EDForum

Ben ça serait con que tu perdes ton honnêteté par cause du réalisme de la vie politique...

Oui ce serait très con, mais inévitable hélàs. La réalité politique ne s'encombre pas de l'idéalisme et de l'honnêteté. Mes propos sont sans doute désabusés, c'est pourtant ce que je ressens au plus profond de moi-même.
_________________

je pense qu'il faut juste distinguer idéaux et idéalisme

pour ce qui est de l'honnêteté, je pense qu'il faut là aussi apporter quelques nuances. on ne brade pas son honnêteté pour faire carrière, même si l'opportunisme et l'honnêteté font parfois mauvais ménage. je signale tout de même que dans ce cas, c'est aussi vrai dans le monde de l'entreprise...
_________________

Je l'ai dit dans un autre post : le business ne fait aucun cas de l'honneteté et autres valeurs apparentées depuis que l'économie s'est libéralisée ces dernières dizaines d'années. Un entrepreneur, ou un directeur d'équipe de plus de 100 personnes dans un grand groupe est honnète si cela lui est un moyen de redorer son image. Je les comparerais dans cette démarche à ces entreprises qui font du commerce équitable pour vendre mieux leurs produits. Le carriérisme les rattrape toujours à un moment ou à un autre, en fonction de leur rang dans l'entreprise, de leur ambition et du pouvoir qu'ils ont à gérer.

La plupart d'entre-vous ont certainement déjà menti au moins par omission, ou mal réagi, par peur de perdre son travail ou de sa crédibilité? C'est du pareil au même, pour eux, puissance 10. Et même si une minorité d'entre nous parvient à rester dans des idéaux, ce n'est pas comparable avec la pression posée sur les dirigeants : ils n'ont pas d'autre choix que de renier ces idéaux.

L'homme politique n'a pas pour objectif d'être un ensemble de valeurs positives telle que la vérité ou l'objectivité. Son objectif est de se faire élire (incluant les réseaux, l'argent etc). Au mieux il défend des valeurs quand cela lui permet d'être élu. Et sa compromission, ce n'est pas puissance 10, c'est puissance 100.

Les hommes politiques francais qui ont eu de l'éthique n'ont jamais réussi à percer comme les autres. Jamais. Trop fragile. Trop pris dans leurs idéaux. Incapables de se compromettre. Incapables d'utiliser des moyens controversés. Je n'en cite que deux : Pierre Mendés France et Pierre Beregovoy. Ainsi que tous ceux que nous oublions.

Je trouve que depuis ce début 2007, toute discussion politique parlant de valeurs positives telles que la vérité ou l'objectivité est devenue une vulgarité en soi, presque une insulte au lecteur. Cela n'existe plus. Et je ne m'attends pas à ce que cela revienne sans une épreuve de force pour le peuple francais.

Ce que j'aime chez les (quelques) gens de droite qui m'entourent : ce sont ceux qui assument le pragmatisme des moyens et qui m'évitent le détail de leurs idéaux, absents chez eux.

NB : Je rappelle quand même qu'un idéal n'admet aucune compromission à partir du moment où on le clame haut et fort au monde. Dans le cas inverse, ce n'est qu'un moyen pour arriver à ses fins. A partir de là, on peut entrer dans la nuance, sur le seuil de ces moyens.

@ Baltar: Ton post bien que long, résume très bien ma pensée. Paradoxal, non?
_________________

c'est parce qu'il ne la résume pas, il l'explicite
_________________

Voui en fait. Chuis fonctionnaire de gauche moi Môssieu, j'aime quand les autres font le boulot à ma place.
_________________

J'avoue avoir failli enlever le mot 'insulte' qui était quand même un peu fort, même s'il correspond à mon cri du coeur quand à l'usage des idéaux. Mais à priori sur EdForum il y a une fort belle tempérance des propos.

Désolé pour la longueur, la prochaine fois je ferai pire avec un résumé à la fin

Ne sois pas désolé pour la longueur, quand c'est interessant comme ça, nous on aime

C'est bien triste ce que tu nous explicites... Comment s'étonner ensuite que les gens, en particulier les jeunes, soient désabusés aussi bien du monde politique ("tous pourris" --> abstention aux élections) que du monde économique et de l'entreprise (--> "un autre monde est possible") avec les rejets plus ou moins utopistes que celà entraîne.
Moi je m'intéresse particulièrement au domaine de l'environnement (qui l'eut cru?? ) et ce que tu expliques concernant la mise en valeur d'idéaux uniquement à des fins pratiques me fait grandement penser au concept de développement durable que les boîtes nous balancent à toutes les sauces dans toutes leurs pubs, communications et autre bilans alors qu'ils en ont strictement rien à foutre et qu'ils détournent l'idée de base comme ça les arrange. Grrr ça m'énerve

Nonon, continue ça ne gêne pas du tout. :wink:

Nous sommes deux, rassure-toi. :|
_________________