CHAPITRE 18 – JE LES AI FAITES PLEURER
Je me réveille d’une sympathique petite sieste à cause de deux choses. Maryan est en train de pleurer, et il y a une odeur incroyable qui vient de la cuisine. Pour autant que mon nez me dise d’aller vérifier la cuisine d’abord, Maryan est ma priorité, et je vais la prendre. Puis nous descendons ensemble, parce que c’est l’heure de son biberon, pas parce que ça sent si bon. Je m’arrête à l’entrée de la cuisine, ahurie par ce que j’y trouve.
Spike est en train de faire la cuisine.
Correction. Spike est en train de mettre un absolu bazar alors qu’il fait la cuisine.
Il y a de la farine partout sur le plan de travail et sur le sol, des coquilles d’œufs cassées près de la boîte vide du papier d’aluminium, des cuillères et des bols sales, et j’ai le droit à une intéressante vision alors qu’il se penche pour piquer dans le four, libérant davantage de cette délicieuse odeur. Il a dû essuyer ses mains sur son jean, parce qu’il a deux marques de mains sur son derrière, et je ne peux m’empêcher d’éclater de rire.
Il se retourne, à moitié agacé, à moitié embarrassé. Le Big Bad pris en train de faire quelque chose de productif dans une cuisine. Ca doit mettre un sérieux coup à son image. « Qu’est-ce qu’il y a de si drôle ? »
“Qu’est-ce que c’est que… ça ?”, je demande faisant des gestes vers ce qui était mon impeccable – presque – cuisine.
« A quoi ça ressemble ? », répond-t-il avec un petit sourire.
“Un désastre ?”
Cette fois, il me jette un regard noir alors que je fais le tour du plan de travail, attentive à où je mets les pieds, et je commence à préparer le biberon de Maryan. Je remarque rapidement les deux boîtes supplémentaires de lait pour bébé sur l’évier. Je suis pratiquement sûre aussi que nous n’avions plus d’œufs, et il ne restait pas de chocolat.
“Tu es allé faire des courses ?”, je demande fronçant un peu les sourcils alors qu’il commence quelque chose qui pourrait s’appeler du nettoyage si il n’étalait pas la farine au lieu de l’enlever.
“Pas moi, Dawn. Il y a toujours du soleil, n’est-ce pas ? »
Dawn est allée faire des courses ? Avec quel argent ? Toutes les deux, nous ne serons pas payées avant après-demain. Je fronce davantage les sourcils quand il ouvre le frigo et remet le lait à l’intérieur. Le frigo qui, ce matin, était presque vide, est maintenant plein. Et puis, tout devient clair. Spike. Je sens le rouge monter à mes joues, et je ne suis pas sûre si c’est de la colère ou de la honte.
“Tu n’avais pas à faire ça”, je dis un peu plus durement que je ne l’aurais voulu alors que j’attrape le biberon à présent chaud et que je commence à nourrir Maryan.
Il me regarde, un sourcil levé, avant de vérifier une fois de plus le four, et cette fois-ci il sort un plat.
“Si, je devais faire ça”, dit-il en fait. « Globule n’avait rien de décent que je puisse tremper dans mon sang. Les brownies iront très bien. »
Et en effet, tout ce bazar, cette délicieuse odeur, sont dus à ce fondant au chocolat qu’il est en train de couper en parts irrégulières. Spike peut faire des brownies improvisés. C’est certainement le premier signe d’une apocalypse imminente. Mais ce n’est pas l’important.
“Pas ça. Tu n’avais pas à nous acheter de la nourriture. Nous nous débrouillons très bien par nous-mêmes. Nous n’avons pas besoin de ton aide. »
Les larmes me montent aux yeux, et je m’éloigne avant qu’il ne puisse le remarquer, ou qu’il ne dise quoi que ce soit. Je retourne dans la chambre de Maryan, et je ferme la porte avant de m’asseoir dans le rocking chair. Maryan n’est pas consciente de tout ça, tétant joyeusement son biberon, et je l’envie. J’envie son innocence, et son ignorance. Elle n’a pas la moindre idée de l’importance de l’argent, et le manque d’argent par conséquent. Elle ne connaît rien des jobs pourris et du manque de qualification. Elle ne sait pas ce que c’est d’être responsable seule de deux enfants alors que j’arrive déjà difficilement à m’occuper de moi. Elle ne sait rien des vampires qui me troublent au point que je ne sais plus quoi ressentir ou penser, au point que je ne sais pas si je veux le voir s’en aller à nouveau ou souhaiter qu’il ne soit jamais parti. Elle ne sait rien des humiliations. Nous ne sommes pas riches, loin de là, mais je suis encore capable de nourrir ma famille. Je n’ai pas besoin qu’un stupide vampire me donne des leçons et me montre comment il est meilleur que moi pour être là pour Dawn ou pour remplir le frigo.
Je ne suis pas là depuis une minute quand la porte s’ouvre brusquement révélant ledit stupide vampire. Il entre comme un ouragan, regarde d’un air menaçant l’endroit où le soleil pénètre par la fenêtre, et le contourne pour se planter devant moi.
“Putain, c’est quoi ton problème ?!”, aboie-t-il.
Je suis sur le point de répondre qu’il est mon problème, que je ne lui ai jamais demandé de jouer à la femme d’intérieur avec moi, que je le préférais quand il voulait me tuer parce qu’alors, au moins, je savais à quoi m’attendre et je n’étais pas ébahie et sans voix chaque jour par ce qu’il faisait. Que je voudrais savoir pourquoi il ne tue plus pour décider quoi en penser. Mais Maryan répond avant moi. Apparemment, elle n’aime pas le son de la voix de Spike quand il crie. Elle commence à pleurer, de grosses larmes roulant sur ses joues venant de ses yeux trop bleus, et je pose le biberon pour la bercer dans mes bras doucement, tout en regardant Spike. Et tout ce qu’il fait, c’est regarder, les yeux grands ouverts, la petite boule qui hurle dans mes bras.
“Je suis désolé”, murmure-t-il. « Je ne voulais pas … »
Il ne voulait pas quoi ? Il ne le précise pas, et ne fait que sortir, et ferme doucement la porte derrière lui. Et je ne sais plus pourquoi j’étais en colère. Je suis sûre qu’il ne voulait rien dire de plus en faisant ça, je suis sûre qu’il essayait juste d’être gentil. Mais il a sans le vouloir touché un point sensible, et j’ai réagi par instinct – dans le doute, mets toi en colère contre Spike. Il faut que j’arrête ça. Il m’a offert son amitié, et je n’arrête pas de le traiter comme avant. Pour ce que j’en ai vu jusque là, de la manière dont il a agi depuis qu’il est revenu, il mérite mieux.
***
Je l’ai faite pleurer. Je les ai faites pleurer. La Princesse n’était pas la seule à avoir les yeux qui brillent. Putain, qu’est-ce que j’ai fait ? Pourquoi est-ce que ça fait si mal ? Je le savais, je savais que l’aimer ne m’attirerait rien que de la peine, mais je ne m’attendais pas à ce que ça arrive si tôt.
Ok, j’ai crié. Et alors ? J’étais en rogne, j’ai laissé la colère éclater. Vu ce que je suis, ça aurait pu être bien pire qu’une petite gueulante. En plus, cette femme pourrait rendre n’importe qui dingue, et puis je n’ai jamais été aussi patient pour commencer. Mais crier ne ferait pas pleurer la Tueuse. Alors, qu’est-ce qui l’a faite pleurer ?
Je ne peux trouver de réponse à ça, malgré le mal que je me donne pour essayer d’en trouver une. C’est une bonne chose que le soleil soit presque couché, bientôt je pourrais m’en aller et je n’aurais plus à endurer cette torture. Et en attendant, le porche à l’arrière de la maison est un excellent endroit où se trouver. L’ombre. Les cigarettes. Et la solitude. N’est-ce pas toute l’histoire de ma vie ? Parfois, ça y ressemble. En oubliant la boisson cependant. La boisson rend les choses meilleures quand la solitude tourne à l’isolement.
Mais bientôt, je ne suis plus seul. Elle est penchée contre la porte, et du coin de mon œil, je peux voir la gosse dans ses bras. Elle ne pleure plus, et à présent elle babille et gazouille. Je ne me tournerai pas pour voir si les yeux de la Tueuse sont rouges. Non, je ne me tournerai pas.
“Je serai payée vendredi”, dit-elle calmement. « Je te rembourserai pour les courses. »
“Ca n’a pas d’importance”, je réponds en haussant les épaules.
« C’est important pour moi. »
Ca m’a pris assez de temps, mais j’ai finalement compris. La fierté. C’est pour ça qu’elle pleurait. Parce que j’ai payé pour cette putain de bouffe qu’elle ne touchera même pas de toute façon. Fais chier, ça ne voulait pas dire qu’elle ne peut pas s’occuper des gosses, mais je parie que c’est ce qu’elle pense. Je fais confiance à la Tueuse pour comprendre mes intentions de travers. Je ne suis pas certain quelles étaient mes intentions cependant.
“Je n’ai pas besoin de l’argent”, je dis sans expression. « Mais fais comme tu veux. Si tu ne peux pas accepter que je paie ce que je vais manger de toute manière quand je viens voir Dawn, putain fais comme tu le sens. »
Elle ne répond pas à ça, mais elle ne s’en va pas non plus.
“Pourquoi est-ce que tu travailles toujours à cette boîte à burgers miteuse ?”, je demande en la regardant. « Tu la détestais avant même que je m’en aille. J’ai du mal à croire que tu travailles toujours là-bas. »
Elle est là à nouveau, sa fierté obstinée, et je peux presque lire ses pensées dans son corps soudainement très tendu, dans la manière dont ses mâchoires sont serrées. Non, la Tueuse, je ne me moque pas de toi, je ne te critique pas. Je pose juste une stupide question sur des choses qui ne me regardent pas.
Et puis, elle fond. Ou semble fondre. Elle n’est pas aussi tendue, elle s’assoit près de moi sur les marches, pas trop près, et je jette ce qui reste de ma cigarette quand elle la regarde avec insistance. La Princesse est calme dans ses bras, en train de jouer avec le doigt de sa mère qu’elle a capturé dans son petit poing.
“Il n’y a pas grand chose d’autre que je sois capable de faire”, commente-t-elle d’un air fatigué alors qu’elle s’appuie contre la rampe. « Pas sans un quelconque diplôme. Et j’ai droit à quelques cents de plus de l’heure tous les six mois. »
« Pourquoi est-ce que tu ne retournes pas à l’école ? »
D’une main, elle est en train de caresser les doux cheveux du bébé à présent, et je dois me forcer pour ne pas les regarder.
“J’y suis retournée. Et puis, je suis tombée enceinte. Mes priorités ont changé, et j’ai laissé tomber mes cours. »
Je me tourne un peu, pour reposer mon dos contre la rampe, et je la regarde, essayant de lire entre les lignes. Et puis, je comprends.
« L’autre con est parti quand tu lui as dit, hein ? »
Dawn a mentionné le fait que le gars a vécu avec elles pendant un temps, mais elle n’a jamais expliqué quand – ou pourquoi – il est parti. Elle a dit que ce n’était pas ses affaires de le raconter, et que je devrais demander à sa sœur si je voulais savoir. J’ai dit que ça ne m’intéressait pas bien sûr, puisque je lui ai fourni le même mensonge qu’à la Tueuse sur le fait que je ne l’aimais plus. Mais j’ai compris maintenant, sans avoir eu à le demander directement. Et j’espère presque pour l’autre con que nous ne nous croiserons plus, parce que ça risquerait d’être très douloureux pour lui.
“Il ne voulait pas d’un enfant. Pas encore. Alors ouais, il est parti. Et bon débarras.”
Elle essaie de faire bonne figure, souriant un peu quand elle termine, mais ça a dû lui faire du mal. Ou il n’y aurait pas ce regard triste dans ses yeux.
“J’y retournerai pour avoir un diplôme par la suite », elle continue comme si elle voulait éloigner le sujet de l’autre con. « Mais maintenant, ce n’est pas possible. »
Je ne demande pas pourquoi ce n’est pas possible. Aucune des filles Summer ne l’a dit sans détours, mais j’ai ce sentiment que l’argent est une denrée rare par ici. C’est probablement pour ça que la Tueuse a été si touchée quand j’ai acheté quelques trucs. Il vaut mieux changer de sujet.
« Quel genre de diplôme ?”
Je peux difficilement le croire. Nous avons en fait une conversation civilisée. Moi et la Tueuse. Qui aurait pu penser que nous pouvions échanger plus de trois mots sans commencer à crier ?
“Je ne suis pas sûre”, dit-elle après une seconde. « Mais je pense à quelque chose comme un job de conseillère, dans une école peut-être. J’en ai vu tellement, je pourrais dire honnêtement aux gamins que j’ai été à leur place.”
Et le sourire s’éclaire juste un peu, et c’est vraiment, vraiment sympa.
« Oh, vous êtes là !”
Dawn sort de la cuisine, et sa bouche porte des traces suspicieuses de chocolat.
“Hey ! Pas touche à mes brownies !”, je proteste, plus pour la forme que parce que je m’en soucie réellement.
“Tu as fait ça ?”, répond-t-elle surprise. « Tu es vraiment doué avec tout ce qui concerne le chocolat, hein ? Il faudra que tu me montres. »
Et là dessus, elle retourne à l’intérieur et prend une main pleine de mes douceurs avant de ressortir. Je lui lance un regard moqueur, et elle me sourit simplement.
“Est-ce que tu les as goûtés Buffy ? Ils sont vraiment excellents. »
Je suis sur le point de protester à nouveau, mais c’est alors que Buffy accepte un carré de sa sœur, et confirme que c’est réellement bon. Si bon qu’elle en prend un autre. Et ce n’est pas important maintenant, et je ne dirai rien. Elles peuvent même tout finir si elles veulent.
“Ca prouve seulement que mon idée est carrément brillante”, dit Dawn soudainement bondissant en bas des marches pour se tenir devant la Tueuse et moi.
“Quelle idée ?”, demande-t-elle clairement amusée par les singeries de sa jeune sœur.
“Et bien, j’étais en train de penser au boulot que dans une semaine, je recommencerai l’école, et nous aurons alors besoin de quelqu’un pour s’occuper de Maryan. Et je pensais aussi que la nouvelle crypte de Spike craint totalement. Alors voilà. Il pourrait rester ici, et avoir une vraie maison sans avoir à payer un loyer, et Maryan aurait quelqu’un pour s’occuper d’elle. Je suis sûre que nous pouvons nettoyer la cave, et il y a un lit de camp en bas, ça ne peut pas être pire qu’un sarcophage. Alors, qu’est-ce que vous en pensez tous les deux ? »
Elle a ce large sourire plaqué sur son visage alors qu’elle nous regarde et attend notre réponse, en même temps qu’elle est très fière d’elle-même pour avoir pensé à ça.
Ce que j’en pense ? Je ne sais pas. Qu’est-ce que je suis supposé penser ? Je me tourne pour regarder Buffy, et son visage doit je pense ressembler assez au mien. Surpris. Perplexe. Et très incertain.
“Ca ne va pas marcher”, je dis avant que la Tueuse ne puisse exprimer la même chose en termes moins gentils. « Je n’ai aucune idée de comment on s’occupe d’un bébé. Et je ne suis pas une baby-sitter. Je suis un vampire, tu te souviens ? »
Ma demi portion lève les yeux au ciel. Ca fait très, très longtemps qu’elle ne croit plus à mon excuse de « vampire ». Ca doit avoir quelque chose à voir avec ce souvenir – nous savons tous les deux que c’est juste une ruse des moines, mais savoir ça ne change rien – de moi l’aidant à sortir des griffes d’Angelus quand j’étais coincé dans un fauteuil roulant et qu’elle avait servi d’appât pour la Tueuse. Le faux souvenir me dit que j’ai fait ça juste pour mettre en rogne Angelus, mais tout ce qu’elle sait, c’est que je l’ai aidée.
“Il y a trois mois, je ne connaissais rien aux bébés non plus”, dit-elle croisant ses bras de cette façon qui veut dire ‘j’aurais le dernier mot quoi que tu puisses dire’. « Tu apprendras. On te montrera. N’est-ce pas Buffy ?”
Intelligente la gamine. Maintenant, elle essaie de mettre sa sœur de son côté. Sauf que je doute que la Tueuse prenne son parti à ce sujet. Il y a seulement quelques minutes, elle était en colère parce que j’ai payé pour quelques trucs, pourquoi accepterait-elle mon aide maintenant ?
“Tu ne peux pas imposer à quelqu’un de s’occuper d’un bébé Dawnie », dit-elle gentiment. « Je suis sûre que Spike a mieux à faire de ses journées…”
“Comme quoi ?”, Dawn l’interrompt avec un reniflement. « Dormir ? Regarder Passions ? Dans une crypte miteuse qui n’a même pas l’électricité pour une télé ou un frigo ou un accès à l’eau ?”
“Hey, je t’ai dit que c’était seulement temporaire”, je sens nécessaire de protester. « Je cherche quelque chose de mieux… »
“Et bien, je suggère quelque chose de mieux. Quelque chose qui vous aiderait tous les deux, si vous n’étiez pas tous les deux aussi aveugles pour le voir ! »
Et là dessus, elle entre en martelant des pieds.
Buffy et moi sommes silencieux pendant un long moment, tous les deux perdus dans nos pensées. C’est vraiment une idée stupide. Oui, j’ai besoin d’un nouvel endroit, mais la cave de la Tueuse n’est pas exactement ce à quoi je pensais. Cependant, je dois admettre que ça ne serait pas si mal. Toutes les commodités auxquelles je commençais à m’habituer, plus mes femmes préférées… Bien sûr, être si proche de la Tueuse tout le temps est certainement une bonne manière de devenir plus fou que Dru en quelques jours seulement. D’un autre côté, c’est terriblement tentant. L’autre partie de l’offre, cependant, est moins ambiguë. Moi, prendre soin d’un bébé ? Risible.
Je la regarde, et je ne peux m’empêcher de remarquer un petit froncement de sourcils alors qu’elle m’observe. Je me demande ce qu’elle est en train de penser, et elle répond à ma question silencieuse par une des siennes.
“Est-ce que tu le ferais ? Si tu savais comment faire avec un bébé, est-ce que tu l’envisagerais ? »
Je la regarde, fronçant légèrement les sourcils. Où veut-elle en venir ? « Est-ce que tu l’envisagerais ?”, je lui renvoie. « Est-ce que la Tueuse vivrait vraiment avec un vampire sous son toit ? Est-ce qu’elle laisserait son enfant aux bons soins d’un vampire pendant toute la journée ? »
Un coin de ses lèvres s’élève en un étrange sourire.
“Si tu ne l’as pas encore remarqué”, dit-elle, ses yeux sur la Princesse, “pour une raison étrange et inconnue, cette Tueuse fait en fait confiance à ce vampire. Ca doit avoir un rapport avec le fait qu’il fait partie des gentils. »
“Hey !”, je fais objection immédiatement. « Je ne suis pas… »
Elle lève ses yeux et ses sourcils, me défiant de prétendre être autre chose que gentil. Est-ce que je suis un gentil ? Je n’ai pas tué depuis des années, mais ça ne veut pas vraiment dire quelque chose, si ? D’abord, il y avait la puce, m’empêchant de blesser quelqu’un, et maintenant la Tueuse le fait sans même savoir qu’elle le peut.
“Je te fais confiance”, elle répète. « Et j’espère vraiment que tu ne me le feras pas regretter. »
Prenant la Princesse sous les bras, elle me la tend, et la gamine me regarde avec des yeux aussi grands et bleus que le ciel, d’aussi loin que je m’en souvienne.
“Je ne sais pas…”, je commence, essayant de ne pas paraître paniqué à l’idée de la tenir, et lui faire du mal sans le vouloir.
“Alors, apprends”, elle me coupe doucement. « Si tu veux le job, tu as à peine plus d’une semaine pour apprendre avant que Dawn ne commence l’école. »
La question est, est-ce que je veux le job ?
La réponse est effrayante.