera pas ta panthère avant que mes exigences ne soient remplies.
Ecoutant avec soin leur échange, Sam montra le sérieux de ses intentions en ouvrant encore davantage la blessure de MissO. Le sang coulait librement de ses plaies, imbibant son pelage noir et formant une petite flaque sur le sol. Ses mouvements de défense avaient diminué d’intensité ainsi que ses cris mentaux à sa maîtresse.
Avalon eut un geste instinctif vers sa fifille mais s’arrêta d’elle-même, craignant le pire. Il ne lui restait plus qu’une arme à sa disposition. Elle se concentra et fit appel à Tawi. Elle lui ordonna de les rejoindre par une porte arrière qui donnait sur le fond de la pièce où reposait MissO. Cherchant à gagner du temps, elle répondit à Vamp.
-Que veux-tu ?
-Deviendrais-tu raisonnable ? ironisa la mercenaire. Délivre-nous de nos liens, ordonna-t-elle.
Avalon dénoua d’un geste la corde qui descendit lentement ses deux captives jusqu’au sol. Elle se déroula lentement, tel un serpent d’ébène ondulant autour du corps des deux jeunes femmes. Vamp frotta ses poignets entamés par la corde et roula les épaules, détendant ses muscles meurtris.


_________________
:o la physique, c'est poétique :o
Revenir en haut Aller en bas
Hors ligne | Profil | MP | E-mail
AiMa Sexe : Féminin
Modératrice
Mageprincesse
Modératrice
Mageprincesse

Inscrit le : 17 Mar 2003
Messages : 14075
Points : 71 Concours jeux - 16e place 120 Concours graphiques - 12e place
Localisation : in the tardis
Séries favorites : Dr Who for the moment
MessagePosté le : 10 Jan 2005 12:09
Masquer ce messageAfficher ce message
Répondre en citantAjouter à liste des messages à citerRetirer de la liste des messages à citer
chapitre 88 : côté Vamp :o

Citation :
Allongé en position fœtale sur une étroite banquette, Tram dormait profondément. Il rêvait qu’il était un pauvre chevalier, à la recherche d’aventures et de quêtes fabuleuses. Cette histoire onirique avait débuté sous les meilleurs auspices car son alter ego avait été chargé de délivrer la fille d’un sorcier des griffes d’un dragon d’argent. Son chemin avait été parsemé d’embûches dont il avait triomphé avec courage et avec un certain style mais sitôt qu’il était parvenu au repaire du dragon, son rêve avait changé de tonalité. Son armure brillante s’était ternie, son fier destrier avait disparu, laissant place à une farouche haridelle qui l’avait jeté à bas avant de s’enfuir au galop. La grotte où se dissimulait son adversaire était devenue sombre, humide, sentant le moisi. Le doux parfum de l’herbe fraîche s’était transformé en une odeur âcre et acide, tel la sueur d’un condamné à mort, qui le faisait éternué violemment. Ses armes avaient perdu leur lustre, s’étaient couvertes de rouille et avaient perdu tout mordant. Déstabilisé par ce rêve devenu cauchemar inquiétant, Tram se retourna dans son lit et tomba sur un sol dur. Sorti brutalement du sommeil par le choc, il ouvrit les yeux. Il resta quelques secondes, les yeux grands ouverts, se demandant s’il était encore en train de rêver en découvrant le cagibi sinistre dans lequel il se trouvait. Il secoua la tête, se pinça le bras mais rien n’y fit, à chaque fois qu’il rouvrait les yeux, il se trouvait face à un mur lépreux mangé par le salpêtre, et une couchette soutenue par deux chaînes aux anneaux usés qui permettaient de la retenir, un peu par miracle. Ce qui la veille au soir était une couche moelleuse et douillette se révélait être une simple planche de bois recouverte d’une mince couverture élimée. Tram posa la main sur le tissu pour vérifier sa réalité. Il était rugueux sous ses doigts, et de minuscules mouvements confirmèrent une des craintes de Tram : il n’avait pas été le seul à dormir dans cette couverture.
Complètement réveillé, Tram se leva et quitta la chambre, découvrant que la transformation qui avait affecté sa chambre n’avait pas épargné le reste de la demeure d’Avalon. Il imagina les pires scénarios : Le Messire les avait fait suivre par un puissant magicien qui avait pour mission de s’emparer de la charmante Avalon et avait lancé un sort d’illusion sur toute la demeure pour les déstabiliser ou Vamp avait fait un vœu qui les avait tous envoyés dans une dimension parallèle, ou …
Le tourbillon de ses pensées s’apaisa quand il parvint à la grande pièce où il découvrit Vamp, nonchalamment installée dans un fauteuil, les pieds posés sur une petite table d’ébène.
Elle semblait très satisfaite d’elle-même et tenait un verre de vin à la main qu’elle s’amusait à faire tourner légèrement sur lui-même. Elle accueillit Tram en souriant ce qui raviva ses craintes. Depuis sa rencontre avec Vamp, elle ne lui avait jamais adressé un sourire aussi joyeux. Il se demanda s’il n’avait pas définitivement changé de dimension et resta immobile, ne sachant que faire.
- Ne reste pas planté comme un arbre, assied-toi, lui intima la mercenaire d’un ton autoritaire.
Rassuré par cet ordre si vampesque, Tram apporta un tabouret près du feu et de Vamp et s’y assis.
- Que s’est-il passé ? Où est la demeure d’Avalon ? ne pu-t-il s’empêcher de demander.
Intrigant, n’est-ce pas ? Figure-toi que ce qui semblait être une charmante maison coloniale est en fait ce donjon obscur.
Devant le regard surpris de Tram, Vamp ajouta :
- Ma chère compagne d’enfance nous a jeté un puissant enchantement, altérant notre vision de la réalité. MissO n’est pas une petite fille mais une panthère et Avalon une sombre sorcière.
- Si ce sort était si puissant, pourquoi est-il levé ?
Vamp ne répondit pas et regarda le feu qui se mourait dans l’âtre. Elle fixa le verre de vin, qui prenait des reflets changeants à la lumière du feu. Tram n’osait l’interrompre et contemplait la pièce, essayant de comparer l’illusion, ô combien plus plaisante, à la réalité amère. Dans un éclair de compréhension, il se demanda si la mercenaire ne regrettait pas infiniment la disparition du charme. Comme il aurait été doux qu’Avalon ait vraiment changé.
Vamp sembla quitter comme à regrets sa contemplation et se retourna vers Tram.
- Pour résumer, Sam et Callie n’ont pas été affectés par le sort et j’ai été prévenue grâce à eux. Cette nuit, nous avons essayé d’atteindre une pièce secrète où Avalon a rassemblé les pierres qui sont à l’origine de ses sorts. Sam distrayait la panthère et nous avions localisé la porte mais Avalon nous a interrompu avant que nous ne puissions l’ouvrir.
- Nous ? demanda Tram, intrigué.
- Aster nous avait suivi et nous l’avions mis au courant de nos projets, répondit Vamp d’une voix un peu fatiguée.
- Et ?
- Nous avons contenu Avalon à l’aide de Sam qui tenait en respect MissO. Il semblerait que cette panthère soit le seul être vivant auquel cette sorcière tienne. Nous l’avons menacée de saigner à blanc son animal de compagnie si elle ne levait pas le sort. Mais …
Mais quoi ? demanda Tram, happé par ce récit. Il regrettait de ne pas avoir pu être présent.
En fait, Avalon avait ordonné mentalement à Tawi de venir à son aide et de sauver MissO. Elle est arrivée par une petite porte, juste derrière Sam. Cependant, Avalon avait surestimé son contrôle sur sa servante. Tawi n’a pas voulu aider MissO et nous l’avons libérée du joug de sa maîtresse en détruisant la pierre de pouvoir qui la maintenait en esclavage.
- Wahou …
- Je ne te le fais pas dire, répondit en souriant Vamp.
- Et la panthère ?
- Elle est sous la garde de Sam. Ses blessures ont été soignées mais elle va demeurer avec nous comme garantie de la bonne volonté d’Avalon.
- Elle va donc nous suivre jusqu’à Trillith ? demanda Tram, encore tout étonné par la facilité apparente avec laquelle Vamp avait retourné la situation.
- Elle n’a pas le choix : nous détenons MissO et Tawi n’est plus là pour l'aider. Nous partirons dans deux heures environ. Occupe toi des chevaux et vois si tu peux trouver de la nourriture pour la route, demanda Vamp avant de se lever. Je vais aller réveiller les autres.

_________________
:o la physique, c'est poétique :o
Revenir en haut Aller en bas
Hors ligne | Profil | MP | E-mail
AiMa Sexe : Féminin
Modératrice
Mageprincesse
Modératrice
Mageprincesse

Inscrit le : 17 Mar 2003
Messages : 14075
Points : 71 Concours jeux - 16e place 120 Concours graphiques - 12e place
Localisation : in the tardis
Séries favorites : Dr Who for the moment
MessagePosté le : 29 Jan 2005 13:08
Masquer ce messageAfficher ce message
Répondre en citantAjouter à liste des messages à citerRetirer de la liste des messages à citer
chapitre 89 : côté Avalon :o

Citation :
Avalon se tenait près d’une minuscule fenêtre et observait Tram avec attention. Il avait sorti les chevaux de la grange où ils avaient dormi et les étrillaient avec soin, redonnant à leur robe terne, lustre et brillance. Les gestes répétitifs et soignés du voleur hypnotisaient en partie la sorcière qui laissa ses pensées vagabonder. Depuis sa rencontre nocturne avec Vamp et sa troupe, elle avait été enfermée dans une petite pièce lugubre dont la porte avait été barrée d’une large poutre solide. Depuis que la porte s’était refermée, elle était restée bien droite, les mains posées sur le bord de la fenêtre, le regard fixé vers l’extérieur. Elle demeura ainsi plusieurs heures sans bouger, cherchant à canaliser sa colère et à contrôler l’énergie sombre qui bouillait en elle. Elle savait qu’elle devait garder le contrôle de ses émotions et de ses actes si elle voulait retourner la situation présente à son avantage. Après plus de trois heures de contemplation, presque apaisée, elle se permit un dernier retour sur les évènements de la nuit. Elle avait sous-estimé la peur et la haine que ressentait Tawi envers MissO. Si elle lui avait confié une autre mission, sa servante n’aurait sûrement pas trouvé le courage de la défier. Sa surprise à la vue de Vamp et d’Aster en train de forcer la porte de son cabinet et surtout sa fureur et sa peur devant l’état de MissO avaient affecté sa raison. Elle avait déjà repensé les évènements de la nuit une bonne dizaine de fois, trouvant à chaque fois un nouveau moyen d’empêcher ce retournement de fidélité de sa servante. Cependant, elle savait reconnaître une défaite momentanée et de courte durée. Vamp avait déjà commis plusieurs erreurs en n’exploitant pas jusqu’au bout sa victoire, comme de la laisser sans surveillance dans une pièce.
Elle se dirigea vers le mur du fond et posa sa main sur une des pierres de l’édifice. Au bout de quelques secondes, une onde d’énergie irradia de ses doigts et se propagea dans tout le mur. Il se mit à onduler lentement tout en changeant de couleur et de texture. Au bout de quelques minutes, tout le mur était transformé en air vibrant, comme parcouru par une onde de chaleur. Satisfaite du résultat, Avalon s’avança et traversa cette étrange frontière et se retrouva dans un de ses cabinets secrets. Elle avait pris l’habitude de toujours munir ses demeures de plusieurs lieux secrets, bernant ainsi les espions qui pouvaient se trouver dans sa maisonnée. Une de ces pièces était fixe et servait de leurre à l’attention d’éventuels curieux, comme le cabinet qu’avait découvert Vamp. Cependant, elle disposait également d’une pièce mobile, à laquelle elle pouvait accéder par n’importe quel point de sa maison et qui renfermait la plupart de ses pierres rares et de ses livres les plus précieux.
Avalon pouvait atteindre ainsi, alors que Vamp la croyait désarmée, la plupart de ses sources de pouvoir et de ses sortilèges. Elle fit rapidement le tour de son matériel, prélevant l’essentiel : quelques artefacts, une petite dague qu’elle plaça avec soin dans un petit étui placé dans sa botte. Elle vérifia soigneusement que la dague était bien dissimulée. Le contact de l’acier contre sa peau était rassurant. Se sentant déjà plus forte, elle s’arrêta quelques instants devant un superbe jade, qui contrairement à ses autres pierres de pouvoir était délicatement taillé en forme de silhouette féminine. La sorcière parcourut du bout du doigt les reliefs ciselés de cette magnifique pièce d’art. Elle sourit en pensant au désespoir intense que ressentirait Tawi en se rendant compte que le maléfice qui la liait à Avalon n’avait pas été détruit. Tu m’appartiens maintenant et à jamais, ma chère. Seule la mort peut briser tes chaînes. Profite bien de ton apparente liberté, car ces petites vacances que t’a offertes Vamp vont bientôt se terminer.
Sa servante était un bien inestimable et Avalon avait pris toutes ses précautions pour que celle-ci ne puisse jamais lui échapper.
Elle se saisit de la petite statuette et tira une fine cordelette placée autour de son cou, la dénoua et la glissa dans un petit trou percé dans le haut de la figurine. Elle accrocha cet étrange pendentif autour du cou et glissa la statuette sous ses vêtements, contre sa peau. Initialement froide, la pierre fine se réchauffa rapidement au contact d’Avalon. Son poids pesait agréablement entre les deux seins de la sorcière et le contact permanent allait renforcer le sort qui liait Tawi à Avalon.
Après un dernier coup d’œil, la sorcière quitta son repaire et retourna dans la lugubre petite pièce ou Vamp pensait l’avoir isolée. Elle attendit calmement que Vamp vienne la quérir, affinant son plan de bataille et rêvant avec plaisir au jour si proche où Vamp serait vaincue, défaite à ses pieds.

_________________
:o la physique, c'est poétique :o
Revenir en haut Aller en bas
Hors ligne | Profil | MP | E-mail
AiMa Sexe : Féminin
Modératrice
Mageprincesse
Modératrice
Mageprincesse

Inscrit le : 17 Mar 2003
Messages : 14075
Points : 71 Concours jeux - 16e place 120 Concours graphiques - 12e place
Localisation : in the tardis
Séries favorites : Dr Who for the moment
MessagePosté le : 07 Fév 2005 12:11
Masquer ce messageAfficher ce message
Répondre en citantAjouter à liste des messages à citerRetirer de la liste des messages à citer
chapitre 90 : au matin
Citation :

Inconsciente des menées d’Avalon, Vamp se tenait dans la salle principale, penchée sur la table sur laquelle était étendue une grande carte géographique. Ce document précieux, relevé précis et détaillé de la région, avait été trouvé dans le cabinet de la sorcière. Vamp l’étudiait avec soin, cherchant le chemin le plus court pouvant lui permettre de rentrer à Trillith. L’ultimatum que lui avait lancé le Messire approchait de son terme. Il lui restait six jours avant que le maître des bas-fonds ne se décide à réaliser ses menaces envers la famille de BonneMi. Il leur était impossible de suivre le même trajet qu’à l’aller. Le bateau de Bibi qui les avait amené jusque là était rentré depuis longtemps à Bauxor. Ils devraient faire route par voie de terre et Vamp cherchait le chemin le plus sûr et le plus adapté aux chevaux. Heureusement, ces deux jours passés dans le repaire d’Avalon avaient permis à leurs montures de se remettre de leur voyage en mer. Elles étaient fraîches et disposes.
Vamp se décida finalement à suivre la côte jusqu’à un petit village nommé Jrillas sur la carte, situé à l’est du lac. S’ils parvenaient à partir dans une heure, ils pourraient l’atteindre avant la tombée de la nuit. Ensuite, il leur suffirait de descendre vers le sud par une route fréquentée et pourvue d’auberges confortables à intervalles réguliers.
Sa décision prise, Vamp se redressa et s’étira, dénouant ses muscles tendus. Elle n’avait pas beaucoup dormi cette nuit, ne s’accordant qu’une heure de repos après la défaite d’Avalon. Elle s’approcha de la fenêtre et vérifia que Tram suivait scrupuleusement ses ordres. Hunter venait de le rejoindre et à eux deux, ils finissaient d’harnacher les chevaux. Cette vision ramena Vamp vers le dernier problème qu’il lui restait à régler : comment faire voyager Avalon, la panthère et Tawi. L’ancienne servante posait peu de problème. Elle semblait libérée du contrôle d’Avalon et Vamp avait décidé de la confier à Hunter qui exercerait une surveillance discrète. Ses pouvoirs magiques pourraient leur être bien utile en cas de mauvaise rencontre. Le sort de la panthère était plus délicat à régler. Ils ne pouvaient la laisser en liberté et elle ne pouvait pas être portée par un cheval. Peut-être une carriole ou une petite voiture permettrait son transport … Dans tous les cas, elle confierait sa garde à Ma’non et Sam. Le démon avait déjà démontré son habileté dans la maîtrise des jeunes panthères. Quant à Avalon, la lier ne servirait pas à grand-chose, ses pouvoirs la délivreraient en un instant. Elle lui confierait sa propre monture, qui n’obéissait qu’à elle. Si la sorcière tentait de s’enfuir, Vamp pourrait la faire revenir avec un sifflement. Vamp ne se faisait pas d’illusion sur le pouvoir de contrainte dont elle disposait envers la sorcière. Seule son affection étrange pour son animal familier leur avait permis de s’en sortir la nuit précédente. Il faudrait continuer de jouer cette carte ou bien trouver d’autres moyens de pression plus efficaces.

Deux heures plus tard, ils étaient en route. Avalon n’avait opposé aucune résistance à Vamp lorsque celle-ci était venue la chercher dans le cagibi où elle l’avait laissée. La sorcière s’était contentée d’un sourire entendu lorsque Vamp lui avait montré sa future monture. Elle avait reconnu instantanément le compagnon de la mercenaire. Elle avait jeté un bref regard à sa panthère, qui n’avait cessé de feuler doucement depuis qu’elle avait aperçu sa maîtresse. Avalon la rassura mentalement. Là, tout va bien ma beauté. Tout va s’arranger. Pour le moment, obéis leur. Rassérénée par ses douces paroles, MissO se calma et s’allongea dans la carriole que Tram avait dégotée dans un recoin du donjon. Il l’avait nettoyée et garnie de paille fraîche.
Avalon monta sur sa monture et attendit, impavide, le signal du départ. Elle ne jeta pas un regard à Tawi qui s’approchait tout en discutant gaiement avec Com. A la vue de son ancienne maîtresse, la magicienne se tut brusquement et stoppa net. Après quelques secondes d’immobilité, elle se dirigea vers sa jument tout en ignorant ostensiblement Avalon. Pas une seule seconde, la sorcière ne tourna son regard vers elle. Elle tenait à garder son calme.

Ils voyageaient à bonne allure sur une route assez large qui longeait le lac. Le temps était propice : frais mais sec, il permettait aux chevaux de maintenir un petit galop. Le silence était de temps en temps interrompu par les babillements de Meryl que Com, devenu son gardien officiel, avait placée dans une grande étoffe qu’il avait nouée au travers de son torse. Il se sentait un peu ridicule mais le poids du bébé contre sa poitrine le rendait plus léger. Il n’avait pas eu le temps de reparler longuement avec Meryl d’Avalon et il mis à profit cette chevauchée pour échanger leurs idées sur la sorcière. Meryl l’avait mis en garde, Avalon était loin d’être domptée et sa reddition avait été trop soudaine pour qu’il n’y ait pas anguille sous roche. Com promis au bébé de surveiller de près Avalon et de mettre en garde Vamp. Cependant, cette journée vivifiante et le sentiment d’avoir rempli la part la plus difficile de la mission que leur avait confiée le Messire le rendait d’humeur joyeuse. Il entonna une célèbre balade de Hujird, bientôt reprise en cœur par Tram et Hunter.

_________________
:o la physique, c'est poétique :o
Revenir en haut Aller en bas
Hors ligne | Profil | MP | E-mail
AiMa Sexe : Féminin
Modératrice
Mageprincesse
Modératrice
Mageprincesse

Inscrit le : 17 Mar 2003
Messages : 14075
Points : 71 Concours jeux - 16e place 120 Concours graphiques - 12e place
Localisation : in the tardis
Séries favorites : Dr Who for the moment
MessagePosté le : 10 Mar 2005 18:54
Masquer ce messageAfficher ce message
Répondre en citantAjouter à liste des messages à citerRetirer de la liste des messages à citer
chapitre 91 : en route !

Citation :
Ils voyageaient à bonne allure sur une route assez large qui longeait le lac. Le temps était propice : frais mais sec, il permettait aux chevaux de maintenir un petit galop. Le silence était de temps en temps interrompu par les babillements de Meryl que Com, devenu son gardien officiel, avait placée dans une grande étoffe qu’il avait nouée au travers de son torse. Il se sentait un peu ridicule mais le poids du bébé contre sa poitrine le rendait plus léger. Il n’avait pas eu le temps de reparler longuement avec Meryl d’Avalon et il mit à profit cette chevauchée pour échanger leurs idées sur la sorcière. Meryl l’avait mis en garde, Avalon était loin d’être domptée et sa reddition avait été trop soudaine pour qu’il n’y ait pas anguille sous roche. Com promit au bébé de surveiller de près Avalon et de mettre en garde Vamp. Cependant, cette journée vivifiante et le sentiment d’avoir rempli la part la plus difficile de la mission que leur avait confiée le Messire le rendait d’humeur joyeuse. Il entonna une célèbre balade de Hujird, bientôt reprise en cœur par Tram et Hunter.


Bercée par le rythme régulier de sa monture, Avalon rêvassait. Elle n’avait pas une personnalité encline à la méditation ou à la réflexion sur soi mais la situation présente où, en apparence, elle ne disposait pas de son libre choix, était propice à ces dérives de l’esprit où les pensées se succèdent sans ordre logique, avec nonchalance. Un détail du paysage la ramenait ainsi plusieurs années en arrière, évoquant un défi passé, une rencontre heureuse ou une défaite douloureuse. Elle se retenait pourtant de laisser errer son regard vers Vamp. Elle ne tenait pas à ressasser ses souvenirs d’enfance, doux-amers et parfois douloureux. En passant devant une formation rocheuse dont la forme très resserrée au centre évoquait un sablier gigantesque, son affinité avec le minéral s’éveilla. Elle guida légèrement sa monture vers la droite, parvenant ainsi à se rapprocher de la paroi rocheuse, d’un gris parsemé de veines fines d’un rose opalescent. Elle passa devant un petit éboulis, adossé contre la paroi dans lequel elle saisit, par habitude, un caillou de quelques centimètres de long, d’une jolie forme oblongue. Ce n’était pas une pierre de pouvoir, mais un banal morceau de roche à l’aspect plaisant et au doux grain serré. Une veine rosée le parcourait de part en part, sa douceur au toucher contrastant plaisamment avec la rugosité de la roche grise. Avalon fit tourner lentement dans sa main ce caillou tout jeune encore, peu érodé par le vent ou la pluie, sentant avec plaisir son poids dans sa main, sa fermeté. Elle ferma les yeux, sachant que sa monture suivait sans guide le cheval qui le précédait. Caressant du pouce la roche, elle en construisit une carte mentale, enregistrant la finesse de son grain, son aspect froid au toucher, ses formes régulières. Elle pourrait désormais le reconnaître parmi des milliers d’autres. Elle aimait le minéral pour sa permanence, son inertie face au changement, sa diversité infinie et sa capacité à emmagasiner énergies et forces, comme des témoins inaltérables du passé. Leur stabilité la rassurait, l’ancrait dans le monde et les roches lui cédaient une partie de leur force, de leur résistance face aux changements, de leur longévité. Le contact doux de ce caillou l’aida à dissiper les derniers vestiges de la colère qu’avait fait naître sa défaite devant Vamp.
Elle resta en retrait toute la journée, ne participant pas aux conversations nombreuses, bien que personne n’ait cherché à nouer le dialogue avec elle. Aucun membre de la troupe n’avait envie d’entamer une conversation polie avec une sorcière de son acabit. Elle sentit cependant de nombreux regards posés sur elle mais qui cessaient brusquement dès qu’elle s’en apercevait. Seule la guide de Vamp, l’envoyée du Messire, avait soutenu franchement son regard. Avalon s’était demandé si Aster ne cherchait pas à entrer en contact avec elle. Si son intuition était juste, elle ne pourrait pas lui parler avant la nuit. Aster n’était pas laissée sans surveillance par les compagnons de Vamp. Il se trouvait, à tout moment, un des membres de leur petite troupe pour l’observer attentivement. Avalon avait vite compris qu’Aster ne faisait pas partie des amis de la mercenaire. En tant qu’envoyée du Messire, elle était soumise à une surveillance discrète, mais incessante.
Eh bien, se dit Avalon, si elle tient vraiment à me parler, il faudra qu’elle use de subterfuge. Je me demande ce qu’elle me veut. De nombreuses hypothèses étaient possibles mais il était inutile de spéculer tant qu’elle n’en saurait pas plus.
Sa chevauchée méditative et la pierre qu’elle continuait de caresser instinctivement lui avaient permis de se recentrer. Elle se sentait parfaitement calme et reposée, comme après une bonne nuit de sommeil ou une longue nage tranquille, les muscles chauds, l’esprit clair et affûté. Elle cessa d’observer le paysage pour se concentrer sur ses compagnons de route. Elle n’avait pas eu l’occasion de les approcher à l’exception de Vamp mais Tawi lui avait dressé un tableau complet regroupant leurs noms et origines. Certains d’entre eux restaient mystérieux, comme le félin ou le bébé Meryl. Depuis hier soir, Avalon savait que cette bête n’était pas ordinaire. Elle ralentit un peu pour essayer de l’apercevoir car il se trouvait avec MissO en fin de convoi. Surprise, elle découvrit à la place du félin un petit animal, proche de la fouine, enroulé autour du cou de Ma’non. Malgré ce changement d’apparence, Avalon percevait la même aura, la même énergie que celle du félin. Serait-il possible qu’il s’agisse d’un démon métamorphe ? Si c’était bien le cas, son respect pour l’invocatrice, pour le moment inexistant, augmenterait légèrement. L’invocation d’un tel familier était signe d’un pouvoir non négligeable. Elle se demanda brièvement pour quelles raisons le démon avait quitté sa forme féline, bien plus efficace pour contrôler sa panthère. Elle eut un début de réponse en observant les caresses possessives dont Ma’non couvrait son familier. Se pourrait-il qu’elle ait été jalouse de l’affection de MissO pour son compagnon ? Cette situation ne manquait pas de saveur pour Avalon qui se réjouissait que sa fifille ait réussi en si peu de temps de se débarrasser de son geôlier. Elle se décida à vérifier cette hypothèse en contactant MissO. Sa panthère se révéla d’humeur peu amène, les blessures que lui avait infligées Sam la veille la faisait souffrir et le si mystérieux et séduisant félin qu’elle tâchait de séduire avait disparu pour être remplacé par une chose sans nom. Avalon s’amusa de la déception de sa compagne et la cajola mentalement. Elle tenait pour le moment à la discrétion et lui ordonna de bien se tenir et de ne pas toucher à l’invocatrice. L’instinct féminin de MissO avait vite compris l’identité surprenante de sa rivale et elle lui avait manifesté une hostilité criante, cherchant à adapter l’attrape-Tawi à une nouvelle proie. Sa maîtresse la détourna de ce jeu, lui promettant des victimes pour un avenir proche. Elle réussit à la calmer alors que la fin de l’après-midi approchait. Ils avaient parcouru plusieurs dizaines de lieues et approchaient du village de Jrillas, comme l’avait prévu Vamp.

_________________
:o la physique, c'est poétique :o
Revenir en haut Aller en bas
Hors ligne | Profil | MP | E-mail
AiMa Sexe : Féminin
Modératrice
Mageprincesse
Modératrice
Mageprincesse

Inscrit le : 17 Mar 2003
Messages : 14075
Points : 71 Concours jeux - 16e place 120 Concours graphiques - 12e place
Localisation : in the tardis
Séries favorites : Dr Who for the moment
MessagePosté le : 29 Mar 2005 00:37
Masquer ce messageAfficher ce message
Répondre en citantAjouter à liste des messages à citerRetirer de la liste des messages à citer
chapitre 92 : Avalon en action

Citation :
Le chemin s’élargit, la plaine inculte laissa place à des champs cultivés et des pâturages où paissaient tranquillement vaches et veaux. Les animaux réagirent étrangement à leur présence, s’éloignant rapidement de l’orée du pré où ils broutaient pour se rassembler le plus loin possible de leur troupe. Ils semblaient sur la défensive, les génisses plaçant leurs petits au centre du cercle, bien protégés par l’ensemble du troupeau. Hunter s’approcha de Vamp et lui fit remarquer l’attitude inhabituelle des animaux. La mercenaire ne savaient pas grand-chose des us et coutumes des vaches et aurait été bien incapable d’analyser leurs réactions. Les commentaires d’Hunter l’inquiétèrent. Elle avait pourtant espéré que leur voyage de retour se passerait sans anicroche. Elle ne perdait pas espoir, il était toujours possible que cette réaction ait été due à la présence de Sam et surtout de MissO. La panthère contemplait d’un air gourmand toute cette tendre viande sur pattes.
Vamp hâta l’allure, et passa sa monture au galop, bientôt suivie par toute sa bande. Les premiers hameaux apparurent, formés de basses maisons de torchis au toit de branches. Quelques volailles, quelque peu étiques, picoraient ici ou là un rare grain. A la vue des cavaliers, elles s’égaillèrent rapidement en voletant et en caquetant violemment. Cette réaction ne fit rien pour rassurer Vamp qui avait noté l’absence de présence humaine. Le bruit des volailles aurait dû faire apparaître des fermiers, défendant leurs bêtes contre des rapines éventuelles. Elle ralentit l’allure et d’un geste indiqua à ses compagnons la plus grande circonspection possible. Ils avancèrent à pas lent une dizaine de minutes, inspectant du regard les bas-côtés. Ils n’avaient toujours pas vu un seul être humain lorsqu’ils parvinrent au village. Cette situation semblait être la copie de ce qu’ils avaient vécu à Haurcur, une semaine auparavant. Vamp s’arrêta une fois parvenue à la place centrale, déserte. Hunter descendit de son cheval et s’approcha d’elle.
-Je n’aime pas ça, déclara-t-il tout en surveillant les alentours. Nous ne devrions pas rester ici.
-Hum, il ne nous était rien arrivé à Haurcur et nous avions pu profiter d’une bonne nuit de sommeil, répondit Vamp, pensive.
-Peut-être mais nous n’avions pas avec nous une panthère et une sorcière. Si nous sommes attaqués, elles pourraient en profiter pour s’enfuir ou pire, pour se lier avec nos adversaires.
-Je ne crois pas, répondit Vamp au grand étonnement de Hunter. Je n’ai pas l’arrogance de penser que la reddition d’Avalon était due à notre déploiement de force. Elle aurait pu s’en sortir autrement. Je suis persuadée qu’elle a son agenda propre, qui coïncide momentanément avec le nôtre. D’ailleurs, je me demande si elle n’en sait pas plus sur ces villages déserts.
Résolue, Vamp dirigea sa monture vers la sorcière qui se tenait à l’écart, observant les alentours d’un air blasé. Elle se tourna vers Vamp en l’entendant approcher et arbora un petit sourire en coin.
-Charmant endroit ! Allons nous y demeurer cette nuit ? demanda-t-elle.
-Nous verrons, répondit Vamp. Tu es déjà venue ici ?
-Par la déesse, non ! Que ferais-je dans ce trou boueux !
-Pourtant, les bains de boue sont très renommés pour leur effet bénéfique sur le teint, ne put s’empêcher de persifler la mercenaire. Ce n’est pas la première fois que nous entrons dans un village déserté. Cela nous est déjà arrivé à Haurcur. Par contre, à sa sortie nous avons été attaqués par des paysans qui se comportaient comme s’ils avaient perdu leur entendement.
-C’est la première fois que j’en entends parler, répondit Avalon, intéressée. Je me demande si cette absence a une origine magique ou non.
-Pourrais-tu le savoir ?
-Peut-être, répondit la sorcière. Mais pourquoi te rendrais-je ce service ? Je ne te dois rien et ce type de recherche demande beaucoup d’énergie.
-Je suis sûre que la réponse serait intéressante. N’aimes-tu pas ces situations inédites où on peut mettre en œuvre une magie rarement utilisée ? Ce serait une bonne occasion de t’entraîner.
-Si tu fais appel à ma conscience professionnelle, persifla Avalon, je ne vois pas comment résister. J’aurais besoin d’une source d’énergie, ajouta-t-elle. Tu m’as retiré mes pierres de pouvoir.
Vamp haussa les épaules.
-Tu devras te débrouiller sans. Je suis sûre qu’une magicienne de ton niveau n’a pas besoin de ces béquilles pour réussir un tel sort. Après tout, n’es-tu pas une des sorcières les plus puissantes qui existent ? ironisa-t-elle.
Avalon lui lança un regard noir. Maintenant que Vamp avait piqué son orgueil, elle ne pouvait plus reculer.
-Bien, éloigne toi, je ne tiens pas à subir l’influence de ton aura pendant cet enchantement, répliqua-t-elle d’un ton hautain en croisant les bras sous sa poitrine.
Vamp recula en levant les mains en signe de bonne volonté et s’éloigna de quelques pas. Elle demeura cependant les yeux fixés sur la sorcière, craignant que celle-ci ne profite de cette occasion pour faire un coup tordu.
Pour le moment, Avalon se tenait bien droite, les yeux fermés, ses avants bras tendus et ses paumes de main dirigées vers le sol. Elle chuchota quelques mots d’une langue inconnue de Vamp et se mit à respirer profondément. L’air se troubla autour d’elle, comme près d’une source de chaleur. Son image se mit à ondoyer et à vibrer. Ses paumes tremblèrent légèrement et les muscles de ses bras se tendirent, comme pour lutter contre une force qui s’opposerait à la position. L’onde de chaleur se propageait, englobant Vamp dont les poils se hérissèrent sur les bras. Les montures hennirent et se mirent à renâcler. Hunter dut retenir les montures afin qu’elles ne se cabrent pas. Meryl se mis à pleurer et à crier dans les bras de Com, se débattant avec force. L’onde avait atteint les limites de la place où ils se trouvaient et commençait à englober les maisons avoisinantes. Les membres de la troupe restèrent immobiles malgré les sensations étranges qui les assaillaient. Ils avaient une furieuse envie de se démanger, comme si des milliers de petits insectes parcouraient leur corps en leur faisant de petites piqûres urticantes. Tram commençait à se gratter avec force les bras lorsqu’Avalon rouvrit les yeux et laissa reposer ses mains contre ses hanches. L’air redevint transparent et les démangeaisons cessèrent ainsi que les pleurs de Meryl. Avalon sourit devant le soulagement manifeste de Vamp et de ses compagnons. Elle n’avait pas jugé bon de les prévenir des effets secondaires de ce type de sort de détection.

_________________
:o la physique, c'est poétique :o
Revenir en haut Aller en bas
Hors ligne | Profil | MP | E-mail
AiMa Sexe : Féminin
Modératrice
Mageprincesse
Modératrice
Mageprincesse

Inscrit le : 17 Mar 2003
Messages : 14075
Points : 71 Concours jeux - 16e place 120 Concours graphiques - 12e place
Localisation : in the tardis
Séries favorites : Dr Who for the moment
MessagePosté le : 08 Mai 2005 18:32
Masquer ce messageAfficher ce message
Répondre en citantAjouter à liste des messages à citerRetirer de la liste des messages à citer
chapitre 93 : enfin

Citation :
Avalon sourit devant le soulagement manifeste de Vamp et de ses compagnons. Elle n’avait pas jugé bon de les prévenir des effets secondaires de ce type de sort de détection.
Vamp se rapprocha d’elle.
-Alors ?
-Charmant, ce village. Des maisons bien entretenues, de nombreuses amulettes de protection, quelques idoles champêtres, …
-Au fait, s’il te plait !
-J’ai senti quelque chose. Ce n’est pas un enchantement pérenne, comme une malédiction, mais de la magie a été pratiquée à grande échelle, et pas par une petite sorcière de village. Je n’ai pas reconnu la signature des énergies magiques rémanentes mais il s’agit sûrement d’un magicien ou d’une magicienne très puissants.
-Peux-tu déterminer le type de sort qui a été utilisé ? Métamorphose ? Invocation ? Illusion ?
-Je ne peux pas répondre avec une grande précision mais vu le type d’énergies, je pencherais en faveur d’une magie mentale, pouvant affecter l’esprit des hommes. Par contre, je ne pense pas que les animaux aient été atteints.
-Bien. Je te remercie. La question immédiate est : peut-on séjourner ici cette nuit sans danger ?... Elle se retourna et fit signe à Hunter et Tawi de se rapprocher.
Hunter s’avança d’un pas souple, aux aguets. Son visage impassible ne trahissait rien. S’il avait été troublé par la recherche d’Avalon, il n’en laissait rien paraître. Tawi avait plus de difficultés à dissimuler son trouble et son inquiétude. Elle approcha comme à regrets, se plaçant du côté opposé à la sorcière. Elle avait de bonnes raisons d’être méfiante, son ancienne maîtresse ne la laisserait pas échapper à son emprise sans combattre. Elle sava[/code]it que sa liberté actuelle toute relative, qu’elle ne pouvait conserver que sous la protection de Vamp, n’était que provisoire. Un jour ou l’autre, Avalon la soumettrait à nouveau. Elle osa risquer un regard vers Avalon mais détourna rapidement la tête en se rendant compte que la sorcière l’observait, un léger sourire aux lèvres. Tawi sentit un frisson la parcourir. Elle respira à fond et tenta d’ignorer la sorcière. Elle se concentra sur la conversation engagée par Vamp et Hunter.
-Je préférerais camper en dehors de cette zone « magique », répondit Hunter à Vamp.
-Tawi ? Es-tu capable de nous protéger contre des sorts de magie mentale cherchant à nous affecter si nous restons là cette nuit ?
-C’est une magie complexe. Je suis certaine de pouvoir la détecter si elle est lancée mais de là à la contrer …, répondit-elle honnêtement. Elle ajouta à regrets, Avalon est beaucoup plus experte dans ce domaine de magie.
Vamp leva un sourcil. Elle connaissait l’étendue des compétences de son ex-amie mais elle ne comptait pas lui donner la moindre responsabilité relative à leur sécurité. Une petite voix moqueuse lui demanda si ce n’était justement pas ce qu’elle venait de faire en demandant à Avalon de vérifier le village. Elle la dédaigna pour se concentrer sur cette nouvelle décision à prendre : rester au chaud ou partir ? L’expérience positive du village d’Haurcur la faisait pencher vers la première solution mais la présence d’une sorcière difficile à contrôler jouait plutôt en faveur de la seconde option.
-Bien, nous restons, affirma Vamp d’une voix assurée. Tawi sera de garde une partie de la nuit pour s’assurer que nulle magie ne soit lancée contre nous.
Tawi acquiesça un peu à contre cœur. Sa semi liberté démarrait par une joyeuse nuit de garde. Enfin, son sort était bien meilleur que la veille et elle aiderait Vamp de son mieux en échange de sa libération.

Une fois sa décision prise, Vamp donna à chacun des tâches à remplir. Comme d’habitude, Tram se trouva délégué au soin des animaux. Il aimait bien s’occuper des chevaux mais il aurait aimé avoir une charge plus noble. Il n’avait jamais été chargé de faire le guet seul, ou bien de vérifier leurs armes ou alors de déterminer le meilleur chemin à prendre pour rentrer à Trillith. Il était conscient que Com, Hunter ou d’autres étaient bien plus qualifiés que lui pour accomplir ces devoirs mais cela ne l’empêchait pas de grommeler intérieurement. Il avait même été prêt à s’occuper de Meryl malgré son peu d’expérience des bébés et son peu d’attrait pour les langes souillés mais Com avait repoussé son offre. Il semblait entretenir des liens particuliers avec le bébé et ne permettait à personne de s’en occuper. Tram avait remarqué que son comportement avait changé depuis la fameuse nuit où il avait fait de la magie. Tram n’était pas certain d’avoir compris ce qui s’était effectivement passé cette nuit là. Mais dans tous les cas, Com avait changé de comportement depuis, il était plus renfermé, moins bavard et uniquement concentré sur Meryl. Tram l’avait même observé certains soirs jouer avec une sphère de verre dont la contemplation l’absorbait parfois des heures entières. Le plus étonnant était que durant ces moments là, Meryl ne criait pas, ne réclamait pas à manger et restait tranquillement installée à côté de Com, les yeux grands ouverts. Tram se demandait si Vamp avait remarqué ces changements. Il n’en était pas certain : elle avait été malade sur le bateau et la rencontre avec Avalon ne lui avait sûrement pas laissé le temps de faire de telles observations. Le jeune homme se décida à en parler si cette situation se poursuivait. Il observerait Com cette nuit avec soin, décida-t-il tout en se brossant la crinière de sa monture.


_________________
:o la physique, c'est poétique :o
Revenir en haut Aller en bas
Hors ligne | Profil | MP | E-mail
AiMa Sexe : Féminin
Modératrice
Mageprincesse
Modératrice
Mageprincesse

Inscrit le : 17 Mar 2003
Messages : 14075
Points : 71 Concours jeux - 16e place 120 Concours graphiques - 12e place
Localisation : in the tardis
Séries favorites : Dr Who for the moment
MessagePosté le : 26 Juil 2005 21:28
Masquer ce messageAfficher ce message
Répondre en citantAjouter à liste des messages à citerRetirer de la liste des messages à citer
chapitre 94 : douce nuit

Citation :
Alors que Tram vérifiait leurs montures et examinait leurs sabots pour s’assurer qu’aucun fer n’avait été perdu, Vamp et Tawi visitèrent le village pour choisir leur futur domicile pour la nuit. Elles arrêtèrent leur choix sur la plus vaste et solide demeure du village, une bâtisse de pierre, disposant d’une grande salle centrale et d’un vaste grenier, susceptibles de tous les accueillir. Tawi contrôla avec soin chaque pièce, cherchant à détecter des sorts ou enchantements éventuels laissé par le sorcier qui avait vidé ce lieu. Au bout d’une longue demi-heure durant laquelle Vamp vérifia la solidité des portes et du toit, faisant déguerpir une colonie de rats qui s’était installée dans un recoin du grenier, Tawi déclara la demeure apte à les accueillir. Aussitôt, Vamp confia à Tram une nouvelle tâche tout aussi gratifiante que la première. Il devait apporter du foin, le plus frais qu’il puisse trouver, au grenier afin de leur fabriquer des couches pour la nuit. Ce dur labeur ne lui permit pas d’observer Com comme il en avait eu l’intention. De plus, l’archer s’était attribué une minuscule pièce située au rez-de-chaussée et qui donnait sur la grande salle. Elle avait du servir de réserve et disposait encore de crochets au plafond, malheureusement vides de jambons. Dès sa découverte, Com avait proposé de l’occuper avec Meryl. Il avait insisté auprès de Vamp sur le sommeil troublé du bébé qui se réveillait fréquemment la nuit. Il n’en n’avait pas fallu davantage à Vamp pour qu’elle accepte ces dispositions. La jeune femme ne savait toujours pas quoi faire de cette enfant et ne tenait pas à s’en occuper.
Com avait disposé un peu de foin sur le sol et l’avait recouvert d’une couverture. Dans ce nid douillet, il avait installé Meryl qui s’était aussitôt endormie. Il retrouva ses camarades dans la grande salle. Un grand feu avait été allumé et des bancs avaient été rassemblés près de la grande table de chêne. Seul Samaël et MissO était absents. Le démon avait pour mission de surveiller la panthère et de ne pas la laisser s’approcher de sa maîtresse. Vamp les avait exilés de la demeure au grand dam de Ma’non qui ne voyait pas d’un très bon œil son démon familier demeurer seul avec une panthère au poil luisant et aux yeux de jade.
Une fois leur repas frugal terminé, Vamp enferma Samael et MissO dans la grange attenante et confia le premier quart à Hunter. Elle allait désigner Com pour le second quand Tram se proposa avec enthousiasme. Il la regardait en souriant, l’air fier et la main posé sur son épée dans une attitude conquérante. Vamp échangea un regard amusé avec Com devant la faconde du jeune homme. Elle hésita quelques instants mais se décida à faire confiance à Tram.
-Tu peux prendre le second quart mais au moindre problème, tu réveilles Com, compris ?
-Pas de souci, M’dame, répondit en souriant Tram.
-Et pas d’aventures en solitaire, ou de fanfaronnades !
-Ne t’inquiètes pas, Vamp. Ce n’est pas la première fois que je prends un quart, protesta-t-il.
-Peut-être mais tu étais toujours en binôme, grommela la mercenaire.
-Com a besoin de sommeil, surtout avec le bébé, répliqua Tram. Je sais que Meryl se réveille souvent. Elle n’est pas toujours facile.
Com sourit et approuva de la tête.
-Merci Tram. Son sommeil est souvent troublé, ce qui est normal compte tenu de tout ce qui s’est passé. D’ailleurs, je vais vérifier qu’elle va bien.
Com les quitta pour rejoindre Meryl dans le petit cagibi qu’il avait aménagé.
Hunter sortit faire un dernier tour d’inspection pendant que le reste de la troupe s’installait dans le grenier. Avalon avait été placée tout au fond, séparée de la seule sortie par plusieurs couches. Cela ne l’empêcherait pas de tenter de s’évader mais ne lui faciliterait pas la tâche.

Quatre heures plus tard, Hunter réveilla Tram et le remplaça avec bonheur dans le grenier. Tram descendit et se passa de l’eau froide sur le visage pour sortir du sommeil. Il secoua la tête comme un chien fou sortant d’une mare, projetant de petites gouttelettes d’eau dans la salle principale. Il se redressa, la tête claire et les yeux bien ouverts, prêt à affronter ces quatre heures de garde. Tout était calme, les seuls sons audibles étaient ceux des doux ronflements de Com, du craquement des bûches dans l’âtre, du trottinement menu des rongeurs qui longeaient les murs ou le crissement des lattes de bois. Tram sortit quelques instants. La nuit était claire et la lune rousse présentait son premier quartier. La fraîcheur de l’air chassa définitivement les derniers lambeaux de sommeil et Tram respira à grandes bouffées l’air pur de la nuit. Il aimait ces heures sombres où l’obscurité est profonde et tentante, si pleine de vie cachée. L’heure n’était pas à la méditation ou au recueillement, se morigéna-t-il tout en se dirigeant vers la grange. Il entrebâilla la porte et vérifia que la panthère d’Avalon était toujours là. Elle était endormie, couchée sur le côté, ses flancs se soulevant lentement au rythme de sa respiration. Tram aperçu non loin Samaël qui avait levé la tête en entendant la porte grincer. Le jeune homme lui sourit et referma doucement la porte. Il revint vers la demeure où il demeura aux aguets. Une heure plus tard, il revint dans la salle et but un grand verre d’eau fraîche. Rien n’avait bougé mis à part la porte du cagibi de Com qui était désormais entrouverte. Tram s’approcha en silence, sa curiosité en éveil. Il avait peut être là l’occasion d’en savoir plus sur Com et Meryl. Il ouvrit doucement la porte, guettant le moindre changement dans le rythme régulier du souffle de Com. Passant la tête dans l’ouverture, il parcouru cet espace si petit qu’il était entièrement occupé par la couche sur laquelle reposait Com. Il était allongé sur le côté, un bras lui servant d’oreiller, l’autre entourant Meryl qui était calée contre son torse. Ils formaient un tableau paisible. Tram sourit devant ce spectacle, notant que le bébé avait refermé sa main droite sur la tunique de Com, s’accrochant à lui. Tram allait refermer la porte lorsqu’il nota, posé sur la couche, à moitié dissimulé par une couverture, un objet sphérique qui chatoyait faiblement. Il se mit à genoux et s’en approcha, prenant garde à ne pas faire de gestes brusques. Un gémissement de Com le fit instantanément se figer dans une position inconfortable, une main près l’objet et l’autre sur le sol. L’archer bougea légèrement dans son sommeil, remontant un peu la couverture et libérant la sphère ainsi dévoilée. Tram la prit délicatement et se releva lentement. Il avait déjà remarqué cet objet et l’attention jalouse que lui portait son propriétaire. S’éloignant de la porte, Tram s’assit sur le sol et tourna la sphère dans ses doigts, l’observant avec soin. Elle semblait tout à fait ordinaire, faite d’un verre bleuté aux multiples occlusions. Sa surface était lisse et reflétait en partie l’image de Tram. Elle ne correspondait pas à ses souvenirs. Elle lui avait semblé vivante, pleine de lumières et de couleurs lorsque Com la regardait sur le navire. Il eut beau la retourner dans tout les sens, essayer de la caresser pour déclencher une quelconque réponse, rien ne se passa. Déçu, Tram la replaça avec soin sur la couche de Com. Il commençait à se demander si son imagination débordante n’avait pas extrapoler à partir de gestes anodins et de reflets sur une sphère. Il abandonna l’idée d’en parler à Vamp, ne tenant pas à paraître une nouvelle fois ridicule à ses yeux.


_________________
:o la physique, c'est poétique :o
Revenir en haut Aller en bas
Hors ligne | Profil | MP | E-mail
AiMa Sexe : Féminin
Modératrice
Mageprincesse
Modératrice
Mageprincesse

Inscrit le : 17 Mar 2003
Messages : 14075
Points : 71 Concours jeux - 16e place 120 Concours graphiques - 12e place
Localisation : in the tardis
Séries favorites : Dr Who for the moment
MessagePosté le : 30 Oct 2005 00:11
Masquer ce messageAfficher ce message
Répondre en citantAjouter à liste des messages à citerRetirer de la liste des messages à citer
chapitre 95 : bizarre, vous avez dit bizarre ?
Citation :

La nuit obscure s’éclaircissait à l’est lorsque Vamp ouvrit brusquement les yeux. Elle se figea, tendant l’oreille et cherchant à percevoir ce qui avait pu la tirer ainsi de son sommeil. Aucun bruit suspect n’accompagnait les ronflements légers de ses compagnons. Elle n’en fut pas pour autant rassurée, ce type de réveil signifiait la plupart du temps qu’un danger menaçait. Elle se leva lentement, cherchant à faire le moins de bruit possible et descendit du grenier dans l’obscurité. Elle s’immobilisa quelques instants au bas de l’échelle, près de la porte menant à la grande salle, toujours attentive. En l’absence de signes particuliers, elle ouvrit la porte entrebâillée et pénétra dans la pièce. Les lueurs mourantes du feu dans l’âtre permettaient de distinguer les meubles. Vamp s’avança et raviva le feu en ajoutant deux belles bûches. Les flammes qui s’élevèrent vivement réchauffèrent rapidement la pièce, dissipant les dernières ombres qui y régnaient. Elle allait se diriger vers la sortie pour vérifier l’extérieur lorsque Tram entra.
-Vamp ? Tout va bien, lui demanda-t-il, surpris de la voir levée si tôt.
-Quelque chose m’a réveillée. Rien à signaler ?
-Non, tout est calme. Tu as peut être entendu un rat, ils ont été particulièrement actifs cette nuit.
-Peut-être. Si tu veux te reposer un peu, je vais terminer cette garde, de toute façon, je suis réveillée.
-Merci, ce n’est pas de refus, répondit Tram en laissant échapper un bâillement. Mais je peux finir ma garde, se reprit-il fièrement.
-Je le sais fort bien mais il serait dommage que nous soyons deux à ne pas dormir si on peut l’éviter. Va te reposer, la journée qui s’annonce va être longue, lui ordonna Vamp en souriant.
Tram lui sourit et quitta la pièce.
C’est un bon garçon, pensa Vamp. A bien y réfléchir, il avait gagné sa confiance. Ses bourdes initiales étaient dues à son manque d’expérience, non à son manque de bonne volonté. Bien que l’affaire de la doly ait été particulièrement malencontreuse, se souvint-elle avec un peu de nostalgie. Il lui semblait maintenant qu’il faisait partie de sa troupe depuis de longs mois alors qu’ils n’étaient ensemble que depuis… par la gueule de Serenity, seulement trois semaines ! Le temps pour ramener Avalon au Messire s’était quasiment écoulé et il leur faudrait chevaucher à bonne allure s’ils voulaient rejoindre Trillith à temps. Une chose à la fois, se rassura vamp. J’ai déjà réussi à circonvenir Avalon, le plus dur est fait.

Une heure plus tard, Vamp avait réveillé tout le monde et les avaient pressés afin qu’ils quittent le village le plus tôt possible. Elle savait très bien qu’une troupe aussi nombreuse que la sienne, même bien organisée, pouvait se perdre dans des détails inutiles si personne n’était là pour les pousser. Elle vérifia qu’Avalon était bien entourée de Com et de Hunter, que MissO était toujours suivie par Sam en bout de convoi et lança le signal du départ. Ils lancèrent aussitôt les chevaux à une allure soutenue.
Ils s’enfoncèrent dans la forêt, suivant une piste étroite et mal entretenue. De nombreux arbustes épineux avaient proliférés sur le chemin et certains arbres s’étaient abattus, barrant le chemin et les obligeant à descendre de leurs montures plusieurs fois. Une ou deux heures à peine s’étaient écoulées et le sentiment de danger qui n’avait pas quitté Vamp depuis son réveil s’accentua. Elle fouilla du regard les côtés du chemin, cherchant des signes de pièges, des branches cassées, tout ce qui pourrait signaler une présence hostile.
Ne découvrant rien, elle commença à se détendre lorsqu’elle fut rejointe par Hunter. Son visage était fermé et il observait avec soin les traces situées devant eux sur le chemin.
-Hunter ? Il y a un problème ?
-Je ne sais pas encore, répondit-il. J’ai l’impression que cette portion de chemin m’est familière.
-Que veux-tu dire ? Nous ne sommes pas arrivé par cette partie de la forêt hier, répondit Vamp.
-Non, mais ce chemin présente des traces de chevaux fraîches dont certaines sont caractéristiques.
-Et ?
-J’ai l’impression que nous sommes en train de marcher sur nos propres traces.
Il leva la main pour arrêter la marche et descendit de son cheval, faisant signe à Vamp de le rejoindre.
Accroupi sur le sol, il lui montra une trace de sabot ferré.
-Tu vois cette marque ? Elle correspond aux sabots de ma jument, j’en suis certain. Nous sommes déjà passé par là, conclut-il d’une voix grave.
-Bon sang, mais c’est impossible ! répliqua Vamp, nous n’avons pas quitté la direction sud ouest !
-Que font alors nos traces sur ce chemin ? répliqua Hunter. Je peux aller en éclaireur sur quelques lieues pour essayer de voir où il nous mène.
-Bon sang, je voulais faire le moins d’arrêts possibles, grommela Vamp. OK, tu vas devant et pendant ce temps, nous allons avancer au pas.
Hunter acquiesça, remonta sur sa monture et parti rapidement sur le chemin.
Vamp se retourna vers ses compagnons qui la fixaient d’un air intrigué. Elle tenta de les rassurer par un grand sourire.
-Nous avons vu quelques signes suspects, Hunter part en éclaireur. Ce n’est probablement rien mais on n’est jamais trop prudent.
Avalon retint une remarque sarcastique. Ce n’était pas le moment d’entrer en conflit avec Vamp. Si ce qu’elle avait pensé percevoir depuis ce matin était réel, le temps de sa libération et de sa vengeance approchait. Ah qu’il était doux d’imaginer les tortures qu’elle leur ferait subir une fois que cette mascarade d’enlèvement serait finie !

_________________
:o la physique, c'est poétique :o
Revenir en haut Aller en bas
Hors ligne | Profil | MP | E-mail
AiMa Sexe : Féminin
Modératrice
Mageprincesse
Modératrice
Mageprincesse

Inscrit le : 17 Mar 2003
Messages : 14075
Points : 71 Concours jeux - 16e place 120 Concours graphiques - 12e place
Localisation : in the tardis
Séries favorites : Dr Who for the moment
MessagePosté le : 09 Fév 2006 13:36
Masquer ce messageAfficher ce message
Répondre en citantAjouter à liste des messages à citerRetirer de la liste des messages à citer
chapitre 96 : encore plus étrange :gni:

Citation :
Le départ de Hunter avait assombri l’humeur de Tawi. Depuis qu’ils avaient quittés la tour d’Avalon, elle avait commencé à envisager la fin de son calvaire entre les mains de cette sorcière sadique. Elle n’était pas naïve au point de penser qu’elle la laisserait s’échapper aussi facilement, mais la présence de Vamp et de ses amis l’avait rassurée. Son entrain matinal avait disparu lorsqu’ils s’étaient arrêtés pour contempler des traces sur le chemin. Elle avait jeté un coup d’œil à Avalon à ce moment précis et la lueur triomphante de son regard l’avait fait frissonner. Quoi qu’il se passe, elle ne serait pas étonnée d’apprendre que la sorcière y avait contribué. Par précaution, elle décida de faire un rapide sondage magique des environs. Elle ferma les yeux et étendit sa conscience aux bois environnants. Tout semblait normal mis à part cette étrange répétition dans la trame de la forêt, juste à la limite de sa perception. L’image de la forêt qui s’étendait devant eux était brouillée et vague mais présentait un grand nombre de points communs avec les paysages qu’ils venaient juste de traverser. C’était peut-être un hasard mais Tawi se méfiait des coïncidences.
Elle fit avancer sa monture afin de rejoindre Vamp qui était en tête.
-Vamp ? Pourrais-je vous parler quelques instants ?
-Quoi ? répondit la mercenaire, qui scrutait les bas-côtés.
-J’ai effectué un sondage mental de la forêt et ce que j’ai perçu est étrange, avoua Tawi.
-Détaillez, ordonna la mercenaire, attentive.
-Je n’ai pas perçu de différences entre le chemin qui nous attend et celui que nous avons déjà parcouru. J’aurais la même sensation si nous tournions en rond.
A ces mots, le visage de Vamp se crispa. Elle ne répondit pas immédiatement mais tourna la tête dans la direction qu’avait suivie Hunter. Ne l’apercevant pas, elle se retourna, fouilla les sentes de sa selle et en sortit une petite trompe de corne à l’embout d’ivoire jauni délicatement ouvragé. La portant à ses lèvres, elle souffla avec force, produisant un son grave et puissant qui sembla flotter autour d’eux avant de fuir vers la forêt alentour. Toute la troupe s’arrêta, surprise et inquiète de cet appel inattendu. Vamp leva la main pour calmer leurs murmures.
- Je rappelle juste Hunter, expliqua-t-elle, le visage calme et lisse. Nous avons besoin de ses talents d’éclaireur pour nous guider le plus rapidement possible hors de cette forêt.

Quelques minutes plus tard, un bruit de galop se fit entendre. Comme il se rapprochait, Vamp se rendit compte qu’il ne provenait pas du chemin qui les précédait mais de derrière. Aussitôt, elle fit faire demi tour à sa monture et se précipita vers l’arrière de leur colonne, et se positionna rapidement derrière Sam et MissO. L’épée au clair, elle était prête à accueillir le cavalier qui approchait.
A la vue de leur poursuivant, son arme s’abaissa et elle fixa avec stupeur Hunter qui venait d’arrêter sa monture à quelques pas. Elle ferma les yeux quelques secondes, se demandant ce qu’elle avait bien pu faire à Saint Brian pour qu’il la punisse ainsi. Ses péchés avaient été véniels et ne méritaient pas une telle peine. Le retour d’Hunter était incompréhensible mais aisé à décrypter : ils étaient à nouveau dans une situation maudite. Elle respira et rouvrit les yeux, prête à découvrir le nouveau coup du sort qui leur était destiné.
Hunter la regardait d’une mine sombre.
-Vamp, la magie est à l’œuvre dans cette forêt.
-Ca commence à devenir lassant, pourquoi est-ce toujours la magie, grommela Vamp. Pour une fois, j’aurais aimé que ce soit la mécanique quantique qui soit en cause, ça serait plus original. Pardon, s’excusa-t-elle devant la mine étonnée de son éclaireur. Continue.
-Je n’ai jamais rebroussé chemin et en allant toujours en ligne droite, je me suis retrouvé derrière vous !
-Ah, peut-être enfin un effet quantique ! Depuis le temps que je rêvais de voir une des conséquences de la courbure de l’espace-temps, répondit Vamp pince-sans-rire.
-Bon sang, Vamp, ce n’est pas le moment de faire des plaisanteries ! protesta Hunter. Que faisons nous ?
-Il faut nous assurer de ce que tu viens de rapporter. Nous allons envoyer deux volontaires vers l’avant, deux vers l’arrière et les autres restent ici. Nous verrons bien si nous nous rejoignons. Si au bout d’une heure rien n’est en vue, les quatre heureux élus reviendront sur leur pas.
-Ca me parait une bonne idée, approuva Hunter.
-Eh, c’est une de mes idées, elle ne peut être que suprêmement intelligente, rétorqua Vamp.
-Quelle mouche t’a piquée aujourd’hui ?
-Excuse-moi, je sens depuis ce matin que ce voyage va mal se passer. Nous n’avons pas de temps à perdre, nous devons nous trouver à Trillith dans moins de six jours et nous sommes encore aux prises avec je ne sais quel sort exotique qu’il faudra lever avec du sang de jeune vierge, des cornes de bouc ou le jus de chique d’un vieillard au pied bot.
-Nous pourrons toujours demander de l’aide à Avalon …
-Surtout pas ! Cette diablesse parviendrait à s’enfuir en ne nous laissant que nos vêtements.
Vamp se tourna vers le reste de la troupe qui les observait avec attention tout en proposant les hypothèses les plus folles pour expliquer leur arrêt.
-Tram !
-Oui ?
-Tu viens avec moi, nous partons en reconnaissance. Hunter, prends Tawi avec toi, elle pourra sonder les environs.

_________________
:o la physique, c'est poétique :o
Revenir en haut Aller en bas
Hors ligne | Profil | MP | E-mail
AiMa Sexe : Féminin
Modératrice
Mageprincesse
Modératrice
Mageprincesse

Inscrit le : 17 Mar 2003
Messages : 14075
Points : 71 Concours jeux - 16e place 120 Concours graphiques - 12e place
Localisation : in the tardis
Séries favorites : Dr Who for the moment
MessagePosté le : 20 Fév 2006 19:17
Masquer ce messageAfficher ce message
Répondre en citantAjouter à liste des messages à citerRetirer de la liste des messages à citer
chapitre 97 : piégés ?

Citation :
Tram s’arrêta en voyant la main levée de Vamp. Pour la troisième fois depuis qu’ils étaient partis en reconnaissance, il descendit de son cheval et s’approcha de l’arbre le plus proche, son couteau à la main. Il caressa l’écorce de sa main libre, ôtant la mousse qui la recouvrait en partie et de la pointe de son couteau, grava un carré d’une dizaine de centimètres de côté. Il recula un peu pour juger de l’équilibre de ses traits et repassa la pointe de sa lame sur un des côtés.
-Tram !
-J’arrive, je finis juste, répondit-il en ajoutant ses initiales.
-TRAM !
-Oui, oui, pas besoin de crier, grommela-t-il en se dirigeant rapidement vers son cheval. Les artistes sont des éternels incompris.
-Je suis certaine que la guilde des graveurs de carrés sur jeunes troncs d’arbres moussus serait ravie de te compter parmi ses membres et je te ferai une lettre de recommandation très élogieuse dès que nous serons sortis de cette fichue forêt, répondit Vamp de plus en plus énervée.
-Je n’ai rien dit. Ce que tu peux être énervée aujourd’hui ! Enfin, plus que d’habitude.
-Tes chances de demeurer en vie seraient plus grandes si tu te taisais, Tram. N’éprouve pas davantage ma patience.
-All right, I will shut up, answered the young man.
-What the fuck is going on !
-Sorry ?
-Are you listening ? Suddenly, we’re speaking in a strange language.
-Oh that ? It’s probably nothing. Someone is certainly playing around with us. It is quite cool after all. I prefer to be changed into an English speaker rather than into a singing dancer or a small dwarf, Tram said.
-Hum. Yes, it’s rather nice. I don’ feel compelled to say these very hard and long sentences in French that the author loves above all.
-Bullshit !
-What ?
-Look ! We are back to our starting point.
-Mais nous n’avons pas croisé Hunter ! Etrange, je reparle en français, remarqua Vamp distraitement.
Elle regardait à une dizaine de mètres leurs compagnons rassemblés autour d’un feu et Hunter et Tawi, interloqués qui arrivaient de l’autre côté.
-Je ne comprends plus rien, murmura la mercenaire, complètement déroutée. Elle fit avancer sa monture jusqu’à ses compagnons et en descendit lentement. Elle essayait d’analyser le résultat de leur petite expérience mais rien ne faisait sens. Même s’ils avaient tourné en rond, ils auraient dû se croiser à un moment ou à un autre ! Hunter s’approcha, entraînant Tawi avec lui.
-Vamp, nous avons un problème, énonça-t-il gravement.
-Je le vois bien, répliqua-t-elle. Tu n’as jamais changé de route, ou bien bifurqué sans le vouloir ?
-Je suis un traqueur, je sais suivre une piste. J’ai fait des marques régulières sur les arbres.
-De quelle forme ? interrogea Tram, avide de comparer ses graffitis avec ceux d’un illustre collègue.
-Trois triangles disposés selon un triangle équilatéral.
-Joli, répondit Tram admiratif, belle symbolique.
-STOP ! s’écria Vamp. Hunter et Tram détournèrent le regard, l’air penaud. Nous allons renouveler l’expérience en échangeant les sens et en regardant les marques. Tawi, vous n’avez rien remarqué de particulier ?
-Mes sondages m’ont toujours donné la même impression : celle de rester toujours en un même endroit. Je n’ai perçu aucune modification des alentours alors que nous avancions sur le chemin, je pense que nous ne sommes plus dans la forêt mais dans une bulle temporelle.
-Une quoi ?
-Une bulle temporelle : il s’agit d’un sort qui permet de décaler dans le temps une ou plusieurs personnes, celle-ci sont alors bloquées en dehors du monde et ne peuvent en sortir.
-Il n’y a plus qu’à espérer que ce ne soit pas ça, soupira Vamp.

Une quinzaine de minutes plus tard, vamp et Hunter étaient de retour après avoir parcouru à nouveau le même chemin. Ils n’avaient retrouvé que leurs marques propres et ne s’étaient jamais croisés. De plus, leur reconnaissance avait duré deux fois moins longtemps ce qui signifiait que leur bulle semblait se rétrécir. Vamp du se rendre à l’évidence, ils étaient bloqués et en bien mauvaise posture si leur espace accessible continuait à se contracter. Vamp réunit toute sa troupe et leur exposa ce qu’ils avaient découvert. Tous l’écoutèrent avec attention, même Avalon. Quand elle eut fini, elle examina avec soin les réactions de la sorcière. Elle n’avait pas écarté la possibilité qu’Avalon fut responsable de cette bulle bien que ce type de sort ne soit pas sa spécialité. Jusqu’à maintenant, la sorcière était restée impassible, un peu amusée par la tenue de ce conseil de guerre.
Au bout d’une heure de discussions, de théories invérifiables et de projets irréalisables, ils durent se rendre à l’évidence : personne n’avait jamais rencontré un tel enchantement et ne savait comment le rompre. Tawi avait sondé continûment les environs, les prévenant du rétrécissement de la bulle. S’il se poursuivait avec une vitesse constante, elle serait réduite à un point avant la fin de la journée.

_________________
:o la physique, c'est poétique :o
Revenir en haut Aller en bas
Hors ligne | Profil | MP | E-mail
AiMa Sexe : Féminin
Modératrice
Mageprincesse
Modératrice
Mageprincesse

Inscrit le : 17 Mar 2003
Messages : 14075
Points : 71 Concours jeux - 16e place 120 Concours graphiques - 12e place
Localisation : in the tardis
Séries favorites : Dr Who for the moment
MessagePosté le : 07 Juin 2006 07:53
Masquer ce messageAfficher ce message
Répondre en citantAjouter à liste des messages à citerRetirer de la liste des messages à citer
chap 98 : choix difficiles


Citation :

Vamp avait retourné le problème dans tous les sens et ne voyait pas d'autre solution que de demander l'aide d'Avalon. Elle respira profondément, se leva gracieusement et s'approcha de la sorcière, toujours sous bonne garde.

- Tu n'as pas proposé de solution, remarqua Vamp en s'asseyant à ses cotés.

- Il me semblait que j'étais une prisonnière, par un membre de ton fan-club, répliqua Avalon l'air moqueur.

- Dans tous les cas, tu vas partager notre sort si on ne parvient pas à sortir de cette bulle. Si tu as une idée, c'est le moment de nous la faire partager.

Avalon sourit, l'air sardonique et leva les yeux vers les frondaisons dansantes qui les surplombaient.

- Rien ne m'aurait été plus agréable que de tenir votre sort entre mes mains, de savoir comment défaire cet enchantement. Je vous aurais fait patienter jusqu'à la dernière minute, j'aurais écouté, charmée, tes supplications et celles des tes amis. Je t'aurais peut-être même fait mettre à genoux devant moi, soupira-t-elle. Cela aurait pu être un moment intense et inoubliable.

- Mais ?

- Mais, je dois avouer que je ne connais pas ce sort. Cet enchantement m'échappe tout autant qu'à toi. Il va falloir que tu supplies quelqu'un d'autre.

- Vraiment ? Il me semble pourtant que ton côté sadique se réjouirait de me faire croire que notre destin est scellé, répliqua la mercenaire.

- Comme tu me connais bien, chère soeur, si j'avais un cœur, je serais émue par ces paroles. Crois-moi au pas, conclut-elle, je ne peux pas t'aider. Mais sache que je t'offre mon support moral, je ne tiens pas à finir comprimée dans une bulle temporelle, et encore moins avec toi. J'ai bien d'autres projets, dont certains nécessitent ta participation.

Vamp observa la sorcière avec attention. Celle-ci était suffisamment incontrôlable pour avoir décidé de ne lever le sort qu'à la dernière seconde. Cependant, dans le cas où si elle disait vrai, Vamp ne voyait pas comment ils pouvaient s'en sortir.



Elle se leva à regret, espérant qu'Avalon allait lui lancer une pique insidieuse sous entendant qu'elle pouvait résoudre ce problème mais la sorcière resta silencieuse, les yeux fixés sur un arbre à quelques mètres. Vamp s'éloigna lentement, la tête baissée.



Com et Hunter avaient regardé avec attention l'échange entre les deux femmes et avaient compris que la sorcière ne leur serait d'aucune aide.

- C'est dans ce type de situations que je me sens complètement inutile, soupira Hunter. Donnez-moi un ennemi à transpercer d'une épée ou un animal à traquer dans la forêt, je suis votre homme. Mais en face de la magie, je ne suis qu'un enfant, à peine plus doué qu'un bébé. Je suis comme Meryl, complètement dépendant des autres ! s'exclama Hunter.

- Meryl n'est pas … Com s'interrompit brusquement.

- Quoi ? demanda le traqueur, se retournant vers lui.

- Rien, j'allais dire que Meryl n'est pas qu'un simple bébé, c'est une personne à part entière.

- Bon sang, tu es devenu une vraie maman pour cette enfant, répondit Hunter en riant. Son humeur s'assombrit à nouveau et il se leva.

- Je ne peux pas rester sans rien faire. Dis à Vamp que je suis reparti suivre le sentier. Nous pourrons au moins savoir combien de temps il nous reste.

Com acquiesça, le regard pensif. Il pris soigneusement Meryl dans ses bras, vérifia que la couverture couvrait bien sa petite tête et alla porter le message d'Hunter à Vamp. Il s'éloigna enfin du groupe, s'isolant derrière un arbre étrange dont les branches se courbaient et replongeaient dans le sol, formant de petites arches couvertes de petites feuilles argentées. Personne ne les observait. Com s' assit en tailleur et plaça Meryl entre ses jambes. Le bébé ouvrit immédiatement les yeux et fixa attentivement Com alors qu'il sortait de son havresac la sphère chatoyante qui leur permettait d'aller de mondes en mondes. Il se concentra et entra en communication avec Meryl.

- Je me doutais que tu viendrais me parler, lui dit-elle tristement.

- Que sais-tu sur cette bulle ? lui demanda Com avec empressement.

- C'est un enchantement assez rare : magnus orbus. Il est très délicat à rompre, répondit doucement Meryl.

- Mais tu peux nous aider, demanda Com avec force.

Meryl hocha lentement la tête.

- Pas sous cette forme. Je ne peux maîtriser mes pouvoirs que sous forme d'adulte et vous ne pouvez pas attendre vingt ans.

- Mais, tu pourrais peut être me donner suffisamment d'informations pour que Tawi ou Avalon puissent détruire cet enchantement ? Ce serait possible même si tu es un bébé, non ?



- Non, Com. Il faut posséder des connaissances qui ne peuvent se transmettre par la parole, je suis désolée.

- N'y a-t-il aucun moyen de s'en sortir ? S'il te plait ? supplia Com. La sphère te permet de maîtriser les distances et le temps, elle pourrait nous sortir de cette bulle, non ?

- Je ne peux qu'observer le monde à travers la sphère, c'est un artefact passif et non actif. Je suis désolée, Com mais je ne peux rien faire pour vous sous cette forme.

- Conclusion, tout est perdu, soupira Com. Il s'adossa au tronc d'arbre et leva la tête vers le feuillage qui bruissait doucement. Il avait pendant quelques secondes espéré que Meryl pourrait tout arranger. Mais elle était bloquée par son état d'enfant. Cependant …

- Attends ! s'exclama-t-il. Tu as bien dit : « sous cette forme » ? Pourrais-tu retrouver ta forme adulte ?

- Cela serait quasi impossible. La magie ne me permet pas de réaliser n'importe quoi. Pour redevenir adulte, il faudrait que je vole l'énergie vitale d'un être humain. Cela violerait tous mes principes, affirma Meryl avec force.

Com ferma les yeux et inspira une grande bouffée d'air pur. Il bloqua sa respiration, essaya d'ordonner les folles pensées qui se bousculaient dans sa tête. Il expira lentement, clarifia ses idées. Il fixa Meryl et lui dit très calmement.

- Et si j'étais volontaire ?

- Pardon ? Volontaire pour quoi ?

- Et si je te cédais ma force vitale ? Tu pourrais redevenir toi-même et nous sortir de ce guêpier, expliqua Com, soudain animé d'un espoir nouveau.

- Il n'en est pas question ! Cela causerait ta mort, Com ! Ce n'est pas un enchantement mineur où tu resterais alité quelques semaines, le temps de récupérer ! Je ne peux redevenir moi-même que si je vole ton essence vitale, faisant disparaître tout ce que tu étais et tout ce que tu aurais pu être. Ton souvenir même serait effacé progressivement de la mémoire de tes amis.

- Et quelle serait l'alternative, Meryl ? Mourir dans quelques heures quand cette bulle nous aura tous digéré ? Voir mes amis se battre jusqu'au bout, épuiser leurs forces à chercher une solution ? Nous n'avons pas le choix, cria-t-il. JE n'ai pas le choix. Qu'est-ce que ma mort si elle peut sauver plusieurs vies ?

_________________
:o la physique, c'est poétique :o
Revenir en haut Aller en bas
Hors ligne | Profil | MP | E-mail
Dernière édition par Darathor le 09 Jan 2010 23:28; édité 1 fois
AiMa Sexe : Féminin
Modératrice
Mageprincesse
Modératrice
Mageprincesse

Inscrit le : 17 Mar 2003
Messages : 14075
Points : 71 Concours jeux - 16e place 120 Concours graphiques - 12e place
Localisation : in the tardis
Séries favorites : Dr Who for the moment
MessagePosté le : 21 Juin 2006 23:26
Masquer ce messageAfficher ce message
Répondre en citantAjouter à liste des messages à citerRetirer de la liste des messages à citer
chapitre 99 : c'est parti !

Citation :
-Et quelle serait l’alternative, Meryl ? Mourir dans quelques heures quand cette bulle nous aura tous digéré ? Voir mes amis se battre jusqu’au bout, épuiser leurs forces à chercher une solution ? Nous n’avons pas le choix, cria-t-il. JE n’ai pas le choix. Qu’est-ce que ma mort si elle peut sauver plusieurs vies ?
-
-Je ne peux pas te faire cela, rétorqua Meryl. J’ai déjà trop pris de vies en voulant échapper à l’annihilation. Une de plus me détruirait, conclut-elle d’une voix douce.
-Ne peux-tu pas prendre juste ce qu’il faut et … je ne sais pas … échanger nos places ?
Meryl resta silencieuse. Elle n’avait jamais occupé que des corps mourants dont elle chassait l’essence vitale dans le néant. Etait-il possible de synchroniser deux transferts afin qu’ils s’effectuent simultanément ? Cette hypothèse était intrigante. Peut-être qu’en conjuguant un sort d’équivalence hilbertienne avec un enchantement d’inversion commutative, … se mit à réfléchir intensément Meryl. Elle avait toujours adoré la théorie des sorts et la perspective de pouvoir tenter une opération aussi délicate la faisait frémir de bonheur. Elle stoppa le cours de ses divagations intellectuelles. C’était ce type d’expérience risquée qui l’avait forcée à migrer de corps en corps. Elle ne pouvait pas se lancer dans ce type d’aventure sans garde fou. De plus, elle allait mettre en danger la vie de Com. Même si le sort réussissait, l’archer se trouverait dans la peau d’un bébé fille de treize mois. Elle n’avait aucune idée de se qu’il adviendrait de ses souvenirs, de sa personnalité, de tout ce qui faisant de lui un être humain à part entière. Le prix à payer pourrait être très élevé, trop élevé. Elle fut interrompue dans ses réflexions par l’arrivée de Vamp.
-Que fais-tu, Com ? Pourquoi regardes-tu Meryl ainsi ? s’étonna la mercenaire.
-Assieds toi, Vamp.
Etonnée par le ton grave de Com et par l’étrange attitude du bébé qui la fixait sans ciller, Vamp obéit et s’installa en tailleur à côté de l’archer. Intriguée, elle avait noté l’absence prolongée de Com. Qui sait s’il n’avait une idée de solution même s’il était d’une ignorance crasse en matière de magie.
-J’ai peut-être une idée pour nous sortir de là.
-Vraiment ? Je suis toute ouïe.
-Il suffit que j’échange mon corps avec celui de Meryl. Elle pourra alors inverser le sort et nous sortir de cette bulle. C’est tout simple !
-Gné ? Tu peux répéter cela plus lentement ? Je crois avoir mal entendu, s’exclama Vamp, abasourdie.
-J’avais largement résumé ma solution. Meryl n’est pas un bébé ordinaire. Il s’agit en fait d’une magicienne qui a trouvé refuge dans le corps d’un enfant. Nous sommes entrés en contact par le biais de la sphère de Saule. Sous sa forme actuelle, elle ne peut rien faire mais si elle parvenait a trouver un corps d’adulte …
-Attends, si je comprends bien, tu veux céder ton corps à une magicienne qui fait areuh ? Et toi ? Que deviens-tu ?
-Et bien, c’est un peu le point faible de mon plan. Meryl refuse de me sacrifier et j’avoue que cette idée ne m’emballe pas, avoua Com. Cependant, elle a peut-être une solution, nous pourrions échanger nos corps.
-Euh … balbutia Vamp. Tu as réalisé que c’était un bébé fille ?
-Et alors ?
-Rien, mais si tu deviens bébé Meryl, je pourrais te faire des couettes ?
-Vamp ! Ce n’est pas le moment !
-Pardon, je t’imaginais en layette rose…
-J’étais en train de voir avec Meryl si elle pouvait arriver à maintenir mon essence vitale et la transférer dans le bébé. Elle ne l’a jamais tenté mais elle a une idée.
-Com, as-tu bien réfléchi ? Ton idée est complètement folle et très risquée. Tu as de grandes chances de mourir et rien ne nous dit que Meryl, que tu es le seul à connaître, puisse nous aider.
-Je le sais mais nous n’avons plus le choix. C’est ma décision et si Meryl est d’accord, je veux tenter l’expérience, rétorqua Com.
Il se leva et prit Meryl à bout de bras, à hauteur de son regard.
-Je sais que tu vas faire le maximum pour sauvegarder mon intégrité et je te fais entièrement confiance. Quoiqu’il m’advienne, ne te sens pas responsable, je suis parfaitement conscient des risques. Je t’en supplie, essaye et sauve mes amis.
A contrecoeur, Meryl lui donna son accord. Suivant ses instructions, il s’allongea sur le sol et plaça le bébé sur son torse, son menton reposant sur sa petite tête. Il sourit pour la dernière fois à Vamp.
- Salut, Vamp. Prends soin de toi.
La mercenaire, les larmes aux yeux, se pencha et lui baisa tendrement les lèvres.
-Ne t’inquiète pas pour moi. Tout va bien se passer. Je pourrai te botter le cul dans quelques années pour te punir de m’avoir fait passer un si mauvais moment.
Com lui sourit puis ferma les yeux.

_________________
:o la physique, c'est poétique :o
Revenir en haut Aller en bas
Hors ligne | Profil | MP | E-mail
AiMa Sexe : Féminin
Modératrice
Mageprincesse
Modératrice
Mageprincesse

Inscrit le : 17 Mar 2003
Messages : 14075
Points : 71 Concours jeux - 16e place 120 Concours graphiques - 12e place
Localisation : in the tardis
Séries favorites : Dr Who for the moment
MessagePosté le : 25 Juin 2006 22:14
Masquer ce messageAfficher ce message
Répondre en citantAjouter à liste des messages à citerRetirer de la liste des messages à citer
chapitre 100 :tourni:

Citation :
Vamp observa attentivement Com. Pendant quelques minutes, rien ne se passa. Sa respiration était régulière et lente, son visage paisible. Soudainement, une étrange lueur bleue émana de Meryl, comme ces champignons luminescents que l’on rencontre parfois dans de profondes cavernes. Cette lumière gagna en intensité et nimba rapidement intégralement Com. Intriguée et quelque peu effrayée par cet étrange phénomène, Vamp s’approcha et tendit la main vers Com. Cette lueur ne venait pas d’un air chaud, au contraire, l’air était glacial, comme si son énergie était drainée par Com. Une telle transformation devait demander beaucoup de puissance supposa Vamp. L’archer paraissait toujours aussi détendu quand brutalement, son corps se cambra, sa tête heurtant violemment le sol. Un long cri s’échappa de sa bouche grande ouverte et ses yeux s’ouvrirent, paniqués. Instinctivement, Vamp avança sa main et tenta de l’aider mais elle fut projetée en arrière dès qu’elle entra en contact avec la lumière bleue qui avait redoublé d’intensité. Elle se relevait quand tout d’un coup, la lumière disparue et Com retrouva une position plus détendue. Vamp s’approcha, circonspecte et se pencha vers celui qui avait été son compagnon. Plaçant sa main devant sa bouche, elle sentit le souffle léger de sa respiration. Il était toujours vivant. Elle s’occupa alors du bébé qui dormait profondément, une bulle de salive au coin des lèvres. Vamp la prit soigneusement dans ses bras et s’éloigna doucement. Elle confia l’enfant à Tram et revient vers le corps toujours inconscient. Elle s’accroupit à ses côtés et lui secoua doucement l’épaule. Aucune réaction. Une pensée incongrue traversa la tête de Vamp. Cette situation lui rappelait les contes de fées que les religieuses lui narraient enfant. La princesse ou le prince plongé dans un profond sommeil du à quelque méchant enchanteur était réveillé par un doux baiser. La situation présente n’avait rien à voir. Com ou bien Meryl ? n’était pas ensorcelé, n’est-ce pas ?
Quelques minutes plus tard, à bout de nerfs, Vamp se pencha et effleura les lèvres de l’ancien archer. Elle ne sut jamais si les contes de son enfance détenaient une part de vérité ou si il s’agissait juste d’une coïncidence mais l’ancien Com sortit de l’inconscience à ce moment exact.
-Je ne crois pas que nous ayons été présentées, Vamp. C’est encore un peu tôt pour les baisers. je ne suis pas une fille facile, vous savez, dit Meryl tout bas.
Rougissante, Vamp se releva rapidement et tâcha de regagner sa contenance.
-Je suppose que vous êtes Meryl ? demanda-t-elle avec curiosité. L’apparence de Com n’avait pas changé mais ses traits arboraient une expression différente. C’était très troublant. Et Com ?
-Il doit être dans le mon ancien corps. Je pense être parvenue à maintenir son intégrité spirituelle. Cependant, j’ai du effacer ses souvenirs. Il n’aurait pas réussi à survivre s’il avait gardé l’âme d’un homme fait dans ce corps de bébé. La nécessité de revivre chaque étape d’une vie l’aurait rendu fou. Le Com que nous connaissions a disparu, conclut-elle tristement.
-Et vous ?
-Le transfert s’est bien passé. Je devrais récupérer toutes mes capacités dans quelques minutes, répondit Meryl et s’étirant.
-Ne vous étonnez pas si je parais maladroite. Il faut que je m’habitue à ma nouvelle enveloppe.
-Le fait que ce soit un homme ne va pas poser de problème ? demanda Vamp curieuse.
-Je dois faire avec. Jusqu’à maintenant, j’avais toujours occupé des corps féminins. Nous n’avions pas le choix, soupira Meryl avec philosophie. Par contre, j’aurai besoin de conseils sur la … mécanique masculine.
-Et bien, bredouilla Vamp, gênée. J’ai quelques connaissances sur ce sujet mais tu devrais plutôt parler à Hunter. Il est mieux placé pour répondre à tes questions.
Meryl sourit devant l’embarras de la mercenaire. Celle-ci était adorable quand elle rougissait.
-Merci, je lui parlerai plus tard. Je crois que nous avons un petit problème à régler en premier lieu, dit Meryl et se dirigeant vers la troupe.
-Com ! s’écria Hunter. Tu marches bizarrement, une vieille blessure s’est réveillée ?
-Hunter, l’interrompit Vamp. Je vous expliquerai tout en détail plus tard si nous nous en sortons, mais voilà ce que vous avez besoin de savoir pour le moment : Meryl était en fait une puissance magicienne enfermée dans un corps d’enfant. Com et elle ont échangé leurs corps afin qu’elle puisse nous aider à sortir de cette bulle.
Vamp fit taire d’un geste autoritaire les murmures et les débuts de questions de ces camarades. Elle surprit le regard méditatif et intéressé d’Avalon sur Meryl. Il faudrait qu’elle surveille de près la sorcière afin d’éviter que celle-ci ne profite de la moindre occasion pour fuir. Meryl s’avança sous les regards abasourdis de l’assistance. Très calmement, elle prit place au milieu du cercle qu’ils avaient inconsciemment formé et prit la parole.
-Mes pouvoirs sont principalement liés à la maîtrise de l’espace-temps, ce qui explique que je puisse ainsi changer d’enveloppe charnelle. Cependant, je n’ai pas encore retrouvé toutes mes capacités et je ne vais pouvoir faire éclater la bulle que lorsque celle-ci aura un rayon inférieur à dix mètres. Je vous demande de rassembler toutes les montures et vos équipements dans ce cercle limite. Lorsque ce sera le moment, je ne vous préviendrai pas. Tout va aller très vite et vous n’avez pas besoin de faire quelque chose de particulier. Vous pouvez vous tenir par la main si cela vous rassure, ajouta-t-elle en lançant un regard en coin à Tram et Callie qui s’étaient rapprochés. Mais cela n’est en rien nécessaire.
-Au fait, Vamp. Où voulez vous vous rendre ? ajouta-t-elle.
-Pardon ?
-Rompre un tel sort va libérer une grande quantité d’énergie. Je préférerai en utiliser une partie plutôt que de la laisser se dissiper. Il arrive parfois qu’une telle puissance ait des effets secondaires curieux.
-Lesquels ? demanda Tawi, toujours avide de connaissances magiques.
-Un troisième bras, une chevelure de serpent, ce genre de chose. Je viens juste de retrouver un corps d’adulte, j’aimerai autant le conserver en état sans me retrouver avec des appendices supplémentaires. Bien que … ajouta Meryl un sourire au lèvres. Revenons à nos moutons. Je peux donc utiliser l’énergie libérée pour vous transporter où vous le désirez… dans le domaine du raisonnable.
-Peux-tu nous déposer devant la porte est de Trillith ? demanda avidement Vamp. Si le problème du trajet de retour pouvait être réglé, elle pourrait disposer de quelques jours avant de devoir affronter à nouveau le messire.
-Pas de problème, répondit Meryl en souriant. Vous êtes plutôt raisonnables.
-Excusez moi, demanda Callie qui s’était tenue tranquille depuis leur départ de la demeure d’Avalon.
-Je ne voudrais pas paraître exigeante, mais pourriez vous me déposer ailleurs ? J’ai suivi Vamp pour quitter Trillith, non pour y revenir, protesta la jeune femme.
-C’est faisable, répondit Meryl après quelques secondes de réflexion. Je peux vous laisser en chemin à Slendorig. Pas de désir de dernière minute ? Une nouvelle coupe de cheveux ? Un animal parlant ? non ? Attention, la bulle a atteint vingt mètres de rayon !
-

_________________
:o la physique, c'est poétique :o
Revenir en haut Aller en bas
Hors ligne | Profil | MP | E-mail
Poster un nouveau sujet Répondre au sujet
  Vous ne pouvez pas poster de nouveaux sujets dans ce forum
Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum
Vous ne pouvez pas éditer vos messages dans ce forum
Vous ne pouvez pas supprimer vos messages dans ce forum
Vous ne pouvez pas voter dans les sondages de ce forum