akkeza
Sorcière
Inscrit le : 02 Sep 2003
Messages : 1854
Localisation : dans mon sarcophage (qui lui se trouve à Liège)
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Pitit sujet dont je discute souvent : pour ou contre les OGM's et leur consommation?
Les OGM's, sujet brullant et pourtant méconnu....
Ceux-ci présentent des avantages (moins de pesticides,...) et des inconvénients (risque d'allergie, de propagation dans l'environnement,...), vous en pensez quoi?
Voici une "petite réflexion" perso, j'attends vos avis
La consommation et les OGM's
La théorie de la consommation s’articule autour du libre choix du consommateur, de l’autonomie de la volonté et de l’égalité des parties sur le marché.
En effet, il existe un équilibre sur le marché à partir du moment où il y a égalité entre le producteur et le consommateur. Dans les faits, il s’est avéré que cette égalité était fictive. Cette prise de conscience date des années 60, durant lesquelles des accidents de consommation aux USA ont mis en évidence le fait qu’il existe une asymétrie de capacités et d’informations entre le producteur et le consommateur. Cette asymétrie est accentuée par les divergences d’intérêts qui caractérisent les deux parties. D’une part, l’entreprise qui désire maximiser son profit, et d’autre part, le consommateur qui désire acheter la meilleure qualité en minimisant le prix d’achat.
C’est afin de compenser cette asymétrie que des correctifs ont été mis en place en tenant compte de la dimension social du marché et pas seulement économique. Le droit des consommateurs était né.
Ces droits qui ont été reconnus aux consommateurs sont de différentes natures : droit à la sécurité, droit à l’information, droit à la défense des intérêts économiques, droit à être représentés par des associations de consommateurs,…
En ce qui concerne les OGM’s, les risques sont inconnus et imprévisibles pour le consommateur. En effet, au stade actuel de nos connaissances sur les OGM’s, il est impossible de présumer de la nature du risque ou du dommage encouru. Il existe de nombreuses hypothèses mais elles ne sont pas encore démontrées. Puisque les risques sont inconnus, il n’est pas possible de faire de la prévention. Néanmoins, le principe de précaution peut être appliqué.
Afin d’évaluer le risque, les spécialistes ont recours à la notion de risque scientifiquement acceptable. Cette approche scientifique de l’évaluation tente de cerner la nature et l’importance du risque mais pas de démontrer un risque nul. Pour être acceptable, celui-ci doit avoir une occurrence faible et constituer un bénéfice pour la société. Lors de l’évaluation, l’expert compare l’innovation avec les pratiques connues et juge de l’amélioration apportée par cette nouvelle pratique.
En ce qui concerne la gestion du risque, il faut introduire une nouvelle dimension afin de compléter notre réflexion : la dimension sociale.
En effet, un risque qui est scientifiquement acceptable, n’est pas nécessairement socialement acceptable. Le consommateur a une attente légitime vis-à-vis des produits proposés, il doit être informé des dommages potentiels afin de choisir librement et en connaissance de cause : le consommateur ne doit pas subir un dommage auquel il ne s’attendait pas.
La gestion de ce risque doit aussi tenir compte de la dimension précautionelle. En effet, s’il y a une absence de certitude par rapport au risque, il convient d’être prudent.
L’évaluation se fonde sur de meilleures connaissances scientifiques et la gestion du risque fait intervenir la question de son acceptation sociale. L’analyse du risque doit également prendre en compte : l’existence d’avantages pour ceux qui subissent le risque, l’importance du risque, l’impact sur les populations vulnérables, et enfin, la réversibilité du dommage.
Il semble que les différentes réglementations nationales et supranationales promulguées ces dernières années commencent à intégrer ces concepts clés de l’analyse du risque. Néanmoins, afin de mener une politique transparente, il faut qu’il y ait une réflexion commune qui intègre aussi bien les pouvoirs publics que les associations de consommateurs.
Il est nécessaire de mobiliser toute la société en ce qui concerne l’assurabilité du risque. En effet, puisque les recherches profitent à la collectivité, c’est elle qui doit aider à en supporter les éventuelles conséquences.
Enfin, nous pouvons dire que les préoccupations des différents acteurs sont de natures différentes. Les entreprises se préoccupent d’éventuelles incidences économiques et commerciales, les experts d’incidences scientifiques, alors que les citoyens se posent des questions éthiques et morales.
L’offre a pour but de satisfaire les besoins en respectant la liberté de choix du consommateur. Mais, de nos jours, les produits proposés sont tellement complexes, difficiles à « comprendre » et touchent des sphères inaccessibles à un public non scientifique que le consommateur ne peut plus choisir en « connaissance de cause ». Le challenge de l’introduction des OGM’s sur le marché sera donc d’être capable de ramener l’information à un niveau compréhensible pour le plus grand nombre. Il est donc nécessaire d’instaurer un dialogue entre le consommateur, d’une part, et les entreprises et les pouvoirs publics, d’autre part. Il est indispensable d’inclure les pouvoirs publics dans ce processus car, en plus de leur mission fondamentale envers les citoyens, ceux-ci doivent également contrôler l’information communiquée par les entreprises et pourquoi pas, la valider.
La protection du consommateur est caractérisée par d’autres éléments que le droit à l’information. Des mesures normatives et de contrôle doivent être mises en œuvre afin de vérifier la fiabilité et la qualité du produit puisque le consommateur moyen n’a pas la capacité de le faire lui-même.
L’étiquetage n’est, selon moi, pas une solution en elle-même. Ainsi, elle permet au consommateur de savoir s’il achète un produit contenant des OGM’s ou non. Bien, mais sait-il ce qu’est un organisme génétiquement modifié et quels sont réellement les dangers liés à la consommation de tels produits ? Préalablement à ce travail d’étiquetage, c’est un travail d’information sur les OGM’s en général qu’il faudra effectuer.
Il sera nécessaire de présenter au public, et cela, d’une manière qui lui est intellectuellement accessible, ce que sont les OGM’s, les dommages qu’ils ont causé dans le passé et présenter les hypothèses de dommages potentiels.
Selon moi, la solution n’est pas de présenter les OGM’s comme des produits sans risque mais d’expliquer aux consommateurs qu’ils ne sont pas plus dangereux dans leur utilisation que des produits dits naturels.
En effet, un des principaux risque des OGM’s directement lié au consommateur est le risque allergène. Cet élément est fréquemment cité comme argument contre les OGM’s alors que les produits issus des pratiques courantes présentent également un risque de provoquer des allergies.
Il est essentiel, pour ceux qui seront demain en charge de communiquer avec le marché, de ne pas perdre de vue la dimension sociale de la consommation. En effet, l’acte de consommation est lié à la culture de l’individu ou du groupe et non uniquement à une dimension économique. Autrement dit, l’acte d’achat et donc l’évaluation et la gestion du risque, font référence à des valeurs. Il sera donc nécessaire de faire en sorte que les OGM’s soient « à la mode ». Je ne parle pas ici d’en faire une tendance « fashion » mais bien de réussir à les intégrer dans les pratiques de consommation courantes de telle manière que le consommateur voit « avec OGM » comme il voit « avec conservateurs et exhausteurs de goût » sur un emballage. C'est-à-dire qu’il sait qu’ils sont présents mais ils sont tellement habituels et entrés dans les mœurs et les traditions alimentaires qu’ils n’influencent qu’une petite partie des consommateurs dans leurs achats.
Afin de rendre les biotechnologies agroalimentaires acceptables pour les consommateurs, il faudra mettre en avant leur dimension utile pour la société. Les enquêtes européennes montrent que les citoyens sont favorables à l’utilisation des biotechnologies pour la médecine mais pas pour l’agroalimentaire. En effet, la population a compris les enjeux du génie génétique dans le traitement futur des maladies mais n’a pas encore pris conscience de l’intérêt de l’utilisation des OGM’s dans la production alimentaire.
En résumé, le challenge des pouvoirs publics en matière de consommation d’OGM’s sera de donner un sens social à l’offre, en responsabilisant les consommateurs et les entreprises, et cela, grâce au développement d’un cadre normatif et informatif adéquat.
j'ai encore fait un pavé moi , je paie des prunnes à celui qui lit tout
Akki qui se prend la tête sur le sujet parce qu'elle a oral de biotech lundi
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Les OGM's, sujet brullant et pourtant méconnu....
Ceux-ci présentent des avantages (moins de pesticides,...) et des inconvénients (risque d'allergie, de propagation dans l'environnement,...), vous en pensez quoi?
Voici une "petite réflexion" perso, j'attends vos avis
La consommation et les OGM's
La théorie de la consommation s’articule autour du libre choix du consommateur, de l’autonomie de la volonté et de l’égalité des parties sur le marché.
En effet, il existe un équilibre sur le marché à partir du moment où il y a égalité entre le producteur et le consommateur. Dans les faits, il s’est avéré que cette égalité était fictive. Cette prise de conscience date des années 60, durant lesquelles des accidents de consommation aux USA ont mis en évidence le fait qu’il existe une asymétrie de capacités et d’informations entre le producteur et le consommateur. Cette asymétrie est accentuée par les divergences d’intérêts qui caractérisent les deux parties. D’une part, l’entreprise qui désire maximiser son profit, et d’autre part, le consommateur qui désire acheter la meilleure qualité en minimisant le prix d’achat.
C’est afin de compenser cette asymétrie que des correctifs ont été mis en place en tenant compte de la dimension social du marché et pas seulement économique. Le droit des consommateurs était né.
Ces droits qui ont été reconnus aux consommateurs sont de différentes natures : droit à la sécurité, droit à l’information, droit à la défense des intérêts économiques, droit à être représentés par des associations de consommateurs,…
En ce qui concerne les OGM’s, les risques sont inconnus et imprévisibles pour le consommateur. En effet, au stade actuel de nos connaissances sur les OGM’s, il est impossible de présumer de la nature du risque ou du dommage encouru. Il existe de nombreuses hypothèses mais elles ne sont pas encore démontrées. Puisque les risques sont inconnus, il n’est pas possible de faire de la prévention. Néanmoins, le principe de précaution peut être appliqué.
Afin d’évaluer le risque, les spécialistes ont recours à la notion de risque scientifiquement acceptable. Cette approche scientifique de l’évaluation tente de cerner la nature et l’importance du risque mais pas de démontrer un risque nul. Pour être acceptable, celui-ci doit avoir une occurrence faible et constituer un bénéfice pour la société. Lors de l’évaluation, l’expert compare l’innovation avec les pratiques connues et juge de l’amélioration apportée par cette nouvelle pratique.
En ce qui concerne la gestion du risque, il faut introduire une nouvelle dimension afin de compléter notre réflexion : la dimension sociale.
En effet, un risque qui est scientifiquement acceptable, n’est pas nécessairement socialement acceptable. Le consommateur a une attente légitime vis-à-vis des produits proposés, il doit être informé des dommages potentiels afin de choisir librement et en connaissance de cause : le consommateur ne doit pas subir un dommage auquel il ne s’attendait pas.
La gestion de ce risque doit aussi tenir compte de la dimension précautionelle. En effet, s’il y a une absence de certitude par rapport au risque, il convient d’être prudent.
L’évaluation se fonde sur de meilleures connaissances scientifiques et la gestion du risque fait intervenir la question de son acceptation sociale. L’analyse du risque doit également prendre en compte : l’existence d’avantages pour ceux qui subissent le risque, l’importance du risque, l’impact sur les populations vulnérables, et enfin, la réversibilité du dommage.
Il semble que les différentes réglementations nationales et supranationales promulguées ces dernières années commencent à intégrer ces concepts clés de l’analyse du risque. Néanmoins, afin de mener une politique transparente, il faut qu’il y ait une réflexion commune qui intègre aussi bien les pouvoirs publics que les associations de consommateurs.
Il est nécessaire de mobiliser toute la société en ce qui concerne l’assurabilité du risque. En effet, puisque les recherches profitent à la collectivité, c’est elle qui doit aider à en supporter les éventuelles conséquences.
Enfin, nous pouvons dire que les préoccupations des différents acteurs sont de natures différentes. Les entreprises se préoccupent d’éventuelles incidences économiques et commerciales, les experts d’incidences scientifiques, alors que les citoyens se posent des questions éthiques et morales.
L’offre a pour but de satisfaire les besoins en respectant la liberté de choix du consommateur. Mais, de nos jours, les produits proposés sont tellement complexes, difficiles à « comprendre » et touchent des sphères inaccessibles à un public non scientifique que le consommateur ne peut plus choisir en « connaissance de cause ». Le challenge de l’introduction des OGM’s sur le marché sera donc d’être capable de ramener l’information à un niveau compréhensible pour le plus grand nombre. Il est donc nécessaire d’instaurer un dialogue entre le consommateur, d’une part, et les entreprises et les pouvoirs publics, d’autre part. Il est indispensable d’inclure les pouvoirs publics dans ce processus car, en plus de leur mission fondamentale envers les citoyens, ceux-ci doivent également contrôler l’information communiquée par les entreprises et pourquoi pas, la valider.
La protection du consommateur est caractérisée par d’autres éléments que le droit à l’information. Des mesures normatives et de contrôle doivent être mises en œuvre afin de vérifier la fiabilité et la qualité du produit puisque le consommateur moyen n’a pas la capacité de le faire lui-même.
L’étiquetage n’est, selon moi, pas une solution en elle-même. Ainsi, elle permet au consommateur de savoir s’il achète un produit contenant des OGM’s ou non. Bien, mais sait-il ce qu’est un organisme génétiquement modifié et quels sont réellement les dangers liés à la consommation de tels produits ? Préalablement à ce travail d’étiquetage, c’est un travail d’information sur les OGM’s en général qu’il faudra effectuer.
Il sera nécessaire de présenter au public, et cela, d’une manière qui lui est intellectuellement accessible, ce que sont les OGM’s, les dommages qu’ils ont causé dans le passé et présenter les hypothèses de dommages potentiels.
Selon moi, la solution n’est pas de présenter les OGM’s comme des produits sans risque mais d’expliquer aux consommateurs qu’ils ne sont pas plus dangereux dans leur utilisation que des produits dits naturels.
En effet, un des principaux risque des OGM’s directement lié au consommateur est le risque allergène. Cet élément est fréquemment cité comme argument contre les OGM’s alors que les produits issus des pratiques courantes présentent également un risque de provoquer des allergies.
Il est essentiel, pour ceux qui seront demain en charge de communiquer avec le marché, de ne pas perdre de vue la dimension sociale de la consommation. En effet, l’acte de consommation est lié à la culture de l’individu ou du groupe et non uniquement à une dimension économique. Autrement dit, l’acte d’achat et donc l’évaluation et la gestion du risque, font référence à des valeurs. Il sera donc nécessaire de faire en sorte que les OGM’s soient « à la mode ». Je ne parle pas ici d’en faire une tendance « fashion » mais bien de réussir à les intégrer dans les pratiques de consommation courantes de telle manière que le consommateur voit « avec OGM » comme il voit « avec conservateurs et exhausteurs de goût » sur un emballage. C'est-à-dire qu’il sait qu’ils sont présents mais ils sont tellement habituels et entrés dans les mœurs et les traditions alimentaires qu’ils n’influencent qu’une petite partie des consommateurs dans leurs achats.
Afin de rendre les biotechnologies agroalimentaires acceptables pour les consommateurs, il faudra mettre en avant leur dimension utile pour la société. Les enquêtes européennes montrent que les citoyens sont favorables à l’utilisation des biotechnologies pour la médecine mais pas pour l’agroalimentaire. En effet, la population a compris les enjeux du génie génétique dans le traitement futur des maladies mais n’a pas encore pris conscience de l’intérêt de l’utilisation des OGM’s dans la production alimentaire.
En résumé, le challenge des pouvoirs publics en matière de consommation d’OGM’s sera de donner un sens social à l’offre, en responsabilisant les consommateurs et les entreprises, et cela, grâce au développement d’un cadre normatif et informatif adéquat.
j'ai encore fait un pavé moi , je paie des prunnes à celui qui lit tout
Akki qui se prend la tête sur le sujet parce qu'elle a oral de biotech lundi
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