AiMa
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Mageprincesse
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Mageprincesse
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Voici les cinq textes participants au concours "super vilain"
texte n°1
texte n°2
texte n°3
_________________
texte n°1
Citation :
Leçon de choses
Plan d'une pièce dans la pénombre. La décoration est austère. A peu de choses près, elle paraîtrait complètement vide. Un imposant pupitre fait objet d'attraction centrale. Il fait face à un imposant écran mural. Résonne sur celui-ci la lumière blafarde d'une série de postes de télévision noir et blanc. Face au meuble, un fauteuil de taille respectable en cuir se dresse et domine la situation. Sur son accoudoir, s'agite une main qui tapote nerveusement ses ongles sur le cuir.
Emettant, un grognement furieux, son occupant vient de se redresser subitement et d'abattre sa rage sur le pupitre sous la forme d'un magistral coup de pied. Après quelques grésillements, quelques postes de télévision finissent par s'éteindre. Cette démonstration de hargne semble avoir calmé l'individu qui arbore un sourire désormais carnassier. L'homme est vêtu avec une élégance discrète. Il arbore un costume blanc, fait vraisemblablement pour lui tant la coupe semble parfaite.
Réajustant son costume avec calme, il se dirige vers ce qui semble être l'entrée de la pièce. Sans plus de cérémonie, il longe en sifflotant un couloir aux murs blancs pour pénétrer dans la pièce voisine après avoir utilisé une clé. La pièce est plongée dans le noir le plus total. D'une main sure, il enclenche un bouton. Ne tardent pas à s'allumer deux néons qui distillent leur couleur pale du plafond. Cette pièce aussi est très peu aménagée. En son centre est posée une chaise. Sur cette chaise est évanoui un homme. Non content de se voir entravé au siège, il est bâillonné et à les yeux bandés.
L'homme au costume ne s'y intéresse pas tout de suite en rentrant tans la pièce. Il se dirige au contraire tranquillement vers un coin où il se saisit d'un fauteuil. Il l'amène face au prisonnier et s'y assit à l'envers. Durant quelques secondes, il le regarde sans rien dire, comme s'il voulait l'observer. Puis semblant perdre patience, il lui colle une gifle pour le réveiller. L'effet est positif puisque l'homme reprends peu à peu ses esprits. Il présente naturellement des signes d'inquiétude en constatant la situation dans laquelle il se trouve. Il essaye de se détacher sans succès. En voyant cela, l'homme au costume sourit de plus belle.
- Alors bien dormi ?
- GnnnnnGnnnnnnnnGnnnnnnnnnnnn lui répond il sous l'entrave de son bâillon.
- Autant pour moi, je manque à tous mes devoirs d'hôte. Attendez un peu je vais vous l'enlever… Au passage, si vous voulez crier un bon coup ne vous freinez pas… bien au contraire, ce serait avec plaisir.
- Mais qu'est ce qui se passe ? Qui êtes vous ? Qu'est ce que je fais là. Détachez moi !
- Oh monsieur Jones, pas la moindre idée de qui je peux être ? Ca me décevrait de la part d'un journaliste si percutant que vous.
- Détachez moi… qui que vous soyez !
- Mr Jones…. Ca frise l'ingratitude là… Je vais vous mettre sur la voie : qui est celui qui depuis plus d'un an fait le fond de commerce de tous vos ou plutôt tes articles ? On se connaît tellement bien qu'on ne peut que se tutoyer je pense.
- Espèce de malade !
- Je vois que cela commence à venir… Quel est déjà le nom que tu m'as donné pour que ce soit le plus percutant possible pour le public ? Ah oui, c'est cela : le monstre inhumain. Pas très correct comme formulation mais très efficace. Ca fait un moment que je te suis tu sais ?
- Qu'est ce… Qu'est ce que vous allez me faire ?
- Inquiétude légitime effectivement. Tu crois que je t'ai enlevé pour tes écrits contre moi ? En vérité, tu m'amuses Jones, plus que tu ne me déranges. Même quand tu pousses l'audace un peu loin. Si je l'avais voulu, tu serais mort depuis longtemps. Tu te crois protégé peut-être, mais à chaque minute de ton existence, tu étais à ma portée et je t'ai laissé continuer pour voir quelle tournure tu allais pouvoir inventer. Tu construis ma légende, tu t'en rends compte ?
- Qu'est ce que vous me voulez alors ?
- Tu vois… Tu as suivi ma carrière de la même façon que j'ai suivi la tienne, tu es mon témoin. Mais tu t'entêtes encore à ne pas me comprendre… Tu as déjà dit que j'étais sûrement un impuissant qui avait eu peur de sa mère. Pour ça je te pardonne, car je sais que c'est la police qui t'as forcée à dire cela. Je connais cette méthode censée me faire faire une erreur. Ce n'est donc pas un problème, d'autant plus que je n'ai aucun souci de ce coté là. Mais dans ton dernier article… Tu as dit que tu ne comprenais pas comment on pouvait tomber si bas. Cela m'a un peu attristé car je pensais que tu me cernais mieux que cela…
- Ce que vous aviez fait était innommable ! Vous…
- J'ai fait ce qui devait être fait Jones ! Le banquier aurait été plus collaboratif, je n'aurais pas eu besoin de le clouer au mur pour avoir la combinaison…
- Mais comment peut-on ?
- Tu ne me comprends donc vraiment pas… Tu ne vois en moi qu'un boucher au lieu de voir l'artiste et de saluer la performance. Je vais donc te faire une faveur, je vais t'ouvrir les yeux pour que tu ne refasses plus la même erreur.
- Libérez-moi tout de suite !
- Ne me pousses pas à bout. Tu m'as demandé comment on pouvait être comme je le suis et je vais y répondre… et tu vas m'écouter. Cela est une certitude, que tu le veuilles ou non. J'ai toujours été comme cela, personne ne m'a jamais dicté ma conduite. Toutes vos règles de vies futiles, celles qui sont censées vous créer une société heureuse et harmonieuse, toutes vos inhibitions, vos frustrations et vos interdits… J'ai décidé de ne pas y prendre part et de vivre libre selon mes propres conditions. Je ne fais que ce que je veux, je prends ce qui m plait et je le fait sans retenue. De vous tous, c'est moi la seule personne normale car je ne freine pas mes instincts.
- Et… Et les autres dans tout cela ?
- Les autres regardent comme des moutons. Toute leur vie, ils attendent en tremblant que quelque chose d'exceptionnel ne leur arrive, mais ils ne font rien pour y parvenir… Ils n'osent pas. Et quand l'occasion se présente enfin, ils ont toujours peur. Ils ne sont donc rien pour moi. Qu'importe ce qu'ils sont, leur age ou tout autre caractéristique discriminatoire. Pour moi, ils sont tous égaux : ils ne valent rien. Tout juste parfois un léger obstacle et encore…
- Vous ne portez donc aucune importance dans la vie des autres ?
- Pourquoi le ferais-je ? Leur vie ne trouve son essence que dans leur mort. Je leur rend service en quelque sorte en les libérant de leur aveuglement. Et il ne faut pas oublier que ce qui leur arrive est toujours de leur faute. Que ceux qui se dressent devant moi ne le refont jamais deux fois… Encore aujourd'hui j'ai pu le vérifier. Ce cher capitaine d'industrie Walbert à absolument voulu impliquer la police dans notre arrangement. Qu'à cela ne tienne, il va comprendre son erreur : je vais bien lui renvoyer sa chère héritière, mais en pièces détachées… Une belle surprise pour lui au réveil j'espère…
- Oh mon Dieu !
- Dieu n'a rien à voir dans l'histoire. Il n'a jamais rien à voir avec nous. C'est encore une image destinée à vous freiner et vous ne la voyez pas. Je suis aux commandes de ma vie et j'entends la vivre pleinement comme je la désire. Ce n'est pas si compliqué en fait, il suffit juste de le vouloir et de s'en donner les moyens.
- Comment peut ton dénigrer toutes ces joies humaines ? Cela fait de vous qu'un prédateur triste et solitaire !
- Nous ne sommes pas dans un film Mr Jones… Le grand méchant ne porte pas un costume ridicule en lycra coloré et n'ourdies pas des plans farfelus pour conquérir ou détruire le monde. Au contraire, il se fond dans la masse et vous ne le reconnaissez pas, vous n'arrivez pas à voir en lui sa force. Vous êtes trop préoccupés à bien faire pour même le voir. Il se sent certes avec bonheur différent de vous, mais il n'en est pas seul. Bien au contraire, puisqu'il jouit pleinement de la vie sans arrêt et sans limites.
- Qu'importe ce que vous allez me faire, je vous plains du plus profond de mon cœur car vous n'aimerez jamais… Qu'importe ce que vous pouvez dire, vous serez à jamais un pauvre fou qui n'aura pas vécu.
L'homme en costume se lève. Visiblement il fulmine sur ce qu'il vient d'entendre. La déception se lit sur son visage. Il fait quelques pas en ne quittant pas des yeux son prisonnier. Puis sans bruit, il regagne en soupirant son siège en face de Mr Jones.
- Je pensais que vous comprendriez ce que je voulais vous dire…
- J'ai parfaitement compris… C'est bien là le problème. Je pensais juste que vous étiez un simple monstre, maintenant je me rends compte que vous n'êtes qu'un démon sans âme qui tente de justifier l'horreur de ses actes. Tout ce qui vous intéresse en fait, c'est que l'on vous adule, que l'on vous connaisse… Il vous faut votre public… Vous n'êtes pas si différent des autres malgré ce que vous voulez faire croire. Vous ne vivez que par les autres et pour votre ima…
Le journaliste vient de recevoir un coup de point furieux de la part de celui qui l'a enlevé. Il ne peut pas le voir mais celui-ci tremble de colère. Il serre encore les poings de rage.
- Qu'on en finisse, faites ce que vous voulez mais vous ne me faites plus peur. Je n'ai pas d'emprise sur ce qui va m'arriver mais vous n'aurez pas la joie de m'avoir vu faible. Je sais que l'on finira par vous arrêter et vous prendrez alors conscience de vos actes.
- M'arrêter !!!! M'arrêter ??? Tu te croies encore dans un mauvais film en pensant qu'à chaque criminel existe sa Némésis, celui qui finira par lui barrer la route et le stopper à force de volonté et d'intelligence ? Je peux t'assurer, petit gratte papier, qu'il n'existe pas encore mon équivalent policier. Il n'y a pas de super héros ou de détectives de légende dans ce monde.
- Je suis d'accord. Au contraire, je suis sur que vous serez arrêté par un individu tout à fait normal. Vous finirez par faire une faute qui vous démasquera au grand jour. J'en suis certain et il me tarde. La vie ne peut se contrôler indéfiniment et tôt ou tard on doit finir par payer.
- Un peu comme ce que je vais devoir te faire pour réparer ce que tu viens de me dire ?
- Faites ce que bon vous semble mais vous ne me manipulerez pas, quoi que vous puissiez espérer. Je ne ferais pas dans mes tribunes de vous un héros déchu. Je ne me mentirais pas à moi même malgré les circonstances. Qu'importe ce que vous avez en tête, j'y ferais front car j'aurais eu la certitude de vous avoir touché et montré que vous n'êtes qu'un homme aux rêves de Dieu. Si je dois en finir ce jour, je mourrais au moins libre.
- Qu'il en soit ainsi alors...
Le lendemain très tôt, le corps inanimé du journaliste fut retrouvé par du personnel d'entretien aux abords d'un stade de football. Ayant d'abord cru à un sans abri, ils ont tout de suite vu le sang sur ses vêtements et appelé les secours. Selon les médecins urgentistes, au vu de la blessure, Mr Jones ne pouvait avoir été là que depuis peu de temps avant qu'on ne le découvre. Un travail de connaisseur apparemment. Il avait eu beaucoup de chance. Mais aucun indice ne permit de remonter jusqu'à son agresseur. Un message plié fut cependant retrouvé dans l'une de ses poches.
Tu as beau croire le contraire, tu n'es pas si loin de me ressembler. Il suffirait juste des circonstances adéquates. Devant l'affrontement tu n'as pas reculé devant la mort et c'est sans doute ce qui t'as sauvé la vie. Tu m'as prouvé que tu ne faisais pas partie de ces moutons d'abattoir. Comme tu le vois, je t'ai laissé un souvenir en forme de cicatrice. Sache que désormais je serais toujours en toi, que tu le veuilles ou non. Tu ne pourras plus m'oublier. Je t'ai fait entrer dans mon monde…
A bientôt, je garde le contact !
texte n°2
Citation :
Le Goût de la Torture.
Une jeune femme à la beauté éclatante entra dans la sombre taverne. Ébloui par son charme, un ivrogne du nom de Samael vint à sa rencontre, des idées perverses dans la tête. La jeune femme ne lui laissa même pas le temps d'ouvrir la bouche :
— Ne t'avises même pas de m'adresser la parole !
— Une beauté pareille, je ne vais pas te laisser filer comme ça. Viens avec moi, on va bien...
Il n'eut même pas le temps de finir sa phrase qu'une lame acérée lui traversa la gorge d'un bout à l'autre. Il tomba en se tordant de douleur tandis que la jeune femme récupérait son épée, toute sale désormais. Elle entreprit de la nettoyer quand un second ivrogne bondit vers elle, un couteau à la main, avec une lueur vengeresse dans le regard. Guère surprise par cette attitude, la guerrière le trancha littéralement en deux d'un coup d'épée latéral au niveau du bassin. Effrayés, les autres buveurs n'osaient pas bouger, de peur d'être découpés en morceaux et à leur tour déverser leurs boyaux sur le sol boisé de la taverne.
— Mon nom est Meryl ! Dit-elle d'une voix sereine, tout en rangeant son épée dans son fourreau. Ce village me plaît. Désormais, vous obéirez ou mourrez.
Tous acquiescèrent vivement toujours terrifiés par l'épée de Meryl.
Soudain, une homme d'âge moyen fit son entrée dans la taverne, une longue épée sertie de runes à la main. Il portait une tunique de maille, quelque peu abîmée par endroits, ainsi que des pièces d'armures aux jambes. Un gros casque lui entourait le crâne. On pouvait aussi discerner le manche d'une arme, probablement assez grosse, dépasser derrière son dos.
— Je suis le protecteur de ce village, déclara l'arrivant, je m'appelle John !
— Et alors ? Lança négligemment la guerrière, ne l'écoutant guère.
— Si tu veux ce village, il faudra d'abord te débarrasser de moi.
Meryl ressortit son épée et se mit en position offensive, prête à attaquer. John jeta la grosse hache qu'il portait sur son dos pour être plus à l'aise et se prépara au combat qui l'attendait.
— En garde alors ! Hurla Meryl, un éclair de démence dans les yeux.
Celle-ci bondit vers John qui se mit en position défensive. Le tranchant de l'épée de Meryl frappa l'arme de son adversaire, laquelle tomba à terre sous le choc. Bloquant l'épée sous son pied, elle lui décocha un crochet du droit le faisant basculer en arrière. Puis l'assomma d'un violent coup de pied dans la tête.
— Je reviendrai, lança la guerrière avant de partir en emmenant la masse inerte de John.
Arrivant dans sa demeure, un grand château dont elle avait tué les habitants, elle attacha John sur une table dans le sous-sol, le liant aux mains et aux jambes. Dans un élan de gentillesse, elle décida de le laisser se réveiller en douceur et quitta la chambre un moment.
Quelques deux heures plus tard, elle revint avec une planche pleine d'instruments guères enchantant. Pour son plus grand malheur, elle remarqua que John ne montrait aucun signe d'éveil et décida qu'elle avait été assez patiente. Elle posa sa planche sur un tabouret et s'approcha du dormeur. Elle projeta sa main sur la joue droite de John avec une vitesse surhumaine, ce qui le réveilla immédiatement, laissant une grosse trace rouge sur sa joue. Un léger filet de sang coulait au bord de sa bouche tandis qu'il commençait à gémir. Fière d'elle, Meryl décida qu'il était temps de commencer et elle approcha la planche de la table.
Elle prit un scalpel du milieu de la planche et le fit jouer entre ses doigts avant de le planter de toutes ses forces dans la paume de la main droite de John, lui arrachant un effroyable hurlement de douleur. Se délectant de sa réussite qui provoquait en elle de petits frissons de plaisir, ainsi que de petits gémissements, elle le retira d'un coup sec, ce qui fit jaillir un second cri, moins fort cette fois-ci. Elle décida, après mûre réflexion, de s'attaquer aux oreilles. Toujours avec son scalpel, elle commença légèrement à trancher la partie supérieure de l'oreille, provoquant un gémissement de plus en plus fort chez son cobaye. Elle ne trouvait pas ça assez fort alors elle accéléra la manoeuvre. Les gémissements se transformaient en cris puis en hurlements au fur et a mesure qu'elle tranchait. Ça lui plaisait désormais mieux et ses frissons se transformèrent en petits tremblements frénétiques accompagnés par de petits cris de plaisir.
En voulant toujours plus, elle entreprit de s'attaquer aux doigts. Pour se faire, elle les coupas lentement un à un. John semblait commencer à s'épuiser tandis qu'elle commençait vraiment à trouver ça intéressant. Remarquant l'état de fatigue du malheureux, elle décida d'en finir. Elle posa son scalpel et prit un gros clou ainsi qu'un gros marteau. Positionnant le clou dans le creux du coude de John, elle commença à frapper dessus avec le marteau, assez doucement tant que le clou ne tenait pas droit. Une fois qu'elle n'eut plus besoin de le tenir, elle commença a frapper de toutes ses forces et très rapidement alors que John semblait utiliser ses dernières forces dans ses gigantesques hurlements. Ses tremblements frénétiques recommencèrent, accompagnés d'un grand frisson qui parcourait sa colonne vertébrale de bas en haut. Ce fut pour elle un plaisir intense et unique, augmentant à chaque coup de marteau et chaque cri de John, atteignant son paroxysme pendant dix-sept secondes, jusqu'à ce que le bras de son cobaye fut en deux morceaux bien séparés. Satisfaite et rassasiée, elle décida de le laisser ici pour un usage ultérieur car elle commençait à être fatiguée.
Les premières lueurs de l'aube commençaient à traverser la grande fenêtre pour éclairer le visage angéliquement beau de Meryl, encore endormie. Durant son sommeil, nul homme ne pourrait se douter du démon qu'abritait ce corps de rêve. Un sentiment de douceur et de sécurité se dégageait d'elle. La faible lumière la fit peu à peu émerger de son repos. Dés cet instant, ses traits se transformaient légèrement, laissant suggérer, non plus une douceur, mais une menace et une impression de danger.
Après s'être préparée et avoir mutilé un pied de John, elle sortit de son château et décida d'aller se promener dans le village. Tandis qu'elle descendait une assez longue rue, une maison attira son attention. Elle était rouge et dieu sait combien elle aime cette couleur. Elle lui rappellait celle du sang. Décidant de jouer la fille bien élevée, elle alla frapper gentillement à la porte.
— J'arrive ! Lança une voix d'homme assez grave.
La porte s'ouvrit, découvrant un homme d'une quarantaine d'année à l'aspect imposant. Ses cheveux bruns foncés commençaient à grisonner par endroits. Une seconde lui suffit pour identifier la personne qu'il avait en face de lui et le faire claquer la porte.
— Voilà ce qui arrive quand je décide d'être polie, grommela-t-elle. Tant pis pour eux.
Elle prit un léger élan et asséna un violent coup de pied à la porte qui s'effondra sous le choc dans un bruit sourd.
— Ce n'est pas gentil de faire ça à votre nouvelle maîtresse, dit elle en sortant son épée. Tu me paieras ça de ton bras.
Sans attendre sa réaction, Meryl couru vers lui et lui attrapa la main droite. La tirant fort vers elle, l'homme perdit l'équilibre et elle en profita pour lui trancher le bras au niveau de l'épaule d'un seul coup puissant et bien net. L'homme hurla de douleur avant de s'effondrer, évanoui, aidé par un coup de pied de Meryl. Elle aperçut alors une femme, derrière une porte mi-close. Sans perdre de temps, elle courut vers elle et l'ouvrit en grand. La femme avait de longs et soyeux cheveux noirs et portait un bébé, de six mois tout au plus, dans les bras.
— Sors de là ! Ordonna Meryl, et un petit garçon apparut de derrière la femme. Il ne devait pas dépasser deux ans, ce qui n'était pas pour lui déplaire, elle qui adorait les enfants de bas âge.
— Toi ! Dit Meryl d'un ton menaçant. Dis-moi comment vous vous appelez !
— Euh... Je m'appelle Angeldusta, madame. Et... elle c'est ma fille Carafon, dit-elle d'une voix plus que tremblante en désignant le bébé qu'elle portait.
— Et lui ? Demanda Meryl en montrant le petit garçon.
— C'est le fils d'une amie malade. Je le garde en attendant qu'elle aille mieux. Il s'appelle Nicolas.
— Parfait ! J'emmène les deux petits. Toi tu peux rester ici.
— Je ne me séparerai jamais d'eux ! Répliqua-t-elle d'un ton déterminé
— Très bien. Alors je t'emmène aussi. Venez ! Ordonna Meryl, menaçante.
Ils prirent tous ensemble le chemin du château de la guerrière, laquelle les surveillait constamment pour pas qu'ils ne s'enfuient. Arrivés aux portes de sa demeure, Meryl fit entrer le petit groupe puis referma, plongeant l'entrée dans une semi-obscurité. Avant que leurs yeux ne s'y habituent, Meryl frappa violemment Angeldusta, qui s'effondra, évanouie. Elle enferma les deux bébés dans une cage avant de s'occuper de la femme, toujours inconsciente.
Elle l'emmena dans les sous-sol et l'attacha sur une table à côté de John. Tous les instruments étant encore là, le démon en elle ne put s'empêcher de la faire les torturer longuement et bruyamment, ne se lassant jamais de cette douce mélodie.
Une fois son divertissement terminé, Meryl retourna voir les petits dans leur cage. Elle l'ouvrit et en sortit la jeune Nicolas. Celui-ci commença à pleurer, en même temps que Carafon, ce qui ne lui déplaisait pas. Étant un petit garçon, il était encore fragile. Elle l'attrapa par le cou, en faisant attention à ne pas l'empêcher de respirer, et attrapa sa main gauche. Elle tira un coup sec et le bras en question se décrocha de son corps, faisant hurler puis s'évanouir le jeune Nicolas.
Meryl commença à lécher le sang qui coulait au bout du bras tout en reposant soigneusement son repas dans sa cage. Mais elle préférait de loin goûter les bras des deux enfants en même temps. Elle s'empara donc de Carafon qui s'arrêta de pleurer presque instantanément. Au moment où elle s'apprêtait à lui faire subir le même sort qu'à son ami, un sentiment étrange s'empara d'elle. Le bébé ne pleurait plus du tout et semblait presque joyeux. C'était un comportement pour le moins inhabituel pour quelqu'un qui allait se faire arracher un bras. Meryl ne put s'empêcher de se radoucir en voyant ce petit bébé souriant. Elle commençait à bien aimer cet enfant. Au moment où elle reprit le bras de Nicolas pour en lécher un peu de sang qui coulait, le bébé se remit à pleurer. Surprise, elle s'arrêta nette. Finalement, elle décida de faire un essai et approcha le bras de la petite fille. Carafon commença à sucer avidement le morceau de chair pour extirper tout le sang qu'elle trouvait et à l'avaler goulûment.
Complètement désemparée, c'était la première fois que ça lui arrivait, Meryl ne pouvait plus manger cet enfant et se sentait envahie d'un profond amour pour lui. Elle ne savait pas quoi faire, elle n'avais jamais fait autre chose que manger les bébés qu'elle trouvait. Elle décida après quelques minutes de le garder et de l'élever.
— Carafon, fredonna-t-elle, carafon... Ce nom ne te va pas du tout ! Je vais te rebaptiser.
Elle réfléchit quelques minutes puis dit d'un ton décidé :
— Tu t'appelleras Vamp.
En entendant ce nom, le bébé fit un grand sourire et manifesta un grand bonheur. Ce nouveau nom lui plaisait énormément.
texte n°3
Citation :
Le Serpent
Le bureau du shérif du comté de Haitchipsee était bien loin du lieu calme, déserté et un peu lugubre auquel on pouvait s’attendre. Ce comté, un peu perdu dans les contreforts des Appalaches, était parfois ignoré des cartes routières. Les animations locales, dont la renommée ne dépassait pas quelques dizaines de kilomètres à la ronde, étaient limitées à quelques fêtes patronnées par l’église baptiste de la petite ville de Heavensin. L’effervescence manifeste qui régnait au bureau du shérif McCoy était exceptionnelle et très inhabituelle. Les habitants auraient préféré demeurer dans l’ombre, loin des remous qui font les gros titres des journaux. Hélas, ils expérimentaient depuis quelques semaines le douteux privilège d’être les victimes d’un kidnappeur. Cinq adolescents, filles et garçons, avaient disparu de la région. McCoy les avait vainement cherchés, pensant initialement à une fugue. Tous les ans, quelques jeunes quittaient le comté pour tenter leur chance sur la côte est. Cependant, ils quittaient rarement leur famille sans un mot ou un appel. Les recherches demeurant vaines et le nombre de disparitions augmentant, McCoy fit appel aux fédéraux qui occupèrent son bureau d’ordinateurs portables les reliant aux bases de données de Quantico, y placèrent une machine à expresso et enfumèrent rapidement les lieux.
Deux semaines plus tard, l’enquête était toujours au point mort. Tous les bois avaient été fouillés dans l’espoir bien macabre de retrouver au moins un cadavre. Sans lieu du crime ou preuve matérielle, il était quasi impossible de retrouver le modus operandi du criminel, surnommé par la presse qui s’était rapidement emparée de l’affaire, le Serpent. McCoy et l’agent Brown avaient passé des heures à essayer de relier cette série de kidnappings ? meurtres ? à des crimes irrésolus ou à un schéma classique. Aucune piste, aucun nouvel élément n’avait été découvert. Les parents avaient toujours l’espoir que leurs enfants soient toujours en vie, retenus non loin.
Une nouvelle journée de recherches infructueuses et de théories infondées allait démarrer lorsque le silence morose du bureau fut rompu par l’entrée de Jack Johnson. Il était depuis près d’un an le médecin délégué par les affaires sociales pour s’occuper du comté. Depuis de nombreuses années, tous les médecins pressentis avaient refusé de s’installer dans cette zone rurale où chaque visite à domicile entraînait de longs déplacements dans la montagne. Le Dr Johnson avait accepté de travailler un an dans le comté pour rembourser une partie du prêt que lui avait consenti l’état pour payer ses études. Il s’était très vite intégré dans cette petite communauté, prenant le temps de parler longuement à ses patients, participant à la vie locale. Il avait même retapé une vieille ferme située non loin de Heavensin, la transformant en petite clinique. Comme la plupart des habitants du comté, il avait participé aux recherches, sans succès.
Il pénétra, l’air sombre, dans le bureau où se trouvait McCoy et Brown, sans taquiner la secrétaire comme il le faisait d’habitude. Il serra la main des deux hommes et s’assit sur une chaise en face d’eux.
Il garda quelques secondes le silence, visiblement inquiet. Respirant à fond, il se tendit vers les deux hommes.
-Alison DeMoines n’est pas venue ce matin, annonça-t-il, d’une voix atone.
-Elle avait rendez-vous à la clinique ? demanda McCoy.
-Oui, je la vois tous les mois pour son asthme. Il lui arrive d’être en retard, j’ai donc attendu une demi-heure. Une heure plus tard, elle n’était toujours pas arrivée. Johnson ferma les yeux quelques secondes. J’ai téléphoné à son père. Il ne l’a pas vue depuis hier soir, il m’a dit qu’elle devait coucher chez les Truesome. Je les ai contacté mais ils n’ont pas eu de nouvelles d’Alison depuis plus d’une semaine.
McCoy et Brown échangèrent un regard sombre. Les probabilités pour qu’on retrouve Alison chez des amis existaient mais étaient faibles.
-Qu’as-tu dit à DeMoines ?
-Rien pour l’instant. Son cœur est fragile, je ne tiens pas à ce qu’il fasse une crise d’angoisse au téléphone, répondit le Dr Johnson. Je pensais que tu pourrais vérifier où se trouve Alison avant d’aller lui parler.
McCoy hocha la tête.
-Je m’en charge. Je t’appellerai dès que j’en saurai plus. Je préférerais que tu m’accompagnes chez les DeMoines en cas de souci.
-Pas de problème, j’ai quelques visites à faire en ville.
Deux heures plus tard, McCoy et Johnson se dirigeaient vers la ferme des DeMoines. Le shérif avait parlé à tous les amis d’Alison. Aucun d’entre eux ne l’avait vue depuis la veille. Elle ne leur avait fait part d’aucun projet spécifique pour la soirée. Ils avaient l’impression de revivre un cauchemar. Tout semblait indiquer que la jeune fille était la nouvelle victime du Serpent.
Arrivés à la ferme, ils descendirent de leur véhicule et frappèrent à la porte. Personne ne vint. McCoy frappa à nouveau et appela d’une voix forte « Lucas DeMoines ! C’est le shérif McCoy ! »
Ils allaient faire le tour de la maison lorsque des pas lourds et traînants se firent entendre. La porte s’ouvrit, révélant le visage d’un homme d’une cinquantaine d’année, les yeux trop brillants et les joues rouges. Il les accueillit avec un grand sourire.
-Shérif ! Doc ! Entrez !
Les deux hommes le suivirent dans le salon et s’installèrent sur le sofa. DeMoines sorti deux verres propres et une bouteille de whisky. Il se servit une large rasade et commença à remplir les verres de ses invités lorsque ceux-ci l’arrêtèrent d’un geste.
-Merci Lucas, mais je suis en service, ajouta McCoy.
Lucas leur sourit et s’installa dans son fauteuil, le verre déjà presque vide à la main. Il semblait d’une humeur gaie un peu artificielle, probablement alcoolique.
McCoy fixa le fermier et se pencha en avant.
-As-tu vu ta fille depuis hier soir ? demanda-t-il gentiment.
-Alison ? Non, elle est chez des amis, répondit Lucas.
-Elle n’est pas venue à son rendez-vous ce matin, ajouta Johnson.
-Bah, elle est un peu tête en l’air en ce moment. Elle vous rappellera dès qu’elle rentrera.
-J’ai contacté tous ses amis mais personne ne l’a vu depuis hier, conclut d’une voix douce McCoy.
-Que veux-tu dire ! s’exclama DeMoines, réagissant enfin.
-J’ai bien peur qu’elle n’ait disparue.
-Non ! Elle doit être en retard, ou bien vous avez oublié un de ses amis ! s’exclama son père, reposant son verre sur la table.
-Nous l’espérons, répondit calmement le Dr Johnson. Aurais-tu l’adresse de toutes ses relations ? Nous allons réessayer.
DeMoines acquiesça et se dirigea vers le meuble du téléphone. Il ouvrit un tiroir et en tira un petit carnet qu’il remit au shérif.
McCoy le remercia et l’assura qu’il le préviendrait dès qu’il aurait le moindre renseignement. DeMoines resta assis dans son fauteuil, apathique. Johnson demeura à ses côtés, inquiété par son rythme cardiaque.
Deux heures plus tard, Johnson revint au poste de police. Il comprit tout de suite à la vue des visages fermés qui l’accueillirent qu’aucune trace d’Alison n’avait été trouvée. Il pénétra dans le bureau de McCoy.
-Pas de nouvelles ?
-Aucune, répondit l’agent Brown dont la cravate desserrée indiquait la lassitude.
-Comment va DeMoines ?
-C’est justement de ça que je voulais te parler. Il était soul, ce matin et son pouls était très rapide. J’ai eu peur qu’il fasse une attaque et je lui ai donné un calmant pour le détendre. Il était un peu déconnecté et …
-Quoi ?
-Il a prononcé des paroles étranges. Je ne sais pas si c’est important ou pas, mais dans le doute … dit, en hésitant, Johnson.
Les deux hommes qui lui faisaient face se raidirent, intrigués.
-Raconte.
-Il s’est mis à pleurer et à tenir des propos un peu incohérents. Le nom d’Alison revenait souvent, ainsi que ceux des disparus. J’ai pensé qu’il était juste très inquiet quand il a ajouté : qu’ai-je fait ? Pourquoi ont-ils résisté ? Je en voulais pas leur faire de mal.
Un silence lourd s’installa. Johnson se tenait en retrait, confus, ne sachant pas si ce qu’il avait entendu n’était que la douleur d’un père ou les remords d’un meurtrier.
L’agent Brown repassa tous les faits dans sa tête, essayant de deviner comment DeMoines pourrait leur être relié. Il vivait dans une ferme isolée, il possédait plusieurs véhicules dont un petit camion qui aurait pu transporter des corps.
-Doc ? A-t-il des antécédents psychiatriques ?
-Je ne crois pas. Je ne l’ai vu que de rares fois pour son cœur. Par contre, Alison venait très régulièrement. Pas que pour son asthme, ajouta-t-il hésitant. J’ai également effectué un suivi gynécologique.
McCoy se leva étonné.
-Alison ? C’est étrange, je connais tous les couples adolescents et je suis presque certain qu’elle n’a jamais eu de relation sérieuse.
-Je puis vous assurer du contraire. Elle avait des relations sexuelles très régulièrement.
A ces mots, Brown se leva et prit son arme qu’il avait laissée sur le dossier d’une chaise.
-Allons chez lui l’interroger. Doc ? Vous pouvez nous accompagner ? Si jamais on retrouvait Alison …
-Bien sûr. Mais je ne parviens pas à imaginer DeMoines faisant du mal à sa fille. Il l’adore !
-Peut-être trop, répondit McCoy pour lui-même.
Peu de temps après, les trois hommes pénétraient en silence dans la ferme des DeMoines. La maison semblait déserte et il n’y avait aucune trace de Lucas.
-Il y a une grange à une centaine de mètres, annonça McCoy
Ils sortirent par derrière et se dirigèrent vers le long bâtiment qu’on pouvait discerner au bout d’un chemin de terre. La tension montait. La possibilité que DeMoines fût responsable des rapts des adolescents leur semblait de plus en plus plausible, même si la raison leur échappait. McCoy qui avait très souvent parlé avec Alison, essayait de se souvenir si elle avait laissé échapper des sous-entendus sur sa relation avec son père, surtout depuis que sa mère était décédée d’un cancer sept ans auparavant.
La grange était devant eux. Ils s’arrêtèrent, attentifs au moindre bruit. D’un geste, Brown indiqua à Johnson de garder la porte. Il ne tenait pas à risquer un civil si DeMoines se trouvait effectivement là. Il dégaina son pistolet et entrebâilla doucement la porte. Celle-ci, bien huilée ne fit aucun bruit. McCoy jeta un coup d’œil et la scène qu’il surprit le fit frémir. Alison était allongée sur un lit de camp, nue, immobile, ligotée et en sang. Aucun signe de vie ne provenait de son corps prostré. A son chevet, agenouillé, son père pleurait, les mains crispées sur un couteau. Il se balançait d’avant en arrière, tout en gémissant sourdement. Brown s’approcha lentement par derrière et le plaqua contre le sol. Il lui passa les menottes et le remit sur pieds brutalement. McCoy appela Johnson qui blêmit en découvrant la jeune fille. Il s’approcha du lit et posa une main tremblante sur son poignet.
-Elle est morte depuis au moins une heure, annonça-t-il d’une voix blanche.
Le lendemain, les trois hommes se retrouvèrent pour faire le bilan. Johnson avait effectué l’autopsie d’Alison. Elle avait été violée avant de mourir étranglée. Les marques des doigts sur son cou correspondaient à celles de son père. Une fouille avancée de la ferme leur avait permis de retrouver quelques vêtements que les parents des disparus reconnurent. Cependant, aucun corps n’avait été retrouvé bien que des taches de sang dans le camion de DeMoines ait été découvertes.
Tout le comté était sous le choc et tous se posaient la même question : « Pourquoi ? ». Lucas était un fermier comme les autres, toujours prêt à aider son voisin. McCoy avait essayé de l’interroger pour comprendre les motifs de ses actes mais il semblait s’être réfugié dans un autre monde. Il ne cessait de gémir. Le psy appelé en grande hâte par le FBI n’avait pas réussi à établir un contact avec lui. Le mystère demeurait entier.
Un mois plus tard, McCoy, assis sur les marches de la clinique, observait l’air résigné le camion de déménagement qu’il venait d’aider à remplir.
-C’est décidé, doc ? Vous nous quittez ? demanda-t-il au médecin qui venait de s’accouder à la rambarde.
-Oui. Mon contrat est fini et je crois que j’aurai du mal à rester même si je le souhaitais.
-Vous n’êtes pas responsable de ce qui s’est passé.
-Je ne sais pas. Si j’avais été là quand Lucas a eu sa crise cardiaque, j’aurais peut-être pu le sauver. Qui sait si il ne nous aurait pas finalement expliqué la raison de ces meurtres ?
McCoy resta pensif, les yeux dans le vague. Il écrasa son mégot de cigarette sur le sol poudreux et se tourna vers Johnson.
-Nous ne le saurons jamais. Je vais essayer d’oublier et je vous conseille d’en faire autant. Bonne chance, doc. Nous avons été ravi de vous avoir, conclut-il en se levant.
Les deux hommes se serrèrent la main et le shérif rejoignit sa voiture.
J’ai été très heureux de mon séjour ici, murmura Jack tout en observant le pick-up de McCoy s’éloigner dans le chemin. Tout s’est déroulé à la perfection : de la capture de ses victimes avec l’aide de Lucas DeMoines, trop heureux de pouvoir profiter de leurs corps tendres, jusqu’à la scène finale où son complice avait rendu l’âme, avec un petit coup de pouce du destin. Cette répétition générale avait été un succès. Ah quel plaisir de suivre les investigations stériles de McCoy et du FBI ! La prochaine fois sera encore plus glorieuse, se promit-il tout en s’installant sur le siège du conducteur et en démarrant le moteur. Prochaine destination : l’Arizona, ses champs de blé et ses jeunes gens esseulés, si prompts à se confier à leur médecin et à lui faire confiance. Tout ne faisait que commencer.
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