AiMa
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Mageprincesse
Inscrit le : 17 Mar 2003
Messages : 14075
Points : 71 120
Localisation : in the tardis
Séries favorites : Dr Who for the moment
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Chapitre 61 : découvertes
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Citation :
Samael et Ma’non n’avaient pas pu être plus précis sur les changements intervenus chez Com. Depuis leur révélation, il s’était renfermé, refusant d’en parler davantage. Il s’était levé, et sans attendre ses camarades, avait attrapé les rênes de son cheval et s’était mis en selle. Il attendit, le visage fermé que les autres le rejoignent pour repartir. Ils reprirent la route en silence, troublés par la réaction de Com. Tram eut rapidement d’autres soucis, Meryl s’était mise à pleurer et rien ne semblait pouvoir la calmer. Le jeune voleur, soucieux de ne pas s’attirer de réflexions désagréables de la part de Vamp, retint son cheval et se laissa légèrement distancer pour essayer de calmer le bébé. Il la berça doucement, lui chantant des chansons douces. Ses efforts s’avérèrent stériles et les cris de l’enfant augmentèrent d’intensité. Ses petits poings fermés, son visage avait pris une teinte violacée qui témoignait de sa fureur. Il ne savait plus quoi faire : il avait changé ses langes, une opération qui s’était révélée fort délicate à mener à cheval. Il avait également essayé de la nourrir avec un peu de gruau froid au doigt mais elle avait régurgité toute la nourriture qu’il essayait de lui faire avaler. Complètement désarmé par ses larmes persistances, il essayait de la coucher devant lui, dans les plis d’une couverture quand il sentit quelqu’un ralentir pour se mettre à son niveau. Surpris, il leva les yeux et croisa le regard insondable mais résolu de Com. Sans un mot, celui-ci prit l’enfant vagissante des bras de Tram et posant sa main droite sur son front. A ce contact, Meryl se calma immédiatement et les doigts de Com se mirent à crépiter. Des étincelles bleu indigo s’échappaient de ses ongles et se fermaient sur la peau du bébé. Elles ne semblaient pas blesser le bébé et celle-ci se mit à sourire et à babiller.
-Comment fais-tu ? demanda Tram éberlué.
Com soupira doucement. Son regard restait fixé sur meryl. Les arcs énergétiques commençaient à s’effilocher et il se mit à caresser doucement la tête du bébé. Celle-ci s’endormit quasi instantanément. L’archer tendit l’enfant à Tram qui la reprit avec précaution, attentif à ne pas la réveiller.
-Je ne sais pas, avoua Com tristement. J’ai senti qu’elle m’appelait, comme si nous étions connectés.
-Tu entends ses pensées ? demanda avec curiosité Tram.
-Pas exactement. Je perçois des sentiments, des émotions. Je l’ai bien sûr entendu crier mais c’est comme si je ressentais en plus la colère qui l’animait, répondit Com, essayant de formaliser cet état de conscience étrange qu’il n’avait jamais ressenti auparavant.
-Comment as-tu fait pour la calmer ? J’avais pourtant tout essayé, s’exclama, un peu dépité Tram.
-Je ne sais pas. Quand je la touche, notre « liaison » est encore plus forte. Je lui ai fait sentir qu’elle n’avait aucun besoin de crier, que tu allais prendre soin d’elle.
- Et ces étincelles ?
-Aucune idée, avoua Com. Je suppose que cela fait partie de ma nouvelle « odeur », ajouta-t-il doux amer.
-En tout cas, je trouve que ton nouveau toi présente certains avantages, répondit Tram essayant de remonter le moral de Com. En tout cas, je saurai qui appeler à l’aide lorsqu’il faudra calmer Meryl.
Feignant l’effroi, Com répondit :
-Par les larmes de Faith ! Ne compte pas sur moi pour changer ses langes ou pour la nourrir !
Tram sourit, rassuré de voir que son ami semblait prendre son parti de son nouvel état. Tout bien considéré, cela pourrait être une bonne chose que Com ait été « magifié ». Ce n’est pas à moi qu’arriverait une telle chance, songea Tram, un peu jaloux.
Le reste de la journée se passa calmement. Ils parvinrent à Bauxor une fois la nuit tombée et se mirent aussitôt à la recherche d’une auberge. Le grand lac des ombres, ainsi surnommé car il est très souvent couvert par un brouillard épais, était une des rares étendues d’eaux où on trouvait de l’estofi, long poisson de près d’un mètre, à la chair tendre et goûteuse dont raffolaient les palais délicats des habitants de Sluthor. La quasi-totalité des habitants de bauxor étaient des pêcheurs, rudes à la tâche, qui partaient pour des campagnes de quelques semaines pour chasser l’estofi à l’espadon. C’était une chasse périlleuse, pas toujours productive mais qui assurait la subsistance des familles locales.
Ayant du laisser leurs chevaux à l’entrée du village dans une écurie, nos compagnons se dirigèrent à pied vers le front de lac où on trouvait les tavernes où venaient se retrouver les pécheurs chanceux qui y dépensaient leur paie ou des les malheureux, accablés par le mauvais sort qui cherchaient l’oubli dans l’alcool. La nuit tombée, le quai était peu accueillant. Les eaux sombres et malodorantes du lac faisaient osciller les navires à la coque noircie et aux voiles reprisées. Les lances harpons, dominant la proue leur donnaient une allure de bêtes fantasmagoriques, dangereuses et malfaisantes. De minuscules fenêtres, tendues de papier huilé, dispensaient une faible lueur laiteuse qui ne permettait pas de discerner le sol.
-Eurkkkkk !!! s’exclama Callie.
-Quoi ?
-J’ai marché dans un truc mou et gluant, répondit-elle, dégoûtée en secouant son pied afin de détacher des lambeaux indéfinis qui y demeuraient accrochés.
Vamp leva les yeux au ciel et s’approcha d’une porte entrebâillée qui laissait échapper des conversations animées. La pancarte qui se balançait en grinçant dans le vent poisseux qui balayait le quai indiquait, en lettres noires délavées par la pluie, « La pêche miraculeuse ». Vamp poussa la porte et entra, suivie par ses compagnons, avides d’échapper à cette atmosphère sinistre et de se rafraîchir le gosier.
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